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Rénovation du réseau routier : pêche aux financements

Le gouvernement a des difficultés pour trouver les partenaires financiers susceptibles de permettre la construction des échangeurs sur la Nationale n°2 reliant la frontière du Ghana et celle du Bénin. C'est ce qu'écrit mardi L'Union. Toutefois, le projet n'est pas abandonné et sera réalisé en plusieurs phases.

La BOAD a d'ores et déjà consenti un prêt de 5 milliards de francs Cfa pour relier le poste-frontière d'Aflao et le rond point du Port autonome de Lomé, soit une une distance de 9,2 km, sur près de 50 km pour l'ensemble du projet dont le coût est estimé à 40 milliards. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Le vrai pardon

Dernièrement, j'ai vu de très belles images du Rwanda sur une chaîne de télévision internationale. Chacun de nous sait ce qui s'est passé dans ce pays : un génocide sans précédent. La récente histoire de ce petit pays d'Afrique centrale se résume à la tuerie en série des peuples d'un même espace géographique qui n'ont qu'une seule différence, l'ethnie. Ces peuples vivaient en parfaite symbiose, se côtoyaient nuit et jour, partageaient tout ensemble et avaient la même ambition, celle de développer leur pays. Une manŒuvre de chiens politiques, pardon, de politiciens nourrissant des ambitions démesurées a mis en péril cet esprit patriotique qui régentait ces peuples. Voilà comment ils ont réussi à manipuler les populations les unes contre les autres en avançant qu'une ethnie est marginalisée au profit de l'autre. Sans vergogne, ils ont utilisé les moyens les plus draconiens pour arriver à leur fin. Le bombardement de l'avion du Président Habyarimana a été la goutte d'eau qui a débordé le vase. Et ce qui devrait arriver arriva. Horrible !

L'image qui a retenu mon attention est le partage d'un repas entre un Hutu et un Tutsi, deux anciens voisins qui ont tout à gagner aujourd'hui en reprenant le cours normal de leur vie antérieure. C'est-à-dire revivre comme si rien ne s'était passé entre eux. En réalité, beaucoup de choses se sont passées entre eux. Pendant les tragiques évènements, l'un d'eux a aidé ses "pays" à abattre physiquement tous les membres de la famille de l'autre y compris les enfants. Dans sa description, il a avoué avoir fait d'eux une bouchée pendant qu'ils cherchaient à se cacher derrière le buisson servant de clôture à leur petite maison. Mais le père, l'unique rescapé de la famille, a réussi à s'échapper. Tout en montrant le lieu où il a enterré les corps, il était accompagné du père sans famille.

Cette image est le reflet de la nouvelle société rwandaise qui veut finir avec la sombre période de son histoire et regarder de l'avant en vue d'une prospérité commune. Il n'est pas du tout évident de voir une victime partager son repas avec son bourreau. Plus est, continuer par vivre à ses côtés, lui regarder quotidiennement dans les yeux et lui parler en faisant fi de tous les torts causés. Par contre, l'esprit de pardon peut conduire loin. Il suffit d'en avoir la volonté. Au Rwanda, le tribunal Gatchacha a beaucoup contribué au rapprochement des rwandais tel le cas de ses deux voisins. La victime a reconnu ses bavures et s'est fait pardonné par sa victime. C'est en cela que la Commission Vérité-Justice-Réconciliation installée le mois dernier par le Président Faure doit être soutenue pour que le vrai pardon s'instaure véritablement au Togo. Cela y va de l'intérêt supérieur de la Nation.

Indemnités de fonction

Le gouvernement fixe la question des pensions

Visiblement, les députés togolais sont tout pressés de jouir de leur pension. «Lors de l'étude de la loi de finances initiale, le gouvernement a indiqué que la question relative à la retraite parlementaire devrait être définitivement réglée avant l'élaboration du budget exercice 2010. Qu'en est-il?», demande un élu du peuple. Réponse du commis de l'Exécutif : suite au vote et à la promulgation de la loi organique relative à la pension de retraite parlementaire, des anciens membres des autres institutions de la République ont également réclamé leur prise en charge conformément aux dispositions constitutionnelles les concernant. Fort de cela, les réflexions sont en cours pour un règlement général du problème.

La loi votée évoquait des «points» à obtenir au minimum par un ancien député pour accrocher les indemnités de retraite. Par la suite, le gouvernement a jugé trop coûteuse la retraite des députés telle que prévue dans la loi n°2007-014 du 19 juin 2007 parue dans le Journal Officiel du 6 juillet 2007. Au point d'envisager de ramener la question à l'ordre du jour d'un conseil des ministres. Dans la pratique, le député cotise 1.800.000 FCFA, soit 360.000 F par an ou 30.000 F par mois pour gagner 300.000 F par mois à la retraite. Et puisqu'il a la possibilité d'atteindre un plafond de 1000 points, celui qui cotise 60.000 F par mois touchera à la retraite 600.000 F par mois. Le même procédé veut que l'élu bénéficie d'un million de francs Cfa par mois s'il atteint le plafond durant son mandat. Le parlementaire touche la somme due (300.000 F minimum) toutes les fois que sa vie sera constatée, après cinq ans de présence parlementaire.

Même en cas d'interruption involontaire car le député ayant régulièrement cotisé qui, par suite de maladie ou d'accident survenu au cours de son mandat électif, est atteint d'une invalidité, bénéficie de la pension à laquelle il aurait pu prétendre s'il avait cotisé les 300 points. L'ancien président du parlement, lui, devra empocher 500.000 F par mois au titre de la rente viagère. Voilà qui fait rêver tous ceux qui, légalement, doivent en bénéficier.

Au demeurant, le dépouillement des offres relatives à l'achat des véhicules pour les présidents de commission de l'Assemblée nationale a révélé que les crédits y relatifs sont insuffisants. Aussi les 40 millions prévus pour l'achat d'un groupe électrogène ont-ils été virés sur le crédit initialement prévu pour l'achat de véhicules.

En attendant, parallèlement, un récent décret modifie celui portant le n°2008-038/PR du 28 mars 2008 établissant la liste des bénéficiaires de l'indemnité de fonction. Ainsi, les agents de l'administration, sans distinction de statut, nommés aux emplois ci-après, bénéficient d'une indemnité mensuelle de fonction de 100.000 FCfa pour les emplois de la liste A (SG adjoint à la Présidence de la République, Directeur de cabinet, SG de tous les ministères et Préfet), 50.000 FCfa pour les emplois de la liste B (Chef de cabinet à la Présidence, Primature, tous ministères délégués, secrétariats d'Etat et institutions, et Sous-préfet), 40.000 FCfa pour les emplois de la liste C (Conseiller, Chargé de mission, Attaché de cabinet et DG à la Présidence, Primature, Assemblée nationale, tous ministères, et SG de préfecture), 30.000 FCfa pour les emplois de la liste D (Chef du service des voyages officiels et Intendant à la Présidence, Intendant à l'Assemblée nationale, DG adjoint, Directeur, Conservateur de musée, Doyen de l'inspection générale de l'éducation et Directeur de l'Ecole normale supérieure dans tous les ministères), 25.000 FCfa pour les emplois de la liste E (Aide de camp et Chef Sécurité à la Présidence et Primature, Aide de camp à l'Assemblée nationale, Directeur adjoint, Directeur régional, Inspecteur général de l'éducation, Chefs d'inspection de l'éducation nationale (Chef d'antenne) dans tous les ministères). Et, pour tous les ministères, 20.000 FCfa au Directeur préfectoral, Chef de centres spécialisés, Chef du CRAO, Directeur de l'Ecole normale (ENI, ENIJE), Inspecteur de l'éducation nationale, Proviseur, Chef service régional des établissements de soins et Chef de centre régional de l'éducation ; 15.000 FCfa au Chef Division, Chef d'inspection préfectorale, Médecin chef de service, Censeur, Directeur de CEG et Directeur de CRETFP/CFTP/CET ; 10.000 FCfa au Chef section, Chef secrétariat principal du cabinet, Chef secrétariat particulier du ministre, Chef service social près d'un organisme, Chef de brigade, Chef d'antenne, Greffier en chef, Conseiller pédagogique, Surveillant général, Directeur des études (Ecole normale, Ecole de formation), Econome, Chef d'atelier, Chef des travaux et Responsable administratif et financier ; 8.000 FCfa au Chef du secrétariat particulier du directeur de cabinet et du secrétaire général ; 6.000 FCfa au Chef du secrétariat particulier du DG, du DG adjoint et de directeur, et au Secrétaire des présidents des cours et tribunaux ; 5.000 FCfa au Chauffeur du ministre et gardien de nuit.

    

Réhabilitation des infrastructures routières

La construction des deux échangeurs reportée

L'information est donnée ce 3 juillet 2009 par le ministre des Travaux publics, Comlan Kadjé, lors de l'émission spéciale organisée par la télévision nationale sur les nouvelles inondations au Togo.

Et la raison est simple : le gouvernement n'arrive pas à décrocher le bailleur de fonds qui veut bien financièrement prendre en charge la construction des échangeurs sur la Nationale n°2 reliant la frontière du Ghana et celle du Bénin, à la hauteur du Port autonome de Lomé.

En réalité, il a été difficile de trouver d'un seul coup les dizaines de milliards de francs Cfa pour entamer les travaux au moment voulu. Ce qui a amené à morceler ce projet routier dont les lots sont finalement acceptés par plusieurs partenaires. On annonce la Banque Mondiale, la Banque ouest africaine de développement (BOAD), la Banque islamique de développement (BID), la Banque d'investissement  et de développement de la CEDEAO (BIDC).

La BOAD a consenti un prêt de 5 milliards de francs Cfa pour relier le poste-frontière d'Aflao et le rond point du Port autonome de Lomé, une distance de 9,2 km, sur près de 50 km pour l'ensemble du projet qui coûte 40 milliards Cfa.

Mais tout n'est pas fini, assure le ministre. Car, il va falloir prévoir et maintenir la place des échangeurs. Histoire de décrocher le précieux financement un beau jour et réaliser une ambition qui va au-delà du Togo pour intéresser la sous-région économique ouest-africaine, au regard de l'importance de l'axe Lagos-Abidjan dans le commerce extérieur. Plus est, le pays devra se cantonner à construire une route à deux voies, au lieu de trois, pour les mêmes contraintes.

Dans les prévisions, le Togo annonçait courant premier trimestre 2008 la construction de deux échangeurs et dédoublements sur le tronçon Aflao-Hilacondji-Frontière Bénin, l'un au rond point du Port de Lomé et l'autre au carrefour Cimtogo. Des passages supérieurs de 13 et 47 mètres, des emprises minimales de 200 et 150 mètres et un rayon extérieur minimal d'une boucle de 35 mètres y étaient prévus. Le tronçon Aflao-Avepozo long de 19,5 km serait transformé en une double chaussée expresse de 10,5 mètres de large, soit 2x3 voies de 3,5 mètres chacune, avec un terre plein central de 1 à 5 mètres, deux bandes cyclables de 2 mètres chacune et de deux trottoirs  de 2 mètres chacun.

La chaussée serait assainie et dotée d'un système adéquat de drainage des eaux pluviales et un soin particulier serait apporté à l'aménagement des grands carrefours et parkings, à l'éclairage public et à la signalisation et sécurité routières.

En rappel, le déplacement sur cet axe routier est devenu un casse-tête pour les usagers depuis que les dernières pluies ont emporté le reste du goudron.

Le phosphate togolais

Encore 3 milliards de tonnes à exploiter

Le phosphate togolais a de beaux jours devant lui. En témoigne l'investissement financier et humain que la nouvelle gestion s'échine à faire dans un secteur qu'on donnait pour foutu en l'air par des années de gabegie. Mais, l'espoir réside surtout en l'étendue du gisement qui reste actuellement à exploiter.

Dans sa phase actuelle, «le Togo peut jouir de son phosphate pendant 10 ans», indique-t-on à la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT). Mais l'on ajoute, pour ce qui concerne «la couche carbonatée» – jusqu'ici non exploitée –, que le pays en a encore pour 100 ans au moins, une couche estimée à plus de 3 milliards de tonnes. «Mon souhait, et mon ambition, c'est que le phosphate retrouve ses lettres de noblesse, qu'il redevienne le poumon de l'économie, qu'il puisse contribuer au bien-être de tous les Togolais, en commençant par ceux de la zone minière, pour qu'ils puissent participer au développement du pays, et que le Togo soit parmi les nations les plus apaisées mais aussi les plus prospères», lance le président du Conseil d'administration de la SNPT, Florent Manganawé. Plusieurs mesures sont prises dans ce sens depuis 2007.

Outre la compression du personnel pléthorique, en janvier, et la réparation graduelle de l'outil de production, la société a engagé un audit comptable et stratégique, avec l'appui de la Banque mondiale et des grandes maisons d'audit. Ajouté à cela un autre audit financier, pour dégager des lignes de stratégie. En fonction de celles-ci, et l'analyse comparative de ce qui se fait sur le marché international, la SNPT va pouvoir faire un choix : privatiser la société, ou rentrer en partenariat ou en joint-venture pour la renforcer davantage. On annonce déjà des propositions de partenaires potentiels intéressés par la transformation du phosphate togolais en engrais ou en acide sulfurique.

En termes de ressources humaines, il est prévu de mettre l'accent sur la formation et la réactualisation des connaissances des 1.626 employés – techniciens, administratifs et gestionnaires compris – qui restent à la date d'aujourd'hui. Les connaissances sont sans doute vieillissantes, alors que la modernisation est de mise afin de permettre à la SNPT d'atteindre les objectifs fixés, et surtout de supporter la rude concurrence sur le marché international. En réponse aux départs à la retraite, il est prévu de rajeunir l'équipe à moyen et long termes. Pour tous ces programmes, la société publique des  phosphates envisage d'investir près de 26 milliards de francs Cfa cette année. Et un peu moins les années qui suivent au fur et à mesure que des résultats sont obtenus dont la rénovation de l'outil et l'augmentation de la production qui tourne autour de 850.000 tonnes actuellement. Contre plus de 3 millions les années 80.

Comme pour associer les riverains à la poursuite de ces objectifs, un clin d'Œil leur est souvent fait par la réalisation de petits projets sociaux. En dehors du payement des loyers de terrain, la SNPT affirme, à titre d'exemple, avoir réalisé l'électrification de Hahotoé. Elle est aussi sollicitée pour l'achèvement du stade de la même localité, la construction du centre médico-social, la réalisation d'adduction d'eau… dans d'autres villages. Parfois, la société elle-même recense les besoins qui sont soumis à l'avis des localités.

Mais vu l'étendue du gisement à exploiter dans l'avenir, il va falloir intéresser davantage les riverains. Il leur manque encore de voies, ou tout au moins de pistes, dignes du nom pour desservir Kpomé, Dékpo, Abobo, et Lébé, par exemple. Et d'eau potable.

A l'enseignement privé supérieur

L'Etat doute de la qualité de la formation

Face à la floraison des établissements d'enseignement supérieur privé au Togo se posent de sérieux problèmes qui appellent à une réaction de l'Etat. En soi, reconnaît le gouvernement, l'évolution des établissements privés n'est pas une mauvaise chose, elle donne plus de possibilités aux jeunes de se former dans des domaines variés. «Mais elle appelle quelques remarques qui ont trait à la mauvaise qualité des formations données liée au profil des enseignants et au statut même des établissements», affirme le ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Martin Adimado Aduayom.

Jusqu'en avril 2008, on dénombrait 25 établissements privés d'enseignement supérieur dont 5 sont confessionnels et 20 laïcs, qui formaient pour le BTS dans 34 filières traditionnelles dont la gestion d'entreprise, finance et banque, action commerciale et force de vente, secrétariat de direction. Ainsi que des filières qui conduisent au DUT, au diplôme d'ingénieur, à la licence ou au master. Il n'existait donc pratiquement pas de filières scientifiques et technologiques, qui se résument le plus souvent à l'informatique. Mais, «présentement, certaines écoles ont la prétention et le désir de se transformer en véritables universités et de dispenser un enseignement de type Licence, Master, Doctorat (LMD) avec des diplômes d'école», indique le ministre Aduayom.

Niveau de formation douteux

Sauf que ces établissements le font sans autorisation d'ouverture des filières pour lesquelles ils préparent les étudiants, et sans remplir le minimum de conditions requises pour sa mise en place. D'après le ministre Aduayom, les quelques rares établissements dont les dossiers de demande d'ouverture ont été examinés ne répondent pas aux exigences minimales des normes académiques. «Ni les promoteurs, ni les enseignants n'ont le niveau requis pour exercer au supérieur. C'est pourquoi on constate une incompatibilité notoire entre les qualifications des enseignants et les formations proposées», évoque le ministre.

Il a été identifié que le corps enseignant de ces établissements privés est constitué généralement de vacataires et le nombre de permanents est insignifiant. A titre d'exemples, les 150 enseignants de l'ISMAD sont des vacataires ; à l'IAEC, 149 sont vacataires et 5 sont permanents : à l'ESAG, on a 2 permanents pour 37 vacataires ; à l'ESIBA, on dénombre 5 permanents contre 56 vacataires. En ce qui concerne la qualification, les enseignants sont majoritairement titulaires de la maîtrise, d'autres sont même titulaires de BTS. Largement insuffisant pour la formation des étudiants.

Absence de structures

En plus, ces établissements d'enseignement supérieur privé ne disposent  pas non plus de structures de recherche. Or, la mission fondamentale de l'enseignement supérieur, rappelle-t-on, est non seulement l'enseignement, mais aussi la recherche et les prestations de service. «Cette trilogie est obligatoire et aucun établissement sérieux ne saurait se soustraire à l'exercice de ces activités», insiste Martin Aduayom.

Par ailleurs, ils s'auto-financent par les frais d'inscription et de scolarité fixés par les promoteurs. Ces frais d'inscription varient entre 10.000 et 30.000 francs Cfa et les frais de scolarité se situent entre 250.000 et 1.500.000 francs. Les formations les plus chères sont celles qui aboutissent à un diplôme étranger. Ces formations concernent les filières techniques et celles qui sont de niveau Bac + 3 ou Bac + 5. Nombre de formations sont dispensées en partenariat avec les universités étrangères sur des bases laissées à la seule appréciation des promoteurs. Des partenariats sur lesquels l'Etat n'exerce pas de contrôle ni a fortiori, ni a posteriori pour apprécier la crédibilité de ces universités, les formations et les diplômes proposés d'une part, et les conditions de prestations d'autre part. Une situation que favorise également l'absence de textes juridiques et d'organes régulateurs régissant l'enseignement supérieur privé (ouverture, modification, transformation, organisation des évaluations, certification des diplômes délivrés, suivi, audit).

Des mesures

Partant du fait que l'Enseignement supérieur reste pour un pays un bien public que seul l'Etat peut concéder au privé au moyen de contrôle et de régulation – à travers certaines normes imposées en matière de déontologie, de superficies habitables, d'espaces didactiques, d'équipements techniques, de curricula des enseignements –, il est estimé urgent d'imposer des mesures et des contrôles, et d'avoir le mot de l'Etat sur l'exercice de l'enseignement supérieur privé au Togo.

Le gouvernement évoque, entre autres, l'élaboration des textes relatifs à l'ouverture et au fonctionnement des établissements supérieurs privés, l'institution d'un organe de contrôle, l'élaboration d'un référentiel auquel les promoteurs doivent se conformer dans le recrutement ou le choix des enseignants. Il sera institué le contrôle des certifications délivrées par ces établissements.

Face à l'accroissement des effectifs d'étudiants dans les deux universités du Togo, l'Etat estime que le développement d'un enseignement supérieur privé de qualité est à encourager. Mais un enseignement privé qui répond à des normes imposées, et qui pourrait, à cet effet, être subventionné. «Une telle mesure aurait l'avantage de placer l'Etat en situation de mieux exercer son autorité sur ce secteur», pense le ministre de l'Enseignement supérieur.

L'Université de Lomé veut se clôturer

Longtemps resté à ciel ouvert, l'Université de Lomé se distingue des autres universités de la sous-région par son entrée ouverte sur le boulevard Eyadéma. Et, en temps de semences, seule la superficie de ses amphithéâtres sert à la repérer. Aujourd'hui, les autorités universitaires veulent utiliser la ligne budgétaire «ouvrages scolaires» consacrée à la clôture du campus. Un appel d'offres, bouclé le 17 juin dernier, a permis aux entreprises togolaises de construction de postuler.

Depuis quelques années, l'Université de Lomé connaît des travaux de construction de nouvelles salles de cours, au regard du nombre croissant des étudiants, qui s'ajoutent aux agoras restés les dernières innovations pour élargir la capacité d'accueil de ce chantre des études supérieures.

Pour l'heure, par le vote de la loi de finances rectificative 2009, le parlement autorise un montant additionnel d'appui aux universités de Lomé et de Kara à hauteur de 770 millions de francs Cfa. Il s'agit d'un complément de subvention pour la revalorisation des indemnités des professeurs et la réhabilitation de certains bâtiments.

Malversations financières

Entre Dupuydauby et Girardin, le pot-aux-roses

Pendant que le fugitif Jacques Dupuydauby alimente son blog depuis son refuge espagnol par des informations tous azimuts tendant à faire impliquer des personnalités togolaises dans ses malversations financières commises au Togo, d'autres preuves l'enfoncent et mettent en action la démissionnaire présidente de la Fondation Progosa pour l'Afrique. En effet, tout part de la lettre expresse du 8 juin 2009 de l'ancienne ministre française Brigitte Girardin, jusque-là présidente de ladite Fondation, demandant à Mme Gisèle Lasalmonie. de «restituer immédiatement tous les dossiers relatifs au fonctionnement de la Fondation», après que cette dernière ait démissionné de ses fonctions de Trésorier général le 28 mai 2009.

Les suspicions sont nées surtout que, quelques jours plus tard, elle quitta elle-même la Fondation.

Selon l'enquête, la ministre bénéficiait d'un emploi fictif, tout en étant grassement rémunérée pour une tâche de présidente de la Fondation qui devrait être bénévole. Pêle-mêle, on cite des encaissements de 2.545.844 FCfa le 2 janvier 2009, 3.883.931 FCfa le 25 février 2009, 5.148.860 FCfa le 18 mars 2009, 4.922.535 FCfa le 11 mai 2009, etc. Sans oublier les différents frais qui lui sont remboursés, comme l'achat de billets d'avion à coût de millions de francs Cfa. Plus les indemnités pour frais de séjour très importantes. En tout, 45 millions de francs Cfa en 5 mois. Comparaison faite, la Fondation a investi 41 millions de francs en Afrique (sur un budget global d'investissement de 800 millions de francs Cfa) dont un peu de plus de 10 millions en faveur du Togo durant le premier semestre 2009.

On note d'autres emplois fictifs accordés à différentes personnalités africaines. Autre exemple : la secrétaire générale de la Fondation a été embauchée par SE2M et mise à la disposition de la Fondation Progosa en qualité de directrice exécutive. Elle est censée exercer au Maroc, pays dont elle est originaire, et n'effectuera au Togo que des séjours sporadiques.

En clair, c'est un budget de la Fondation financé par des factures douteuses. En témoigne cette convention d'ouverture de crédits dans une banque de Lomé au nom de SE2M Togo en date du 27 août 2008. On y retrouve les traces d'un montant de près du milliard aussitôt versé sur des comptes à l'étranger.

A l'origine, la Fondation a claironné plusieurs objectifs tels que créer des Œuvres sociales notamment des infrastructures médicales, éducatives, de loisirs et sportives, former, intégrer et accompagner la main d'Œuvre locale, donner des métiers divers. Elle est créée le 7 novembre 2007.

Sport

BOXE PROFESSIONNELLE

La ceinture dorée pour Daniel Kodjo Sassou

Le Franco-togolais Daniel Kodjo Sassou (29 ans, 29 victoires dont 7 par K.-O., pour 14 revers et 4 nuls) s'est emparé de la ceinture IBF-international des super-coqs en dominant aux points par décision unanime (115-113 pour les trois juges) l'Arménien Arsen Martirosyan (32 ans,14 succès dont 5 expéditifs, pour 3 échecs) samedi soir au Parc des Expositions de Poitiers (Vienne).

Le combat fut âprement disputé de bouts en bouts, les deux hommes se rendant coups pour coups. A ce petit jeu, c'est le Poitevin d'adoption qui a pris le meilleur sur le résident Lyonnais en étant plus précis.

C'est une juste récompense pour le Franco-togolais qui est passé au professionnel en octobre 2001 avec un début de carrière difficile où son rôle était de faire briller des rivaux comme David Guérault, Cyril Bellanger ou Julien Lorcy. Et, puis, le déclic s'est produit en décembre 2003 lorsqu'il fit un match nul en six reprises contre le Vénézuelien Yobert Ortega, ex monarque WBA des Super coqs.

Son copain Mahyar Monshipour, lui, a échoué à couronner sa quête d'un nouveau titre mondial devant le Panaméen Anselmo Moreno.

Provocateur, parfois arrogant, samedi, tout au long de 12 rounds à l'intensité parfois dramatique mais sans suspense, le Panaméen Anselmo Moreno, champion WBA des coqs reconfirmé, ne cachait d'ailleurs pas son "admiration" pour le Français de 34 ans, à la boxe émoussée mais à la vaillance intacte. Une bien maigre consolation pour Monshipour qui avait fait de son retour gagnant sur les rings, plus de trois ans après la douloureuse perte de la ceinture des super coq qui l'avait envoyé à la retraite, une affaire d'"honneur".

© L'Union du 7 juillet 2009

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