Quand la religion s’insère dans la sphère politique, quand au nom de cette religion les gouvernants prétendent imposer aux citoyens des obligations de comportement, il n’y a plus de libertés publiques et bientôt plus de démocratie du tout. Dans une sorte de spirale infernale, les intégristes génèrent de plus extrémistes qu’eux .Ce qui se passe actuellement au Nord Mali en est la démonstration tragique.
Estimant qu’il ne doit pas exister d’intercesseur entre dieu et les hommes et que seule doit s’imposer la charia, les islamistes d’Ansar ed-Dine se sont lancés dans la destruction des mausolées de Tombouctou, la cité des 333 saints. Ils ont brisé la porte sacrée d’une mosquée du XVe siècle, après avoir démoli pendant le week-end sept des seize mausolées de saints musulmans de la ville.
L’Association des leaders religieux du Mali a condamné «le crime de Tombouctou». «Même le prophète (Mahomet) lui-même allait visiter les tombes et les mausolées. C’est de l’intolérance», a estimé l’association dans un communiqué.
Fatou Bensouda, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a déclaré : «Mon message à ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair : arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C’est un crime de guerre pour lequel mes services sont pleinement autorisés à enquêter».
Il ne reste plus beaucoup de temps pour sauver Tombouctou et pour rendre la liberté de pensée aux Maliens.
Koffi Souza