Diplomatie

Changements climatiques : Patricia Hawkins souhaite un nouvel accord

Les Etats-Unis seront sur la sellette au sommet de l'Onu sur le climat mardi, les Européens les critiquant ouvertement pour la lenteur de leur Congrès à agir tandis que les pays en développement les pressent de s'engager pour les aider à combattre le réchauffement. A moins de trois mois de la conférence de Copenhague (7-18 décembre), nombre de responsables ne dissimulent pas leur pessimisme évoquant les désaccords persistants entre nations développées et en développement sur les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Afin d'impliquer davantage les dirigeants dans les négociations, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon les invite pour ce sommet afin de tenter de redonner un élan politique à ce processus.Le président du Togo, Faure Gnassingbé, est attendu à New York pour y participer.

A la veille de cet important rendez-vous, l'ambassadrice des Etats-Unis à Lomé, Patricia M. Hawkins, explique dans une contribution que le président Obama conduit les États-Unis sur une nouvelle voie. Il a demandé au Congrès d'élaborer des lois musclées sur l'énergie. Toutefois, indique la diplomate, « les mesures adoptées par les États-Unis et par les autres pays industriels ne suffiront pas à régler le problème ».

Voici la contribution de Patricia M. Hawkins, ambassadrice des Etats-Unis au Togo

Le monde a besoin d'un nouvel accord sur les changements climatiques

Le président des États-Unis, M. Barack Obama, s'adresse ce mardi 22 septembre, à la veille de l'ouverture à New York de la 64e session de l'Assemblée générale des Nations unies, à de nombreux chefs d'État et de gouvernement, à l'occasion d'un sommet spécial consacré aux changements climatiques.

 

L'enjeu de ce sommet : un nouvel accord international de lutte contre les changements climatiques, à la préparation duquel les pays du monde entier Œuvrent diligemment.

 

Les changements climatiques constituent sans aucun doute l'un des plus grands défis de notre monde actuel. Leurs effets sont déjà perceptibles, et leurs conséquences graves. La science nous lance à cet égard un avertissement clair et net : tous les pays du monde doivent s'unir pour combattre les changements climatiques et ils doivent le faire maintenant.

 

Le président Obama reconnaît que nous devons, aux États-Unis, prendre l'initiative de cette lutte. Étant le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, nous en avons le devoir. Nous savons qu'aucune solution n'est possible si nous ne réduisons pas nos émissions ; aussi la responsabilité nous incombe-t-elle de bâtir au XXIe siècle une économie fondée sur l'énergie propre.

 

Le président Obama conduit donc les États-Unis sur une nouvelle voie. Il a demandé au Congrès d'élaborer des lois musclées sur l'énergie visant à réduire de 14 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2020 par rapport à leurs niveaux de 2005, et de 83 % d'ici à 2050. La Chambre des représentants a d'ores et déjà adopté un projet de loi qui poursuit son chemin au Congrès. La loi sur la relance économique promulguée par le président alloue plus de 80 milliards de dollars à des projets d'énergie propre. Les normes récemment adoptées pour les véhicules fabriqués aux États-Unis assureront une utilisation plus efficace du carburant et réduiront les émissions de gaz.

 

Toutefois, les mesures adoptées par les États-Unis et par les autres pays industriels ne suffiront pas à régler le problème. Pour préserver une planète salubre et habitable, tous les pays responsables au premier chef des émissions de gaz à effet de serre doivent appliquer de concert les mesures fermes qui s'imposent. Les pays industriels devront réduire leurs émissions de manière significative et absolue d'ici à 2020 par rapport aux niveaux de référence de 2005 ou de 1990.

 

Les pays en développement les plus avancés doivent, eux aussi, agir sur une base proportionnelle en vue de réduire sensiblement leurs émissions d'ici à 2020. Il n'existe pas d'autre moyen d'endiguer les changements climatiques : selon les estimations de l'Agence internationale de l'énergie, 97 % de l'augmentation future des émissions de gaz à effet de serre proviendront du monde en développement.

 

Les autres pays en développement auront un rôle bien différent à jouer. Ils devront élaborer des plans de croissance économique à faible intensité de carbone - avec un appui financier et technique si nécessaire - pour les mener vers leurs objectifs de développement durable.

 

La vérité est qu'un nouvel accord revêt une importance cruciale pour tous les pays, en particulier ceux qui sont le plus vulnérables aux effets dangereux des changements climatiques. Un nouvel accord sera également bénéfique aux pays en développement. Il leur fournira l'aide financière et technologique qui leur permettra de réduire leurs émissions de gaz carbonique et de s'adapter aux conséquences des changements climatiques. Soyez assurés qu'un nouvel accord, quel qu'il soit, n'exigera des pays en développement aucune mesure susceptible de contrarier leur progression sur la voie du développement et de la croissance. Il appartient à tous les pays du monde de chercher à sortir leur population de la pauvreté et d'améliorer leur niveau de vie.

 

En fin de compte, un accord sur les changements climatiques ne devra pas seulement limiter les émissions de gaz carbonique ; il devra aussi offrir une voie sûre vers le développement durable. Il devra nous aider à répondre à la question de savoir comment notre monde pourra se développer dans les décennies à venir sans compromettre l'existence de notre planète. La mise au point de techniques énergétiques propres constitue la seule solution viable. Pour faciliter cette tâche, les pays dotés de capacités avancées doivent être prêts à les développer et à les disséminer dans les pays qui en ont besoin.

 

Si nous Œuvrons tous ensemble, l'édification d'une économie mondiale fondée sur l'énergie propre ouvrira des horizons nouveaux et stimulera les investissements, la croissance économique et la création d'emplois dans le monde entier. Qui plus est, elle pourra déboucher sur l'apport de services énergétiques à des centaines de millions de pauvres dans le monde. Dans le domaine des communications, de nombreux pays en développement ont sauté l'étape des services souvent coûteux et inaccessibles des services téléphoniques à fil pour passer directement à la téléphonie mobile. Il est possible de faire de même dans le secteur de l'énergie : avec l'appui adéquat, le monde en développement pourra éviter les stages polluants du développement, passer directement aux technologies à faible émission de carbone et saisir tous les avantages de l'énergie propre.

 

En début de ce mois, le Gouvernement Togolais en coordination avec les états partenaires de la CEDEAO a démontré son engagement à combattre le changement climatique en rendant publique une déclaration régionale dégageant les défis environnementaux auxquels fait face l'Afrique de l'Ouest. Ceci fut une étape multilatérale importante et remarquable. Nous acclamons les efforts locaux et régionaux touchant au changement environnemental de façon durable et positif.

 

Les États-Unis sont sincèrement attachés à l'objectif d'un accord international robuste, et je suis persuadé qu'ensemble, nous pourrons relever le défi des changements climatiques.

Patricia M. Hawkins

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