Médias

Bretton Woods fixe les règles

Si le Togo veut pouvoir accéder rapidement au point d'achèvement au titre de l'Initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE), il devra remplir au moins 10 conditions fixées par les institutions de Bretton Woods. « En clair, pour bénéficier d'un allégement irrévocable qui se transforme en appui financier, le pays devra mettre en Œuvre un large éventail de réformes », explique vendredi L'Union.

Parmi les conditions exigées, le maintien de la stabilité macroéconomique, l'adoption d'un mécanisme pour le suivi des dépenses de réduction de la pauvreté ou encore l'adoption d'un décret portant création d'une Autorité de régulation de passations des marchés publics.Parmi les 10 exigences, on notera l'obligation de publier mensuellement sur un site web ou dans un journal public un résumé de tous les contrats signés par l'Etat, y compris les contrats de gré à gré.

Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Copie collée

En cette grande saison pluvieuse, les Togolais ne savent pas où mettre la tête. Ces pluies, commencées petitement s'intensifient fortement avec une continuité étonnante. Ce sont des pluies de deux ou trois jours non stop. Elles font des ravages partout; on note des zones sinistrées complètement inondées où aucune vie humaine n'est plus possible, d'autres légèrement touchées avec de hauts risques de développement d'épidémies, et des routes sérieusement endommagées. Du coup, les miens sont bloqués chez eux.

L'administration est paralysée en partie et les activités commerciales en reçoivent un coup; plusieurs commerçants font le service minimum (peut-être juste pour avoir le pain quotidien), les fonctionnaires accusent des retards terribles soit à cause des moyens de transports qui se font rares, soit parce qu'ils sont contraints par les embouteillages, les manŒuvres n'ont plus de boulots, les conducteurs de taxi-moto se battent contre les eaux pour satisfaire les quelques rares clients obligés de sortir, dans les milieux paysans, les agriculteurs prient pour que les pluies ne dévastent plus leur récolte…

Dans cette tourmente, les autorités essaient de retrousser les manches pour limiter les dégâts qui, pour porter assistance directe aux sinistrées, qui pour s'occuper des gros nids d'Autriche sur les routes à la moindre apparition du soleil. Aussi pressent-elles les entreprises retenues pour les travaux d'assainissement engagés avant la période pluvieuse de tout mettre en Œuvre pour les exécuter afin de permettre aux eaux de ruissellement d'être évacuer vers la mer. C'est surtout dans la capitale Lomé que les travaux de construction d'égouts ont débuté depuis des mois.  Qu'on le veuille ou non, ce sont des initiatives importantes dont l'heureux aboutissement soulagerait un tant soit peu les populations. Malheureusement, c'est compter sans notre incivisme notoire.

J'avoue que j'ai été sidéré le vendredi dernier par un comportement inexplicable d'un concitoyen. Pendant que les véhicules sont déviés pour cause de travaux de replâtrage du rond-point du Boulevard circulaire au quartier populaire de Dékon, un individu sort de quelque part avec un seau et commence par verser le contenu dans la bouche d'égout à l'entrée de la voie. Une altercation s'est engagée entre ce dernier et conducteur de taxi-moto qui lui reprochait son attitude malsaine. Sa réponse a été plus que sauvage : " C'est ce que je verse dedans qui a mis la route dans cet état. Allez poser la question à Faure ! Fous-moi la paix !" Voilà dans quel état d'esprit mes compatriotes veulent le développement de leur pays. Ailleurs, ce sont les populations elles-mêmes qui veillent à la propreté de leur lieu d'habitation en respectant juste la chose publique.

Voyons, puisque nous copions tout chez les autres, essayons de coller le civisme dans nos habitudes. Cela peut nous sortir de certaines situations lorsque les pouvoirs publics sont dépassés !      

Actu nationales

Sur la récente modification du code électoral

La réponse de la Cour constitutionnelle à l'UFC est tombée

Par décision n°C-003/09 du 9 juillet 2009, le juge constitutionnel se prononce sur les neuf griefs de l'Union des forces de changement (UFC) portés dans sa requête du 29 juin dernier. Les 27 députés du parti de Gilchrist Olympio demandaient à la Cour de constater la non-conformité à la Constitution des articles 15, 28, 49, 50, 70, 81 alinéa 3 et 98 de la loi portant modification du code électoral votée par l'Assemblée nationale le 29 juin 2009. On peut y lire que la requête est recevable en la forme et partiellement au fond, les articles 15, 28, 49, 50, 81 alinéa 3 et 98 du code électoral sont conformes à la Constitution, l'article 70 n'est pas conforme à la Constitution, l'application de l'article 15 (3è et 4è tirets) du code électoral doit prendre en compte les signataires de l'Accord politique global (APG) qui a établi un consensus national sur les questions d'intérêt national, l'application de l'article 98 doit se faire en relation avec les articles 14 et 99 du même code, les articles 14 et 63 doivent être harmonisés et les magistrats du siège doivent être privilégiés pour la présidence des Commissions électorales locales indépendantes (CELI).

En rapport à l'attribution des sièges à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l'UFC brandit devant la Cour sa démonstration politicienne qui fait dire que le RPT s'est octroyé seul 12 sièges sur 17, contrairement à l'alinéa 6 du préambule de la Constitution. Motif pris de ce que la future CENI compte 5 membres désignés par la mouvance présidentielle, 5 par l'opposition parlementaire, 3 membres des partis politiques extra-parlementaires élus par l'Assemblée nationale, de même que les 3 membres de la société civile et 1 représentant de l'administration désigné par le gouvernement. Cette répartition violerait le principe d'égalité entre les partis politiques au parlement car le RPT ne saurait être privilégié plus que l'UFC et le CAR. Mieux, à la suite des législatives, ils sont les trois formations les plus représentatives pouvant accomplir au nom du peuple la mission dévolue à la CENI. Pour la Cour, le respect du principe de l'égalité devant la loi, en ce qui concerne la loi électorale, voudrait que tous les partis politiques régulièrement constitués soient représentés à la CENI ; «qu'à défaut, les partis représentés à l'Assemblée ne le soient que conformément à leur représentativité (…) Si les partis politiques représentés à l'Assemblée sont les plus représentatifs, cela n'exclut pas que des partis politiques non représentés à l'Assemblée soient aussi représentatifs». Plus est, sur environ 99 partis au Togo, l'APG n'a été signé que par 6 partis. Il en est de même de la légitimation des organisations de la société civile signataires de l'APG. En clair, le principe de l'égalité opère non entre les partis pris individuellement mais entre la majorité et la minorité parlementaire, nonobstant le nombre de partis politiques qui forme l'une ou l'autre.

Sur le défaut de clarté de la loi, l'UFC veut mieux identifier les composantes «partis extra-parlementaires» et «société civile» de la CENI pour éviter le «risque d'arbitraire». Ce que comprend la Cour : il est indéniable que la loi doit être claire, intelligible, rendant l'application facile. Seulement, «le seuil de 5% déterminé par l'article 18 alinéa 2 de la loi portant Charte des partis politiques n'en fait pas un critère de représentativité contrairement aux allégations des requérants qui soulignent «que seuls peuvent légalement se prévaloir d'une certaine représentativité politique les partis ayant obtenu 5% des suffrages sur le plan national aux élections législatives»». Autrement, le seuil de 5% n'a qu'une portée financière. Les partis extra-parlementaires doivent être limités aux seuls signataires de l'APG, «lequel reflète le consensus national».

En termes d'appel à candidature, l'UFC allègue que la procédure d'appel à candidature préconisée par l'exposé des motifs n'est pas une procédure législative, motif pris du règlement intérieur de l'Assemblée. La Cour accepte et dit que les partis extra-parlementaires et la société civile devraient «chacun en ce qui le concerne, trouver les procédés qui leur conviennent pour le choix de leurs représentants». Les députés du RPT doivent donc revoir leur copie sur ce point, de même que l'article 70 nouveau déclaré anticonstitutionnel pour, non seulement en contradiction avec les articles 68 et 69 du code électoral, avoir supprimé un droit fondamental précédemment reconnu aux citoyens : celui de saisir le président de la CELI pour corriger une erreur matérielle. «Une disposition nouvelle ne peut minorer les droits établis et reconnus», précise le juge. L'article incriminé dispose que «les listes électorales sont affichées 72 h avant le scrutin et les réclamations commencent immédiatement jusqu'à la fin du scrutin». On ne voit pas comment tout cela peut se faire en 72 h pour éviter le refus du vote à cause de la fermeture des bureaux.

Et l'UFC trouve la non-conformité de l'article 98 du code à la Constitution pour avoir enlevé à la CENI la prérogative de proposer la date des élections. Il faut plutôt en faire une lecture combinée avec les articles 14 et 99 du même code qui attribuent compétence à la CENI pour proposer au gouvernement la date des différents scrutins. Plus est, pour la Cour, le gouvernement et le parlement doivent harmoniser les articles 14 et 63 qui déterminent l'autorité compétente pour proposer les dates d'ouverture et de clôture de l'établissement des listes électorales ; le premier visant une proposition de la CENI alors que le second requiert la proposition du ministre de l'Intérieur. Que du flou de la part du RPT !

Pour le reste, la désignation d'un membre de l'administration au sein de la CENI et des CELI avec voix délibérative n'entame en rien l'indépendance de celles-ci, celui-ci étant tenu d'agir en toute indépendance et impartialité avec toutes les obligations liées à cette fonction tout comme ceux qui sont issus des formations politiques. «S'agissant de la confusion entre magistrats du siège et ceux du parquet, s'il est évident que l'un et l'autre ont prêté serment de bien fidèlement remplir leur mission, il n'en demeure pas moins vrai que les magistrats du parquet sont en principe dans un lien de subordination hiérarchique par rapport au pouvoir exécutif, contrairement à ceux du siège qui jouissent d'une plus grande indépendance face à celui-ci», évoque la Cour pour justifier une présidence des CELI confiée ès qualité aux magistrats du siège. Enfin, l'alinéa 3 de l'article 81 nouveau n'est pas une réécriture des alinéas 3 et 4 de l'article 81 ancien.

Pour arracher le point d'achèvement de l'Initiative PPTE

Les 10 réformes qui s'imposent au Togo

Le Togo veut faciliter la mobilisation des partenaires autour du financement des priorités nationales du Document complet de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP-C), adopté fin juin en conseil des ministres.

Et, pour condition sine qua non, il faut satisfaire les 10 déclencheurs dont la réalisation conditionne l'atteinte du point d'achèvement au titre de l'Initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE). En clair, pour pouvoir bénéficier d'un allégement irrévocable qui se transforme en appui financier, le pays devra mettre en Œuvre un large éventail de réformes : préparer un DSRP Complet à travers un processus participatif et mettre en Œuvre de façon satisfaisante les actions retenues pendant au moins un an (avec un rapport du Gouvernement soumis au Conseil d'administration du FMI et de la Banque mondiale), maintenir une stabilité macroéconomique à travers l'exécution performante du programme Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC), adopter un mécanisme pour le suivi des dépenses de réduction de la pauvreté sur la base d'une classification fonctionnelle des dépenses et publier trimestriellement les rapports d'exécution de ces dépenses pendant au moins les 6 mois précédant le point d'achèvement, nommer et installer les juges de la Cour des comptes et soumettre à cette Cour et au Parlement un projet de loi de règlement ainsi qu'un projet de balance générale des comptes du Trésor pour au moins une année budgétaire précédant le point d'achèvement. Ici, on veut mettre aux pas l'argent public par un contrôle au début et à la fin.

La loi de règlement devient un outil de contrôle et d'évaluation des politiques publiques mises en Œuvre par l'État. Elle a un double objet : constater les résultats et approuver les différences entre ces résultats et les prévisions. Autrement, elle fait le bilan de l'exécution du budget alors que la loi de finances rectificative modifie la loi de finances en cours d'exécution. Toutes deux sont à l'origine des projets de loi, c'est-à-dire à l'initiative du Gouvernement.

Les autres conditions sont : adopter un décret portant création d'une Autorité de régulation de passations des marchés publics conforme aux directives de l'UEMOA, la doter d'un budget adéquat et publier mensuellement sur un site web ou dans un journal public un résumé de tous les contrats signés par l'Etat, y compris les contrats de gré à gré et les concessions, pendant au moins les 6 mois précédant le point d'achèvement ; publier régulièrement les rapports sur les paiements effectués par la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) et les revenus enregistrés par l'Etat en provenance du secteur des phosphates (le plus récent rapport doit être publié au cours de l'année précédant immédiatement le point d'achèvement) ; consolider les données sur la dette extérieure et la dette intérieure sous la responsabilité d'une seule unité chargée de la gestion de la dette publique ; publier sur un site web du Gouvernement un rapport annuel procurant des données précises et complètes sur la dette publique extérieure et intérieure, y compris les informations sur le stock de la dette, le service de la dette et les nouveaux prêts dans un délai de 6 mois après la fin de l'année (au moins un an avant le point d'achèvement) ; adopter un plan national de développement sanitaire à moyen terme et un plan à moyen terme de développement des ressources humaines pour le secteur de la santé assortis d'une évaluation de coûts ; commencer la mise en Œuvre d'un plan national du secteur de l'éducation notamment à travers la formation initiale d'au moins 500 enseignants et la formation continue d'au moins 4000 enseignants.

A y voir de près, c'est l'opérationnalité des réformes qui reste déterminante, avec des rapports dans des délais précis. Le Togo ayant déjà posé des actes majeurs sur toute la ligne. Déjà, courant 2008, le pays a atteint le point de décision prévu par l'Initiative PPTE. Outre l'allégement de la dette qui en est la conséquence, il bénéficiera d'un allégement au titre de l'Initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM) lorsqu'il atteindra le point d'achèvement PPTE. Le pays disposera ainsi davantage de ressources pour combattre la pauvreté.

Infrastructures urbaines

Plus de 3 milliards FCfa pour réhabiliter le marché d'Adawlato

Un montant de 3,177 milliards de francs Cfa est autorisé, au titre des dépenses d'investissement, par la récente loi de finances rectificative pour soutenir les travaux de réhabilitation et d'assainissement autour du Grand marché de Lomé. Ce qui permettra de revoir les routes d'accès, de construire des caniveaux pour les eaux de ruissellement et surtout de retoucher le bâtiment central menacé de ruine. Initialement prévus pour durer trois mois, lesdits travaux continuent de traîner dans le temps. Et l'incessante pluie s'y est mêlée pour amortir l'avancée de la construction des caniveaux (déjà remplis d'eau par endroits) et l'élimination des points critiques. Des routes défoncées sont aujourd'hui facilement inondables. Au point de lasser les commerçants et commerçantes qui disent avoir perdu de la clientèle et du chiffre d'affaires.

Courant mai, un comité interministériel a reconnu le retard sur le calendrier initial, même si des avancées étaient notées : GER 40%, USI 65%, BATIMEX 70% et MBK 100%. Et surtout l'absence de bureau de contrôle technique et de laboratoire de contrôle géotechnique qui devaient suivre les travaux routiers et contribuer à la validation des autres travaux. Un problème finalement récurrent qu'il urge de régler.

En rappel, les travaux ont été attribués à quatre entreprises togolaises à la suite d'une consultation restreinte : MBK pour les travaux de toiture en bac aluminium du bâtiment principal, BATIMEX pour les travaux de menuiserie aluminium du bâtiment principal, USI pour les travaux de maçonnerie, de badigeon-peinture et de curage des ouvrages d'assainissement et GER pour les travaux d'aménagement des rues autour du marché d'Adawlato.

En attendant la fin du calvaire et supprimer les contraintes actuellement recensées, une autre ligne budgétaire de 700 millions de francs Cfa est ouverte et consacrée aux hangars de marchés. A l'étape actuelle, en termes de répartition des hangars, il s'agit d'un nouveau programme du gouvernement en cours d'élaboration qui doit concerner toutes les régions.

Visiblement, les ouvriers avancent que leurs employeurs réclament à l'Etat le paiement d'une autre partie des fonds pour accélérer les travaux. Alors même que toutes les entreprises ont encaissé chacune une avance de démarrage correspondant à 40% du montant de leurs travaux respectifs et qui devait permettre d'avancer dans les travaux plus que ce qui est observé. Parallèlement, les entreprises brandissent la difficulté à travailler le jour, l'obstruction et l'encombrement permanent des lieux à rénover, la complexité d'installation souterraine des réseaux d'électricité, d'eau et de téléphone ainsi que leur prise en charge financière de leur relocalisation, etc.

Politique sectorielle de l'éducation

Porter à 100% l'entrée au primaire en 2012

Le secteur de l'éducation au Togo, tout comme ailleurs, est soumis aujourd'hui à de fortes contraintes démographiques. Le taux de croissance moyen annuel est de 2,5%, la population est majoritairement jeune dont 50% ont moins de 15 ans, et la demande de scolarisation est très forte. Une situation qui a pour effet «l'insuffisance de l'offre éducative, une dégradation des conditions d'enseignement et l'apparition de difficultés structurelles importantes», soulignait fin juin le gouvernement en adoptant la lettre de Politique sectorielle de l'éducation. C'est l'aboutissement d'un processus de réflexion sur les problèmes et défis majeurs du secteur.

Dans leur démarche, les autorités togolaises visent la période 2010-2020, où la demande éducation va davantage s'accentuer. Mais en y incluant également les Objectifs du millénaire de développement (OMD) et en s'inspirant du Plan d'action national de l'éducation pour tous 2005-2015. Déjà ces dix dernières années, les enfants scolarisés dans le préscolaires sont passés de 10.802 à 34.400 ; le taux brut de scolarisation dans le primaire est passé de 102% en 2000 à 112% en 2007 ; dans l'enseignement supérieur, le nombre d'étudiants pour 100.000 habitants est passé de 306 en 1998 à 638 en 2007. «L'expansion de l'enseignement supérieur a donc été forte sur la période et n'a pas été suivie par un développement adéquat des infrastructures et équipements», remarque le gouvernement.

Le contexte

Il est prévu, d'ici novembre 2009, la formulation, de manière concise et succincte, d'un Plan sectoriel de l'éducation (PSE) afin de permettre au pays d'accéder dès l'année prochaine à l'initiative pour la mise en Œuvre accélérée de l'Education Pour Tous (Initiative Fast Track). Ce document va constituer un plan d'action à la fois sur le plan budgétaire et sur le plan social pour la période 2010-2020,  et un cadre de dépenses à moyen terme triennal 2010-2012.

Les diagnostics du système scolaire togolais, sur lequel se fonde la lettre de Politique structurelle, sont édifiants. A titre d'exemple, depuis 2001 et en rapport avec la dégradation des conditions d'apprentissage, 60% des enseignants du primaire public sont sans formation professionnelle ; il y a en moyenne 1 livre de calcul pour 8 élèves et 1 livre de lecture pour 5 élèves ; les programmes d'enseignement sont inadaptés… On indique qu'il est «peu probable que la situation des acquisitions dans l'enseignement primaire au Togo se soit améliorée».

En ce qui concerne l'évolution des coûts unitaire, celui du secondaire second degré baisse au contraire, passant de 0,43% du PIB (Produit intérieur  brut) par habitant en 1999 à 0,29% en 2007. Même tendance dans le supérieur, où le coût est passé de 2,19% du PIB par tête à 1,31% au cours de la même période.

Quelques actions prévues

Pour rétablir l'ordre, le gouvernement compte, entre autres, développer la prise en charge de la petite enfance et l'éducation préscolaire en général, et surtout en milieu rural par la promotion d'une formule de prise en charge communautaire. On tendra à terme vers la scolarisation primaire universelle en améliorant à la fois l'accès au primaire et la rétention des enfants qui y accèdent jusqu'à la fin du cycle, notamment des populations pauvres et vulnérables.

Il sera amélioré la qualité des apprentissages à tous les niveaux, relancé et développé la formation initiale des enseignant s du primaire, systématisé la formation d'enseignants polyvalents dans l'enseignement secondaire… Au supérieur, la politique future vise une augmentation très forte des dépenses pédagogiques par étudiant, ainsi que de la part des dépenses de recherche dans les dépenses pédagogiques à passer de 72 millions de francs (1,2%) en 2007 à 544 millions de francs (2,5%) à l'horizon 2020.

Tout en s'engageant à rehausser le financement public du secteur de l'éducation à 26%, du moins des ressources antérieures, le gouvernement mettra en place une série de mesures permettant d'améliorer l'efficacité, l'équité et la transparence dans la gestion des dépenses publique d'éducation. De manière particulière, le budget du primaire public sera relevée de 40% des dépenses courantes de l'éducation d'ici 2020.

A la lumière des objectifs majeurs de la politique de développement de l'éducation, les indicateurs de performances par rapport à l'horizon 2020 sont notamment de porter à 100% en 2012 le taux d'accès en première entrée au primaire, d'amener à 100% en 2018 le taux d'achèvement du cycle primaire, de maintenir à 10% en 2020 le pourcentage des redoublants au primaire, de garder à 25% le taux d'élèves du primaire scolarisés dans le privé. Il faut noter que de 2007 à 2020, le nombre d'élèves du secondaire premier cycle passera de 366.000 à 544.800, de 91.900 à 123.000 dans le secondaire second cycle, de 31.830 à 71.300 dans l'enseignement technique et la formation professionnelle. Et le nombre d'étudiants du supérieur passera de 41.120 à 63.000.

Promotion du crédit logement et titrisation dans l'UEMOA

Les partenaires mettent les dernières touches à Lomé

La Banque ouest africaine de développement (BOAD), la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO), et le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers (CREPMF) ont entrepris, depuis mai 2005, de promouvoir un marché hypothécaire – permettant aux ménages d'avoir accès à des crédits logement – et la titrisation dans les pays de l'UEMOA. Au terme de trois années d'échanges et de concertations avec les partenaires extérieurs et les institutions de l'Union, trois des cinq études identifiées par le Groupe de travail ad hoc (BCEAO, BOAD et CREPMF) pour la mise en place d'un marché hypothécaire dans l'Union ont été effectivement réalisées ou engagées. La titrisation et les obligations sécurisées sont deux des trois instruments de refinancement retenus par les institutions de l'Union au titre de la mise en place d'un marché hypothécaire régional. Le troisième instrument est la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire.

La crise qui affecte les marchés financiers internationaux depuis le troisième trimestre 2007 a cependant généré de nombreux amalgames concernant la titrisation et plus particulièrement la titrisation de créances hypothécaires. Il est apparu ainsi judicieux, dans ces conditions, d'organiser un atelier de validation et d'information permettant de sensibiliser les administrations publiques et les principaux acteurs de la profession au projet et de valider les choix stratégiques opérés par le Groupe de travail quant aux conditions de mise en place d'un marché hypothécaire et de la titrisation dans l'UEMOA. Des conditions qui différent de celles ayant conduit à la crise financière internationale.

C'est l'objet d'un atelier qui réunit depuis hier à Lomé pour deux jours, dans les locaux de la BOAD, notamment les représentants des administrations publiques compétentes des pays membres de l'Union, des membres des Conseils d'Administration de la BOAD et de la BCEAO, du Comité des Experts statutaires et de la Commission de l'UEMOA, les représentants de la Fédération des Associations Professionnelles des Banques et Etablissements Financiers de l'Union, des Sociétés de Gestion et d'Intermédiation ainsi que des trois institutions membres du Groupe de travail. Une rencontre saluée par la ministre de l'Urbanisme et de l'habitat, Issifou Okoulou-Kantchati, «au moment où le gouvernement vient d'adopter une politique nationale du logement et de l'habitat».

Il est attendu, entre autres, que tous les acteurs du marché hypothécaire, y compris les administrations publiques, adhèrent facilement au projet. La sensibilisation des décideurs doit aussi faciliter les réformes appropriées de la législation foncière (titres fonciers fiables et permis de construire) et des politiques de promotion de l'habitat dans les pays membres de l'Union, mesures d'accompagnement nécessaires au développement d'un marché hypothécaire UEMOA, indique-t-on.

De façon spécifique, il est attendu de cet atelier de validation et de son caractère participatif qu'il facilite l'approbation des projets de règlements relatifs à la titrisation et aux obligations sécurisées par le Conseil des Ministres de l'Union, et que le Conseil apporte aux institutions de l'Union le soutien politique dont elles ont besoin dans la poursuite de leurs initiatives en faveur de la modernisation du système financier régional. Les travaux s'achèvent cet après-midi par l'adoption de recommandations à soumettre aux autorités de l'UEMOA.

Les vacances à l'informel

Les enfants occupent le commerce à Lomé

Vendeurs d'arachides, de bananes, de bonbons et des articles de fabrication chinoise ou nigériane, il est désormais impossible de faire un pas dans la capitale sans croiser ces gamins.

Sous le poids de leurs marchandises, les visages fatigués, les habits sales et quelques fois mouillés par la pluie, ils hèlent les passants à qui ils proposent des articles avec des arguments commerciaux de poids. Lorsque le feu est rouge, les petits vendeurs écrasés par le poids de leur charge courent péniblement vers les automobilistes pour leur proposer les marchandises. Et le manège se poursuit toute la journée. Ils sont plusieurs centaines, ces enfants qui, à la faveur des vacances, ont investi les rues de Lomé de même que les marchés. On les voit, filles comme garçons dont l'âge varie entre 8 et 14 ans, déambuler toute la journée entre les voitures, risquant quelques fois de se faire renverser par des automobilistes agacés.

Ils proposent, qui des sacs en plastique, qui des chewing-gums, des bonbons, des agendas, etc. Les raisons pour lesquelles ils se retrouvent dans la rue varient d'un enfant à un autre. Mais une constance demeure cependant: préparer la rentrée scolaire de septembre prochain.

C'est le cas de Jules. «Je me débrouille pour préparer ma rentrée scolaire. J'ai déjà cotisé un peu d'argent et c'est ma mère qui le garde en attendant la rentrée pour acheter mes fournitures scolaires», confie l'enfant tout en regardant de gauche à droite pour essayer de trouver un potentiel client. Pas loin de là, en face de la pharmacie du grand marché, Séli Adjor, âgée de 8 ans et élève en classe de CE1 à l'école publique les champs de course, vend des chapeaux de bain. Elle est dans le marché depuis un peu plus d'un mois. Elle confie qu'elle fait une recette de 2000 ou 3000Fcfa par jour. Elle aussi dit vouloir aider sa maman à préparer sa rentrée. «Nous sommes 8 chez nous et n'avons que notre mère. Si je ne vends pas, je ne vois pas comment nous allons acheter nos fournitures à la rentrée. Tout le monde chez nous se débrouille», dit-elle. Le discours est pratiquement le même pour tous ces enfants qui mènent leur activité avec le sourire. Ils semblent y trouver du plaisir.

Du travail des enfants

La présence des enfants dans les rues de Lomé est un sujet de polémique. Les uns pensent qu'il est inadmissible que des enfants aussi jeunes se livrent à de telles activités alors que les autres estiment que la période des vacances est propice aux enfants pour aider leurs parents. «C'est vraiment terrible de voir le nombre d'enfants dans nos rues, soi-disant qui se débrouillent. L'enfant doit être protégé et, ce que les gens ne savent pas, c'est que cela participe au travail des enfants qui est dénoncé par les organisations internationales. Un enfant de 8 ans qui vend des bonbons c'est pour faire quoi ? Que les parents prennent leurs responsabilités», martèle une mère de famille.

Koffi Adokpo, père de 5 enfants, dont trois se livrent au commerce pendant les week-ends et les vacances, quant à lui, pense que la présence des enfants dans les rues est symptomatique de la situation difficile de leurs parents qui, ne peuvent plus, seuls, subvenir aux besoins de leur progéniture. «Je veux bien, dit-il, qu'on me parle du travail des enfants. Mais, rendez-vous compte que ces enfants, parfois n'ont pas le choix. Quand vous avez un père qui est au chômage, ou une femme qui, seule doit s'occuper de tous ses enfants alors qu'elle-même ne fait rien, je pense que même les plus petits, malheureusement doivent mettre la main à la pâte», a-t-il déclaré avant de poursuivre : «tout le monde aimerait que ses enfants aillent au cinéma ou alors partir en vacances dans les pays de la sous région ou à l'intérieur du pays, mais hélas, ce n'est pas possible. La situation économique actuelle est telle que les gens se battent encore pour des petites questions de survie».

Somme toute, c'est la situation de précarité qui contraint ces enfants à se prendre en charge qu'il faut décrier et non pas ces derniers, encore moins leurs parents qui n'ont pas trop le choix.

Culture

Danse

La troupe Amlima sur la scène du CCF ce samedi

Formation composite de 15 artistes venus pour la plupart de famille où la danse constitue une vieille tradition, d'où d'ailleurs cette forte implication dans la transmission des traditions ancestrales dont ils sont les acteurs depuis toujours, la Troupe Amlima est réputée pour son spectacle de rue faisant appel au fantastique et à des éléments de cirque, sur fond d'un patchwork de danses tchébé, fufuba, katimbé, bè et chapogo, doudoumbafe, agbotcho et cofago,  avec bien entendu le concours des instruments musicaux Atahounga et Atoupani. Avec un répertoire assez riche  de plusieurs créations, les artistes inventent de nouveaux décors, costumes ou skurlbs fascinants.

Plutôt inventifs, à l'aide d'une roue de vélo, avec des couronnes de fer, ils manient le feu sous toutes ses formes.

Demain samedi, ces artistes présentent Nunana (Don ou donation en Ewé) sur la scène du CCF. Le spectacle Nunana qui se veut une grande occasion de célébrer et de faire des offrandes aux ancêtres. Dans les rythmes, les chants et les danses qui se suivent, le spectacle évoque un retour à la période créatrice. Les artistes miment les gestes des ancêtres et passent par eux pour aller vers les divinités qui ont créé l'Homme.

Sur le plan esthétique, Amlima fait un voyage à travers les cultures et traditions du Togo. Ce sera d'un régal que d'assister au spectacle demain  soir à 19H30.

Arts et liberté d'expression

Les artistes qui insupportent la critique

Dehors, les artistes s'attaquent le plus souvent aux hommes et systèmes politiques, raillent le quotidien, mais en retour eux-mêmes sont très allergiques à la critique. En témoigne le cas de l'écrivain et universitaire togolais Daniel Lawson-Body,   très amer sur les critiques sur son  premier roman, La Démininge (Ed. Graines de pensées, 2009), une vraie déception, et demande aux journalistes de venir le consulter avant toute publication.

Après lui, c'est Samuel L.Jackson, le célèbre acteur africain-américain qui s'en prend aux bloggers et veut être critiqué en face. Agacé de lire sur des blogs des propos négatifs sur ses films, il souhaite rendre la monnaie de leur pièce aux blogueurs en leur proposant d'argumenter face à lui. L'acteur aurait déjà donné son numéro de téléphone personnel à certains d'entre eux pour organiser ces " rencontres ". " Ces bloggers peuvent écrire des trucs négatifs sur toi, mais on ne sait pas qui ils sont, alors que je suis une personnalité publique. C'est totalement injuste. Je veux en avoir un en face de moi pour avoir une conversation ".

On se souvient que le réalisateur Uwe Boll avait organisé des matches de boxe entre des critiques - ayant descendu ses films - et lui.

Les Sainte-Beuve modernes ont intérêt à se tenir au carreau !

© L'Union du 10 juillet 2009

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