Diplomatie

Les confidences d’Abdou Diouf

Le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf, déplore le déclin de la langue française dans les organisations internationales et exhorte à "oser parler français même si ce n'est pas dans le vent", avant le sommet de son organisation ce week-end à Montreux (Suisse).
"L'anglais est dans le vent, c'est une sorte de solution de facilité. Malheureusement nous constatons que même des hauts fonctionnaires de nos pays membres se laissent aller à cette solution de facilité et ce n'est pas acceptable", juge Abdou Diouf.
Pourtant les pays membres de la Francophonie avaient signé en 2006 un vade-mecum dans lequel ils s'engageaient à parler français à chaque fois qu'il ne s'exprimaient pas dans leur langue nationale, rappelle le secrétaire général.
D'un autre côté, assure le secrétaire général, "le français est demandé à travers le monde et nous n'avons même pas les moyens de répondre à la demande" de davantage de lycées ou centres culturels français.
Et ce alors que des défenseurs du français - politiques, diplomates ou universitaires - appellent régulièrement les pays francophones, au premier rang desquels la France, à investir plus d'argent dans l'éducation, les projets culturels et les médias.
Par ailleurs, le secrétaire général déplore l'absence de l'Algérie, "pays très francophone", qui n'est pas membre de l'OIF qu'elle perçoit comme une extension de la sphère d'influence de son ancienne puissance coloniale.
Abdou Diouf se déclare aussi favorable à l'entrée d'Israël mais reconnaît qu'"il y a des Etats qui ne sont pas d'accord".
Il justifie l'ouverture à des pays de moins en moins francophones: "Il y a des pays qui, sans avoir beaucoup de locuteurs francophones, sont très +francophonophiles+".
Des pays comme les Emirats arabes unis et l'Estonie sont candidats comme observateurs à l'OIF.
Evoquant l'action de l'OIF en matière de défense de la démocratie et de l'état de droit dans l'espace francophone, il insiste sur l'assistance électorale et notamment la gestion du contentieux électoral.
Dans la gestion des conflits, Abdou Diouf veut promouvoir la prévention et l'"alerte précoce". "Il faut que nous ayons un système d'information fiable, que nous ayons une interaction entre les différentes organisations internationales", dit-il.

En photo : le président du Togo, Faure Gnassingbé, et Abdou Diouf en juillet 2010 à Paris

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