Médias

Fumer nuit gravement à la santé

A son tour le Togo va bannir la cigarette des lieux publics. Pas encore les discothèques ou les restaurants, mais déjà les ministères, les écoles, ou les transports publics. C'est un premier pas. L'hebdomadaire L'Union, paru vendredi, consacre un article à la lutte contre le tabagisme en indiquant que la publicité sera réglementée à la télévision.

A l'instar de ce qui existe en Europe et aux Etats-Unis, les paquets de cigarettes devront porter clairement la mention « Fumer nuit gravement à la santé ». Voici une sélection d'articles publiés par L'Union dans son édition du 2 mai 2008

Politique

Célébration du 1er Mai au Togo : Le dialogue social sur de nouvelles bases

Deux ans après sa conclusion, l'Accord social tripartite entre le patronat, le gouvernement et les syndicats a besoin d'une révision. En raison, bien entendu, des pressions sociales, ainsi que des nouvelles donnes telles que la vie chère et certaines urgences imprévues. Tel a été le message essentiel livré le 1er mai aux travailleurs, sur fond d'espoir.

A l'inquiétude des syndicats qui frise le désespoir, et à la constance de leurs revendications, le gouvernement répond par le pragmatisme et la concertation. Depuis août 2006 que le dialogue social s'est tenu, les travailleurs «ont l'air d'être floués», d'après les propos de Norbert Gbikpi-Benissan, d'autant qu'ils estiment ne pas voir la concrétisation réelle des plus de 130 engagements souscrits au dialogue. Ils étaient encore à se tirailler avec le gouvernement, entre autres, pour la revalorisation des salaires, la révision des grilles salariales et autres payements d'arriérés et de pensions quand la vie chère s'est invitée.

Bien que revendiquant plus de 40% de mise en Œuvre des engagements du dialogue social, il apparaît nécessaire pour le gouvernement de faire un état des lieux, ensemble avec les parties prenantes. Afin, indique le ministre du Travail et des Lois sociales, Octave Nicoué Broohm, «de mettre en exergue les atouts et les opportunités que nous avons, ainsi que le goulot d'étranglement que nous devons supprimer pour avancer».

Le partage et la franchise

Une des démarches que les syndicats ont souvent reprochées aux gouvernants, c'est de n'en faire qu'à leur tête. Et de jouer à l'unilatéralisme dans la prise des décisions. Les 3% d'augmentation de salaires de janvier 2008 ont été décidés dans le dos des syndicats, s'il faut croire à leurs propos. Les propositions de revoir à la hausse les indemnités, c'était pareille, semble-t-il. Cela ne saurait continuer, comme pour faire ombrage sur les autres partenaires, vu qu'il y a encore du beau chemin à faire.

Il est acquis que les parties prenantes au dialogue social seront, «dans les prochains jours» (dixit le ministre), conviées à réévaluer le protocole d'accord, afin de déterminer, indique-t-on, les voies et moyens susceptibles d'accélérer ou de dynamiser sa mise en Œuvre pour le plus grand bien des travailleurs et des entreprises. «Ensemble, nous chercherons les solutions. Ensemble, nous les mettrons en Œuvre. Ensemble, nous les évaluerons. C'est la voie de la réussite, c'est la clé du succès», a bien précisé le ministre Broohm. «Plus rien ne se fera sans vous, moins encore contre vous», a-t-il promis.

Les acteurs sociaux seront donc bientôt à l'oeuvre, pour un dialogue franc, et pour une nouvelle dynamique à imprimer à la mise en Œuvre du protocole. Le dialogue social, quelque peu enrhumé pour des raisons «exogènes», liées à des urgences non prévues dont les inondations au nord et au sud du pays et la vie chère, va enclencher un nouveau rythme pour le bien de toutes les parties. «Le SMIG sera révisé, la grille salariale dans les entreprises de la Zone franche sera également révisée», a lancé M. Broohm comme pour renouveler l'engagement de l'Etat. Il annonce en outre la création, en cette année, de plus de 4.000 emplois nouveaux directs, des programmes d'insertion de diplômés sans emploi dans le privé et le démarrage effectif des opérations du Fonds de soutien aux initiatives des jeunes doté de un milliard de francs Cfa de garantie.

Les autorités sont d'autant plus confiantes de boucler le protocole qu'elles s'attendent à des retombées positives de la Table ronde des bailleurs de fonds sur le Togo prévue en juin à Bruxelles, ainsi que d'autres programmes en cours de négociations avec des partenaires financiers. Reste aux syndiqués et au patronat de jouer leur partition dans la relance de l'économie nationale.

Santé

Un avant-projet rigide du gouvernement  contre le tabagisme : Bientôt une interdiction formelle de fumer dans les lieux publics

En adoptant, lors du conseil des ministres du 16 avril 2008, le projet de loi relatif à la production, à la commercialisation et la consommation des cigarettes et autres produits du tabac, le gouvernement togolais veut désormais soumettre la publicité sur le tabac sur les médias à de fortes restrictions. Et minorer la consommation. Quitte au Parlement de vite transformer le projet de loi à lui soumis en début avril en loi et au gouvernement de mettre en place le Comité national de lutte contre le tabac.

Aux termes du texte proposé par le ministère de la Santé, il est interdit de fumer dans les locaux et véhicules à usage collectif suivants : établissements scolaires ; établissements hospitaliers ; salles de spectacles, de cinémas, de théâtres, de concerts ; salles de sports ; bibliothèques ; ascenseurs ; services publics ; véhicules de transports en commun et bâtiments gouvernementaux. A titre d'exemple, on ne devra plus se résigner à subir la fumée souvent propagée par ces chauffeurs insupportables de mini bus sur la Nationale n°1 ; ceux qui se soulagent de l'odeur nauséabonde des alentours du CASEF par la «baguette fumante» devront dorénavant subir ; les détenteurs de tous les pouvoirs dans leur bureau –pourtant administratif– doivent respecter les éventuels visiteurs, etc. Encore que les interdictions fassent l'objet de signalisations apparentes, lisibles et univoques.

Plus est, une liste limitative des espaces à usage collectif autorisant des places ou espaces aménagés aux fumeurs est établie : transports par mer, chemin de fer ou air ; gares routières, fluviales, maritimes, de chemins de fer, halls d'aéroports et autres transports en commun ; hôtels et restaurants.

Ainsi, il est interdit à tout fabricant, importateur, fournisseur, distributeur ou vendeur de cigarettes et autres produits de tabac de réaliser une publicité représentant une personne jeune (personne âgée de moins de 21 ans) ou une célébrité. De plus, toute publicité réalisée ou tout article publicitaire doit comporter l'avertissement sanitaire «Le tabac nuit gravement à la santé». Avec la précision que, dans tous les cas, aucune insertion publicitaire des cigarettes et autres produits du tabac dans une revue n'est autorisée, car on ne saurait mesurer l'assurance que la revue ne sera lue que des adultes. La publicité ne doit apparaître sur un panneau publicitaire. Ici, une polémique devra naître lorsqu'il est prévu qu'une publicité est autorisée dans les médias ou sur autres supports (radio, TV, Internet, cassette audio ou vidéo et compact disque, films, cinémas et théâtres), à condition de faire la preuve –trop difficile– que leur accès est réservé à une audience exclusivement adulte. La maîtrise des médias échappe plutôt aujourd'hui aux parents.

En attendant, aucune publicité ne peut être faite sur les articles principalement vendus aux jeunes ou majoritairement utilisés par eux ou les sachets plastiques. En cas d'activités promotionnelles sur les cigarettes, seules les personnes adultes y sont autorisées. Aucun parrainage au nom d'une marque de cigarettes ou d'un produit du tabac ne doit être apporté à un événement sauf si tous les participants sont des adultes. Il est interdit à tout jeune (moins de 21 ans) de vendre ou de distribuer des cigarettes.

Des pénalités

Toute personne qui vend, offre à la vente ou autorise la vente de cigarettes et autres produits du tabac à un jeune est passible d'une amende de cinquante mille (50.000) à un million (1.000.000) francs CFA. La même sanction frappe celui qui produit, importe, fournit ou distribue les mêmes produits sans s'assurer que les emballages, boîtes, étuis ou paquets (portant la mention «Vente au Togo») mis à la consommation du public comportent l'avertissement sanitaire «Le tabac nuit gravement à la santé». Les infractions portées aux activités promotionnelles seront punies d'une amende –doublée en cas de récidive– de cinq mille (5.000) à vingt mille (20.000) francs CFA. Dans d'autres cas, des peines vont de cinq cent mille (500.000) à cinq millions (5.000.000) francs CFA. Rien que des projections que la Commission des lois du parlement pourra accentuer dans ses études de fond. Au finish, un délai d'un (01) an sera accordé pour s'y conformer, à compter de la date de promulgation de la loi.

Des précisions de taille

De sources gouvernementales, la prochaine loi restrictive comporte des définitions qui doivent être connues de tous. Car, au moment de son application, nul ne sera censé ignorer la loi. Les feuilles de la plante de tabac ou Nicotiana tabacum constituent le tabac.

La cigarette, elle, est le petit rouleau de tabac haché et enveloppé dans un papier fin tandis que les autres produits du tabac sont tout produit contenant du tabac, notamment, les cigares, les cigarillos, le tabac à pipe, les papiers à tabac et les rouleaux ou tubes de tabac préfabriqués. Le distributeur est toute personne physique ou morale exerçant habituellement ou occasionnellement la vente de cigarettes ou autres produits du tabac en gros ou en détail. La publicité s'entend tout moyen de communication, utilisé par ou au nom d'un fabricant ou distributeur de cigarettes ou autres produits du tabac, qui vise à encourager les consommateurs à choisir une marque de cigarettes plutôt qu'une autre. Le parrainage, c'est la contribution publique ou privée apportée à un tiers en relation avec un événement, une équipe ou une activité dont le but est la promotion d'une marque de cigarettes, tout en sachant que cet événement, cette équipe ou cette activité continuerait d'être sans cette contribution.

Economie

Riz cher : De la nécessité de consommer local

La flambée des prix des produits de base, c'est la fâcheuse actualité aujourd'hui. Elle est devenue l'objet de tensions et d'affrontements sous certains cieux entre gouvernants et les populations, particulièrement les plus démunies. Elle a engendré des casses et des interpellations au Burkina Faso voisin, et même des victimes au Cameroun. Tirant leçon de ces incidents, les autorités togolaises tentent, vaille que vaille, de calmer le jeu. Et pense au local.  

Pas de détaxe !

A l'opposé de mesures de détaxe instaurées notamment au Burkina Faso, au Niger ou au Cameroun, et préconisées au Togo par l'Association togolaise des consommateurs (ATC) d'Aladjou Agouta, Faure Gnassingbé et son équipe restent encore prudents. Entre autres produits de grande consommation, le club à Agouta met l'accent sur le riz, abondamment importé notamment de l'Asie. Refus catégorique de Faure. L'ATC s'est fait dire par les autorités togolaises qu'elles «ne vont pas créer la richesse en Asie en détaxant le riz importé, plutôt que d'amener les Togolais à consommer du riz qui est produit surplace et de très bonne qualité».

Faure Gnassingbé tient, d'autre part, à l'exécution au franc près du budget 2008 tel que  prévu et convenu avec les institutions de Brettons Wood, quitte à trouver d'autres solutions avec les mêmes institutions à la vie chère. Sauf que, pour la population, cette solution tarde à pointer du nez.

Promouvoir le local

En fait, après deux tentatives ratées de manifestations, l'on essaie de se comprendre entre l'ATC d'Aladjou Agouta et le pouvoir. Et l'on convient, sans vraiment se l'avouer, qu'il faut que, pour certains produits, le Togolais regarde un peu chez lui. Reste que le riz produit dans certaines localités togolaises est en quantité largement infime. D'après nos chiffres, le riz produit, notamment à Kovié et dans certaines localités du nord, avoisine péniblement 1.500 tonnes la saison.

Sans réfléchir, il est évident qu'il faut investir désormais dans la production du riz et d'autres produits de grande consommation. Cela suppose notamment la maîtrise de l'eau – et ne jamais se fier au climat – afin de maintenir une production constante et suffisante pour la consommation locale. C'est curieux qu'on n'y ait jamais pensé toutes ces années où on a parlé de l'autosuffisance alimentaire. Et qu'on se rende compte enfin de l'évidence face aux caprices des prix du pétrole.

La tendance à la hausse

De toute façon, on est contraints de réfléchir à présent par nous-mêmes, parce que le pétrole n'a pas fini de nous jouer des tours. Il a atteint la barre des 120 dollars sur les marchés la semaine dernière. Et les experts prévoient une tendance à l'augmentation. En tout cas, en l'espace de quatre ou cinq mois, le prix du riz sur le marché local a augmenté de 25 à 40% selon la qualité. Les plus fortes augmentations sont constatées sur le riz dit « parfumé », essentiellement importé d'Asie, dont la majoration varie entre 30 et 40%.

Ainsi, le sac de 5 kilos est vendu entre 3.200 et 3.500 francs, contre 2.500 francs précédemment, soit une augmentation de 40%. Celui de 15 kilos est vendu à des endroits à 8.500 francs, contre 6.500 francs, et le sac de 25 kilogrammes à 15.000 francs contre 11.500 francs. «Nous avons dû réduire notre rythme de consommation de riz, malgré les plaintes de mes quatre enfants ; parce qu'il faut également faire face aux autres aliments de base, principalement le maïs dont le bol est deux fois plus cher aujourd'hui», déclare Caroline A., 38 ans, couturière à Lomé.

Quant au riz moins parfumé, il est vendu aujourd'hui à 15.000 francs pour le sac de 50 kilos, contre 12.000 précédemment (25%), et à 11.000 francs pour le 25 kilos, contre 8.500 francs (29%). «Le premier impact est au niveau nutritionnel. Le riz étant un aliment incontournable dans le quotidien des Togolais après  le maïs», souligne Aladjou Agouta, porte-parole de l'Association togolaise des consommateurs (ATC). «Depuis qu'il connaît une hausse, beaucoup de ménages sont sevrés par rapport à cet aliment. C'est également le cas dans les restaurants des coins de rue où il faut désormais débourser près de 300 francs pour le plat de riz, au lieu de 100 ou même 75 francs précédemment», précise-t-il.

Sports

Eliminatoires CHAN 2009 : K. Mawuéna: «Un mental de vainqueur»

L'entraîneur de l'équipe nationale locale, Kodjovi Mawuéna est confiant à quelques jours du match contre les Black Stars du Ghana, comptant pour le tour préliminaire du Championnat d'Afrique des Nations, Côte d'Ivoire 2009.

Rencontré hier au stade de Kégué où l'équipe nationale s'entraîne, Kodjovi Mawuéna se réjoui de l'ambiance qui règne dans le groupe, une ambiance qui pourrait leur permettre de jouer sereinement et de gagner dans le meilleur des cas ou d'obtenir un  match nul  dans le pire des cas comme le souhaite le président de la Fédération togolaise de football, Tata Avlessi.

" Nous sommes confiants par rapport à ce déplacement, surtout que le président de la FTF et les membres du Bureau sont venus nous voir pour nous rassurer. Disons que nous avons un mental de vainqueur ", a déclaré l'entraîneur togolais, ajoutant que dans le football moderne, jouer à domicile ou à l'extérieur ne compte plus tellement si ce n'est l'avantage de jouer sur son propre terrain et d'avoir un public acquis à la cause de ses joueurs..

Même s'il affirme n'avoir jamais vu l'équipe adverse jouer- ce qu'il aurait dû s'il n'avait pas eu des contretemps -, Kodjovi Mawuéna compte essentiellement sur la qualité collective et individuelle de ses joueurs. " Nous avons eu pas mal de temps pour travailler. Et les derniers à rejoindre le groupe sont les joueurs de l'USM du fait qu'ils jouent les 8e de finale de la Coupe de la confédération. C'est vrai que les joueurs ghanéens auront la compétition dans les jambes, puisqu'ils sont en championnat contrairement à  nos joueurs mais nous comptons sur les quelques joueurs de Asko de Kara qui a été éliminée lors des 16e de finale de Ligue des champions ".

En milieu de semaine, les joueurs et le staff ont reçu la visite du  président de la FTF, Tata Avlessi qui les a exhortés joueurs et staff technique à Œuvrer ensemble pour une victoire dans le meilleur des cas ou un match nul dans le pire des cas  avant le match retour qui se dispute à Abidjan dans deux semaines à cause de la suspension de jouer qui pèse sur le stade de Kégué.

La délégation togolaise sera dirigée par Gabriel Améyi, le 1er vice président qui dispose de solides relations au Ghana et dont il pourrait faire bénéficier les Eperviers locaux, a en outre annoncé Tata Avlessi.

La CAF met en place un système de licence pour développer le niveau des entraîneurs africains

Le symposium de la Caf sur l'analyse technique de la Mtn Can  qui s'est achevé au Caire mercredi, a débouché sur l'instauration d'un système de licence pour développer le niveau des entraîneurs africains, a-t-on appris. "Un système de licence a été élaboré pour permettre de développer le niveau des entraîneurs africains. Avec l'aide la licence Caf, les catégories d'entraîneur peuvent être identifiés et cotées en fonction", selon Abdel Moneim.  "Nous avons eu un symposium productif parce que en dehors de l'analyse, nous avons eu l'opportunité de discuter et proposer les étapes à prendre en compte pour les performances, et exposer les problèmes rencontrés et comment les juguler. J'exhorte la Caf à poursuivre avec ce type de symposium une fois les compétitions achevées ", a déclaré de son côté Sunday Kayuni, Directeur technique national de la Tanzanie. Environ 60 participants, parmi lesquels les experts de la Caf, les coachs des sélections nationales ayant participé à la Can et des invités spéciaux, ont pris part au symposium et ont jeté un regard introspectif sur l'état du football en Afrique et les perspectives de développement.

"C'est la 1ère fois que l'élite des entraîneurs africains se réunit pour évaluer le niveau de nos compétitions. La rencontre a également été d'un grand apport pour les coachs qui ont exprimé leurs difficultés, les pressions diverses et les moyens de les juguler", a déclaré Hussein Abdel Monheim, directeur du développement à la Caf. Selon ce dernier l'importance du dossier médical du joueur s'est fait ressentir, car la santé d'un joueur ne peut pas être donnée pour acquise à quelque niveau que ce soit.

Culture

Théâtre : Le Fil Noir au Goethe Institut

Scènes à tordre le cŒur que cette pièce que présente l'Ensemble artistique Fako le vendredi dernier au Goethe Institut. Fuyant la dictature militaire de son pays, Ménélik fait face à «l'ailleurs» : Bruxelles. Malgré la beauté de cette ville, son ambition s'écroule tout de suite comme un château de cartes, puisque vivre dans la clandestinité l'oblige à affronter, avec ses maigres épaules, de longs mois ténébreux où se succèdent faim, regards mauvais, maladie et la peur d'être pris à tout moment par la police.

La thématique de l'immigration africaine en Occident et la dislocation des sociétés africaines est récurrente dans le paysage littéraire africain. Porter cela au théâtre aide à conscientiser le public sur un phénomène qui ressemble par trop à ce qui se passe au Togo. Et c'est certainement ce spectacle de désolation et de déshérence qu'ont voulu montrer les metteurs en scène en présentant une pièce dans un décor dépouillé de tout où trois acteurs racontent la malaventure d'un Menélik réfugié politique, réfugié économique, clandestin aux poumons pourris par une rongeuse tuberculose. La prestation des acteurs tout à fait louable, est tout  de même ternie par la qualité d'une mise en scène et d'une scénographie un peu en dessous. Reposant essentiellement sur les effets de lumière, un peu de son et de musique lifteraient  une pièce au demeurant intéressante.

Le Fil Noir, est une mise scène de Follykué Adanlété et Elemawusi Agbédjidji, deux acteurs qui sont passés par le Festhef d'Assahoun.

Vient de paraître

Le vodu pour les nuls

Qu'est-ce que le vodu ? Tel pourrait être compris l'essai que vient de faire paraître aux éditions Anibwe (France), le Togolais Basile Goudabla Kligueh. «Le Vodu expliqué à mon voisin de Paris», a pour ambition d'éclairer la lanterne du public occidental sur une religion inconnue et méconnue et sur laquelle on jette l'anathème depuis la campagne de Napoléon contre les esclaves noirs d'Haïti.  Accusé de sorcellerie et donc comme l'incarnation du mal, le vodu reste paradoxalement très méconnu en Afrique, notamment de cette partie du continent, le Golfe du Bénin (l'ancienne Côte des esclaves) d'où il est originaire, mais très pratiqué par les diasporas noires du Brésil et Haïti. Une ignorance due pour l'essentiel aux agressions multiples de la colonisation et au christianisme, les deux ayant entraîné un phénomène d'acculturation des populations. Une tendance dangereuse qui est enrayée au Bénin par l'institution d'une fête nationale du vodu par le Président Nicéphore Dieudonné Soglo alors qu'au Togo, les pouvoirs publics restent encore méfiants à l'égard de ce culte. D'où l'idée que l'essai de M. Kligueh n'est pas seulement destiné à son voisin de Paris mais également aux Africains.

Ecrit dans une langue simple et accessible, l'essai propose « une conceptualisation du Vodu en tant que religion traditionnelle », déclare l'auteur.  Il présente la compréhension du vodu par l'étymologie populaire et les allégories mythiques de Afà.

Issu d'une reprise d'une thèse de doctorat à la Sorbonne, le livre constitue tout un cheminement d'un chercheur qui pour savoir fut d'abord initié, puis praticien depuis 12 ans dans différents hauts lieux du vodu.

Maniant l'Ewé, le mina et les pensées proverbiales avec une grande dextérité, Basile Goudabla enseigne la gestion dans un lycée professionnel de Paris. Catholique romain et d'éducation jésuitique, ce Togolais, qui se définit comme Adza-Tado , vit consciemment avec le vodu et le christianisme sans se contredire depuis 1968. M. Kligueh a déjà publié chez Afridic, «Le Vodu à travers son encyclopédie, la géomancie Afà »

Le Vodu expliqué à mon voisin de Paris, Basile Goudabla Kligueh, Editions Anibwe, mars 2008, Paris

© L'Union du 2 mai 2008

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