Diplomatie

Pays de départ, de transit et d’établissement

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) planche depuis mardi à Lomé sur le meilleur moyen de gérer les flux migratoires en Afrique de l’ouest.

En ouvrant les travaux, le chef de la diplomatie togolaise, Elliott Ohin, a rappelé que les pays de la sous-région, y compris bien sûr le Togo, abritaient plus de 7,5 millions de migrants originaires d’un autre Etat ouest africain ; ce qui représente près de 3% de la population régionale. Un taux en constante augmentation, supérieur à la moyenne africaine et européenne.

L’OIM est une agence intergouvernementale basée à Genève mais qui se situe en dehors du système des Nations Unies. Elle est issue du Comité intergouvernemental pour les migrations européennes, créée en 1951 pour aider la réinstallation des personnes exilées de la seconde guerre mondiale.

Voici l’intervention du ministre des Affaires étrangères, Elliott Ohin

Je voudrais tout d’abord souhaiter à vous tous la bienvenue en terre togolaise. Votre présence en ces lieux est le témoignage de tout l'intérêt que revêt cette formation sur le droit international de la migration.

Qu’il me soit permis  d’adresser tout particulièrement mes vives félicitations à l’Organisation Internationale pour les Migrations et à tous les Organisateurs pour la parfaite organisation et la tenue effective de cette formation destinée aux agents des institutions gouvernementales, en charge des questions de migration au Bénin, au Burkina Faso et au Togo.

Mesdames et Messieurs,

La migration est le phénomène qui a le plus gagné en importance au niveau mondial durant ces dix dernières années. Sujet transversal, elle est au cœur de l’histoire et de l’évolution de l’humanité avec des implications à la fois économiques, politiques, sociales et humanitaires ainsi que des conséquences importantes sur la vie de millions de personnes sur la planète.

Aujourd’hui, les migrations figurent dans les agendas politiques de nombreux pays en tant que facteur de développement économique. C’est le cas notamment des pays comme le Bénin, le Niger et le Togo en Afrique de l’Ouest.

Mesdames et Messieurs,

Chers participants,

Permettez de rappeler que l’Afrique de l’Ouest constitue une zone importante de mouvements humains, de migrations économiques et familiales, individuelles et collectives, volontaires et forcées.

Selon les statistiques, les pays de la sous-région abritent plus de 7,5 millions de migrants originaires d’un autre pays ouest africain, soit près de 3% de la population régionale.

Ce taux, en constante augmentation, a dépassé depuis les années 90 la moyenne africaine qui est de 2% et à celle de l’Union européenne de 0,5%.

Au sein de l’espace Cédéao, la plupart des pays sont aujourd’hui à la fois pays de départ, de transit et d’établissement plus ou moins durable et parmi les personnes qui s’y déplacent, on trouve une minorité importante de déplacés internes et de réfugiés.

Le phénomène migratoire dans cet espace a soulevé de nombreux problèmes complexes sur les plan social, économique et surtout humanitaire.

Face à cette complexité, il était devenu impérieux d’élaborer un corpus juridique sur le fondement duquel chaque Etat pourra assurer une gestion plus ordonnée et bénéfique des migrations.

Mesdames et Messieurs,

C’est dans ce contexte qu’est intervenu le Protocole 79 de la CEDEAO.

En effet, le 29 mai 1979, les pays de l’Afrique de l’Ouest signèrent le Protocole de libre circulation des personnes auquel s’ajoutent les protocoles additionnels du droit de résidence et d’établissement dans l’espace Cédéao.

Il s’agit d’un fait marquant important qui constitue une base juridique pouvant permettre l’harmonisation progressive de la gestion normative des flux migratoires dans la sous région.

Malheureusement, son application sur le terrain va très vite se confronter à de sérieux obstacles qui tiennent, entre autres, à la non ratification par certains Etats membres de la CEDEAO et au non respect par les agents chargés de la migration.

Cette situation se traduit par les violations flagrantes de droits des migrants, nourries par l’intolérance et l’ignorance des uns et des autres.

Bref, un décalage très fréquent entre les textes juridiques et les pratiques sur le terrain.

C’est pourquoi, je me réjouis de la tenue du présent atelier qui s’est fixé comme principal objectif de renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux dans le cadre de l’application des normes internationales en matière de migration.

A cet égard, je voudrais prier Monsieur le Chef de Bureau de l’OIM Ouagadougou avec responsabilités non résidentes au Togo, de bien vouloir transmettre au Directeur général de l’OIM, l’expression de ma profonde gratitude pour l’honneur qu’il fait à mon pays d’abriter le présent atelier.

Je voudrais aussi vous assurer du soutien et de la disponibilité du Gouvernement togolais à coopérer avec l’OIM dans la sous-région.

Je suis convaincu qu’à l’issue de cette formation, les participants seront mieux outillés pour une gestion efficiente des migrations.

En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvert l’Atelier de formation sur le droit international de la Migration.

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