Diplomatie

Elliott Ohin : « Tous ensemble pour le développement ! »

Le ministre des Affaires étrangères, Elliott Ohin (photo), a participé du 20 au 21 octobre à Montreux à la conférence ministérielle de la Francophonie, en prélude au sommet de ce week-end.
Lors de son intervention, M. Ohin a rappelé que « La présente session se tient à un moment où le Togo s’est engagé résolument dans une nouvelle dynamique en vue de mieux répondre aux aspirations profondes et légitimes de la population qui n’aspire qu’à la paix, à la sécurité et au bien-être pour tous ».
Revenant sur l’accord politique signé le RPT (au pouvoir) et l’UFC (opposition), M. Ohin, lui-même membre de cette formation, a souligné qu’ « au Togo, nous avons dépassé le principe de gain ou de perte d’un parti politique sur un autre pour uniquement placer le Togo gagnant en se mettant ensemble pour le développement ».
Prenant la parole le lendemain sur le thème plus spécifique de la langue française et de l’éducation, le chef de la diplomatie s’est félicité du fait que le Togo faisait partie des précurseurs de la diversité et de l’innovation puisque depuis plus d’une trentaine d’années, il abrite « le Village du Benin », un centre international de recherche en langue qui utilise les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour le rayonnement de la langue française en direction des non francophones par les méthodes du Français Langue Etrangère (FLE).
Sur la politique de l’éducation au Togo, Elliott Ohin, a indiqué que le gouvernement togolais avait multiplié la construction des collèges et lycées.
De fait, et en moins de 10 ans, la carte scolaire du pays s’est enrichi d’une centaine de collèges et d’une cinquantaine de lycées d’Etat ; le secteur privé de l’éducation suit, lui aussi, la même croissance.
Voici le discours d’Elliott Ohin prononcé le 20 octobre 2010

Lors de notre dernière session des 15 et 16 décembre 2009, vous avez été informés des actions et des efforts que le Gouvernement togolais déployait pour organiser dans les meilleures conditions de transparence et de sécurité, l’élection présidentielle du 4 mars 2010 dont l’heureuse issue a été unanimement saluée par l’ensemble de la communauté internationale.
La présente session se tient à un moment où le Togo s’est engagé résolument dans une nouvelle dynamique en vue de mieux répondre aux aspirations profondes et légitimes de la population qui n’aspire qu’à la paix, à la sécurité et au bien-être pour tous.
En effet, comme vous le savez déjà, à l’issue de cette élection, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, a été réélu Président de la République pour un nouveau mandat de cinq ans.
Prenant la mesure de la situation actuelle du pays et conscient qu’il était bien temps que tous les togolais sans exclusive se donnent la main et travaillent ensemble pour la reconstruction du pays qui a tant souffert de la crise socio-politique la plus longue de son histoire, il a lancé un appel à toutes les bonnes volontés en vue de prendre part à l’édification de la nation.
Suite à cet appel, le 28 mai 2010 a été formé un Gouvernement de large ouverture avec notamment la participation du principal parti politique de l’opposition, l’Union des Forces de Changement (UFC), de la Société Civile et de la Diaspora.
En outre, la conclusion le 26 mai 2010 d’un accord politique historique entre la majorité présidentielle et l’UFC constitue un sursaut national qui vient renforcer les structures déjà mises en place et chargées de mener à bien toutes les réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l’Accord Politique Global du 20 août 2006.
Je peux vous assurer qu’au Togo, nous avons dépassé le principe de gain ou de perte d’un parti politique sur un autre pour uniquement placer le Togo gagnant en se mettant ensemble pour le développement .
Madame la Présidente,
Une gouvernance mondiale efficace, légitime et inclusive apparaît aujourd'hui indispensable. La Francophonie dans la mondialisation y a toute sa place en s'attelant à relever les grands défis auxquels le monde reste confronté.
Lors du Sommet de Québec en 2008, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a apporté un appui déterminant au Président français Nicolas Sarkozy avant sa rencontre avec l’ancien Président américain Georges Bush pour la création du G20 des chefs d'Etat et de gouvernement. La Francophonie a l’honneur de compter dans ses rangs deux membres du G20 : le Canada et la France, qui feront le relais entre les sommets programmés du G8 et du G20 à la fin de l’année 2010.
De plus, le Sommet du G20, tenu à Pittsburgh les 24-25 septembre 2009, a marqué une étape majeure dans la réforme de la gouvernance mondiale avec l'institutionnalisation du G20 comme «principal forum de coopération économique internationale».
Pour poursuivre dans cette lancée, le XIIIeme Sommet de la Francophonie qui réunira l'ensemble des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'espace francophone à Montreux, les 23 et 24 octobre 2010 doit être en mesure de peser sur la réforme de la gouvernance économique mondiale qui s'engage.
C'est d'ailleurs une nécessité. Les Francophones doivent en effet apporter leur contribution à cette réforme et agir pour assurer effectivement sa mise en œuvre.
Les enjeux majeurs pour la Francophonie économique sont :
- Faire un suivi du Sommet de Québec de 2008 qui avait recommandé de garantir la stabilité du système financier international en approfondissant les réformes de la régulation financière, éléments indispensables pour éviter de nouvelles crises ;
- Soutenir la réforme de la gouvernance économique mondiale et encourager notamment l'élargissement des thèmes du G20 à d'autres enjeux globaux d'intérêt commun pour les pays francophones ;
- Promouvoir une réforme de la gouvernance économique mondiale pleinement inclusive en s'assurant notamment d'une bonne articulation entre les travaux du G20 et ceux des organisations internationales compétentes dont les Nations Unies.
Il importe aujourd'hui que la dynamique de réforme de la régulation financière internationale impulsée par le G8 et le G20 lors des sommets successifs tenus depuis Québec, conformément à l'appel de la Francophonie, soit prolongée, pour assainir durablement le système financier international, réduire le risque systémique et éviter de nouvelles crises. Sur un plan plus continental, la présence de l’Afrique dans la gouvernance du monde passe aussi par une Francophonie institutionnelle forte.
En effet, notre Organisation offre à l’Afrique une vitrine pour se mettre au diapason de la marche du monde. Cela signifie, comme l’a souligné le Secrétaire Général, S.E.M. Abdou Diouf, lors de la 36e Assemblée Parlementaire de la Francophonie à Dakar, que « la solidarité et le partenariat rénovés que la Francophonie développe dans son espace institutionnel et auxquels nous appelons sur la scène internationale, ne sauraient être une simple option stratégique ou un slogan. Ils sont devenus un impératif géopolitique, géoéconomique, géoculturel qui engage l’avenir de tous et la stabilité du monde ».
Pour ce faire, je me réjouis du fait que l’Organisation fonctionne de plus en plus sur la base de partenariats forts avec d’autres organisations sœurs comme les Nations Unies (où la Francophonie soutient le principe d’adhésion de plusieurs pays africains au Conseil de Sécurité en tant que membres permanents), l’Union Européenne, le Commonwealth, l’Union Africaine, l’Organisation de la Conférence Islamique et l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole.
L’objectif à terme d’un tel redéploiement est clair : faire entendre la voix de l’Afrique dans les enceintes internationales, faire valoir ses intérêts dans les négociations, et de façon à jouer sa partition dans l’élaboration et l’avènement d’un nouvel ordre mondial.
Je vous remercie.
Voici le discours d’Elliott Ohin prononcé le 21 octobre 2010
La Francophonie dans ce monde globalisé doit se positionner aujourd’hui comme un acteur privilégié des relations internationales.
Dans ce sens, la langue française, reconnue comme « l’autre langue internationale », doit contribuer à la promotion de la diversité et de l’innovation.
Pour ce faire, en tant que francophones, nous devons réaliser que notre langue, qui est la seule avec l’anglais à être parlée sur les cinq continents, constitue un formidable accès au savoir universel. Elle reste et demeure une langue de communication internationale, très demandée dans le monde entier.
Pour s’en convaincre, il suffit de voir le succès des Lycées français, des Alliances françaises, des Centres culturels français à travers le monde pour se rendre compte de l’engouement que notre langue commune suscite.
Cependant, pour plus de diversité, source d’interpénétration et d’enrichissement des cultures, il faut que le français, sans s’opposer à l’anglais et aux autres langues internationales, reste une langue qui ait l’ambition de tout exprimer, y compris dans les domaines techniques et scientifiques pour plus d’innovation.
Nous devons tous comprendre que promouvoir la place de la langue française sur la scène internationale est primordial, surtout dans la société mondialisée d’aujourd’hui.
En effet, en défendant la place de notre langue, nous nous mobilisons aussi pour accroître la place de toutes les autres langues dans l’espace linguistique mondial car la prédominance d’une seule langue signifierait une seule vision du monde.
Pour y faire face, la promotion de la langue française, son enseignement dans nos pays et sa défense dans les Organisations internationales où son usage récule, sont des axes d’intervention sur lesquels l’OIF doit s’appuyer pour relever les défis auxquels le français fait face.
Pour sa part, le Togo, où le français est la langue officielle utilisée dans l’Administration et l’Enseignement, s’inscrit dans cette dynamique par des actions impulsées par l’autorité politique et opérées dans différents domaines.
L’instauration du système LMD (Licence-Master-Doctorat), désormais effectif dans les deux universités publiques du Togo (Lomé et Kara), et dans les Universités privées du pays illustre la volonté de relever les défis de la diversité et de l’innovation.
Plus encore, le Togo peut se réjouir de faire partie des premiers précurseurs de la diversité et de l’innovation puisque depuis plus d’une trentaine d’années, il abrite « le Village du Benin », un centre international de recherche en langue qui utilise aujourd’hui les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication pour le rayonnement de la langue française en direction des non francophones par les méthodes du Français Langue Etrangère (FLE).
Par ailleurs, dans le souci de mettre à la disposition des citoyens des structures académiques, cadre idéal du savoir, le Gouvernement togolais a multiplié la construction des collèges et lycées, et en moins de 10 ans, la carte scolaire du pays s’est enrichi d’une centaine de collèges et d’une cinquantaine de lycées d’Etat ; le secteur privé de l’éducation suit, lui aussi, la même croissance.
De même, l’Etat togolais a procédé au recrutement d’enseignants de tous les degrés par le biais des concours nationaux afin de couvrir le besoin ressenti sur le terrain.
En plus, pour rendre l’école accessible à tous et renforcer la présence de la langue française au Togo il a été décidé la gratuité des frais de scolarité dans le primaire et le pré-scolaire qui à conduit à l’augmentation considérable du taux de scolarisation.
Le programme « Français Langue Seconde (FLS) » initié par le Village du Benin reçoit chaque année des stagiaires de tous les continents qui étudient la langue française.
Les média nationaux participent également au rayonnement du français.
Ainsi non seulement ils retransmettent les images de TV5 Monde, la Télévision Francophone, mais surtout, ils élaborent et diffusent des émissions relatives à la langue française, dans son histoire, son évolution, son actualité, sa correction.
Par ailleurs, des émissions interactives régulièrement organisées connaissent la participation des spécialistes en la matière ainsi que celle de nombreux jeunes, étudiants et élèves symbolisant l’engouement et l’adhésion populaire à la langue française dans mon pays.
Pour appuyer les efforts du Togo pour le rayonnement de la langue française, mon pays serait heureux de bénéficier du projet IFADEM en expérimentation au Benin et au Burundi. Ceci viendra compléter la réussite d’un autre projet dédié à la promotion de la langue française, le Village du Benin, structure d’excellence que l’OIF a toujours supportée.
Je vous remercie !

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.