Justice

'Il n'y a aucun détenu politique au Togo'

Christian Trimua

Christian Trimua, le ministre des Droits de l’homme, dresse un bilan positif des avancées réalisées par le Togo ces dernières années. Il reconnaît toutefois des faiblesses et la nécessité de consolider les acquis.

Dans l’entretien qui suit, il commente également les récentes arrestations dans les rangs de l’opposition en soulignant que la justice est indépendante et ne saurait subir les pressions du pouvoir politique.

Republicoftogo.com : Quand on parle de droits de l’homme, à quoi fait-on exactement allusion ?

Christian Trimua : Les droits de l’homme englobent en réalité tous les domaines de la vie. La santé, l’éducation, les libertés, le droit à l’information, à l’alimentation, droit à propriété foncière … Ils sont donc essentiels.

Republicoftogo.com : La protection des droits de l'homme est un chemin sinueux

Christian Trimua : On a tendance à réduire cette question au seul domaine politique. C’est une erreur.

Dans l’ensemble, le pays a fait d’importants progrès, notamment sur les droits sociaux, économiques et civils.

Sur le plan politique, on peut citer la loi sur les manifestations qui encadrent les rassemblements et les dispositions relatives au financement des partis politiques

Je sais que certains sont prompts à critiquer le Togo, mais les réalités sont là.

Les droits de l’homme c’est tout un équilibre que nous tentons de gérer.

Soyons parfaitement clairs : si le Togo a fait des progrès, cela ne signifie pas que tout est parfait

Je n’ai pas de complexe, je reconnais que tout n’est pas parfait.

De nombreux projets sont en chantier pour contribuer à une amélioration générale de ce secteur.

Republicoftogo.com : Certains s’étonnent pourtant des récentes arrestations dans les rangs de l’opposition

Christian Trimua : Dans notre pays, nous avons des règles pénales que chaque citoyen doit respecter.

Un cadre légal existe pour sanctionner tous ceux qui commettent des d’infractions, peu importe leur qualité individuelle ou leur titre.

La procédure pénale c’est la garantie des droits de l’homme car tout est écrit du début jusqu’à la fin de la procédure. Vous bénéficiez de la présomption d’innocence jusqu’à la condamnation éventuelle

Le code pénal n’a pas d’orientation politique. Et je dois ajouter qu’il n’y a aucun détenu politique au Togo.

Je vous rappelle que des ministres ont été incarcérés pour des malversations. Personne n’a parlé à l’époque de détenus politiques.

Il n’empêche, la politique n’est pas un refuge qui permet de se mettre à l’abri de toute poursuite pénale. L’action politique ne confère pas une immunité totale.

Republicoftogo : Concernant Mme Adjamagbo-Johnson et Gérard Djossou, le gouvernement ne va-t-il pas céder aux pressions ?

Christian Trimua : La remise en liberté est prévue par la loi. C’est l’affaire des juges, pas d’un ministre. 

Les juges se basent sur la loi et sur leur propre conviction. Je vous rappelle que l’indépendance de la justice est garantie. Le pouvoir politique n’a pas vocation à donner des instructions aux juges.

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