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Sujet tabou ?

Les jeunes ont une activité sexuelle de plus en plus précoce. Conséquence : les grossesses non désirées sont légion et le taux de VIH augmente dans cette frange de la population malgré les campagnes de sensibilisation. Alors que faire se demande mardi L’Union. « Pour certains, la solution réside dans l’éducation des enfants qui est de plus en plus relâchée. D’où la nécessité de promouvoir la communication parents-enfants sur la sexualité », indique ce journal.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Natchaba, le comeback ?
Ancien Directeur de cabinet de Feu Gnassingbé Eyadéma, ancien ministre, ancien président de l’Assemblée nationale, professeur à l’université de Lomé, M. Fambaré Ouattara Natchaba est l’un des politiciens togolais au parcours bien garni. L’homme a failli devenir Président de la République togolaise par intérim au décès du Général. Malheureusement ou heureusement, son absence du pays en ce moment douloureux a changé le cours des évènements. L’armée a fait allégeance à Faure Gnassingbé pour, nous a-t-on dit, éviter le vide constitutionnel.
Au vu de ses déclarations sur les ondes internationales, on a senti qu’il voulait le pouvoir. Mais hélas ! La suite, c’est l’ancien président béninois Mathieu Kérékou qui le ramena au pays. Et depuis 2005, l’homme s’est terré quelque part, néanmoins libre comme du vent. Il vient d’ouvrir son cœur à notre "con de frère" Savoir News. Ses mots sur la vie de la Nation en 2010 m’intéressent particulièrement.
Fambaré Ouattara Natchaba est un beau parleur, il a toujours su retourner les situations les plus délicates en faveur de son parti politique le Rassemblement du peuple togolais (Rpt). A l’immédiat, il dresse un bilan politique, économique et social positifs pour l’année 2010. "Le bilan politique de l’année 2010 est un bilan que je juge positif." a-t-il laissé entendre. Positif sur tous les plans voudra-t-il dire. En politique, " Nous avons fait une élection présidentielle libre, démocratique et transparente, reconnue par les acteurs politiques dans leur majorité et surtout reconnue par la communauté internationale…Il n’y a pas de doute, nous avons une décrispation réelle de la situation politique au Togo. C’est vrai, il y a eu les agitations du Front Républicain pour l’Alternance (FRAC), de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) ; c’est normal, c’est des agitations à la suite de certaines frustrations. Ça se comprend. Mais globalement, nous avons une situation politique apaisée, un dialogue politique qui se poursuit…" selon lui.
Au plan économique, "C’est vrai l’année 2010, est une année qui se situe dans la lignée des années qui ont suivi la grande crise économique, de laquelle on n’est pas du tout sorti. Le Togo a été touché par cette crise, mais au niveau de la gestion des finances publiques, nous pensons que le gouvernement fait un effort louable. Le fait d’avoir serré les vices, nous en avons pâti d’avoir serré les vices pour atteindre le point d’achèvement. Je crois que c’est une très bonne chose. Le gouvernement a lancé des chantiers…. Tout ce qui est en train de se faire au niveau de la lagune, des projets de contournement, des projets à l’intérieur etc…On sent que ça bouge." reconnaît-il.
Dans le domaine social, Natchaba voit des avancées: " C’est vrai, les travailleurs n’ont pas obtenu jusqu’à ce jour, les choses qu’ils espéraient, mais je crois que tout vient petit à petit. Le gouvernement est fortement conscient, car il y a beaucoup d’efforts à faire vers les travailleurs, vers la masse. Mais ce qui est important dans un pays, c’est lorsque le dialogue social est maintenu et renforcé. Le dialogue social existe, ils font de temps en temps le bilan et les deux partis reconnaissent là où elles ont avancé et là où elles les choses n’ont pas évolué."
L’honorable Natchaba a décortiqué à sa manière la situation sociopolitique et économique du Togo en 2010. Comme à l’accoutumée, il n’a pas fait de langue de bois. Il a situé les choses dans leurs contextes et proposé des pistes d’amélioration. Est-ce le grand retour du tonitruant "président du groupe parlementaire Rpt" ?

Après l’imposition de l’agrément préalable
L’Etat va contrôler les matériels des entreprises de BTP et bureaux d’études
Ce n’est plus un secret que les entreprises nationales de travaux publics ne répondent pas aux critères internationaux de passation des marchés. Au Togo, les derniers griefs du ministère des Travaux publics à l’encontre desdites entreprises est le retard grandissant dans la livraison des ouvrages. Et pour cause, presque toutes disposent d’un personnel d’encadrement trop jeune et inexpérimenté, en plus de la faible mobilisation du matériel, de fréquentes ruptures d’approvisionnement en matériaux. Ce qui entraîne l’inadéquation des capacités de production de l’entreprise par rapport aux besoins des travaux. Récemment, l’une des entreprises – qui gagne aussi régulièrement des marchés – n’a trouvé mieux que de renforcer son équipe par du personnel qualifié qu’elle est allée chercher sur le marché international. «Il ne sert à rien d’avoir le matériel», nous révélait à l’époque un cadre du ministère qui précise que ces handicaps sont retentissants au moment du rechargement, étape la plus importante des travaux. Il n’est donc pas rare de voir des entreprises se passer les mêmes engins d’un chantier à un autre, même dans la nuit pour répondre à un contrôle du lendemain. Et lorsque ceci n’est point possible, on peut aisément simuler une indisponibilité, histoire d’attendre le débarquement des matériels. Dans des villages traversés par les chantiers à réaliser, on embarque des enfants et des jeunes de la localité comme ouvriers. A la fin, on peut tromper leur vigilance et partir sans avoir payé les efforts de ceux-ci.
Le Gouvernement en est conscient ; il l’a même clamé publiquement. Il se dit simplement que les entreprises ont perdu la main et ont surtout besoin d’être accompagnées pour que l’Etat ne soit obligé d’octroyer toute la reconstruction actuelle des infrastructures routières aux entreprises étrangères qui valent bien la peine. Entre octobre et novembre 2010, l’Autorité a organisé une "mise à jour" dans les connaissances (dimensionnement des chaussées et conception et calcul des ponts) des cabinets d’études et de contrôle et des entreprises d’exécution pour suivre le rythme. Car, souvent, ils ne choisissent pas les bons matériaux, ne font pas le bon dosage et ne respectent pas les normes requises en la matière, malgré la clarté des cahiers de charges. Aujourd’hui, la Commission nationale d’agrément des entreprises de bâtiment et des travaux publics (CNAEBTP) lance l’avis de recrutement d’un expert industriel, pour un mandat d’un an renouvelable, chargé d’appuyer la Commission dans l’évaluation réelle et opérationnelle du parc de matériels de génie civil des bureaux d’études et entreprises de bâtiment, de travaux publics, d’hydraulique et d’assainissement. L’expert aura pour mission de faire l’expertise du matériel de travaux publics présenté par les bureaux d’études et les entreprises dans leurs dossiers de demande d’agrément. Essentiellement, le matériel doit être composé de moteur en bon état ; transmission soit hydraulique, soit mécanique ; asservissements et pompes hydrauliques ; système de répandage et de freinage ; chargeur ; brise béton ; bulldozer ; niveleuse ; pulvimixeur ; compacteur à billes ; compacteur sur pneus lisses ; compacteur sur pied de mouton ; dame sauteuse ; appareil complet de géophysique ; GPS ; finisseur ; central à béton ; camion benne ; camion gravillonneur ; camion bouillie ; camion point à temps ; camion toupie ; camion citerne ; densitomètre ; monte charge ; porte charge ; foreuse ; bétonnière ; compresseur ; hydro cureuse ; pompe immergée ; sonde ; théodolite ; groupe électrogène ; tamis AFNOR ; vibreur.
En clair, l’Autorité veut s’assurer dès le départ que l’entreprise est dans les bonnes dispositions à exercer dans le domaine qu’elle a choisi. On ne devra plus se rendre compte de ses défaillances techniques qu’à l’échec de la livraison de l’ouvrage. Il sera naturellement trop tard et c’est toute la chaîne des marchés qui devra encourir la sanction. Il faudra donc garder la rigueur car la logique veut que, s’il n’y a qu’une entreprise qui a les matériels, on lui délivre le seul agrément.
Rappelons que c’est depuis ce 1er janvier 2011 que l’obligation d’agrément préalable a pris effet : aucun bureau d’études, aucune entreprise des sous-secteurs du bâtiment, des travaux d’infrastructures routières, de l’hydraulique et de l’assainissement ne sera admis à soumissionner à un marché public ou à une délégation de service public s’il n’est pas agréé par la Commission d’agrément. La CNAEBTP a été créée par le décret du 14 janvier 2009 pour ramener l’assainissement des finances publiques au secteur des marchés publics.

Nouveau statut des activités industrielles orientées vers l’exportation
Vers l’exclusion des entreprises minières de la Zone franche industrielle
Le projet de loi relatif au statut de zone franche industrielle vient d’être examiné en première lecture en conseil des ministres. Depuis le début du processus, passant par l’atelier de validation du 5 octobre 2010 du comité interministériel ad hoc, il est acquis qu’une imposition par paliers remplacera la pause fiscale de 10 ans. Avec des avantages au cordon douanier : exonération de tous droits et taxes de douane sur le matériel d’équipement, y compris le mobilier de bureau, les pièces de rechange, les matières premières, les produits semi-finis et les produits consommables nécessaires à l’installation et au fonctionnement de l’entreprise agréée ; réduction de 50% des droits et taxes de douane sur les véhicules utilitaires ; exonération de tous droits et taxes de douane lors de l’exportation des produits fabriqués en zone franche. Autres avantages fiscaux : stabilisation de l’impôt sur les sociétés au taux de 0% pendant les cinq premières années ; paiement de l’impôt sur les sociétés au taux de 8% sur le bénéfice imposable de la 6ème à la 10ème année, paiement de l’impôt sur les sociétés au taux de 10% sur le bénéfice imposable de la 11ème à la 20ème année, paiement de l’impôt sur les sociétés au taux de 20% sur le bénéfice imposable à partir de la 21ème année ou, à partir de la 6ème année, le paiement de l’impôt minimum forfaitaire proportionnellement correspondant ; exonération de l’impôt sur les dividendes pendant les cinq premières années ; paiement de 50% du montant de cet impôt calculé dans les conditions de Droit commun de la 6ème à la 10ème année et application du Droit commun à partir de la 11ème année ; stabilisation de la taxe sur les salaires au taux réduit de 2% pendant la durée de vie de l’entreprise agréée ; exonération de la taxe professionnelle pendant les cinq premières années ; paiement de cette taxe au taux de 5% du montant de la taxe calculée de la 6ème à la 20ème année et paiement au taux de 15% du montant de la taxe calculée à partir de la 21ème année ; exonération de la taxe foncière pendant les cinq premières années ; paiement de cette taxe au taux de 5% du montant de la taxe calculée de la 6ème à la 20ème année et paiement de cette taxe au taux de 15% du montant de la taxe calculée à partir de la 21ème année ; exonération de la TVA sur les travaux et services réalisés pour le compte de l’entreprise. Et les nouvelles mesures prioritaires de la loi de finances 2009 visant la fiscalisation progressive des sociétés admises au régime de la Zone Franche ont occasionné des performances dans les recettes totales de l’Etat à fin septembre 2010.
De sources confirmées, l’autre innovation dans le futur projet de loi concerne les conditions d’éligibilité. Ainsi, les entreprises d’exploitation minières, l’activité d’égrenage de coton, les sociétés de commerce international et de courtage ne seront plus admises en zone franche. Par souci de cohérence avec le Code minier dans le premier cas. Déjà, ceux qui ne comprennent pas la différence de traitement entre Cimtogo et Wacem, au plan de l’exploitation du clinker du pays, doigtent la seconde. Elle n’est pourtant la seule. Seront également exclues du jeu de la zone franche les entreprises de stockage, d’emballage et de reconditionnement, sauf pour les entreprises de production d’intrants agricoles.
Par contre, l’Etat va élargir les conditions d’éligibilité à la création de télé-services et de technopôles axés sur la recherche et l’innovation technologique et tournés vers l’exportation. Idem pour les développeurs de zones, les entreprises à forte intensité de main-d’œuvre, celles axées sur l’utilisation de matières premières locales, notamment les entreprises agro-industrielles, de transformation de produits miniers, les entreprises à technologie de pointe (informatiques, électroniques, télécommunications), les entreprises pratiquant la sous-traitance internationale.
Officiellement, la loi du 18 septembre 1989 sur la zone franche doit être revue pour tenir compte des nouvelles donnes économiques et du nouvel environnement des affaires de la sous-région. Certaines de ses dispositions ne sont pas mises en œuvre ou peuvent l’être difficilement : l’agrément définitif doit être délivré en 2 jours ouvrables avant d’être confirmé ou retiré dans 30 jours, après une enquête de moralité ; la liberté par la loi des transferts de devises, rarement accordée aux sociétés de la zone franche, peut-être par la forte restriction de la BCEAO. Désormais, il faudra un agrément provisoire dans 30 jours avant un agrément définitif dénommé certificat d’entreprise exportatrice, à la suite de l’enquête de moralité sur le promoteur.

Pour la maîtrise et la gestion des données agricoles et d’élevage
L’Autorité crée un Système d’alerte précoce
En dépit des excédants alimentaires enregistrés par le Togo ces trois dernières campagnes – notamment avec 90.000 tonnes de céréales en 2010 –, les autorités estiment très indispensable de mettre le pays à l’abri des perturbations climatiques qui déjouent tous les pronostics dans le secteur agricole. Ce d’autant que le système cultural repose essentiellement sur l’agriculture pluviale, expliquait le ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche, Kossi Messan Ewovor, au conseil des ministres du 15 décembre dernier. Or, l’effet de serre aidant, le climat est devenu capricieux et ingérable, avec ses corollaires de sécheresse et d’inondations qui bouleversent les prévisions dans les domaines de la sécurité alimentaire, entraînant également des crises et l’insécurité alimentaires dans les zones à risques.
D’après le ministère de l’Agriculture, le Système intégré d’alerte précoce (SIAP) est le seul outil capable de fournir en temps réel des informations pertinentes aux autorités et aux autres acteurs nationaux et internationaux en vue d’une assistance rapide et coordonnée aux populations vulnérables. L’autorité s’y est préparée, et le décret de sa mise en place a été pris par le gouvernement au conseil des ministres du 15 décembre 2010. Le but visé sera de disposer d’un suivi régulier de la campagne agricole en vue de produire en temps réel les informations quantitatives et qualitatives pertinentes sur la production agricole attendue et les bilans alimentaires prévisionnels et ex-post.
La mission du SIAP
Plus précisément, le SIAP permettra de redynamiser et d’affiner la prévision des récoltes en actualisant l’échantillon des producteurs agricoles auprès de qui sont collectées les données, en intégrant d’autres services et compétences impliquées dans le suivi de la situation agricole. Il permettra de renforcer le système d’information des marchés, surtout au cours de la période de soudure, et de publier ces informations en temps réel à travers les radios rurales. Grâce à lui, les zones à risque et les populations vulnérables pourront être identifiées sur l’ensemble du territoire, ceci afin de donner une alerte rapide, concise et plus claire sur les risques de crises alimentaires, locales ou générales, et sur leurs impacts. Le SIAP permettra également de gérer plus efficacement les stocks de sécurité alimentaire, ou encore de définir les modes d’approvisionnement et de distribution de l’aide et de l’assistance alimentaires et aider à la gestion et au suivi de ces aides.
Le fonctionnement du Système intégré d’alerte précoce impliquera toutes les structures, nationales et internationales, concernées par le suivi de la sécurité alimentaire au Togo. Il sera coiffé d’un Comité national de sécurité alimentaire (CNSA), dont dépendront des structures régionales, et des groupes de travail chargés de la collecte des informations sur le terrain. Au démarrage, indique-t-on, le système aura besoin d’un budget estimé à 350 millions de francs Cfa, dont près de 225 millions de francs attendus des partenaires techniques et financiers. Ce budget pourra passer à 125 millions de francs annuels dès la seconde année et les années suivantes.
En rappel
Avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation t l’agriculture (FAO) et de l’USAID, le Togo avait mis en place, de 1986 à 1990, une cellule de prévision des récoltes et d’évaluation des stocks alimentaires. Un dispositif qui permettait à l’Etat de connaître, avant la fin de la campagne agricole, la production attendue des différentes spéculations végétales et les zones à risques et potentiellement vulnérables. A partir du bilan alimentaire établi, les quotas de produits vivriers à exporter étaient déterminés, sans compromettre la sécurité alimentaire du pays, affirme-t-on.
Les informations produites par ce dispositif, et à la faveur des acquis du recensement national de l’agriculture de 1996, avaient permis de poursuivre la plupart des actions par la cellule de prévision des récoltes jusqu’en 2005. Le dispositif s’est par la suite fragilisé, devenant moins efficace en période de perturbations pluviométriques. La direction des statistiques agricoles a dû prendre la relève pour assurer le suivi de la campagne agricole grâce à son système permanent d’enquête qui date de 1997. A côté se sont illustrées d’autres structures de collecte dont l’Agence nationale de la sécurité alimentaire du Togo (ANSAT) et la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale (DGSCN) ; ou encore des services du Commerce intérieur et extérieur, de même que des organisations non gouvernementales ou du système des Nations Unies.
Face aux inondations répétées des dernières années, et la main tendue des autorités vers l’aide internationale, il urge que le SIAP voit le jour afin de jouer son rôle, celui dont le ministère de la Sécurité s’est attribué une partie.

Par la Déclaration de politique forestière
La couverture végétale à étendre à 30% d’ici à 2050
Evaluée à 449 000 hectares en 1970, la superficie des forêts denses du Togo ne cesse de régresser au fil des ans. On estime que chaque année, entre 15 000 à 16 000 hectares de forêts et savanes disparaissent, soit un taux de déforestation de 4,5% contre un faible effort de reboisement estimé à environ 1 000 hectares l’an. Ce qui fait du Togo un pays au taux de déforestation le plus élevé de la sous région. Les récentes évaluations des ressources forestières ont révélé que la superficie des formations forestières est de 386 000 hectares, soit 7,1% du territoire national. Ce taux de couverture reste l’un des plus faibles de l’espace UEMOA.
Il était donc temps pour les gouvernants d’entreprendre des actions visant à renverser la tendance par l’adoption de nouvelles approches de gestion durable des forêts. D’où la promulgation du nouveau Code forestier le 19 juin 2008, qui se voulait un cadre légal et moderne d’un système de gestion plus participatif et plus efficace pouvant permettre à la forêt de se pérenniser. Plus d’une décennie plus tard, il est plutôt question d’une politique cadrée qui tient compte des mutations intervenues dans le secteur forestier – notamment les changements climatiques. C’est ce qui justifie l’adoption par le conseil des ministres, le 5 janvier dernier 2011, de la Déclaration de politique forestière.
Ici, il est laissé à la forêt de jouer pleinement ses rôles économique, social et écologique. L’objectif, d’après le ministre Kossivi Ayikoé de l’Environnement et des ressources forestières, «est de susciter le développement d’un secteur forestier viable, rentable et autonome à l’horizon 2030 par la sauvegarde du potentiel forestier existant et l’extension de la couverture végétale à 30% d’ici à 2050». D’une manière générale, il est visé «la promotion de la conservation, de l’extension et de l’utilisation rationnelle des ressources forestières pour le bien-être des populations», précise le ministre.
La démarche va fortement impliquer les communautés à la base dans la gestion des forêts à travers la promotion des activités génératrices de revenus et leur accès aux bénéfices tirés de la forêt. Un développement durable de la filière bois sera assuré par la promotion des reboisements et l’aménagement des forêts et des zones boisées dégradées. Le système national de requalification des aires protégées sera renforcé en vue d’améliorer la conservation de la diversité biologique et la préservation des fonctions écologiques des forêts. La recherche forestière sera promue, et le cadre institutionnel, juridique et règlementaire de suivi de la mise en œuvre de la politique forestière amélioré.
Il est fait appel à tous les acteurs de la vie sociopolitique et économique du Togo, d’autant que la mise en œuvre de la présente déclaration nécessitera une mobilisation des ressources financières et humaines et une coordination interinstitutionnelle.
Forêts et développement
Il faut retenir que sur le plan socio-économique, les diverses formes d’exploitation des ressources forestières contribuent sensiblement au Produit intérieur brut (PIB). Déjà en 1991, la part du secteur forestier était estimé par les services compétents à près de 26 milliards de francs Cfa, soit environ 6,5% du PIB. Elle pourrait atteindre 11% si l’on considère les biens, services et valeurs qu’offrent les formations forestières, ajoute-t-on. Cette contribution du secteur forestier à l’économie nationale est imputable à l’exploitation du bois et des produits forestiers non ligneux (gibier, miel, cure dent, éponges végétales, plantes médicinales, etc.) et la multitude d’activités génératrices de revenu qui se développent autour des ressources forestières, souligne le ministère de l’Environnement et des ressources forestières.
La gradation climatique du pays a permis le développement d’une mosaïque de formations végétales dont les forêts denses semi-décidues, les forêts danses sèches de plaine et les forêts denses de montagnes, etc. Le reste du pays est dominé par des savanes de type soudano-guinéenne. De toutes les formes d’exploitation du bois dont font l’objet les forêts, la plus importante est la filière bois-énergie. En 2005, selon le Système d’information énergétique du Togo (SIE-Togo), la consommation finale par source d’énergie était de 73% de biomasse d’origine végétale, 23% de produits pétroliers et 4% d’électricité. L’année suivante, cette consommation de la biomasse énergie a atteint 76%. La majorité des populations rurales togolaises sont tributaires des forêts notamment pour les aspects culturels, alimentaires, médicinaux et énergétiques.
Il est relevé que pendant la période coloniale, le domaine forestier permanent de l’Etat était constitué de 83 aires protégées dont 70 forêts classées (217 243 hectares, 3 parcs nationaux (357 290 hectares) et 10 réserves de faune (218 755 hectares). Ces aires protégées couvraient jusqu’en 1990 une superficie totale de 793 288 hectares, soit 14,2% du territoire national. En l’absence d’une politique claire d’aménagement et de gestion de ces aires, leur dégradation s’est accentuée à partir des années 90, entraînant ainsi la disparition de certaines d’entre elles due à l’envahissement total de leurs étendues par les populations riveraines.

Pour l’option d’énergies renouvelables au niveau mondial
Le Togo pour impulser l’entrée en vigueur de l’IRENA
Face aux défis liés à la sécurité énergétique, à la préservation de l’environnement, à la lutte contre les changements climatiques… qui affectent considérablement l’approvisionnement en énergie au niveau mondial, il y a besoin d’une mutation vers d’autres sources d’énergie viables tenant compte des énergies renouvelables, et préservant l’environnement. Le 15 juin 2009, à ce effet, le Togo signait les statuts de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (en anglais IRENA, International Renewable Energy Agency) créée le 26 janvier de la même année à Bonne, en Allemagne dans le but de donner une réponse adéquate à la question énergétique.
Deux ans après sa création, l’IRENA ne peut fonctionner faute de quorum de ratifications de ses statuts. A ce jour, indique-t-on au ministère togolais des Affaires étrangères et de la coopération, une vingtaine de pays seulement ont signé et ratifié ces statuts. Alors que ceux-ci ne peuvent entrer en vigueur qu’après le dépôt de l’instrument de ratification du 25ème Etat membre auprès de l’Assemblée de l’Agence. En adoptant, le 5 janvier 2011 en conseil des ministres, un projet de loi autorisant la ratification des instruments de l’IRENA – à soumettre bien évidemment à l’appréciation du parlement –, le Togo se veut le 21ème Etat à vouloir ratifier. Il pourra de ce fait impulser les autres Etats membres, sinon les quatre suivants, à donner finalement pouvoir aux organes de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables à fonctionner.
D’après le communiqué officiel du conseil des ministres, la ratification des statuts de cette agence par le Togo permettra au pays d’avoir accès au financement pour la conception et la mise en œuvre des projets énergétiques à base d’énergies renouvelables, tout en renforçant sa place dans l’accomplissement des progrès en matière de développement durable et surtout dans la coopération énergétique et environnementale. L’IRENA a pour vocation de constituer une transition rapide vers une utilisation généralisée et durable des énergies renouvelables mondiale. Entre autres missions, elle a pour rôle de renforcer les capacités par la formation des experts des pays membres. De les assister dans la recherche de financements. Ou de promouvoir un transfert de technologies de l’amélioration des connaissances en matière de technologies à énergies renouvelables.
En ratifiant les statuts de l’IRENA, le Togo deviendra membre fondateur et membre de l’Assemblée générale, instance de décision de l’Agence. La place du Togo, estime le ministre Elliott Ohin des Affaires étrangères et de la coopération, «sera renforcée en ce qui concerne l’accomplissement des progrès en matière de développement durable et surtout dans la coopération énergétique et environnementale, aux niveaux sous-régional et international».
L’Agence internationale pour les énergies renouvelables est composée de l’Assemblée générale, du Conseil et du Secrétariat. L’Assemblée est l’organe suprême de l’Agence. Elle émet des recommandations aux membres, à leur demande. Elle est composée de tous les membres, chacun représenté par un membre, et se réunit en session régulière qui se tient une fois par an, sauf décision contraire. Le Conseil est composé d’au moins 11 et d’au plus 21 représentants des membres de l’Agence élus par l’Assemblée. Les membres du Conseil sont élus – pour deux ans – à tour de rôle conformément au règlement intérieur de l’Assemblée afin d’assurer une participation effective des pays en développement et des pays développés, d’obtenir une répartition géographique équitable et d’assurer l’efficacité des travaux du Conseil. Il conclut, au nom de l’Agence, des accords ou arrangements avec des Etats, des organisations internationales et des agences internationales, sous réserve de l’approbation préalable de l’Assemblée. Le Secrétariat exerce les autres fonctions qui lui sont attribuées en vertu des présents statuts, ainsi que les fonctions qui lui sont déléguées par l’Assemblée et le Conseil. Il est dirigé par un directeur général pour un mandat de 4 ans, renouvelable une seule fois.

Economie
Pour des projets divers au 1er trimestre 2011
La BOAD approuve 32,5 milliards Cfa au profit du Togo
Sur un total de 64 milliards de francs Cfa approuvés pour des projets dans des Etats membres, le Conseil d’administration de la Banque ouest africaine de développement, tenu le 6 janvier 2011 à Bamako, dans les locaux de l’agence nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), a accordé plus de la moitié, très précisément 32,5 milliards de francs, au financement partiel de quatre projets au Togo au cours du premier trimestre 2011.
Il s’agit d’une proposition de prêt d’un montant de 8 milliards de francs Cfa pour le financement partiel du projet d’aménagement et de réhabilitation des terres agricoles dans la zone de Mission-Tové (PARTAM) ; d’une proposition de prêt approuvé pour un montant de 12 milliards de francs pour le financement partiel du projet d’aménagement et de bitumage du tronçon Dapaong Naki-est-Borgou de la route N°24. Une troisième proposition de prêt d’un montant de 7,5 milliards de francs a été approuvée pour le financement partiel du projet d’aménagement de la zone lagunaire de Lomé-extension, d’après un communiqué de la Boad.
Pour rappel, le projet d’aménagement de la zone lagunaire (PAZOL) a été déjà financé, en première partie pour un coût total de 7,969 milliards de francs, dont 469 millions de francs apportés par l’Etat togolais, et le reste par la Banque ouest africaine de développement (Boad) sous forme de prêt. Le projet consiste en l’aménagement et l’assainissement de 5 voies urbaines sur une longueur totale de 5,692 km dans la zone lagunaire. Quatre de ces voies seront revêtues en béton bitumineux et la dernière en pavés autobloquants, avec éclairage public, avait appris L’UNION de bonnes sources. Le système lagunaire sera réhabilité à travers des études complémentaires et le curage du lac Est et du lac de Bè. Un appui institutionnel sera apporté à la mairie de Lomé par l’acquisition de matériel roulant et de matériel informatique, entre autres.
Au conseil d’administration de la Boad à Bamako, un quatrième montant a été approuvé pour 5 milliards de francs pour le financement partiel du projet d’implantation d’une unité d’extraction et de transformation de marbre au Togo par la société Pierres ornementales et marbres du Togo (POMAR Togo SA). Enfin, la banque a approuvé une proposition de prise de participation d’un montant de 2 milliards de francs au capital social du Holding Financial Bank BC au Togo.
A son dernier conseil d’administration, le 30 septembre dernier à Ouagadougou, la Boad avait approuvé deux prêts complémentaires de près de 10 milliards de francs pour l’aménagement et le bitumage de deux grandes routes. Le premier prêt – d’un montant de 3,298 milliards de francs – devait servir au financement partiel du projet d’aménagement et de bitumage de la route Dapaong-Ponio-Frontière du Burkina (38 km), en République togolaise. Le second prêt – d’une valeur de 6,5 milliards de francs – est destiné, lui aussi, au financement partiel mais du projet d’aménagement et de bitumage du grand contournement de Lomé et de sections critiques de la route nationale N°1.

Sur le marché interbancaire de l’UMOA
Les banques togolaises ont prêté 13,5 milliards Cfa début janvier
Les opérations effectuées sur le marché interbancaire de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), au cours de la période du 29 décembre 2010 au 4 janvier 2011, ont atteint le niveau global de 140,156 milliards de francs Cfa, repartis équitablement entre les opérations de prêts et celles d’emprunts. Les banques et établissements de crédits du Togo ont enregistré 13,5 milliards de francs de prêts, et 6,00 milliards de francs d’emprunts. Le taux moyen pondéré de ces opérations était fixé à 3,81%, le taux minimum à 2,00% et le taux maximum à 10,00%.
Avant le Togo, les banques du Sénégal ont enregistré les plus fortes opérations, allant jusqu’à 21,00 milliards de francs pour les prêts, et 11,600 milliards de francs pour les emprunts. Suivies de celles du Bénin pour 16,478 milliards de francs de prêts et pour 16,500 milliards de francs d’emprunts, et celles du Mali pour 15,10 milliards de francs de prêts et 11,728 milliards de francs d’emprunts. Sont arrivées après le Togo, les banques du Burkina Faso (3,00 milliards de francs, 11,00 milliards de francs), de la Côte d’Ivoire (0,50 milliard, et 10,750 milliard de francs), du Niger (0,50 milliard de francs contre aucun emprunt) et de la Guinée-Bissau pour 0,00 prêt contre 2,50 milliards de francs d’emprunts.

Besoins de liquidités dans l’UMOA
La BCEAO injecte 162,952 milliards Cfa dans le marché
La Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (Bceao) a procédé, valeur 10 janvier 2011, à une injection de liquidités d'un montant de 162.957 millions de francs Cfa, dans le cadre de ses adjudications régionales hebdomadaires. Cette opération arrive à échéance le 16 janvier 2011. L'opération a enregistré des soumissions de 16 établissements de crédit provenant de 7 places de l'Union monétaire ouest africaine (Umoa). Le Togo a soumissionné à 4,5 milliards de francs. Loin derrière le Burkina Faso (78,50 milliards), le Bénin (35,50 milliards), le Sénégal (13,380 milliards), le Mali (13,00 milliards), la Côte d’Ivoire (10,927 milliards) et le Niger (7,150 milliards de francs). Il vient seulement avant la Guinée-Bissau (0,00 francs). Le taux marginal issu de l'adjudication est ressorti stable à 3,2500%. Le taux moyen pondéré est passé de 3,6266% lors de la précédente adjudication à 3,5386%.
L'Institut d'émission a également procédé à une injection de liquidités à 28 jours, valeur 10 janvier 2011, d'un montant de 130.000 millions. Cette opération arrive à échéance le 6 février 2011. Pour cette opération d'appel d'offres, 28 soumissions ont été reçues de sept (07) places de l'Union. Le taux marginal et le taux moyen pondéré se sont situés respectivement à 3,6000% et 3,7127% contre 3,5500% et 3,6480% précédemment.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine, à taux variables, d'un montant maximum inchangé de 250.000 millions, avec comme date de valeur le 17 janvier 2011. Cette opération est assortie d'un taux minimum de soumission de 3,2500%.

Société
Sous le poids des coutumes
L’éducation sexuelle des jeunes reste tabou
C’est un truisme d’affirmer que les jeunes ont de plus en plus une activité sexuelle précoce, très précoce même. Conséquence : les grossesses non désirées sont légion et le taux de VIH augmente dans cette frange de la population malgré les campagnes de sensibilisation. Que faire ? Pour certains, la solution réside dans l’éducation des enfants qui est de plus en plus relâchée. D’où la nécessité de promouvoir la communication parents-enfants sur la sexualité. Pour d’autres, il n’y a rien à faire surtout avec les nouvelles technologies de l’information qui sont venues bouleverser l’ordre établi.
Samedi 08 janvier 2011. Dans un quartier huppé de Lomé. Il est 9 heures. De jeunes garçons viennent de finir une partie de football matinale et devisent, torse nu, juchés sur leur motocyclette. Ils parlent, entre autres sujets, des championnats anglais et espagnols et surtout du match qui avait opposé quelques jours auparavant Arsenal de Didier Drogba et le Manchester City d’Adébayor Shéyi. La discussion est houleuse entre partisans des deux clubs. Soudain, le débat est interrompu par une demoiselle, la vingtaine, qui déambulait dans les parages.
« Oh ! Quelle beauté ! », s’exclame un d’entre eux. «Elle est venue de Bè et habite chez les Nicolas», indique un autre. «Comment tu le sais ? Tu es déjà passé par là ou quoi ?» La conversation s’oriente désormais sur les gonzesses.
A presque 100 %, ces adolescents semblent tous bien informés sur les questions de VIH et de grossesses non désirées grâce aux médias et aux technologies de l’information. Et en matière de sexualité, le besoin de conseil et d’assistance ne semble pas une préoccupation pour eux.
Pas donc question de s’asseoir devant leurs géniteurs pour écouter un discours sur la sexualité. «Nos parents savent que nous sommes informés sur ces questions. Par contre, chez moi par exemple, maman dit tout le temps à ma sœur de faire attention aux garçons quand elle veut aller en boîte le week-end ».
Le sentiment qui se dégage dans ce groupe, c’est que ce sont les filles qui ont le plus besoin de dialogue avec les parents pour éviter des situations déplorables. De l’autre côté de la voie, un autre regroupement de jeunes.
Ces jeunes tiennent le même discours : la communication parents enfants sur la sexualité est une affaire de femmes. «Garçon tombe pas enceinte. Donc ce sont nos sœurs qui ont intérêt à s’informer, à écouter les mamans pour ne pas piquer une grossesse », affirme un d’entre eux, avec un accent ivoirien.
«Dans tous les cas, poursuit son voisin, qui laissait échapper des volutes de fumée de cigarette de la bouche, nos vieux pères se cherchent. La Pauvreté occupe leur esprit. Donc, ils n’ont pas le temps pour discuter de ces sujets avec nous. Et puis, n’oubliez pas que dans nos sociétés parler de sexualité paraître comme un encouragement à la débauche».
La communication parents-enfants sur la sexualité n’est pas forcément considérée comme un tabou, mais certains jeunes garçons pensent que c’est plutôt les mères qui doivent guider leurs filles pour qu’elles se prémunissent contre les grossesses non désirées et les infections à VIH ou autres maladies sexuellement transmissibles.
C’est un impératif pour les parents d’éduquer sexuellement leurs enfants parce que s’ils ne le font pas, ceux-ci vont s’informer auprès de leurs amis qui connaissent les mêmes problèmes. A un certain moment de leur vie, les jeunes traversent une crise, cherchent des solutions et se tournent vers ceux de leur âge.
L’information n’est pas une éducation même avec quelqu’un de plus expérimenté. Pour que l’information ait son répondant pédagogique, la source doit venir des parents. Comment vivre sa sexualité? Les parents ont le devoir de répondre à cette interrogation en apportant non seulement des informations mais l’éducation. En ne le faisant pas, les enfants sont laissés à eux-mêmes et sont mal orientés.
Aux Etats-Unis, une étude a demandé à des étudiants qui exerçaient le plus d’influence sur leurs décisions en matière de sexualité : 37 % ont cité leurs parents, tandis que 30 % mentionnaient leurs amis. En sus des parents, d’autres membres adultes de la famille et de la communauté exercent une influence sur le comportement sanitaire des enfants
Notre société, est en train de s’enfoncer car contrairement à nos parents qui avaient le temps pour raconter des contes aux enfants d’où l’on tirait des leçons de morale, aujourd’hui les pères de famille ne préparent pas leurs enfants à affronter l’adolescence, d’où l’urgence de s’y pencher dans les foyers.

Face à la crise financière
Les hommes confient plus de responsabilités aux femmes
Patricia, la quarantaine sonnée, tient une gargote au cœur de Lomé. Tous les jours, très tôt, elle quitte la maison pour son restaurant situé à Décon, où fleurit le petit commerce. Elle travaille toute la journée en continu et, quand elle rentre le soir, elle doit encore préparer le dîner pour toute la famille. Son mari informaticien, n'est pas payé depuis deux mois. Il lui a reversé ses derniers salaires pour faire tourner la gargote et faire ainsi vivre la famille : une demi dizaine de bouches à nourrir !
«Depuis longtemps, c'est moi qui porte le poids de la famille et je prends également soin de mon mari», confie-t-elle, toute fière de jouer ce rôle. Ida T., épouse d'un enseignant proche de la retraite, est presque dans la même situation. Son mari lui a remis son salaire pour constituer un fonds de commerce.
Vendeuse de fruits aux abords du boulevard de la Kara, elle a créé une tontine avec d'autres femmes nombreuses à vouloir financer leurs petits commerces. Elle aussi est ainsi devenue le véritable chef de famille. «C'est moi qui gère ce foyer», lance-t-elle. Une tâche bien lourde compte tenu de toutes les dépenses qu'elle doit assumer. «Je n'arrive toujours pas à économiser suffisamment d'argent pour de grandes réalisations, regrette-t-elle. Car en plus des dépenses de repas, de santé et du loyer, je dois faire face aux frais de déplacement de mon mari.»
Inversion des rôles
Patricia et Ida ne sont pas des cas isolés à Lomé. En raison de la cherté de la vie Les ménages ont donc cherché des solutions de survie : reverser une partie de ses économies à la femme qui les fait fructifier dans une activité informelle pour financer les dépenses du ménage. La pratique est si répandue que les créanciers, les bailleurs notamment, préfèrent réclamer aux épouses quand le paiement se fait attendre. Un bouleversement au sein du couple, à rebours des habitudes en Afrique où c'est en général la femme qui dépend économiquement du mari. «Les activités génératrices de revenus que la femme exerce renforcent l'économie familiale et la rendent autonome», analyse Régis, enseignant dans un lycée de Lomé. Dans de nombreux ménages togolais, les agents de l'État qui touchent un salaire dérisoire s'endettent entre temps auprès de leurs épouses qu'ils remboursent dès qu'ils sont payés. Mais certains hommes refusent cette dépendance et refusent d'en arriver là.

Culture
Lettres togolaises
Le Cénacle rendra hommage à Ephrem Dorkenoo le 21 mars prochain
Le 21 mars prochain, sera célébrée la journée internationale de la poésie. A cet effet, le Cénacle, associations de la Nouvelle Génération de Poètes Togolais né le 30 août 2008 à Lomé, invite le public à rendre hommage au poète et éditeur togolais, Ephrem Seth Dorkenoo décédé le 27 avril 2010.
Ce devoir de mémoire auquel le Cénacle rappelle le public togolais constitue un fait rare dans le paysage des lettres togolaises où on ne fait pas un inventaire de l’héritage littéraire, artistique et culturel que laissent les acteurs morts.
Dans le cas de Ephrem Seth Dorkenoo, poète et éditeur, le secrétaire général du Cénacle, Sébastien Vondoly, souligne l’important héritage qu’il a laissé aux générations futures, non pas en ce qui concerne la qualité de ses œuvres mais pour sa contribution inestimable à redonner vie à la poésie sur le plan national.
«Cette cérémonie d’hommage à E. S. DORKENOO est le résultat de son dévouement constant au service de la littérature africaine en général et togolaise en particulier, en faisant découvrir bon nombre de talents en matière littéraire au Togo et ailleurs », indique le communiqué du Cénacle.
«Il demeure à jamais dans la mémoire des togolais et africains qui l’ont vu à l’œuvre à travers la Rencontre Internationale des Créateurs En Poésie (RICEP) dont il est le Président initiateur depuis sa première édition du 4 au 11 novembre 2006 à Lomé à la fin de laquelle 30 auteurs togolais se sont vus réunis dans une anthologie intitulé ‘’Les Etoiles d’Outre-Ciel’’ publiée en novembre 2007», ajoute le communiqué.
C’est dire l’important travail éditorial réalisé par M. Dorkenoo dès la création des Editions de la Rose et dans le cadre du festival de poésie. Et en même temps, cet hommage voulu par « la Nouvelle Génération des Poètes Togolais » pose en même temps une question subsidiaire relative à la fragilité voire la précarité des initiatives et entreprises culturelles au Togo.
Presque un an après son décès suite à un banal accident de la route- l’ancien ministre de la démocratie est mort après avoir eu un accident de moto alors que sa Mercedes était en panne-, on ne sait encore rien de la destinée de son lourd héritage culturel : la maison d’édition de La Rose Bleue et du festival international de poésie dénommé RICEP. Ces entreprises étant dirigées de manière très personnelle, leur disparition suite au décès de l’initiateur peut susciter de vives inquiétudes. Quel est le sort réservé aux catalogues des Editions de la Rose Bleue ? Qu’en est-il des manuscrits reçus par l’éditeur et qui risquent de disparaître ? Qui a pris la succession de la Rose Bleue ?
Les mêmes inquiétudes concernent la RICEP : qui va prendre la succession de M. Dorkenoo ? La RICEP qui est devenue annuelle l’année de la disparition de son initiateur, va-t-elle connaître une nouvelle édition cette année 2011 ?
En dépit de tous les reproches qu’on peut lui adressés, notamment en ce qui concerne la qualité des ouvrages édités, le défunt Dorkenoo étaient manifestement très présents dans la découverte de jeunes littéraires, surtout poètes. Il a aidé à éditer certains. Qu’en est-il à présents ? Qui va prendre ce flambeau. Il serait vraiment dommage que des possibilités offertes à la littérature togolaise ne soient pas reprises en compte et améliorées que l’avenir des lettres togolaises soient malheureusement frappées par la fragilité de l’existence humaine, même si de par sa nature et compte tenu de l’absence d’une politique culturelle digne de ce nom, la littérature togolaise semble être déjà condamnée à une mort lente sinon à être mort-née.
N’empêche, hommage sera également rendu aux poètes morts Paul AHYI, Ephrem DORKENOO, Paul Gamado AKAKPO-TYPAMM, Hilla-Laobé AMELA, auxquels est prévu une exposition murale pour faire redécouvrir leurs œuvres au public. On l’aura presque oublié que Amela était un poète dont la déclamation des poèmes donnaient vraiment un caractère éthéré à la poésie.Il en sera de même aux autres écrivains-poètes vivants tels que Dieudonné Ewomsan, Germaine Kouméalo ANATE, Cossy GUENOU, etc., «et d’autres jeunes poètes du Cénacle.»

Sports
FOOTBALL/ ATTAQUE DE CABINDA
Des offices religieux célébrés le week-end
Le culte protestant célébré dimanche à Apegamé a mis fin à la série des offices religieux demandés par les autorités togolaises et les membres de la Fédération Togolaise de Football en mémoire des victimes de l'attaque de Cabinda.
Démarrés depuis vendredi par la prière musulmane à la Grande Mosquée de Lomé et samedi par la messe d'interception et d'action de grâce en l'Eglise des Saints Martyrs de L'Uganda, ces offices ont permis aux Togolais de se souvenir de Stan Ocloo et d'Abalo Amelete tombés sous les balles des éléments du Front de Libération de l'Enclave de Cabinda, alors qu'ils se rendaient avec l'équipe nationale du Togo à la Coupe d'Afrique des Nations, Angola 2010.
" L'intention était de prier pour le repos de l'âme de nos disparus et souhaiter prompte guérison à ceux qui souffrent encore comme Kodjovi Obilalé, des séquelles de ce drame qui a emporté deux de nos compatriotes. Ces événements doivent nous unir pour relever le football togolais qui a besoin plus que jamais du soutien de tous ses fils pour aller de l'avant", a déclaré Gabriel Améyi, président de la Fédération togolaise de football.
Le samedi 8 janvier 2011, cela faisait justement un an que cette attaque contre les bus de la sélection nationale s'est produite. Mais déjà le 31 décembre dernier, Faure Gnassingbé, le président de la République, dans son adresse à la nation revenait sur ce drame.
"Comment ne pas avoir une pensée pour tous ceux qui nous ont quittés et en particulier, les victimes des inondations mais aussi nos deux compatriotes qui sont tombés en début d'année à Cabinda, sous les balles d'une bande puissamment armée, alors qu'ils se rendaient en terre angolaise pour prendre part à la Coupe d'Afrique des Nations. Cette tragédie continue de susciter en nous un sentiment de profonde révolte et une peine immense pour les vies perdues, les traumatismes, les carrières et les rêves brisés", a déclaré Faure Gnassingbé dont la promptitude dans la gestion de ce drame au lendemain de l'attaque a été saluée par tous les Togolais.
"Je tiens à réitérer notre solidarité et toute notre compassion aux familles endeuillées, qui vivent sous le poids du vide immense laissé par nos martyrs. Je voudrais aussi exprimer ma sympathie à tous ceux qui subissent dans la peine et la douleur, les séquelles que cette épreuve a laissées dans leurs vies, a laissé entendre le président de la République. Les drames que nous avons vécus en 2010, nous ont certes durement éprouvés mais ils nous ont aussi soudés davantage en tant que nation. Dans les épreuves, les élans de solidarité des uns et des autres ont ravivé la flamme patriotique et raffermi le sentiment de partage d'une destinée commune".

Reforme
Vers une réorganisation de l'Institut national de la Jeunesse et des Sports
Le ministère des Sports et des Loisirs poursuit la série de réformes entamée depuis quelques mois. Après, l’adoption de la Charte des activités physiques et sportives par le conseil des ministres il y a quelques semaines, c’est la réorganisation de l’Institut national de la Jeunesse et des Sports qui va subir dans les tout prochains un coup de jeune.
Les formations dispensées par l'Institut national de la Jeunesse et des Sports ne répondent plus exactement aux besoins et aux exigences de l'Etat. Voilà le constat posé par les ministères de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs et de l'Enseignement Supérieur qui envisagent réorganiser le secteur.
Selon des sources concordantes, un projet de décret portant réorganisation de cet institut vient d'être élaboré et attend d'être avalisé par les autorités gouvernementales.
"Le projet comporte une quarantaine d'articles répartis en 5 chapitres qui visent à corriger le dysfonctionnement des structures intervenant dans les secteurs de la jeunesse, des sports et des loisirs, à assurer la plénitude de cadres sportifs compétents et, à diversifier les formations", nous confie l'une de nos sources.
On y trouvera entre autres dispositions, des celles ayant trait à l'organisation et au fonctionnement qui précisent les organes notamment le conseil de perfectionnement, la direction, le conseil scientifique, le conseil de discipline, leur composition et leur fonctionnement.
" Le contexte actuel fait appel à la définition de nouvelles politiques de formation des cadres du ministère chargé de la jeunesse, des sports et des loisirs axée sur la diversification des formations des cadres, la préparation de la relève à travers la détection et la formation, l'appui à la professionnalisation des secteurs de la jeunesse, des sports et des loisirs, la prise en charge de l'enfance, des personnes âgées et des personnes vivant avec un handicap", ajoute-t-elle.
Selon toujours notre source, il s'agit de rénover le dispositif national de formation des cadres pour qu'il s'articule autour des besoins réels de la jeunesse, du mouvement associatif, du marché du travail et de l'emploi ; de faire de l'Institut national de la jeunesse et des sports le lieu le plus approprié pour le perfectionnement des cadres et pour l'intégration des programmes de formation dans le système Licence-Master-Doctorat ; développer le partenariat avec les universités, instituts nationaux et régionaux et, enfin, promouvoir la recherche dans les secteurs concernés.
L'Institut national de la Jeunesse et des Sports a été porté sur les fonts baptismaux le 25 juillet 1976 par un décret présidentiel. Depuis, il n'a pas subi de réels changements.
© L’Union N°359 du 11 janvier 2011

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