Médias

L'heure des défis

L'Agence Togolaise de Presse (ATOP), un organe qui couvre toute l'étendue du territoire national a soufflé le lundi 5 mars à Lomé sa trente deuxième bougie. Les manifestations inscrites au programme de cette commémoration axée sur le thème « L'ATOP face aux défis des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) » ont été officiellement lancées le jour même par le directeur de cabinet au ministère de la Communication et de la Formation civique, Koudjo Noudonou, en présence des représentants des ministères et des institutions internationales ainsi que des premiers responsables des autres organes de presse publiques.

A l'occasion des 32 ans de l'Agence, sa directrice Claudine Assiba AKAKPO (photo), a accordé une interview à la rédaction. Elle s'est prononcée sur sa nomination il y a un an et sur la participation de la femme aux prises de décision au Togo. Elle s'est appesantie sur les problèmes de l'Agence, ses efforts de les résoudre et insisté sur l'aide de l'Etat pour réaliser ses projets. Madame la Directrice, vous êtes la première femme à occuper ce poste à la tête d'un média public au Togo. Comment vous sentez-vous dans cette charge ?

Je suis particulièrement honorée d'être la première femme à diriger un média public. Je remercie le chef de l'Etat Faure Gnassingbé qui, il y a un an jour pour jour, m'a accordé sa confiance. Une confiance que je m'efforce chaque jour de mériter d'avantage par mon travail. Je ressens cette nomination comme un véritable défi. Je dois à tout prix le relever afin de prouver que les femmes ont le même sens des responsabilités que les hommes et que aussi bien dans la communication que dans tout autre secteur, elles doivent mieux être impliquées dans les structures décisionnelles.

Cette nomination répond-t-elle pour vous au critère du genre tant souhaité aujourd'hui dans les rapports hommes et femmes ?

Le décret me nommant à la tête de cette direction, a été signé le premier mars 2006. Le mois de mars, c'est la période où est célébrée la journée internationale de la femme. Une journée où l'accent est mis sur l'égalité de droits entre l'homme et la femme. Je pense effectivement qu'aujourd'hui, l'on doit confier d'avantage de responsabilités aux femmes ; hommes et femmes ont les mêmes droits, les mêmes formations, quoi de plus normal que de leur offrir les mêmes chances dans la gestion des affaires de notre pays. Je me réjouis d'ailleurs du thème de cette année pour la journée du 08 mars, à savoir « le temps des femmes au pouvoir ». C 'est une occasion pour conscientiser aussi bien les hommes que les femmes sur la nécessité pour les femmes d'apporter leur contribution au développement, par une meilleure implication dans les sphères décisionnelles.

Vous êtes à la tête d'un organe que vous découvrez en même temps que vous le dirigez, car n'y ayant jamais exercé. Comment se fait la découverte ?

Vous savez que avant d'être nommée directrice de cette agence j'ai passé une vingtaine d'années à Radio Lomé de 1983 à 2001 et cinq ans à la Télévision Togolaise (TVT) de janvier 2002 à mars 2006 en tant que journaliste- reporter et présentatrice. J'ai également eu à suivre un stage à TOGO -PRESSE en 1981 lors de ma formation à l'Ecole Supérieure Internationale de Journalisme de Yaoundé (ESIJY) au Cameroun. Donc je me suis toujours servi des dépêches d'agence durant toute ma carrière et je n'ai pas eu à faire beaucoup de découvertes. Je connaissais déjà la plupart de mes collègues de l'ATOP, je connaissais leurs difficultés, je partageais leurs préoccupations etc.

Je profite de l'occasion pour leur rendre hommage pour les prouesses qu'ils font malgré les conditions de travail très rudes dans lesquelles ils exercent notre noble métier.

Interview réalisée par Bénoît KOUTEMA et Alfred Ganké NOMANYO

© ATOP

EDITORIAL

L'ATOP A L'HEURE DES DEFIS

par

Claudine Assiba AKAKPO

Directrice générale de l'ATOP

La communication et l'accès à l'information représentent un droit individuel et collectif. ils ne doivent nullement être le privilège de ceux qui disposent de grands moyens dans le domaine des nouvelles technologies. Parce qu'elle est orientée dans le sens des intérêts des pays développés. L'information véhiculée par les agences mondiales, élargit les fossés et crée des barrières entre les nations. Les agences nationales des pays africains ont été créées pour réduire ces fossés. Elles permettent aux habitants d'une même nation de mieux se connaître, de connaître leurs cultures respectives, leurs valeurs, leurs réalités quotidiennes communes à travers leurs propres médias et non à travers les médias étrangers.

Nul ne peut dénier à l'Agence Togolaise de Presse (ATOP) la vocation de refléter les spécificités des réalités togolaises. Son ambition c'est de briser le monopole des grandes agences internationales pour faire entendre aussi la voix des peuples des profondeurs du Togo au delà de nos frontières.

L' ATOP, depuis sa création s'est toujours efforcée malgré les difficultés, d'offrir aux Togolais des informations répondant à leurs besoins, qui tiennent compte de leur situation et qui portent la marque de leur génie particulier.

Créée en mars 1975, l' ATOP souflle aujourd'hui ses trente deux bougies, trente- deux années durant lesquelles cette agence, chargée de la collecte et de la distribution des informations sur tout le territoire togolais, a connu des hauts et des bas . Elle est parmi les organes de presse publique comme privée, la seule à avoir une couverture nationale, car elle est représentée dans toutes les trente préfectures que compte le Togo. Elle dispose de six bureaux régionnaux et vingt six centres dans les préfectures.

L' Agence souffre aujourd'hui d'un déficit en moyens tant financiers qu'humains ainsi que de mauvaises conditions de travail. Elle doit aussi se moderniser, procéder à la réhabilitation des ses locaux, moderniser ses outils de travail pour mieux accomplir sa noble mission. Elle a plusieurs défis à relever pour pouvoir offrir à sa clientèle, les médias publics comme privés, des documents photographiques et audiovisuels.

L'informatisation du traitement et de la diffusion des informations ainsi que la transmission par satellite permettront à l'ATOP d'accroître le volume de sa production et l'élargissement de sa clientèle .

Pour éviter que les pays africains ne demeurent éternellement des « info pauvres », la solution consiste à nos yeux, à accroître les capacités des agences d'information nationales en tant que participants égaux à la circulation libre de l'information.

A l'occasion de son trente deuxième anniversaire, l'ATOP réitère son engagement à être au service de toutes les couches socio- économiques et politiques pour mieux faire connaitre les valeurs et les cultures togolaises aux populations d'ici et d'ailleurs.

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