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Sauver la face

«Le CAR a sa ligne politique qui est différente de celle de l'UFC. Il est vrai que nous organisons les choses ensemble mais, à certains niveaux, nous ne devons pas perdre de vue nos lignes politiques ». Ce sont les propos de Nicolas Agbo, le Secrétaire national adjoint, rapportés mardi par L'Union. Le journal consacre une large place à l'entente imparfaite entre les deux formations qui, sur le papier, tentent de faire front commun pour la présidentielle de 2010. « L'alliance essaie toujours de sauver la face malgré les péripéties », écrit L'Union.

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Prise de conscience

Peut être que je ne suis pas bien placé pour entretenir mes compatriotes des dangers que nous encourons en suivant aveuglement nos hommes politiques. L'évidence aujourd'hui est que le développement d'une société est indissociable de la politique. Notre pays étant dans un système capitaliste, a besoin d'une politique soutenue pour sa croissance économique.

En exemple, lorsqu'il n'y a pas de lois rigides qui expliquent l'obligation des citoyens à payer leurs impôts et punissent en même temps tout contrevenant, - une politique équilibrée - les recettes fiscales de l'Etat chuteraient de manière drastique. La conséquence ici sera l'incapacité des pouvoirs publics à régler les fins de mois aux fonctionnaires engendrant ainsi une crise sociale permanente.

Par conséquent, demander à mes compatriotes de ne pas s'ingérer dans les affaires politiques sera une bévue extrêmement grave. Il n'en demeure pas moins de relever que chez nous la politique est mal orientée et qu'elle est suicidaire si l'on n'y prend garde.

L'expérience togolaise de la lutte démocratique a prouvé depuis les années 90 l'incapacité de nos politiques à appréhender les conséquences fâcheuses de leurs actes politiques. Qu'on soit de l'opposition ou de la majorité présidentielle, la méthode politique consiste à la provocation par des actes irresponsables ou par des propos désobligeants envers le camp adverse. Dans l'un comme dans l'autre cas, toutes les actions sont dirigées contre l'autre sans mesure commune pourvu que l'objectif soit atteint. En réalité, les populations pour lesquelles on prétend batailler ne sont pas prises en compte dans les prises de décisions et positions.

A la fin, ce sont elles qu'on envoie à l'abattage.

L'honorable député Jean-Pierre Fabre déclarait la semaine dernière, en réagissant à la nomination de monsieur Kolani au poste de Président de la Ceni, qu'il s'agit d'un nouveau coup de force du régime RPT qui présage de l'envergure des fraudes en préparation avec leurs conséquences dramatiques de violences, de tueries et de massacres. Qui va déclencher la violence? Qui sera tué et massacré ?

C'est sûr que ce sont les politiques qui vont déclencher la violence. Par contre ce sont les pauvres citoyens qui seront violentés et massacrés. Il sera alors trop facile de se ranger encore derrière nos politiques pour compter des pertes en vies humaines et mesurer les dégâts matérielles. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il faut d'ores et déjà une vigilance accrue des populations face à la nouvelle programmation des violences électorales dans notre pays au soir de l'élection présidentielle. Une compétition électorale ne se déroule pas sur un ring ou un champ de bataille. Prenons tous conscience de cela.

 

 

 

En mal de propositions concrètes

L'opposition parle d'une manipulation du facilitateur

Cela peut plutôt résonner comme un aveu d'échec à déjouer les stratégies politiques de l'adversaire.

L'opposition togolaise, du moins le Comité d'action pour le renouveau (CAR) de façon ouverte, envisage une manipulation du facilitateur burkinabé par le parti présidentiel, le Rassemblement du peuple togolais (RPT). Sans convaincre.

Mieux, sans le courage républicain de reconnaître un énième affaissement d'une opposition qui ne veut pas tout clarifier au peuple.  «… peut-être qu'on a été piégé, le pouvoir en place peut chercher à nous piéger en demandant au facilitateur de nous demander de reporter (…) Le facilitateur sait le mobile qu'il a avant de nous dire de reporter».

C'est la réponse du premier vice-président du CAR, Ouro-Bossi Tchacondoh pour justifier le non ralliement de dernière minute du parti de l'ex-Premier ministre Madji Agboyibo à la marche de protestation contre la désignation du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Le RPT est-il capable seul de faire basculer le facilitateur, soit-il un chef d'Etat, qui joue au-delà de tout sa crédibilité sous régionale ? Que pèse dans ce cas toute l'opposition réunie ?

L'opposition a-t-elle été incapable de défendre ses intérêts depuis 2006 à chaque fois que l'intervention du facilitateur a été indispensable ?

Pourquoi avoir saisi le facilitateur sur le point du président de la CENI ? Même si le CAR crie aujourd'hui ne l'avoir pas fait. «Je voulais préciser que c'est l'UFC qui a saisi le facilitateur sur cette question», dixit M. Tchacondoh. Le CAR est-il plus poli que l'UFC ?

Qu'à cela ne tienne, le facilitateur est au centre d'une intrigue entre le CAR et l'UFC. Chacun essayant de manipuler le coup téléphonique du ministre burkinabé Alain Ewoda pour tenter de convaincre.

Pour le camp de Gilchrist Olympio, l'imminence de la venue du facilitateur, annoncée par le CAR, n'est pas une raison suffisante pour reporter la manifestation. «Et tant que, nous-mêmes, nous avons appelé le facilitateur, discuté avec lui et avoir son accord pour organiser la manifestation», vocifère Jean-Pierre Fabre, secrétaire général du parti. Et d'ajouter : «Après discussion avec le ministre Ewoda, le président de l'UFC a appelé le vice-président Tchacondoh pour lui dire qu'il vient de discuter avec le ministre d'Etat Alain Ewoda qui lui a dit que le facilitateur n'est pas contre la tenue de la manifestation, pourvu que ça se déroule dans le calme. Et nous avons porté cette information à l'attention du CAR et je ne vous cache pas que nous avons été très surpris, après, par les communiqués qui ont été rendus publics par le CAR annonçant le report de la manifestation par l'opposition».

Réplique du CAR. «Suite à un coup de fil du ministre Ewoda disant qu'il va s'occuper du problème dès son retour le week-end, nous avons fait des analyses un peu plus approfondies par rapport à cet appel, et nous avons jugé très intéressant de discuter avec le président national de l'UFC pour voir s'ils avaient les mêmes informations que nous. Dans un premier temps, on leur a fait comprendre que les informations n'étaient pas les mêmes à tous les niveaux. Nous avons pris sur nous de reprendre attache avec le ministre Ewoda pour savoir le mobile du partage des informations incohérentes entre nos deux formations politiques. Le ministre nous a dit que lui ne peut pas faire ça vu son rang et son éducation. L'UFC a fait comprendre qu'après avoir mobilisé les militants il serait démobilisé de reporter la marche, par conséquent il faut qu'on continue tel que prévu. Et nous leur avons fait comprendre qu'il ne serait pas bien de désobéir au facilitateur. J'ai eu le coup de fil avec le président national Gilchrist Olympio le vendredi.

Il m'a dit qu'il rentrait en contact avec le ministre d'Etat Ewoda qui n'était pas d'accord, mais il lui a fait comprendre qu'on ne peut pas bloquer ces gens-là qui sont déjà mobilisés pour faire la marche. Et qu'après 10 mn, il l'aurait rappelé pour lui dire que puisque vous ne voulez pas arrêter, alors vous faites ce que vous voulez. Par conséquent, me dire aujourd'hui que le facilitateur n'a pas dit, les mots me manquent pour qualifier ça». L'ancien membre du gouvernement Agboyibo lance la question : «est-ce que c'est la marche qui est l'objectif à atteindre ou obtenir la démission de M. Kolani à la tête de la CENI ? On a fait la marche, est-ce qu'il a démissionné ce matin ?». Sans vouloir dire clairement que la marche a été trop inutile.

L'évidence, c'est qu'il y a une flagrance de duperie entre les deux partis.

Si ce n'est qu'ils sont embourbés dans une marche qui était planifiée à contrecŒur. Visiblement, ils manquent de propositions concrètes, au-delà des cris de changement, pour asseoir un combat bénéfique aux populations.

En attendant cet éclairci pour le paisible peuple, M. Tchacondoh rêve que le facilitateur viendra bouter dehors M. Kolani. Il n'y a pas d'erreur politique.

 

 

 

Sans vouloir consacrer la rupture

Le CAR réitère sa différence à l'UFC

«Nous ne voulons pas entrer dans les commentaires qui seront défavorables aux démarches visant l'union recherchée. Ce sont des péripéties». «Le CAR a sa ligne politique qui est différente de celle de l'UFC. Il est vrai que nous organisons les choses ensemble mais, à certains niveaux, nous ne devons pas perdre de vue nos lignes politiques. Si nous avons fait une démarche vers l'UFC, c'est pour qu'on essaie de voir comment nous devons nous tenir pour la résolution du problème». Voilà deux positions du Secrétaire général Jean-Pierre Fabre et du Secrétaire national adjoint Agbo Nicolas qui révèlent le nouveau jour sur le duo CAR-UFC.

L'alliance essaie toujours de sauver la face malgré les péripéties. D'aucuns n'y trouveront pas à redire sur le seul aspect identitaire. Encore que la légitime ambition d'un parti politique est de conquérir et de garder le pouvoir.

 

 

 

Pour un développement harmonieux et équilibré

Le Togo veut réduire ses inégalités de répartition

C'est l'ambitieux et difficile projet approuvé le 16 septembre 2009 en conseil des ministres. Après une présentation du Secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Coopération et de l'aménagement du territoire, chargé de l'Aménagement du territoire, Bandifoh Ouro-Akondo. La nouvelle politique se veut une solution au constat d'inégalité dans la répartition spatiale des populations, des ressources naturelles et des activités économiques sur le territoire. Elle  constitue un guide sur la stratégie d'élaboration et de mise en Œuvre du schéma national et des schémas régionaux et locaux du territoire. La  politique nationale d'aménagement du territoire permettra de relancer des études d'aménagement du territoire pour promouvoir une gestion globale et rationnelle de l'espace et un développement harmonieux et équilibré.

Dans la pratique, il faut remédier au déséquilibre entre la capitale Lomé et le reste du pays, entre les régions et à l'intérieur des régions, entre les zones urbaines et les zones rurales. Aujourd'hui, le taux de croissance économique évolue à un rythme inférieur à celui de la croissance démographique, sollicitant une plus grande intervention de l'Etat dans les secteurs sociaux et de l'emploi. Dans certaines régions, les ressources naturelles ne profitent nullement à leur propre zone. Ailleurs, ce sont des populations punies par la nature et négligées par le politique.

Là-bas, c'est un développement amorcé malgré la rareté des moyens naturels. L'approche n'est pas équitable et tout le monde veut rester dans la capitale qui n'offre pas toujours le pain. Un recul par rapport aux différentes politiques économiques expérimentées s'avère ainsi nécessaire au profit de nouvelles méthodes. Encore faut-il activer la décentralisation en vue de prendre en compte les potentialités, les spécificités et les contraintes régionales et locales pour mieux réaliser dans l'espace les différentes actions de développement. Et, dans la pratique actuelle, la déconcentration de l'administration. D'ores et déjà, l'Exécutif s'ajoute les instruments de mise en Œuvre de la politique : le Conseil économique et social (toujours inexistant) à consulter, pour avis, sur tout projet de politique nationale d'aménagement du territoire, le parlement, le ministère chargé de la matière et les départements ministériels impliqués, la société civile et le secteur privé.

En plus du Conseil supérieur du développement, de l'aménagement du territoire et de la décentralisation (organe d'approbation et de décision), de la Commission nationale du développement, de l'aménagement du territoire et de la décentralisation (organe de concertation et de coordination), le Comité technique d'élaboration et de mise en Œuvre de la politique nationale d'aménagement du territoire (organe technique de conception).

Et leur transposition au plan préfectoral : Commission locale du développement, de l'aménagement du territoire et de la décentralisation et Comité local du développement, de l'aménagement du territoire et de la décentralisation.

Atouts et contraintes

Pour faire face aux exigences de son développement, le Togo dispose d'une bonne position géographique malgré son étroitesse, de terres cultivables de plus ou moins bonne qualité (25.000 km2, soit 44% de la superficie totale du pays), d'un important potentiel en eaux de surface, d'un potentiel minier important (phosphate, calcaire, marbre, fer, etc.), d'une ouverture sur la mer et d'un potentiel touristique.

Au plan sectoriel et multisectoriel, des projets et programmes peuvent être intégrés à l'aménagement du territoire : Politique nationale de l'environnement, Politique nationale de population, Réforme agro-foncière, Politique nationale de l'emploi, Politique nationale en matière d'approvisionnement en eau potable et d'assainissement en milieu rural et semi-urbain, etc. L'existence des lois n°96-004 portant code minier, n°2007-011 relative à la décentralisation et aux libertés locales, n°2008-005 portant loi-cadre sur l'environnement, n°2008-009 portant code forestier … renforce le volet juridique. Sans oublier l'institutionnel avec des directions,  commissions et comités.

A l'opposé, on a des contraintes d'ordre spatial, juridique, institutionnel, sectoriel et multisectoriel : étroitesse du territoire national, enclavement de certaines zones de production agricole de l'intérieur, inégale répartition de la population, surexploitation des terres cultivables, érosion côtière, absence de texte juridique sur l'aménagement du territoire, découpage administratif imprécis, faiblesse des moyens humains et matériels de l'administration centrale et régionale chargée de l'aménagement du territoire, déséquilibre de l'armature urbaine dû à la macrocéphalie de la capitale Lomé par rapport aux autres villes, inégale répartition des infrastructures et des équipements économiques et sociaux, législation foncière inappropriée occasionnant des contestations foncières par endroits, maîtrise insuffisante de l'eau, phénomènes migratoires générateurs de conflits dans certaines régions, inégale répartition des fruits de la croissance, faiblesse du tissu industriel, prédominance du secteur informel peu soutenu, notamment dans l'artisanat et le commerce, faible cohérence des politiques et stratégies sectorielles, approches parfois contradictoires des bailleurs de fonds et leur faible intérêt jusqu'à une époque récente à l'aménagement du territoire, absence de données démographiques fiables et récentes, vétusté d'une cartographie de base des régions, absence de photographies aériennes récentes, rareté des documents de politiques sectorielles explicitées et portant sur le long terme, etc.

Problématique de l'aménagement du territoire

Elle est née du constat unanime de déséquilibre. A l'origine se trouve la concentration de l'essentiel des activités administratives, économiques, sociales et culturelles à Lomé au détriment d'une bonne partie du même territoire.

D'où l'inégal développement des régions. En plus de l'inégale répartition des ressources. Pour faire face à ces problèmes, des politiques et stratégies sectorielles ont été élaborées et mises en Œuvre. Mais, d'une part, celles-ci manquent de références au plan spatial devant permettre leur adaptation et leur ancrage sur les réalités locales. D'autre part, elles sont parfois contradictoires puisqu'elles émanent d'acteurs différents, publics ou privés, sans coordination nécessaire pour assurer leur synergie sur le territoire. De surcroît, elles ne sont pas toujours focalisées sur les problèmes réels de leur zone d'intervention.

Le problème d'accès à la terre est exacerbé par l'existence d'un régime foncier complexe et confus dans lequel le droit coutumier et le droit moderne coexistent. Malgré les efforts déployés et l'ordonnance du 6 février 1974, les résultats se font attendre. Plus est, le manque de mécanisme de suivi-évaluation rend les actions peu efficaces. La prise en compte des questions environnementales dans les processus décisionnels est insuffisante ; les actions structurantes de l'aménagement du territoire qui ont pour vocation de provoquer une dynamisation du processus de structuration du territoire ne sont pas identifiées.

L'intégration du processus de décentralisation à l'aménagement du territoire n'est pas encore véritablement établie et confirmée. Et viennent s'y greffer d'autres questions spécifiques liées entre autres à la stratégie énergétique, à la stratégie de sécurité alimentaire.

En rappel, l'aménagement du territoire est l'action et la pratique de disposer avec ordre, à travers l'espace d'un pays et dans une vision prospective, les hommes et leurs activités, les équipements et les moyens de communication (…) en prenant en compte les contraintes naturelles, humaines et économiques.

En termes de défis, il faut donc connaître, planifier, arbitrer et observer le territoire, et développer une pratique d'aménagement. Le Togo avait adopté, en 2006, la déclaration de politique nationale d'aménagement du territoire, conformément à une recommandation de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

 

 

 

1,6 milliard pour aider 20.000 ménages agricoles

Le Ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, Kossi Messan Ewovor, a officiellement lancé ce 24 septembre 2009 le projet «Renforcement des bases de la sécurité alimentaire des ménages agricoles vulnérables au Togo». Ce projet financé par l'Union européenne est mis en Œuvre par l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). A hauteur de 1 milliard 600 millions de francs Cfa, le projet cible  au moins 20.000 ménages agricoles et maraîchers du Togo, vivant dans une situation de sécurité alimentaire précaire. «Cette démarche répond à la volonté du gouvernement de faire du secteur agricole un domaine porteur, qui contribue à l'épanouissement des acteurs agricoles», a souligné le ministre Ewovor. 

Le projet «Renforcement des bases de la sécurité alimentaire des ménages agricoles vulnérables au Togo» s'inscrit dans le cadre de «l'initiative facilité alimentaire» entreprise par l'UE au profit de vingt cinq pays pauvres, dont le Togo, pour un  montant de 1 milliard d'euros.  

Les mesures envisagées visent à aider les pays bénéficiaires à accroitre leur offre de produits agricoles, répondant ainsi à leurs besoins immédiats et à ceux de leur population. Ces mesures rentrent dans un cadre plus vaste de renforcement des capacités de production et de la bonne gouvernance du secteur agricole.

 

 

 

Economie

Seconde phase d'apurement de la dette intérieure

Plus de 7 milliards Cfa validés par l'Etat

 

L'apurement de la dette intérieure du Togo, estimée à plus de 300 milliards de francs Cfa par le cabinet d'audit international KPMG, est entré depuis un mois dans sa phase active. Au cours du mois d'août, ce sont les petits créanciers commerciaux de l'Etat qui ont été payés. Pour un total de 3,061 milliards de francs Cfa, dont le  plus élevé était SOCOTRANS Import-Export pour un montant de 35,684 millions de francs.

Cette étape franchie, le processus est entré dans sa seconde phase, celle des créanciers commerciaux de plus de 102,9 millions de francs. Ils ont été officiellement conviés par le ministère de l'Economie et des finances, sur les 24 et 25 septembre, à signer la convention de payement de leurs créances auprès de l'Etat, le document par lequel ils donnent leur accord sur le montant validé par le cabinet d'audit. Ils sont 27 prestataires dans cette tranche de créances, dont COTECNA pour 1.455.883.794 francs, et la SGGG pour 345.972.061 francs. Le total des 27 créanciers de plus 102,9 millions de francs fait plus de 7 milliards, plus précisément 7.756.778.322 francs Cfa.

Sur ce montant, il est convenu avec les créanciers que l'Etat doit percevoir une décote de 20% avant le payement. Il faut rappeler que lors de ses travaux, le cabinet d'audit avait identifié des dettes de l'Etat pour lesquelles il manquait des preuves suffisantes qui entachaient ainsi leur authenticité. Elles ont été alors non validées. Ce montant s'élève pour les 27 créanciers de la seconde phase à 2,321 milliards de francs. Un cas, nous a-t-on expliqué, que l'Etat pourra traiter plus tard.

L'effort des autorités

Il est évident que l'Etat togolais s'est saigné pour arriver au niveau actuel du processus d'apurement de la dette intérieure. Les prévisions du budget exercice 2009 pour cette rubrique étaient largement en deçà des près de 11 milliards de francs que l'Etat s'apprête à décaisser pour les deux premières phases. Signe évident que des ressources supplémentaires – près du double des 6 milliards de francs de départ – ont été recherchées.

Mardi dernier, une mission du Fonds monétaire international (FMI) soulignait et saluait à Lomé les efforts déployés par les autorités togolaises pour maintenir leurs finances publiques saines, malgré la pression de la crise internationale. Mieux, le gouvernement a su éviter d'accumuler d'autres arriérés de payement. Le renforcement des finances publiques permet donc au Togo de disposer des marges de manŒuvres, a indiqué Marshall Mills, le chef de la mission du FMI qui a séjourné du 9 au 22 septembre à Lomé. Avec un peu plus de contrôle et d'attention, le pays pourrait même s'offrir une augmentation des dépenses afin de les consacrer aux investissements dans les infrastructures, les secteurs sociaux, ainsi qu'à l'apurement d'un montant accru des arriérés intérieurs en liquide.

Sur un plan plus régional, c'est l'Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa) qui s'investit pour aider ses huit pays membres à apurer près de 1.400 milliards de francs Cfa d'arriérés intérieurs. Sur ce total, près des deux tiers des ressources, soit 900 milliards de francs, ont été identifiés. La dernière, c'est l'annonce du Conseil d'administration de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceoa), jeudi à Lomé, d'une mobilisation effective de l'équivalent de 453 milliards de francs de Droits de tirages spéciaux (DTS), opérés début septembre par le Fonds monétaire international (FMI), à mettre à la disposition des Etats.

Ce qui pourrait accélérer l'apurement de la dette au niveau du Togo et de ses voisins. La Bceao compte, par ailleurs, émettre des titres sur le marché de la titrisation de créances pour rassembler le reste des 900 milliards de francs.

Reste aux huit pays eux-mêmes de solliciter le marché financier régional pour rassembler le dernier tiers de leurs dettes, soit les 500 milliards de francs.

 

 

 

Culture

Cinéma

«Venu de France» d'Abalo Kilizou devant la presse

Le film «Venu de France» du Togolais Kilizou Abalo a été présenté le vendredi dernier à la presse au Goethe Institut. Tourné de Novembre 2008 à Janvier 2009, le film est une coproduction de Blaise Kilizou avec Best production, OPS BIM et le soutien du Ministère de la Communication et de la Culture du Togo.

D'une durée de 90 minutes, un peu trop long peut-être pour l'histoire, le film explore les travers de l'immigration à travers ses transformations négatives  sur l'immigré,  et le snobisme d'une certaine classe bourgeoise togolaise à travers une histoire d'amour. Argent, sexe, drogue, et viol peignent particulièrement un quotidien très togolais et africain en général.  Il s'agit d'un film qui se décline entre sketch ivoirien et théâtre du développement. Le cinéaste a fait un casting qui a mis en scène des acteurs de la Côte d'Ivoire, du Burkina Faso et du Togo. Intéressant de voir l'universitaire et romancier Daniel Lawson-Body jouer l'un des rôles principaux,  toujours fidèle à lui-même, parlant le français comme un enseignant…de français.

Venu de France est le second long de Kilizou Abalo. Le tournage d'un un troisième film intitulé "La passion aveugle ou le mensonge par orgueil", commencera au dernier trimestre de cette année en collaboration avec l'industriel Nigérian Nelson.

Abalo Kilizou est à soutenir dans sa quête de faire de donner grandeur au cinéma togolais malgré les dérisoires moyens à sa disposition.

 

Théâtre

Rodrigue Norman sur les traces des Frasques d'Ebinto

Rodrigue Norman, le dramaturge togolais et ex-directeur d'E-Stal, l'ex-école de formation d'acteurs, reparti en Belgique pour vivre de son théâtre, prépare une adaptation du roman Les Frasques d'Ebinto de l'Ivoirien Amadou Koné. Roman de jeunesse de l'auteur et dans le style du roman d'apprentissage allemand, Les Frasques  racontent l'histoire d'un jeune lycéen, issu d'un milieu pauvre, épris d'amour d'une camarade de classe venant d'une classe bourgeoise. Un roman qui est lu dans les classes de collège au Togo.

Rodrigue Norman travaille avec un co-metteur en scène belge Yvain Juillard.

Le Togolais revisite certainement ses premières histoires d'amour au collège. Metteur en scène précoce et excellent écrivain dramatique, Rodrigue Norman est parti pour rester en Belgique après la fermeture désespérée de son école. Il y prépare un master.

L'ironie de l'histoire, c'est que ce dramaturge, mondialement connu, s'est ennuyé sur les bancs de la première année du département des lettres modernes de l'Université de Lomé.

 

 

 

 

Journée mondiale du tourisme

Le Togo pour une redynamisation de son tourisme

 

Longtemps laissé en léthargie, le secteur du tourisme au Togo veut se donner un nouveau souffle  en misant sur ses ressources naturelle, culturelle et humaine.

 

Le tourisme est un des secteurs touchant une panoplie d'activités économiques et sociales. Dans le monde, tout comme au Togo, c'est un moteur essentiel de l'économie et de la création d'emplois. Depuis 2007, l'OMT (Organisation Mondiale pour le Tourisme), principale institution des Nations Unies en matière de tourisme, a montré sa détermination à prendre des mesures rigoureuses pour appliquer un programme sans émission  de gaz à effet de serre  dans ce secteur.

Aujourd'hui, L'OMT reste attachée à ces objectifs visant un tourisme durable qui reflète la prise en charge des problèmes environnemental, culturel, économique et climatique en plaçant cette 30ème édition sous le thème intitulé: «le tourisme, consécration de la diversité ». Lequel thème définit le tourisme comme un facteur de promotion des relations entre les hommes, les sociétés et les cultures. «Le tourisme dans son essence ne peut se satisfaire de la monotonie. Il est un mouvement en marche, qui emprunte plusieurs chemins à la rencontre des hommes, de leur environnement, de leur culture, de tout cet ensemble constituant la diversité», a déclaré dans son discours d'occasion, le ministre du tourisme, M. Kpabré Silly.

Ainsi le Togo exprime-t-il sa diversité à travers ses quarante deux ethnies, les expatriés, son relief, sa faune, sa flore et ses ressources culturelles. «Le tourisme est un secteur promettant», a renchéri le ministre. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le président Faure GNASSINGBE ayant évalué la contribution du tourisme à l'atténuation des effets pervers de la crise économique et mondiale et à la lutte contre la pauvreté a érigé le département en un ministère de plein exercice afin de lui permettre de rééditer les exploits des années 1980 voire les décupler.

Pour redonner un élan à son secteur touristique le Togo compte exploiter plusieurs thématiques sur les plans culturel et naturel.

Le Togo prévoit grâce à  ces paysages variés allant de la côte aux confins du sahel en passant par les régions montagneuses et forestières, les plaines, les plateaux et les couverts des savanes, développer au prime abord le tourisme de découverte.

Sans toutefois ignorer que bon nombre de Togolais n'ont pas eu l'opportunité de sillonner leur propre pays, le ministère en charge du tourisme envisage dans ce sens un tourisme intérieur qui  permet à chaque togolais  de mieux connaître son pays par des visites dans les coins et les recoins du Togo.

Comme l'a dit le ministre Kpabré Silly, il est attesté qu'à l'occasion des fêtes traditionnelles au Togo, des milliers de visiteurs, touristes, diplomates, hommes d'affaires, chercheurs et étudiants empruntent la destination des arènes, des espaces culturels, des forêts sacrées, et des sanctuaires pour découvrir, partager, fraterniser et communier avec les autochtones de la quintessence de ces valeurs ancestrales. Il urge donc de mettre un accent  sur le tourisme culturel autour des fêtes traditionnels et sur les sites historiques, archéologiques et culturelles en l'instar du Koutamakou et les sites esclavagistes. Cette initiative a déjà posé ses jalons par l'attention particulière que manifestent ces dernières années les autorités togolaises à ces valeurs sus citées.

La perte des valeurs citoyennes qu'a entraînées la mauvaise interprétation de la démocratie dans notre pays a eu des conséquences néfastes sur le tourisme. Le contrôle de la plage par exemple a échappé aux pouvoirs publics et elle est transformée en dépotoir par les populations qui pensent que la démocratie signifie avoir des droits sans limites. Une plage occupe aujourd'hui une place très importante dans le tourisme. Elle est source d'attraction. Dans cette optique, le Togo veut aussi mettre à profit cette richesse par le tourisme balnéaire qui sera effectif avec les aménagements de la plage et du Lac Togo.

Le tourisme de congrès est envisagé et ceci par l'accueil et l'organisation des conférences régionale, sous régionale ou mondiale au Togo. Cela constitue une aubaine pour les structures hôtelières d'où une rentrée importante de devise dans le pays.

Le Togo doit faire des efforts en matière d'écotourisme en suivant les tendances des motivations actuelles par le réaménagement des parcs nationaux et la préservation de la biodiversité des milieux naturels.

Enfin, le tourisme solidaire qui se développe par le biais des associations. L'un des objectifs qui peut être atteint en un temps record parce que les associations sont légions au Togo.

«Dans un monde où l'histoire humaine demeure constamment dans la tourmente et dans une Afrique toujours en proie aux conflits de toute nature, la pastorale de ce thème « tourisme, consécration de la diversité » trouve  tout sons sens », a conclu le ministre du tourisme.

Créée en 1979 par L'Organisation mondial du tourisme (OMT), la journée du 27 septembre a pour but de  sensibiliser l'opinion publique à l'importance du tourisme, à ses valeurs sociales, culturelles, politiques et économiques."

© L'Union du 29 septembre 2009

 

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