La liberté de manifester fait partie des moyens d’expression des citoyens pour peser sur les gouvernants. Par une déviation contemporaine on tend à confondre la manifestation avec l’expression d‘un suffrage. Les manifestants par l’importance de leur nombre exprimeraient leur adhésion ou leur critique à la politique du pouvoir.
La manifestation constituerait un doublon de l’opération électorale, une mise à jour de l’état électoral du pays.
Aussi le nombre des manifestants est-il scruté après chaque manifestation avec attention mais aussi avec une certaine perversité.
Les organisateurs du rassemblement ayant toujours tendance à grossir son importance.
Ainsi après une manifestation organisée le 4 février à Lomé le site internet de la BBC annonce en titre ‘Togo des MILLIERS de manifestants à Lomé’.
Maris ce titre ne correspond pas à la réalité puisque la dépêche dans ses premières lignes précise : ‘La coalition de l’opposition a mobilisé samedi plusieurs CENTAINES de personnes dans les rues de Lomé’.
La dépêche est illustrée par une photo censée représenter la foule le jour de la marche. Or la légende précise en petits caractères que le document correspond à une manifestation qui s’est tenue le 6 septembre 2017.
L‘information est ainsi biaisée et les lecteurs non spécialistes n’y verront pas clair.
Il faut en tirer une morale.
Manifester n’est pas voter et les manipulations sur le nombre des manifestants sont une tentative pour remplacer l’expression libre du suffrage par la dictature des minorités.
Koffi SOUZA