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Essence : Pas de baisse des prix avant décembre

Si le prix du baril a chuté sur le marché mondial, il ne faut pas s'attendre à une baisse des prix à la pompe dans l'immédiat au Togo. C'est ce qu'indique l'hebdomadaire L'Union paru vendredi. Et c'est Guy Lorenzo, le ministre Délégué auprès du Président de la République chargé du commerce et de la Promotion du secteur privé qui en donne les raisons. Le pays a acheté des stocks au mois de juin et juillet alors que les cours étaient à plus de 150 dollars. Ces stocks sont aujourd'hui en cours de commercialisation.

La baisse pourra se répercuter à partir de décembre seulement, explique M. Lorenzo au journal. Un mécanisme pratiqué par l'ensemble des pays consommateurs.L'Union revient également sur l'énigme concernat la mort de l'homme politique et écrivain Atsutsè Kokouvi Agbobli. L'hebdo a parcouru le rapport de contre-expertise d'une vingtaine de pages établi par le médecin américain Nizam Peerwani.

Voici une sélection d'articles publiés par l'Union.

Passation des marchés publics

Les recommandations du rapport CPAR 2003

En évoquant dans notre dernière parution le rapport CPAR, l'on est en droit de se demander de quoi il s'agit. Etabli depuis octobre 2003 par une équipe conjointe de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD), le rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) – loin de satisfaire tous les allergiques aux réformes – est finalement accepté en 2008 par le par le pouvoir de Faure Gnassingbé pour mettre de l'ordre dans un monde décrié par tous les partenaires. Un plan d'actions est aujourd'hui conduit de façon consensuelle.

Cadre juridique et institutionnel

Mis en forme en 1993, le cadre juridique et institutionnel reste le code des marchés publics. Il s'agit d'un dispositif qui combine des mesures relevant de la loi avec des directives qui ne sont pas forcément du ressort du législateur. Le système obtenu est devenu difficile à appliquer car les textes d'applications n'ont pas été pris. Par ailleurs, les dérogations successives, notamment pour des marchés passés par des sociétés d'Etat (dans les domaines des transports aériens, maritimes et fluviaux, de l'énergie, de l'eau potable, des télécommunications et de la défense), dans le cadre des travaux d'entretien routier, pour l'achat des médicaments génériques dans le domaine de la santé, dans le cadre de la privatisation des entreprises d'Etat, ont donné lieu à des déviations et à des procédures parallèles.

Certains bailleurs de fonds, sous prétexte que le code des marchés contient des dispositions contraires à leurs propres directives, ont créé des structures parallèles de passation de marchés (AGETUR, PPMR, 7ème FED).

L'autre grande faiblesse du cadre institutionnel actuel découle du fait que la quasi totalité des organes prévus à part la Commission nationale des marchés (CNM) n'ont pas été mis en place et la plupart des textes réglementaires d'accompagnement du code des marchés n'ont jamais vu le jour. Ainsi, la CNM, organe central, dans le système de passation des marchés étant, de surcroît, dépourvue de moyens correspondant à sa mission, a éprouvé d'énormes difficultés dans son fonctionnement.

Aussi est-il recommandé la révision du code des marchés, l'élaboration d'une réglementation claire allant dans le sens d'une harmonisation des procédures sur le plan national et avec les directives de la communauté des bailleurs de fonds, l'élaboration des cahiers de charges générales pour les marchés de travaux, de fournitures et de services. La modernisation du cadre institutionnel impose une refonte des organes existants et une clarification de leur rôle en distinguant le rôle de passation de celui du contrôle des marchés publics. En exemple, la création d'une Direction Nationale des Marchés au sein de laquelle serait maintenue une Commission Nationale d'Adjudication des Marchés avec la participation du secteur privé perçue comme gage de transparence du système et au niveau ministériel, créer des Divisions des Marchés avec des Commissions Internes d'Adjudication des Marchés qui reprendraient les attributions des cellules de marchés et en même temps s'inspireraient de la pratique instaurée au niveau du Ministère de l'Equipement. Chaque Ministère pourrait alors déléguer une partie de ses pouvoirs à ses représentations régionales par le biais des Commissions Interne Régionales d'Adjudication des Marchés. Celles-ci remplaceraient les directions régionales des marchés proposées dans le projet de réforme de 1997. La décentralisation des structures de l'Etat n'est pas, pour l'instant, très avancée. Les autres organes à prévoir sont la Commission du Contrôle des Marchés, la Commission des Recours et l'Agence de régulation des marchés.

Procédures de passation des marchés

En terme de procédures de passation des marchés, dans la pratique, seuls les appels d'offres ouverts ou restreints requièrent l'approbation de la CNM. On note ainsi des cas d'abus des autres modes de passation pour contourner la CNM. Une analyse des contrats passés dans le cadre de l'entretien routier au cours de l'année 2002 donne les résultats ci-après : 67 après appel d'offres ouvert pour 1 388 256 250 F CFA, 108 après reconduction (gré à gré) pour 1 541 190 442 F CFA, 23 après consultation restreinte pour 144 177 593 F CFA. Il y a donc abus dans les procédures les moins transparentes qui, toutefois, sont autorisées par les Bailleurs de Fonds dans le cadre du projet du Fonds d'Entretien Routier. Mais les délais de préparation des dossiers d'appel d'offres sont souvent rallongés en raison de l'absence de dossiers types de passation des marchés. Et les séances d'ouverture des offres ne se déroulent pas systématiquement en présence des soumissionnaires.

Dans la nouvelle réglementation, le mode prioritaire de passation devra être l'appel d'offres ouvert. Les autres cas de passation seront utilisés avec mesure en renforçant la transparence. De ce fait, il est recommandé de recourir systématiquement à la procédure de pré-qualification avant les consultations restreintes et/ou au renforcement de la transparence au niveau de la classification et de la qualification des entreprises. Avec entre autres l'élaboration de Manuels de Procédures de Passation de Marchés, la publication systématique des avis et des résultats des appels d'offres, l'allègement des signatures ou à défaut la délégation de signature même dans le cas de l'approbation des marchés, la mise en place d'un système simplifié et approprié d'exonération des taxes des marchés à financement extérieur.

Limites professionnelles

Le cadre professionnel est aussi visité. Le personnel en charge de la passation des marchés est actuellement dispersé dans les différents ministères où certains cadres, de par leurs occupations professionnelles, sont amenés à côtoyer les procédures de passation des marchés et se sont ainsi formés sur le tas. Les membres de la CNM se sont également familiarisés avec la passation des marchés devenue ainsi une occupation supplémentaire non rémunérée et ne débouchant sur aucune promotion. De là, le manque de motivation du personnel de passation de marchés. Aucune institution de la place ne s'est spécialisée dans la formation dans ce domaine. Il est à noter que la CNM ne dispose pas de budget propre ni d'aucun plan de carrière. D'où la nécessité d'un cadre professionnel compétent, formé aux procédures de passation, de contrôle et de gestion des marchés. La définition des profils de formation devra être conforme aux nouvelles attributions de la Direction nationale des marchés (DNM) et de ses démembrements à tous les niveaux (ministériel, régional, local, etc.). Le statut et la motivation du personnel de la DNM ou de la nouvelle structure devront être l'objet d'une attention particulière et liés à un système de contrôle de l'efficacité et du respect du code de déontologie à mettre en place. Dans le cadre de la reforme, la formation des intervenants dans le système de passation des marchés aux différents niveaux constituera un volet du plan d'actions ; l'objectif est de mettre en place une structure de formation de proximité.

Indépendance et transparence du système

Les organes actuels de passation des marchés, leur composition et leur mode de fonctionnement ne permettent pas de garantir l'indépendance et la transparence du système. L'autorité supérieure a démontré qu'elle tient au respect des règles en matière d'attribution des marchés, mais des problèmes rencontrés dans l'attribution de certains marchés ont laissé planer des doutes sur l'objectivité des conclusions des rapports d'évaluation. Les lacunes proviennent aussi de l'absence de dispositif efficace de contrôle et de traitement des plaintes et de l'absence de mécanisme d'évaluation de l'efficacité du système. Ainsi, il est recommandé la mise en place d'une Commission du Contrôle des Marchés, la création d'une Commission des Recours qui statuera sur les plaintes des soumissionnaires avant l'adjudication définitive des marchés, la réalisation des audits semestriels de la passation des marchés et la création du Bulletin des Marchés Publics.

Corruption

Les mesures de contrôle et de lutte contre la corruption sont l'autre impératif. Le code des marchés publics a prévu des contrôles à différents niveaux notamment par la Brigade Interministérielle de Contrôle et la Cour des Comptes. Ces organes n'ont pas été mis en place et l'on ne peut imaginer un contrôle efficace en l'état actuel des choses. Le nouveau cadre institutionnel à mettre en place devra nécessairement prévoir un audit régulier du système de passation des marchés. Les mesures de lutte contre la corruption n'étaient pas clairement définies dans le système en vigueur. Une Commission Nationale de Lutte Contre la Corruption et le Sabotage Economique (CNLCSE) a été créée en 2001. Les résultats de cette commission ont un certain impact dans la société. Il faut cependant, noter que les méthodes d'investigations et le cadre de référence méritent d'être améliorés. Aujourd'hui, il est question d'aller à la recomposition de la CNLCSE et la redéfinition de ses méthodes de travail en conformité avec les principes généraux de la loi et de la séparation des pouvoirs et l'application effective des sanctions prévues par les textes.

EN ENCADRE

Le CPAR a pour principal objectif de déterminer s'il est nécessaire d'élaborer et de guider un plan d'action pour améliorer dans un pays les procédures de passation des marchés de fourniture, de travaux et de services de consultants. Les principaux objectifs du CPAR sont donc les suivants :

- offrir une analyse approfondie du système dans lequel s'inscrit la passation des marchés publics du pays, y compris le cadre juridique, les responsabilités et compétences des divers organismes et des pratiques actuelles de passation des marchés en déterminant dans quelle mesure celles-ci fonctionnent correctement dans la pratique ;

- procéder à une évaluation générale des risques institutionnels, organisationnels et autres associés au processus de passation des marchés, y compris identifier les pratiques de passation des marchés qui sont inacceptables dans les projets financés par la Banque Mondiale ;

- élaborer un plan d'actions prioritaires débouchant sur des améliorations institutionnelles et

- évaluer la compétitivité et la performance des industries locales privées qui pourraient participer à la passation des marchés publics de même que l'adéquation des pratiques commerciales relatives à la passation des marchés publics.

Commercialisation des produits pétroliers

Les prix maintenus jusqu'en décembre

La logique simplifiée veut que le prix de revente d'un produit diminue au fur et à mesure que le prix de vente chez le fournisseur diminue. Comme le font aujourd'hui certains pays africains depuis que le prix du baril du pétrole tourne autour de la barre des soixante dollars. Contre 140 dollars, il y a quelques semaines. Mais c'est sans compter avec certains paramètres du commerce comme le fait remarquer le ministre chargé du Commerce, qui ne nie point la logique.

C'est la délégation de l'Association togolaise des consommateurs (ATC) conduite par son secrétaire général, Aladjou Agouta, qui rapporte les arguments de Guy Lorenzo : «…c'est que, au niveau du gouvernement, dès le mois de juin lors de la montée vertigineuse des prix du baril sur le marché [on avait rapidement passé de 90 dollars à 100, 110, 120, 130 dollars], pour des mesures de sécurité et pour ne pas avoir une rupture des stocks des produits pétroliers au Togo, l'Etat avait passé une commande qui pouvait couvrir la période de juin à décembre». Autrement, des commandes avaient été faites en ce temps et le carburant aujourd'hui vendu à la pompe avait été acheté à un prix très élevé.

D'où la réticence de l'Exécutif à se plier pour l'heure au prix du marché international. Surtout que l'actuel est toujours subventionné. Selon toute vraisemblance, il faut au préalable vider le stock disponible avant que le consommateur ne voie son souhait réalisé. A moins que, avec l'ATC, le chef de l'Etat soit saisi «pour voir dans quelle mesure les prix peuvent diminuer à la pompe». Et là, le pouvoir politique doit avoir des crédits spéciaux pour combler le manque à gagner.

En attendant, il faut prier à une stabilité au minimum du prix du baril d'ici fin décembre 2008. A cette date, l'argument du gouvernement tombera en désuétude.

En rappel, depuis le 13 août 2008, l'arrêté interministériel n°043/MCIAPME/MEF/MMEE fixe les nouveaux prix des produits pétroliers : Essence super sans plomb : 595F le litre, Gasoil : 590F le litre, Mélange 2 temps : 575F le litre. Soit une majoration de 90F. Les prix du pétrole lampant et du gaz domestique sont maintenus respectivement à 370F le litre et 3.500F la bombonne de 12,5 kg. Ainsi, seuls les prix de l'essence super sans plomb, du gasoil et du mélange 2 temps ont subi des augmentations respectives de 17,8%, 18% et 4,5% par rapport aux prix fixés le 1er décembre 2006, à un moment où le baril de pétrole se vendait à 60 dollars US.

Au Togo, les prix à la pompe des produits pétroliers sont fixés sur la base du mécanisme d'ajustement automatique des prix des produits pétroliers mis en place le 2 avril 2002 par le gouvernement. Ce système fait varier le prix des carburants à la pompe en fonction des fluctuations de leurs cours mondiaux dans une fourchette de plus ou moins 5% par rapport aux prix de la structure de référence.

Contre-expertise du Prof Nizam Peerwani

L'énigme persiste dans la mort d'Agbobli

C'est le point de chute du rapport de contre-expertise d'une vingtaine de pages établi par l'expert américain Nizam Peerwani, qui a procédé par élimination. Les conclusions ont été rendues publiques en milieu de semaine par la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH), l'institution de protection des droits humains. En voici les termes.

1- M. Atsutsè Kokouvi Agbobli souffrait d'une myocardiopathie due à un infarctus avant la mort. Cela a été détecté juste sur une lame et était une lésion localisée. Une sténose significative des coronaires par athérosclérose avait été retrouvée et cette ischémie myocardique était très relative. Il est peu probable que cela ait pu provoquer la mort.

2- La mort de M. Atsutsè Kokouvi Agbobli n'était pas due à une intoxication médicamenteuse ou à des plaies traumatiques ou à une strangulation, à une suffocation, à des contusions par objets contendants ou tranchants ou à une électrocution.

3- Finalement, il y a suffisamment de signes qui indiquent que M. Atsutsè Kokouvi Agbobli est mort par noyade. La présence de plicatures au niveau des paumes de la main et des talons, les poumons globuleux et oedémateux et la mise en évidence macroscopique et microscopique de spume constituent la base de ces allégations. Il est encore important de souligner que le diagnostic de noyade en l'absence de toutes preuves fiables à prendre en compte ne peut se faire seulement que par exclusion.

4- Suffisamment de preuves indiquent que le ministre Agbobli était déprimé et avait au moins une fois tenté un suicide. Toutefois cette investigation ne peut pas expliquer pourquoi le corps était découvert nu sur la plage. Cela reste une énigme.

Economie

Crise financière internationale : ECOBANK s'inquiète

Le groupe financier panafricain Ecobank Transnational Incorporated (ETI), connu pour ses résultats exceptionnels, semble aussi inquiété par la crise financière internationale. D'après Mandé Sidibé, président du conseil d'administration d'ETI interrogé vendredi dernier à Lomé – en marge de la cérémonie de pose de la première du futur siège du groupe –, la crise financière née au Etats-Unis va avoir plus d'impact en 2009, principalement dans les plus grands pays émergeants tels la Chine, le Brésil ou l'Inde. Et par ricochet sur l'Afrique. «Ces pays qui sont les demandeurs de nos produits d'exportation vont voir les demandes de ces produits se contracter. Cela veut dire que nous allons exporter moins ; nous allons avoir moins de ressources financières», a déclaré M. Sidibé.

De plus, la crise a engendré un déficit de confiance au niveau des clients, ce qui fait déjà observer un désinvestissement par la vente d'actions sur certains marchés. «Cela va entraîner une réduction de la capacité financière de nos Etats, et de leurs capacités à financer les investissements. Par conséquent, cela va affecter le niveau de l'activité économique. Par ce biais, nous allons à notre tour assister à un ralentissement de l'activité économique», a expliqué le banquier Sidibé.

Des signes précurseurs

Déjà, la crise financière a eu son impact sur le groupe Ecobank, en créant la méfiance et une certaine attitude d'attentisme des clients face à l'opération de recapitalisation du groupe lancé sur les marchés régionaux en août dernier. «Nous avons lancé cette opération, mais il y a eu la crise et nous l'avons prolongée jusqu'à fin octobre», affirme le président du conseil d'administration d'ETI. ETI prévoyait d'augmenter de 2,5 milliards de dollars US son capital, grâce à une opération de vente d'actions du groupe. Cette opération boursière lancée le 25 août, devrait officiellement être bouclée le 3 octobre. Ses résultats ne sont pas encore connus, ETI étant encore en train de les centraliser.

Ecobank, qui se veut une banque panafricaine créée en 1985, existe dans 25 pays de l'Afrique de l'Ouest, centrale, orientale et australe. La société a donné naissance à un groupe bancaire qui a connu une croissance exponentielle au fil des ans et qui compte aujourd'hui 600 agences et environ 10.000 employés.

Au niveau où il en est, le groupe a besoin d'un cadre digne de ce nom. C'est ce qui a fait sortir le chef de l'Etat Faure Gnassingbé, vendredi dernier, pour présider la cérémonie de la pose de la première pierre du futur siège d'ETI sur un site de 4 ha, face à la mer, sur le boulevard du Mono à Ablogamé. D'un coût estimatif de 15 millions de dollars américains (autour de 6 milliards de francs Cfa), le nouveau siège est conçu pour être un complexe moderne équipé d'un centre de formation bancaire et d'un centre de technologie et de communications. Il surplombera l'Océan Atlantique de ses 7 étages lorsqu'il sera achevé en 2010.

Programme d'urgence au Togo

La BM va débloquer plus de 10 milliards Cfa

Dans le cadre de sa Stratégie 2008-2010, la Banque mondiale avait prévu un montant de 10 millions de dollars US (un peu plus de 4 milliards Cfa) pour un projet de réhabilitation des infrastructures au profit du Togo. Ce montant a été revu à la hausse, vu les énormes besoins en la matière : assainissement, adduction d'eau, énergie et renforcement des institutions. A ce jour, les fonds mobilisés pour ce "Projet d'urgence de réhabilitation des infrastructures" sont d'environ 25 millions de dollars.

C'est le message que Kwabena Amankwa-Ayeh, chargé de la préparation du projet à la Banque mondiale, a porté vendredi dernier au Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo. M. Amankwa-Ayeh était précisément à Lomé les deux dernières semaines pour discuter avec les autorités togolaises.

Vu le caractère urgent de cette opération, il est prévu d'accélérer la préparation pour que ce nouveau projet puisse démarrer en 2009, courant mois d'avril.

Magazine

A 35 ans de la BOAD

Plus de 1.300 milliards Cfa de financement

La BOAD est en fête, fière d'avoir été, en 35 ans, pour beaucoup dans le développement des Etats membres de l'UEMOA et du secteur privé. Le niveau des engagements en témoigne.

La Banque ouest africaine de développement (BOAD), dont le siège est à Lomé, a observé une pause de deux, hier et aujourd'hui. L'occasion de faire l'Etat des lieux après 35 ans d'activités et de se projeter sur les années à venir. La manifestation est de taille, et sera honorée ce vendredi par la présence effective de Faure Gnassingbé et son collègue Boni Yayi du Bénin.

Cet outil de financement du développement et d'intégration des populations de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a fait son chemin. «Nous avons un bilan important», a déclaré à juste titre son président, le Béninois Abdoulaye Bio-Tchane. A ce jour, près de 500 projets ont été financés sur les huit pays de l'Union, dans des secteurs aussi divers et importants que l'agroalimentaire, les infrastructures, l'énergie, l'eau… Ce qui fait, en chiffres, un peu plus de 1.300 milliards de francs Cfa.

Objectif secteur privé

Du fait du niveau minimum des financements que la BOAD que doit faire, la banque s'adresse essentiellement aux grandes entreprises. Le constat est fait, et la banque a pour nouvelle vocation de s'investir davantage dans le secteur privé. Depuis le démarrage de ses activités opérationnelles en janvier 1976, sur le cumul de ses engagements nets, la BOAD a consacré environ 28,7% au secteur privé. Les concours cumulés au secteur privé se répartissent à raison de 216,1 milliards de francs en prêts directs et participations (100 opérations) au profit des unités industrielles et de production de services et 101,4 milliards de francs (89 opérations) en lignes de refinancement et participations en faveur des Institutions financières nationales (IFN.

«Nous allons en faire davantage notamment pour les petites et moyennes entreprises», rassure M. Bio-Tchané. Sur ce fait, la Banque fait de la coopération qu'elle entretient avec les IFN la voie privilégié de ses interventions en faveur de la promotion des PME, considérées comme principal vecteur de dynamisme des économies de l'Union. Au 31 décembre 2007, 87 lignes de refinancement ont été octroyées à 35 IFN et 4 organismes de promotion des PME pour un montant de 96,3 milliards de francs Cfa, destinées aux micro-entreprises, PME et grandes entreprises.

Pour les quatre ou cinq prochaines années, la BOAD envisage de doubler le volume des financements qu'elle mis en place. «Nous allons nous attaquer à des secteurs aussi importants tel que l'agriculture», indique Abdoulaye Bio-Tchané. Actualité oblige. «La crise alimentaire qui frappé tous nos pays doit être une opportunité pour nous de faire en sorte que nos pays et nos populations soient des exportateurs de produits alimentaires, puisque nous avons le potentiel ; nous avons des terres arables, nous avons des bras valides, nous avons l'intelligence et les ressources financières», ajoute-t-il.

Lutte contre le réchauffement climatique, selon Joao Melo…

« L'élection d'Obama ouvre une nouvelle ère »

Le chargé d'Affaires de l'Union européenne au Togo, Joao Melo de Sampaio a indiqué mardi que l'élection de Barack Obama à la Maison Blanche va ouvrir une nouvelle ère dans les négociations pour la lutte contre le réchauffement climatique dans le monde. «L'Administration démocrate est beaucoup moins liée aux lobbyings pétroliers. A ce titre, l'Europe nourrit de bonnes perspectives pour le Protocole de Kyoto de 1997 sur les émissions des gaz à effet de serre», a déclaré le diplomate lors d'une rencontre avec la presse sur la politique de l'Union Européenne en matière de changement climatique.

Le nouveau président américain qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2009 est favorable à une limitation des émissions de gaz carbonique et à un marché des droits de polluer. Il fixe un objectif de réduction de 80% des émissions de carbone d'ici 2050. En outre, Obama souhaite investir 150 milliards de dollars sur dix ans dans les nouvelles technologies d'énergie propre. Un programme somme toute encourageant qui ne devrait plus laisser l'Union Européenne seule dans le grand combat contre le réchauffement climatique.

«L'Union européenne a déjà formulé une réponse claire en adoptant une politique intégrée consacrée à l'énergie et au changement climatique et en s'engageant à réduire les émissions de gaz ++à effet de serre++ d'au moins 20 % d'ici à 2020 et à mener des négociations internationales pour parvenir à des objectifs plus ambitieux encore. Cela contribuera à empêcher la température mondiale d'augmenter de plus de 2 °C, valeur qu'un nombre croissant de savants assimile à un point de non-retour. Pour relever ce défi, nous devons utiliser les ressources énergétiques de manière plus durable, opter pour des formes d'énergie plus aisément renouvelables, capturer et stocker le dioxyde de carbone et combattre la déforestation de manière plus résolue. Voilà qui peut impliquer un changement dans notre mode de vie, mais il ne s'agit pas pour autant de compromettre notre qualité de vie ni celle des générations futures», lit-on dans le document, Combattre le changement climatique. L'Union Européenne ouvre la voie, remis aux journalistes.

Pour limiter le réchauffement climatique à 2 C, il faudra que les émissions mondiales de gaz à effet de serre cessent d'augmenter d'ici 10 à 15 ans et soient réduites de moitié environ par rapport aux niveaux de 1990 d'ici à 2050. À cet effet, l'Union s'efforce actuellement d'obtenir un nouvel accord mondial. Dans un premier temps, elle envisage que, d'ici à 2020, tous les pays industrialisés réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 1990. Les pays en voie de développement tels que la Chine et l'Inde devront, eux aussi, commencer à limiter la croissance de leurs émissions.

L'Union européenne, tout en reconnaissant à tout les pays du monde le droit au développement et à une vie de qualité, relativise l'argument majeur des Etats-Unis qui voient dans le Protocole de Kyoto «un obstacle à la croissance économique» en expliquant que le coût de cette mesure sera relativement faible et, dans tous les cas, bien inférieur à celui des dommages qu'entraînera le changement climatique si l'humanité n'intervient pas. «Si les pays industrialisés conviennent de réduire l'ensemble de leurs émissions de 30 % d'ici à 2020, la croissance économique annuelle ne sera amputée que de moins de 0,2 %. Ce serait un petit prix à payer, par comparaison aux coûts à plus long terme. De plus, cet aspect ne tient pas compte d'autres avantages, tels que la réduction de la pollution atmosphérique du changement climatique, la sécurité des approvisionnements énergétiques à des prix prévisibles et l'amélioration de la compétitivité par l'innovation. En pratique, le coût économique de la réduction des émissions serait plus que compensé par ces avantages », relève le même document.

Au Togo, l'Union européenne finance le Programme National d'Actions Décentralisées de gestion de l'Environnement (PNADE) à hauteur de 3, 27 milliards de francs CFA pour une durée de 5ans. Ce programme vise la création et le développement des capacités en matière de gestion de l'environnement et des ressources naturelles dans les contextes décentralisés du Togo. Il démarre en 2009.

© L'Union du 14 novembre 2008

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