Politique

Kokou Tcharé : «Le maximum a été fait pour le retour des réfugiés »

Au lendemain de l'élection présidentielle d'avril 2005, des violences avaient provoqué la fuite de plusieurs milliers de Togolais vers les pays voisins, Bénin et Ghana, notamment.

Pour résoudre ce douloureux problème, le président Faure Gnassingbé a créé en juin 2005 un Haut commissariat aux réfugiés et à l'action humanitaire avec un double objectif, faire revenir les déplacés et avancer sur le chemin de la réconciliation nationale.Quatre ans après, où en est-on ? Les réfugiés sont-ils de retour au Togo et comment faciliter leur réinsertion ?

Ce sont là quelques unes des questions auxquelles répond le professeur Kokou Tcharé, qui dirige le Haut commissariat.

Republicoftogo.com : Où en est la situation des réfugiés aujourd'hui ?

Kokou Tchariè :

Au lendemain de la présidentielle de 2005, précisément en juin 2005, le HCR avait recensé 26.500 réfugiés au Bénin et 23.826 au Ghana. Notre mission a été d'Œuvrer à leur retour.

Un plan d'action a été élaboré et lancé officiellement par le Premier ministre de l'époque, Edem Kodjo, le 2 septembre 2005.

Le 10 mars 2006, sur instruction du chef de l'Etat, M. Kodjo a signé la lettre circulaire, instruisant les forces de l'ordre, les magistrats et les officiers de police judiciaire d'abandonner toutes poursuites diligentées ou à diligenter à l'encontre des présumés auteurs d'infractions ou de délits étroitement liés à la période électorale, à l'exclusion des présumés auteurs de crimes de sang.

Neuf Comités d'accueil de suivi et d'assistance à la réinsertion des rapatriés, chargés de réconcilier les populations, ont été créés et installés dans les localités qui ont connu des déplacements de populations : Préfecture de Golfe, Lomé-Commune, Aného, Atakpamé,

Kpalimé, Tohoun, Danyi, Sokodé et Mango.

Ces Comités composés de dix personnalités d'horizon divers (magistrats, médecins, représentants des préfets ou des maires, représentants des partis politiques, sociologues etc.), sous  la tutelle du Haut Commissariat aux Rapatriés et à l'Action Humanitaire (HCRAH) ont été chargés d'accueillir et de suivre le processus de réinsertion.

Plus de 40.000 réfugiés du Bénin et du Ghana ont regagné le Togo.

Ce retour au pays s'est réalisé soit spontanément et individuellement, soit par l'intermédiaire du HCRAH ; enfin en collaboration avec les pays d'accueil .

Republicoftogo.com : Sur la réinsertion, quelles mesures concrètes avez-vous prises ?

Kokou Tchariè :

Plusieurs actions ont été menées dans ce sens bien sûr avec le concours des partenaires comme l'UNHCR et l'Union Européenne.

 - 52 maisons des rapatriés et victimes des violences ont été reconstruites ou réhabilitées dans les localités qui ont connu des violences électorales, notamment à Aného, Atakpamé, Kpalimé, Danyi, Tohoun, Golfe… ;

- tous les enfants rapatriés en âge d'aller à l'école, élèves ou étudiants ont été assistés (fournitures, frais d'inscription) et sont suivis par le HCRAH et ses partenaires (HCR, UNICEF) pendant deux années académiques ;

- 121 groupements de production agricole, d'élevage et de commerce (Aného, Danyi, Atakpamé, Tohoun, Kpalimé, Sotouboua, Blitta, Kara, Sokodé, Mango…) ont été créés

- les adolescents ayant abandonné les classes ont été inscrits en apprentissage (couture, menuiserie, maçonnerie, mécanique, conduite automobile, plomberie etc.) ;

- les artisans ont obtenu un appui en matériel (machines à coudre, scies, rabots…) ;

- les réfugiés vulnérables (femmes seules avec enfants, vieillards) n'ayant pas de domicile fixe ont été pris en charge en logement pour six mois ;

- les réfugiés ont bénéficié d'un suivi médical à leur retour

- des micro crédits ont été octroyés, notamment aux femmes, à des taux préréférentiels (plus de 60 % de femmes rapatriées en ont bénéficié) ;

- Une aide financière et en vivres a été accordée à tous les rapatriés

- Tous les rapatriés, agents de l'Etat ont été réintégrés dans la fonction publique

En appui cette politique de réinsertion, le chef de l'Etat à obtenu de l'Union Européenne, une somme de six cent millions de F cfa destinée à la réalisation d'infrastructures collectives dans toutes les régions du pays (bâtiments scolaires, centres communautaires, foyers d'accueil pour enfants, construction de marchés, de cybercafés, de bibliothèques

Le gouvernement, vous le constatez, n'a ménagé aucun effort pour que les filles et fils du Togo puissent revenir et reprendre rapidement une vie normale dans un climat d'apaisement et de réconciliation.

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