Coopération

Sommer UE/Afrique : « camouflet et revers » pour la presse internationale

Le sommet de Lisbonne entre l'Union européenne (UE) et l'Afrique, auquel le président du Togo, Faure Gnassingbé a participé, s'est achevé sur un "constat de désaccord", estimait lundi la presse africaine et européenne selon qui les pays africains ont exprimé une volonté de "rupture". Le sommet "a permis aux Européens de prendre conscience des inquiétudes de l'Afrique et de son pouvoir de nuisance", estimait le quotidien français Libération (gauche).

Sous le titre "Une issue regrettable", le quotidien sénégalais Le Soleil soulignait pour sa part l'âpreté des débats autour des Accords de partenariat économique (APE) entre "certains dirigeants africains (...) déterminés à ne pas signer" ces textes et l'UE qui "se trouve dans une position inconfortable".Selon le quotidien pro-gouvernemental sénégalais le sommet de Lisbonne a également péché en consacrant ses discussions aux "méfaits de la colonisation", ce qui "n'était peut-être pas une priorité".

A Kinshasa, le quotidien La Référence Plus (centre) soulignait de son côté que les dirigeants africains avaient présenté "un front unique face aux Européens", tout comme le quotidien Le Potentiel selon qui Lisbonne a été "un sommet de rupture qui donne un nouveau départ aux relations entre l'Afrique et l'Europe".

"L'Afrique n'est pas d'accord", soulignait également Le Jour Plus (opposition) en Côte d'Ivoire, où Nuit et Jour (opposition) affirmait que "les Africains sonnent la révolte" en estimant qu'"Africains et Européens se sont pratiquement quittés dos à dos".

"L'Afrique dit non", titrait en Europe à Madrid le quotidien El Pais (centre-gauche), tandis que le journal conservateur ABC estimait qu'avec "seulement un plan d'action à long terme", le sommet "n'a servi qu'à souligner les profondes différences entre les deux continents sur les grands projets de futur".

"Ils se sont mis à 80 et et ils ont fait ce qu'ils ont pu", résumait en Italie le quotidien La Stampa en estimant que ce "premier sommet depuis sept ans laisse un goût amer dans la bouche".

A Lisbonne, le quotidien Publico s'efforçait à plus d'optimisme: "Des sommets comme celui de ce week-end ne peuvent être jugés par les résultats +concrets+. A Lisbonne, il y a eu des changements d'agenda, des changements dans le discours et l'engagement politique. Ce n'est pas tout, mais c'est déjà beaucoup", affirmait Publico.

En Allemagne, le quotidien économique Handelsblatt estimait que les Européens avaient échoué à Lisbonne à "récupérer le terrain perdu" en Afrique face à l'influence grandissante de la Chine et des Etats-Unis.

"Le sommet a certes apporté quelques progrès, mais s'est achevé sur un revers" qui s'explique, selon Handelsblatt, par l'attitude des Européens qui "proposent aux Africains un partenariat d'égal à égal", mais "en même temps s'ingèrent constamment dans leurs affaires".

Pour la Frankfurter Rundschau, les dirigeants africains ont infligé aux Européens "un véritable camouflet". "L'Afrique a aujourd'hui de nombreux partenaires. Les Etats du continent ne sont plus obligés de miser sur la volonté des Européens de les aider, ni de faire confiance à leurs promesses, si souvent bafouées", analysait le journal de centre-gauche.

Un angle repris au Maroc par le quotidien Le Matin qui estimait que "le sommet de Lisbonne est intervenu à un moment où les enjeux se redéfinissent: l'arrivée de la Chine sur le continent (...) pallie aux yeux des peuples le retrait, synonyme de mépris, des pays occidentaux".

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