Eco & Finance

Martial Kpakpovi Goeh-Akué, banquier-paysan

La Banque Régionale de Solidarité (BRS), veut jouer un rôle prédominant dans la lutte contre la pauvreté au Togo. Elle accorde des crédits aux groupements de producteurs, propose des comptes sans frais et contribue à la relance du secteur agricole. L’établissement travaille d’ailleurs très étroitement avec les autorités qu’il accompagne dansl eur politique de développement.
A la tête de la BRS, Martial Kpakpovi Goeh-Akué (photo).

Republicoftogo.com : 2010 vient de s’achever, c’est l’heure du bilan pour la banque que vous dirigez.
Martial Goeh-Akué : L’année qui vient de s’achever a été celle des défis pour notre banque. Nous avons augmenté nos offres de marché, renforcer la qualité des services et des relations avec nos différents partenaires, notamment les ministères du Développement à la base, de la Jeunesse, de l’Agriculture, et les acteurs de la micro finance etc.
La BRS est une institution dédiée à la lutte contre la pauvreté par la création de richesses. Nous avons aussi lancé Nasuba qui marche très bien, ainsi que d’autres produits monétiques. Notre banque a été la toute première à lancer des comptes courant sans frais. Tout cela concourt à la rentabilité de la banque qui devient de plus en plus performante.
Il faut maintenant aller plus haut et plus loin. Nous avons des ambitions en terme de crédits et services pour soutenir encore davantage le développement à la base et le financement des artisans et d’autres activités génératrices de revenus.

Republicoftogo.com : Comment s’articule le partenariat avec les ministères ?
Martial Goeh-Akué : Avec le ministère du Développement à la base, le projet vise à financer les groupements qui produisent du manioc. L’objectif est d’accroître la production, ensuite leur assurer des débouchés qui doivent leur permettre de gagner de l’argent et d’être rentables. Il en est de même avec le ministère de l’Agriculture avec lequel nous finançons des zones agricoles dédiées. Il s’agit des zones planifiées, irriguées avec un minimum de 50 hectares où l’on pratique une agriculture mécanisée pour permettre le développement de l’agriculture dans toutes les préfectures du pays.
L’idée de ce projet d’envergure est de faire en sorte qu’à terme le Togo se dote d’une agro industrie. Les populations ont accès aux financements, elles travaillent dans leurs milieux pour produire et créer de la richesse au plan local. Ce sont des projets qui rentrent effectivement dans notre mission et que nous assumons avec beaucoup de professionnalisme et de fierté.
Republicoftogo.com : L’octroi de crédits est-il suffisant pour produire à grande échelle ?
Martial Goeh-Akué : Sans doute pas. Tous ces projets ont un volet renforcement des capacités. C’est indispensable. Nos partenaires techniques, notamment l’ICAT (Institut de Conseil et d’appui technique) et les ONG forment les paysans aux nouvelles techniques de production. Aujourd’hui pour accroître le rendement à l’hectare, il faut de la technicité en matière de préparation des sols, d’intrants, et même dans le choix des variétés de produits à semer. Ce travail de terrain est effectivement assuré par ces partenaires. Il y a également des institutions de micro finances qui apprennent aux populations la manière de gérer les ressources pour dégager de l’épargnes et rembourser les crédits. Il y a donc un sérieux programme d’accompagnement pour amener les paysans à un nouveau mode de vie où le bien être sera la chose la mieux partagée.

Republicoftogo.com : Comment jugez-vous le climat des affaires au Togo ?
Martial Goeh-Akue : De grands pas ont été effectués en 2010 ce qui fait que l’environnement globalement s’améliore au Togo. Je pense qu’en 2011, la tendance se renforcera.
Pour les entreprises, les formalités de création ont été assouplies et les autorités travaillent à une meilleure répartition des charges fiscales pour plus de justice.
Concernant les routes, les télécoms, les progrès sont tangibles.
S’agissant du secteur bancaire, il a été assaini et les banques sont désormais plus agressives commercialement avec des coûts de transactions et de gestion de comptes à la baisse.
Tout cela contribue à l’amélioration du climat des affaires. Je suis convaincu que le Togo est sur la bonne voie.

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