Eco & Finance

Bataille contre la concurrence chinoise

Décidé à batailler contre la concurrence chinoise et les copies, le "Wax", fameux tissu flamboyant des boubous ou pagnes populaires dans toute l'Afrique, s'est exposé jeudi soir lors du premier défilé organisé à Paris par Vlisco, leader néerlandais du marché.

Plusieurs centaines d'invités ont assisté à la présentation de la collection au Pavillon Gabriel, près des Champs-Elysées, affichant des dizaines de modèles d'inspiration occidentale ou africaine.Tous étaient coupés dans ces tissus multicolores aux effets marbrés dus à une coloration à la cire et fabriqués depuis 1846 par cette entreprise.

Populaires dès le début en Afrique, les tissus portent encore écrits dessus "Vlisco Guaranteed Dutch Wax", qui se veut une signature en Afrique au même titre que Dolce Gabbana ou Nike.

"Nous voulons être la marque mode de l'Afrique", a expliqué Henk Bremer, le directeur artistique de Vlisco. "Nous n'essayons pas de faire des dessins africains", ajoute-t-il en rappelant que certains mettent en scène des téléphones portables, des ordinateurs ou des patins à roulettes.

"J'ai vu un dessin de rollers sur des femmes dans des villages maliens qui j'en suis sûr n'en ont jamais vu, mais je pense qu'elle ont saisi l'humour", raconte-t-il encore.

Aujourd'hui, le fabricant mène une véritable bataille contre la concurrence chinoise qui dit-il copie les dessins dès qu'ils sortent pour vendre des modèles ressemblants mais de piètre qualité, inondant les marchés africains.

"La concurrence chinoise est une menace. Pour le prix d'un mètre de Vlisco, vous pouvez acheter 8 à 10 copies", affirme Ed Hessing, directeur des ventes de Vlisco, qui au 19e siècle a importé aux Pays-Bas la technique du batik indonésien et commencé à vendre dans les ports leurs tissus dans les ports africains où leurs bateaux faisaient escales.

"Nous devons nous défendre contre ces pâles copies. Nous voulons au contraire nous positionner comme le produit mode le plus luxueux d'Afrique", ajoute-t-il en assurant que les véritables wax africains peuvent durer 15 ans et les couleurs résister longtemps.

"Nous voulons créer un buzz autour de notre production", explique encore Ed Hessing, soulignant que le défilé organisé à Paris est le premier en 160 ans.

Pariant sur des dizaines de décennies de savoir-faire derrière elle et un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros l'an dernier, Vlisco met les bouchées doubles pour garder son emprise sur le marché africain.

Ainsi pour contrecarrer la concurrence, les équipes sortent de nouvelles collections de tissus tous les trois mois, afin de laisser moins de temps à leurs concurrents pour copier.

Dans le même temps, Vlisco a revu aussi son mode de distribution. Jusqu'à présent, les marchés locaux constituaient le principal point de diffusion de ses tissus.

A présent, elle vend dans des magasins "phare" proposant de vraies lignes de prêt-à-porter et des accessoires. Les premiers ont ouvert l'an dernier au Bénin et au Togo, en avril en Côte d'Ivoire.

D'autres sont prévus au Ghana et en République du Congo fin 2009 et un autre à Paris en 2010 pour, selon M. Hessing, "atteindre la diaspora africaine en Europe".

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