Diplomatie

António Guterres : 'Il y a malgré tout des signes positifs'

António Guterres

Alors que les dirigeants mondiaux – dont le président du Togo - se préparent à se réunir ce lundi à New York pour débattre de la meilleure voie à suivre pour la planète, le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, les exhorte à ‘faire le nécessaire’ pour que ‘nous puissions résoudre les graves problèmes auxquels nous sommes confrontés’.

Vous avez déclaré que le monde traverse une période critique sur plusieurs fronts : l'urgence climatique, les inégalités croissantes, une haine et une intolérance croissantes ainsi que des défis en matière de paix et de sécurité. Avez-vous une solution pour y remédier ?

António Guterres : La solution est davantage de coopération internationale. Ce sont des problèmes mondiaux qu'aucun pays ne peut résoudre seul s'agissant du climat. C'est pourquoi nous organisons un sommet. Et ce sommet a pour objectif de faire comprendre aux pays qu’ils doivent faire beaucoup plus que ce qu’ils ont fait jusqu’à présent, car nous devons vaincre le changement climatique qui avance toujours plus vite que nous.

Et nous voyons les conséquences des ouragans dévastateurs, nous constatons les conséquences de la fonte des glaciers, nous voyons les conséquences de la détérioration de la santé publique, avec les vagues de chaleur et les nouvelles maladies qui apparaissent dans plusieurs régions. Et donc, nous avons besoin de plus de coopération internationale pour vaincre le changement climatique. Et pour les inégalités, c’est la même chose. Nous avons besoin d’une mondialisation juste, et une mondialisation juste n’est possible que grâce à une coopération internationale accrue. C'est pourquoi nous allons organiser un sommet sur les objectifs de développement durable. 

C'est pourquoi nous avons le Programme 2030, qui est le projet de l'ONU visant à rassembler tous les pays pour une mondialisation équitable.

En ce qui concerne le discours de haine, il est clair que cela se propage maintenant comme une traînée de poudre partout dans le monde et que nous devons le combattre ensemble. De même les problèmes de sécurité - de plus en plus de crises auxquelles nous sommes confrontés sont dues à une multiplicité de facteurs, provenant de différentes parties du monde. Ainsi, seule une coopération internationale accrue et l’ONU au cœur de cette coopération nous permettront de relever ces défis et, espérons-le, de commencer à les résoudre.

L’Assemblée générale sera une excellente occasion de progresser sur plusieurs de ces questions. Nous avons un sommet sur le climat. Nous avons un sommet sur les objectifs de développement durable et un sommet pour le financer, qui est absolument essentiel car sans financement, il est impossible de progresser dans le domaine du développement ; un sommet sur la santé publique et la couverture sanitaire mondiale pour la santé publique ; un sommet sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui sont les premières victimes du changement climatique, comme nous le savons tous.

Et tous ces éléments combinés constituent une réponse globale dans laquelle l’ONU tente de rassembler tous les pays au sein d'une même plate-forme afin de pouvoir résoudre exactement le type de problèmes que vous avez mentionnés.

La paix et la sécurité seront une préoccupation majeure lors de l'Assemblée générale cette semaine. Voyez-vous des signes d'espoir dans ce domaine ?

António Guterres : Il y a de l’espoir en ce sens que nous voyons certains problèmes évoluer de manière positive. Nous avons constaté des progrès au Soudan et des avancées dans les discussions sur le Soudan du Sud la semaine dernière. Nous avons constaté des progrès en République centrafricaine, avec son accord de paix. Nous constatons que de nombreuses élections censées avoir été un désastre pour les pays se sont terminées sans violence - de la République démocratique du Congo aux Maldives, en passant par Madagascar.

Donc, il y a beaucoup de signes positifs, mais malheureusement, nous avons aussi beaucoup de signes négatifs et nous voyons des gens mourir en Syrie, en Libye, au Yémen. Nous devons donc renforcer notre engagement en faveur de la diplomatie au service de la paix et faire comprendre aux pays - en particulier ceux qui sont dans une certaine mesure responsables de ces guerres par procuration - que ces pays comprennent que ce sont des guerres que personne ne gagne, tout le monde est en train de perdre.

Et elles deviennent de plus en plus liées au terrorisme mondial et deviennent une menace, non seulement pour les pays où ces conflits se produisent, mais pour l’ensemble de la communauté internationale.

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