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Observateurs togolais en Côte d’Ivoire

Quatre personnalités togolaises se retrouvent dans des missions d’observation des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, indique vendredi L’Union. Il s’agit de Félix Sagbo (ambassadeur du Togo en Belgique) pour le compte des ACP, du député Dama Dramani (photo) pour l’UEMOA, de la juge Awa Nana pour la Cédéao et de l’ancien Premier ministre Joseph Koffigoh pour l’Union Africaine (UA).
A cette liste, il faut ajouter une dizaine de représentants du Forum togolais de la société civile pour le développement (FTSCD), une ONG basée au Togo.
Ces observateurs seront naturellement présents pour le second tour.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union

Verbatim
Espoir économique
Pourquoi notre pays peine-t-il à décoller économiquement pendant que ses voisins immédiats font le boom ? Cette question est désormais sur toutes les lèvres. Surtout dans la capitale Lomé où sont concentrées les principales activités économiques et où est jaugé le niveau de vie de l’ensemble des populations. En réalité, nulle part sur le continent, sinon dans le monde entier, la situation socioéconomique n’est brillante du fait de la lourde crise économique et financière qui bat de plein fouet tous les Etats. Seulement, sur le continent, elle est beaucoup plus accentuée pour des raisons diverses.
Au Togo, l’une des préoccupations des populations est l’augmentation sans cesse des prix des denrées alimentaires et de première nécessité alors que le pouvoir d’achat du citoyen lambda ne bouge d’un iota. A cela s’ajoute le chômage galopant. Cette situation difficile du Togo trouve ses racines dans la longue crise sociopolitique que le pays connaît depuis les années 90 et qui a été corsée par la mesure drastique des partenaires au développement d’interrompre pendant près de quinze ans toute aide au pays. Dans ces conditions, le tissu social a été cassé, le monde de l’emploi est devenu presque inexistant et les baromètres économiques sont passés au rouge. D’où une désorganisation totale de l’Etat. L’ultime solution reste alors le redressement économique.
Les nouvelles autorités en ont conscience et mènent une politique d’austérité à la taille du niveau de dégradation de l’économie togolaise. Cela pèse énormément sur le quotidien des citoyens qui manquent certainement d’informations et ne savent pas finalement à quel saint se vouer. Cependant, le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, à l’ouverture de la session ordinaire du dialogue social, rassurait le monde syndical et patronal en ces termes: "Il est permis d’affirmer que demain sera meilleur qu’hier et aujourd’hui". Il base son optimisme sur les indicateurs économiques et financiers du pays qui, selon lui, sont en progrès et s’améliorent. Justement à cause d’une certaine orthodoxie et des efforts de rationalisation qui ont gouverné la gestion des finances publiques ces dernières années et la nouvelle dynamique qui a caractérisé les relations du Togo avec la communauté internationale.
Toutefois, le Président de la République reconnaît qu’"Il y a encore du chemin à faire pour atteindre les rivages de la prospérité". C’est un espoir qui, au lieu de faire dormir les uns et les autres sur leurs lauriers, doit plutôt susciter en eux un redoublement d’efforts afin d’atteindre un niveau acceptable de développement.

Actualités
Prévisions des dépenses publiques
Les Travaux publics en tête des investissements de 2011
Sur les 230,4 milliards de francs Cfa de dépenses d’investissement prévues au projet de budget gestion 2011, les secteurs prioritaires concentrent à eux seuls 192 milliards de francs, soit 83% du total.
Pour la couverture des besoins d’investissement prioritaires (construction des infrastructures routières, agriculture, éducation, santé), l’Etat envisage dans sa nouvelle stratégie d’endettement public de recourir aux ressources extérieures (dons et prêts essentiellement concessionnels). En somme, ce sont 38 départements ministériels et institutions de la République qui sont concernés par le tableau des investissements, sous la forme de programmes ou de projets. Les dépenses d'investissement étant les dépenses pour créer les infrastructures (routes, ouvrages d'arts, constructions des hôtels, bâtiments, acquisitions de matériels, études et confection de documents, grosses dépenses dans l'agriculture pour sa relance). Elles diffèrent des dépenses de fonctionnement par le fait qu'elles contribuent à la formation brute du capital fixe; ce ne sont pas des dépenses récurrentes (annuelles par exemple). Un programme, lui, est un ensemble de projets. Alors que les dons projets sont des dons des partenaires pour réaliser uniquement des projets ; ils diffèrent des appuis budgétaires qui sont un don que l'Exécutif peut utiliser à toute fin utile.
En détails, les Travaux publics tiennent le haut du pavé avec plus de 120,359 milliards de francs Cfa. On y met 35,462 milliards pour la construction et le bitumage des routes, 10,375 milliards pour l’entretien routier (FR et CAPER). Des chantiers annoncés en 2010 devront être exécutés : réhabilitation et modernisation du tronçon Rond point Port-Avépozo (8,020 milliards), aménagement et bitumage de la route Dapaong-Ponio-Frontière Burkina (6,464 milliards), réaménagement et élimination des sections critiques de la Nationale n°1 (30,162 milliards), construction des ponts de Tanloaga et de Dontougou (1,335 milliard). Pour le reste, l’aménagement et le bitumage de la voie de contournement de Lomé (14,177 milliards), l’aménagement et la modernisation du tronçon Aného-Sanvee Condji pour 10,689 milliards, le bitumage de Guérin Kouka-Katchamba pour 1,300 milliard, l’aménagement de l’axe Akatsi-Dzodze-Noépé pour 212 millions, la modernisation de la route Golf Club-Adéticopé pour 1,200 milliard, la réhabilitation de Soumdina Haut-Soumdina Bas pour 150 millions. C’est finalement une affaire de gros sous et le pays n’a aucunement les moyens de s’en occuper sur fonds propres. Sur la ligne de départ, que de bailleurs de fonds.
Quant aux infrastructures rurales, elles sont aussi érigées en priorités avec l’opérationnalisation des Zones d’aménagement agricoles (ZAAP), bien que leur dotation soit revue à la baisse (200 millions en 2011 contre le double en 2010), la réhabilitation des terres agricoles dans la zone de Mission-Tové (projet PARTAM), l’aménagement de la basse vallée du fleuve Mono, le développement intégré de la plaine de Mô, la construction des aires de séchage, de hangars de marché, etc. Le tout pour 13,509 milliards de francs Cfa.
Le secteur de l’Eau, assainissement et hydraulique villageoise tient la seconde place pour exactement 24,466 milliards de francs. Contre une prévision de seulement 8,947 milliards en 2010. Ici, l’Etat va achever ou construire des bâtiments pour des Directions régionales, renforcer les capacités, créer des points d’eau potable dans la Centrale, Kara, Savanes, Maritime et Plateaux. En plus de définir la Politique nationale d’assainissement collectif (PNAC), de continuer à exécuter le Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures urbaines et des services électriques de Lomé (PURISE), sur financement de la Banque mondiale (1,200 milliard), le programme d’hydraulique rurale et semi-urbaine, etc.
Dans la Santé, avec une prévision de 10,290 milliards de francs, on veut prendre en charge des cas de paludisme selon la politique thérapeutique nationale (Fonds mondial, 900 millions de francs), construire et équiper des polycliniques et centres médico-sociaux en zones rurales (projet Santé BID II), renforcer les services de soins cliniques par l’accroissement de l’assistance à l’accouchement et des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, équiper des services de santé en matériels logistiques et informatiques, réhabiliter des unités de soins périphériques (USP) dans la Centrale (Kaboli, Agbandi, Sokodé,…).
Viennent ensuite l’Agriculture (9,286 milliards), l’Urbanisme et habitat (8,764 milliards), l’Environnement et ressources forestières (7,452 milliards), la Communication (6,262 milliards pour le programme satellitaire et de numérisation de la TVT, l’appui à la production des feuilletons et des films togolais), l’Enseignement primaire, secondaire et alphabétisation (12,190 milliards), l’Enseignement technique et formation professionnelle (1,690 milliard), l’Economie et Finances (5,781 milliards), la Cour des comptes (1milliard), la Planification, développement et aménagement du territoire (3,341 milliards), la Fonction publique et réforme administrative (1,019 milliard).
Enfin, en deçà du milliard de francs en investissements pour la prochaine année budgétaire, plusieurs institutions et ministères se bousculent : l’Assemblée nationale (35 millions, pour l’aménagement des bureaux des parlementaires), la Présidence de la République (175 millions, pour l’équipement, l’acquisition de matériels roulants, la réfection du bâtiment de la Grande chancellerie,…), la Primature (60 millions pour réhabiliter des bâtiments et acquérir des matériels roulants et un groupe électrogène), le Développement à la base (161 millions), la Cour constitutionnelle (15 millions), la Cour suprême (20 millions), la HAAC (16,466 millions contre 30 millions en 2010), les Affaires étrangères (815 millions), la Défense nationale et anciens combattants (235 millions), l’Administration territoriale, décentralisation et collectivités locales (850 millions), la Justice (464 millions), la Sécurité et protection civile (320 millions), l’Enseignement supérieur et recherche (200 millions), les Sports et loisirs (50 millions), l’Action sociale et solidarité nationale (50 millions), le Travail, emploi et sécurité sociale (64,930 millions), les Arts et culture (50 millions), la Promotion de la Femme (80 millions), l’Industrie, zone franche et innovations technologiques (50 millions), le Commerce et promotion du secteur privé (50 millions), les Mines et énergie (758 millions), les Postes et télécommunications (50 millions), le Tourisme (155 millions), les Transports (80 millions) et les droits de l’Homme (190 millions).
Au finish, il faudra tenir la maximisation des ressources propres pour soutenir ce vaste chantier, surtout qu’on projette moins s’endetter en 2011. La stratégie actuelle visant à s’assurer de la viabilité de la dette et de la soutenabilité des finances publiques à moyen et long termes.

Par rapport aux transferts de 2009
Les émigrés togolais ont moins envoyé de fonds vers le pays en 2010
Tous les ans, la diaspora togolaise contribue au développement du pays par des soutiens financiers à leurs familles, et permet à des compatriotes surplace de survivre par des investissements dans des activités génératrices de revenus. Début juin, devant les députés, le Premier ministre Gilbert Houngbo évoquait le chiffre de 115 milliards de francs Cfa expédiés par transferts en 2008, un montant qui a monté à 122,3 milliards de francs l’année suivante. « Il pourra augmenter davantage avec les mesures que le gouvernement annonce en vue de faciliter les transferts de fonds », disait-il. Aujourd’hui, de nouveaux chiffres sont publiés. Selon les estimations de « Migrations and Remittances Factbook 2011 » (Recueil des statistiques de 2011 de la Banque mondiale sur les migrations et les envois de fonds), en date du 8 novembre dernier, les envois de fonds vers le Togo devraient atteindre 302 millions de dollars en 2010. Ce qui représente un léger recul par rapport à l’année précédente.
En 2009, les émigrés togolais avaient envoyé 307 millions de dollars vers leur pays d’origine, soit l’équivalent de 10% de son produit intérieur brut (PIB). En termes de pourcentage du PIB, le Togo occupe la deuxième place sur le continent, derrière le royaume du Lesotho.
En termes de montants, le Nigeria est de loin la première destination des fonds envoyés par les migrants, recevant à lui seul 10 milliards de dollars en 2010. Ce montant représente une légère avancée par rapport à l’année précédente, où le pays avait perçu 9,6 milliards de dollars. Viennent ensuite le Soudan (3,2 milliards de dollars), le Kenya (1,8 milliard), le Sénégal (1,2 milliard), l'Afrique du Sud (1 milliard), l’Ouganda (800 millions), le Lesotho (500 millions), l’Éthiopie (387 millions), le Mali (385 millions) et le Togo (302 millions). Des chiffres qui ne tiennent pas compte des canaux informels utilisés par des millions de migrants, donc en-deçà des montants réels. Et en pourcentage du produit intérieur brut, les principaux bénéficiaires en 2009 étaient le Lesotho (25% du PIB), le Togo (10,3%), le Cap-Vert (9,1%), la Guinée-Bissau (9,1%), le Sénégal (9,1%), la Gambie ( 7,9%), le Libéria (6,2%), le Soudan (5,6%), le Nigeria (5,6%) et le Kenya (5,4%).
Près de 369.000 Togolais vivent à l’étranger en 2010. Environ 19% des Togolais qui ont fait des études supérieures vivaient en dehors de leur pays autour de l’an 2000. Les destinations privilégiées des émigrés togolais sont le Nigeria, la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, la France, l’Allemagne, le Niger, le Gabon, l'Italie et les États-Unis. Environ 185.000 immigrants vivent au Togo en 2010. Il s’agit principalement de personnes originaires du Bénin, du Ghana, du Nigeria, du Niger, de la France, du Mali, du Liban, de l'Allemagne et des États-Unis.
« Ces fonds sont une bouée de sauvetage pour des familles et des communautés entières à travers l’Afrique, surtout au lendemain de la crise financière. De par leur ampleur et du fait qu’ils sont en devises étrangères et vont directement aux ménages, ces transferts ont un impact significatif sur la réduction de la pauvreté, le financement du logement, de l'éducation, et d’autres besoins essentiels, et même sur les investissements et la création d’entreprises », a précisé Dilip Ratha, Chef de l’unité Migrations et Envois de Fonds à la Banque mondiale. D’où l’appel à faciliter les envois de fonds et de les rendre moins coûteux. Car, actuellement, les frais d’envoi vers le continent africain s’élèvent en moyenne à 10% du montant, ce qui constitue le taux le plus élevé d’une région à l’autre du globe. Envoyer de l’argent coûte encore plus cher d’un pays à l’autre au sein du continent.
Les fonds envoyés par les migrants à leurs proches en Afrique subsaharienne atteindront 21,5 milliards de dollars américains cette année, malgré une légère baisse en 2009 en raison de la crise financière mondiale. On indique que les envois de fonds en direction de l’Afrique ont chuté d’environ 4% entre 2008 et 2009 ; c’est la première fois qu’il y a une baisse d’une année à l’autre depuis 1995. Mais la reprise se poursuivra au cours des deux prochaines années et les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne devraient atteindre environ 24 milliards de dollars d'ici 2012.
Dans l’ensemble, les envois de fonds à travers le monde devraient atteindre 440 milliards de dollars d'ici fin 2010, en hausse par rapport au niveau de 2009 (416 milliards). Environ les trois quarts de ces fonds, soit 325 milliards, iront aux pays en voie de développement. Par ailleurs, la Banque mondiale estime que les flux vers les pays en développement devraient encore augmenter au cours des deux prochaines années et franchir la barre de 370 milliards de dollars d’ici 2012.
En somme, les envois de fonds vers l’Afrique résistent à la crise financière. «Migrations and Remittances Factbook 2011» est la deuxième édition d'un volume publié en 2008.

Au 3ème trimestre 2010
La commercialisation du café en baisse drastique
A l’inverse des résultats affichés depuis le début de l’année 2010, les exportations du café togolais ont connu une chute drastique au 3ème trimestre (juillet-août-septembre). D’après les chiffres officiels dont L’UNION a reçu copie, au troisième trimestre 2010 – qui annonce en réalité la fin de la campagne 2009-2010 –, le café s’est exporté à hauteur de 1.718.919 kilogrammes, contre 5.791.497 kilos le trimestre qui a précédé (avril-mai-juin). Ce qui représente une diminution de 70,32%. Mieux, en glissement annuel (par rapport au même trimestre de la campagne 2008-2009), les exportations sont toujours en baisse, cette fois de 23,35% comparé aux 2.242.490 kilogrammes commercialisés l’année dernière.
Aucun des tonnages du trimestre qui s’est achevé n’a frôlé la barre des 1.000 tonnes, particulièrement en septembre où seulement 346.920 kilogrammes ont été vendus. Comparé à la même période de la campagne 2008-2009, l’exportation reste encore faible par rapport aux 678.014 kilogrammes. Certains initiés du milieu expliquent cette chute par la fin de campagne qui est en fait le mois de septembre, le début d’une autre en octobre.
Depuis le début de l’année, le café togolais est davantage demandé, avec des exportations en hausse au second trimestre 2010 (5.791.497 kg) par rapport au premier (3.703.062 kg). En glissement annuel, ces chiffres affichaient encore une augmentation de 56,63% par rapport au second trimestre 2009.
Les demandes se sont situées entre 1.387.060 et 2.228.931 kg. En rappel, le premier trimestre avait également connu une augmentation de 64,08% par rapport à la même période en 2009.

Campagne agricole 2009-2010
Le cacao chute, le café gagne
Dans la logique des résultats de ces dernières années, les exportations du cacao togolais peinent à décoller véritablement. Après le pic de 21.521 tonnes atteint en 2003-2004, les chiffres n’affichent plus au-delà des 13.000 tonnes annuelles, niveau atteint en 2004-2005 et au cours de la campagne 2008-2009. D’après des chiffres officiels recueillis par L’UNION, la campagne 2009-2010 qui vient de s’achever fin septembre n’a pas exporté mieux.
La commercialisation du cacao, au cours de cette campagne, a enregistré12.944.385 kilogrammes. Mieux, elle est en légère diminution de 1,02% par rapport à la précédente qui avait atteint 13.077.456 kilogrammes. Mais cela n’a guère empêché l’Union des groupements de producteurs de café et cacao de Kloto-Centre (UGPCC-KC), l’une des zones par excellence de production, de se réjouir de leurs résultats de la récente campagne. Ces groupements, réunis la dernière semaine d’octobre à Kpalimé en assemblée ordinaire de fin de campagne 2009-2010, déclaraient 485,538 tonnes de cacao récoltées et 528,3 tonnes de café collectées. «Un résultat jugé positif par rapport à la campagne précédente», affirmaient-ils.
Le dernier trimestre de la campagne achevée en dit long sur les résultats du cacao. Par rapport au 3è trimestre (avril-mai-juin), la commercialisation a énormément chuté, passant à 735,891 tonnes, contre 3.330,613 tonnes. Soit une diminution de 77,91%. Qui plus est, cette performance du 4è trimestre reste également largement en deçà de la même période de la campagne 2008-2009, qui avait affiché 2.316,247 tonnes, soit un écart de 68,23%.
Le café en mieux
En revanche, le café a enregistré un mieux la campagne qui s’est terminée. De 8.505 tonnes en 2008-2009, la commercialisation a subitement bondi à 12.118 tonnes la campagne 2009-2010, soit une augmentation de 4,49% d’après les chiffres. En réalité, les exportations de café avaient longtemps stagné. En dix ans de campagne, jusqu’en 2008-2009, la moyenne enregistrée est de 8.762 tonnes, juste un peu plus que la campagne dernière qui a produit 8.656 tonnes. Exception faite de 1999-2000 et 2000-2001 qui avaient produit respectivement 15.313 et 10.335 tonnes, toutes les productions qui ont suivi excèdent difficilement les 8.000 tonnes. Et pourtant, dans les années 80, l’on pouvait facilement atteindre les 25.000 tonnes pour le café togolais.
Alors qu’il prend peu à peu pied sur les vieilles plantations en réhabilitation, le secteur du café s’est vu donner un nouveau coup d’accélérateur. Le Parlement, réuni le 7 septembre dernier en session extraordinaire, avait autorisé l’Exécutif à ratifier l’Accord international de 2007 sur le café, adopté à Londres, dans la capitale britannique, le 28 septembre 2007, et signé par le Togo quelques mois plus tard, le 23 mai 2008 au même lieu. Les habitués du secteur exultaient de ce que cet accord, le septième du genre, va radicalement révolutionner certaines pratiques en cours. Il est attendu, notamment, que ce nouvel accord finance des projets de mise en valeur du café. Une attention particulière est portée sur les besoins des petits et moyens producteurs. Et les données statistiques seront élargies pour accroître la transparence du marché.
Pour chaque kilogramme, le producteur a perçu 773 francs au cours de la campagne 1997/1998. Le prix a, par la suite, baissé jusqu’à son plus bas niveau, soit 251 francs le kilo en 2003/2004. A la faveur d’une remontée des cours mondiaux, ce prix a atteint en moyenne 499 francs le kilo en 2004/2005, 593 francs la campagne suivante, 722 francs en 2006/2007 et 559 francs l’année suivante. Afin de protéger les petits producteurs, les exportateurs ont décidé de soutenir la production en versant des redevances qui ont varié de 16 à 18 francs par kilogramme de produit exporté au Comité de coordination pour la filière café et cacao (CCFCC) qui est un organe interministériel chargé de superviser les activités des deux filières.
Pour la campagne 2009-2010, l’Allemagne, la Chine, la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne et l’Italie ont été très demandeurs du cacao togolais. A eux se sont aussi joints l’Espagne, la France, le Liban, l’Egypte, l’Algérie, l’Estonie ou encore l’Inde et le Maroc. La qualité supérieure et la qualité intermédiaire sont les plus exigées sur ces marchés. Depuis 2007-2008, la fève en vrac et sans qualité est également demandée. Elle représente près de la moitié de la quantité exportée.
En rappel, le café contribue pour 1,2 à 2% du Produit intérieur brut (PIB), et occupe le 3è rang des exportations, avec plus de 25.000 producteurs.

A Natitikpi, dans le Kpendjal
De nouvelles salles de classes créent l’espoir du village
Entre 800 et 900 âmes. C’est le nombre que constituent les habitants de Natitikpi, une bourgade logée dans la préfecture de Kpendjal, dans la partie-ouest de la région de la Kara. Le chef du village, l’école de trois classes et l’apatam, les deux ou trois instituteurs bénévoles ainsi que les écoliers semblaient oubliés, en marge du développement, jusqu’à la réalisation du Projet d’amélioration de l’environnement scolaire à travers la participation communautaire financé par le Japon.
«Avec ces nouveaux bâtiments, des latrines, des châteaux d’eau et des jardins d’enfants, cela nous encourage à amener nos enfants à l’école», déclare Kpatsiré Tamandja, parent d’élève. Avant de préciser : «Avant, les gens n’aiment pas envoyer les enfants à l’école, parce qu’il n’y avait pas d’espace ; et lorsqu’il pleut, les fournitures sont mouillés sous l’apatam et les enfants sont envoyés à la maison». Créée depuis 1974 avec un seul bâtiment, il a fallu attendre 2009 pour avoir trois nouvelles classes que le corps enseignant qualifie de joyau. Ce qui a porté l’effectif de 200 à près de 400 écoliers à ce jour, et le corps enseignant à 5, dont deux bénévoles.
Mieux, la bourgade peut se targuer d’avoir des latrines et, plus est, une citerne aux fins de stocker l’eau en période de pluies. Bien que, de l’avis des habitants, ils soient obligés, en saison sèche, de recourir au marigot d’à-côté dont la qualité de l’eau est tout, sauf à provoquer la soif.
A l’instar d’autres localités des régions de la Savane, de la Kara et Maritime – qualifiées des plus défavorisées –, Natitikpi fait partie des localités qui ont bénéficié du financement, en février 2009, du gouvernement japonais. Conduit par l’UNICEF, le projet a permis, en 2009, de construire 29 écoles, des blocs de 3 salles de classe, équipées de latrines séparées, de lave-mains, de réservoirs d’eau et d’un bureau de directeur d’école dans les trois régions. A travers ces écoles, l’UNICEF affirme que 8.059 élèves dont 3.631 jeunes filles par les plus pauvres vivant dans des zones difficiles à atteindre, ont pu être touchés. Dans une tentative pour aider à combler l’énorme fossé dans le ratio élèves/manuels (courant 1/5 pour les livres de lecture, 1/8 pour les livres de mathématique), l’UNICEF a acheté 90.050 manuels de lecture et 2.190 guides de l’enseignant pour la même discipline et les mêmes quantités pour les manuels de mathématique et guides de l’enseignant.
En matière d’eau, hygiène et assainissement, 160 infrastructures composées de latrines séparées pour les filles et les garçons, de 120 dispositifs de lavage de mains ainsi que de 80 points d’eau ont été construits dans 60 écoles. 180 enseignants, 60 agents de santé, 30 comités de santé et associations de parents d’élèves ont été formés à la promotion des bonnes pratiques en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement en utilisant une approche participative auprès des communautés.
En rappel, aujourd’hui, 61% de la population togolaise n’a pas accès à l’eau potable ; seuls 39% des populations vivant en zone urbaine ont accès à l’eau potable ; et 70% de ceux qui vivent en zones rurales n’y ont pas accès. Sur le plan national, 69% des Togolais n’ont pas accès à des latrines contre 90% de personnes en zones rurales. L’objectif en 2012 est de porter le taux d’accès à l’eau potable en zone rurale de 39 à 44%. Et que l’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement augmente de 32 à 37%. Ou que l’accès à l’eau potable dans les centres de santé et les écoles augmente de 20 à 30%. Pour ce qui est de l’éducation de base, il est attendu qu’en 2012, la parité entre les sexes évolue de 0,9 à 1 ; que le taux net de scolarisation passe de 75,7 à 90%. Ou que le taux d’achèvement net de scolarisation passe de 61 à 80%. Et que le taux de rétention augmente de 72 à 90% au primaire.

Mission d’observation électorale en Côte d’Ivoire
Le FTSCD parle des forces et faiblesses vécues
Quelle est cette heureuse coïncidence qui a fait graver le nom du Togo sur l’actuel scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire ? Le fait est que quatre compatriotes se sont retrouvés à la tête des missions d’observations : l’ambassadeur Félix Sagbo pour les ACP, le député Dama Dramani pour l’UEMOA, la juge Awa Nana pour la CEDEAO et l’ancien Premier ministre Joseph Koffigoh pour l’Union Africaine. Et, pour tout couronner, le Forum togolais de la société civile pour le développement (FTSCD) – basé à Lomé – a été accrédité par la Commission électorale indépendante (CEI), après l’expérience togolaise du 4 mars dernier et en attendant l’aventure burkinabé. Pour, entre autres, favoriser l’organisation d’une élection régulière, ouverte et crédible, évaluer l’intégrité et la crédibilité du processus, renforcer la confiance des électeurs et des candidats, contribuer à l’acceptation des résultats et témoigner sur le déroulement du scrutin.
Sur le terrain, entre le 27 octobre et le 2 novembre, cette mission togolaise a observé les activités de campagne à travers meetings et caravanes. « Aucune déclaration haineuse, tribaliste ou xénophobe n’a été constatée ; tous les candidats appelant à la réconciliation et à l’unité », fait remarquer aujourd’hui le chef de mission et Président du FTSCD, Aladjou Agouta. Et d’aller aux pourcentages, en pareille circonstance : à 100%, les membres des bureaux de vote étaient présents avant l’heure d’ouverture ; seuls 58% des délégués des candidats étaient présents dans les bureaux de vote ; à 100%, l’électeur a exercé librement son droit ; la présence des observateurs locaux était constatée à 52% ; à 91%, les forces de l’ordre n’ont pas intervenu pour arrêter un désordre ; à 100%, le dépouillement s’est fait en présence des délégués des partis ; à 82%, la procédure de dépouillement prévue par le code électoral a été respectée ; les résultats inscrits aux procès-verbaux correspondent à 91% aux résultats des bureaux de vote.
Autrement, à part les quatre candidats arrivés en tête du 1er tour, beaucoup de candidats avaient manqué de représentants dans les bureaux de vote. « C’est anormal de payer une caution de 20 millions, et de manquer des gens pour suivre le vote. Alors comment peut-on être qualifié à attaquer le verdict », s’est interrogé Aladjou Agouta, lors d’un point de presse de partage le 9 novembre à Lomé. Ce qui a été le cas de certains candidats lors du dernier scrutin au Togo. En plus de l’autre dénominateur commun : la participation au-delà de la moyenne, le calme le jour du vote.
Autres insuffisances relevées par la mission du FTSCD : la CEI, dans le souci de rendre le vote plus fluide, a au dernier moment ramené le nombre des électeurs par bureau de vote de 600 à 400 ; ce qui a créé un bouleversement des électeurs. Et le nombre insuffisant d’observateurs locaux (3.000 pour plus de 22.000 bureaux de vote, contre 3.000 pour 6.000 bureaux au Togo), l’absence d’une observation nationale de longue durée basée sur une expérience technique à toutes les étapes du processus (ce qui avait aussi manqué au Togo).
D’où des recommandations pour une meilleure copie à l’avenir. La présence des observateurs nationaux dans tous les bureaux de vote serait un atout aux futurs processus électoraux. La CEI devra mettre à temps les informations nécessaires à la disposition des observateurs nationaux et internationaux.
En rappel, les douze observateurs du FTSCD ont pu visiter 60 bureaux de vote pour 56 centres de vote à Abidjan et ses banlieues.

Culture
Exposition : Nadège entre la mode et le théâtre au CCF
Une exposition se déroule au CCF depuis le 04 novembre dernier et prendra fin le 24 novembre prochain. L’expo avait commencé en marge du festival international de mode Bimod 228. Il s’agit des propositions de la styliste togolaise Akolé Akpedje WILSON (alias Nadège). Costumière pour les acteurs de théâtre, elle s’inspire abondamment du travestissement expressif des acteurs de théâtre. Nadège conçoit des vêtements très expressifs et oniriques qui déterminent une part essentielle des mises en scène.
Au cours des dernières années, elle a très significativement évolué en passant de la création décorative à la conception vestimentaire qui a toujours été son essentielle passion. Outre les réalisations pour la bourgeoisie locale ou expatriée en mal d’originalité qui lui permettent de survivre, elle a créé sa propre ligne de création en prenant essentiellement en compte les matériaux et végétaux locaux.
Les accessoires décoratifs et utilitaires tels que les bijoux, la bagagerie et les auxiliaires de coiffure… sont déterminants pour l’identité stylistique de ses créations à la fois baroques et jubilatoires.
Nadège n’est pas cloîtrée dans un style et c’est la recherche permanente qui détermine à la fois son identité et son foisonnement créatif.
La plupart de ses défilés sont conçus en extérieur et la théâtralisation est optimisée par l’ampleur du site. La minutie des détails est en constant dialogue avec l’ampleur d’une des plus grandes scènes théâtrales au monde : la plage de Lomé.
Les matériaux utilisés sont élaborés par Nadège. Sa dernière collection est conçue à partir de copeaux de bois collés sur toiles de jutes.

Société
Le métier de ‘’call boxer’’
Kpalimé, il est 8 heures et Roger vient d’arriver à son poste de travail au lieu-dit Singa. Il installe une tablette et une chaise en bois, ouvre son pare-soleil pour se prémunir contre la canicule de la mi-journée, allume son petit récepteur pour écouter de la musique et les informations du jour. De sa sacoche, il sort deux téléphones portables qu’il pose sur la tablette et un petit cahier où il note toutes les transactions qu’il effectue avec ses clients. Pour lui, c’est une longue journée de travail qui débute ainsi.
Non loin de là, Aline, une jeune fille que le sourire ne quitte presque pas, reçoit son premier client. Il prend un téléphone et émet un appel rapide. Peu après, il débourse la somme de 100 francs CFA qu’il remet à Aline. Celle-ci, l’allure fière, l’encaisse. On remarque pourtant que son client tient en main, un téléphone portable. «Je ne veux pas appeler de mon téléphone car, cela me revient plus cher» nous confie t-il. En effet, les entreprises de téléphonie mobiles appliquent aux «call boxes» une tarification différente.
Un job pour tous
Le métier de «call boxeur» ne nécessite pas de formation. Il suffit juste de savoir compter. On y retrouve des jeunes qui ont des profils scolaires et académiques extrêmement différents. Roger est titulaire d’une maîtrise en économie obtenue à l’université de Lomé. On peut remarquer sa gêne lorsqu’il en parle. Pour lui, c’est un moyen de survie en attendant d’obtenir un travail «plus honorable». Après son diplôme universitaire, il a passé des concours d’entrée dans certaines grandes écoles et ceux lancés par la fonction publique. Mais, ses tentatives se sont soldées par des échecs : «Vous ne pouvez pas imaginer comment le monde est ingrat. Je n’en reviens pas de me voir au chômage ici avec ma maîtrise. Tout ce que je veux, c’est exercer un métier honorable, à la hauteur de mon niveau académique». Roger n’a pas le choix. Son père, un policier à la retraite, doit s’occuper de ses petits frères qui fréquentent encore le lycée. «Si je ne fais pas ce métier, je ne vois pas comment je vais me nourrir» dit-il. Ses parents ont énormément misé sur lui. Ils ont mobilisé beaucoup de moyens pour qu’il obtienne cette maîtrise. Il garde l’espoir d’être un cadre supérieur dans une institution financière.
A l’opposé du cas de ce diplômé, Aline n’a juste obtenu que son certificat d’études primaires avant de quitter les bancs d’école. «J’avais alors reçu les félicitations personnelles du directeur de l’école», se souvient t-elle. Ses parents ne pouvaient plus financer ses études. «J’ai toujours voulu travailler dans une banque, mais mon rêve s’est évanoui lorsque mon père m’avait dit que j’allais arrêter. J’ai eu du mal à l’accepter car je voyais mes camarades parader en uniforme scolaire», se souvient t-elle. Malgré tout, les règles de calcul apprises à l’école l’aident dans ses transactions avec ses clients. A 24 ans, elle espère reprendre ses études. Elle envisage d’ailleurs, si les moyens lui permettent, de suivre les cours du soir pour passer le concours des aides-soignants. Elle pourrait ainsi postuler au recrutement des personnels sanitaires que l’Etat togolais lance régulièrement. En attendant, ce sont les appels émis par les clients, les achats et les transferts de crédit qui lui permettent d’entretenir le rêve de ses ambitions.
Gagner sa vie
Au premier regard, le bénéfice que tire le «call boxeur» de son activité semble faible. Pour un appel émis, ce dernier gagne parfois 25 francs.
Cependant, Roger rassure : «A la fin de la journée, lorsque nous faisons le bilan et les comptes, nous avons toujours un bénéfice assez important». En réalité, lorsque le «call boxeur» va s’approvisionner en crédit, son livreur lui donne un bonus important qui lui offre une marge bénéficiaire conséquente. Mélanie, par exemple, reçoit un bonus de 4000 francs lorsqu’elle achète du crédit de 12000 francs. Ce bonus constitue ainsi sa marge bénéficiaire brute.
Par ailleurs, sur chacune des cartes de recharge revendues, les «call boxeurs» perçoivent des ristournes. Si la plupart sont réservés sur l’importance de leurs gains, Aline nous fait savoir qu’il y a des jours où elle dégage une marge bénéficiaire de «2500 francs à 10000 francs», de quoi faire pâlir d’envie certains fonctionnaires. Mais Aline tempère rapidement : «Vous devez savoir que je suis juste une employée et que je reverse la recette journalière à ma patronne. Je gagne 15000 francs par mois». Sans enthousiasme pour ce traitement salarial, Aline s'en satisfait : «Beaucoup de jeunes diplômés ne parviennent pas trouver un emploi. Ils restent à la charge de leurs parents alors que moi, je gagne au moins de quoi satisfaire mes besoins essentiels», avoue-t-elle. Le chômage est une réalité pour une très grande partie de la jeunesse togolaise. Et pour ceux qui parviennent à s’intégrer dans la fonction publique, leur quotidien n’est pas des plus enviables. La rémunération des fonctionnaires des catégories les plus basses de la fonction publique togolaise n’est pas très éloignée de celle d’Aline.
Quand à Aline, ses 15.000 Cfa de rémunération lui permettent de payer sa petite chambre qu’elle loue à 3.000 francs par mois. Elle partage le reste entre ses frais alimentaires, ses produits de beauté et des petites dépenses liées au paiement de ses factures d’eau et d’électricité. Elle s’arrange à faire de petites économies pour parer aux problèmes de santé qui pourraient survenir. «En tout cas, je m’en sors avec mon petit salaire», explique-t-elle. Pour cela, elle doit affronter ce soleil déjà au zénith dont les rayons transpercent son pare-soleil. Sa journée de travail, comme celle de Roger, s’achèvera très tard le soir.

© L’Union N° 342 du 12 novembre 2010

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