Société

Procès Marguerat : d'anciens protégés témoignent en sa faveur

Plusieurs anciens enfants des rues de Lomé ont témoigné jeudi en faveur d'Yves Marguerat, un chercheur français jugé depuis mardi devant les assises près de Paris pour viols de mineurs au Togo, où il a travaillé de 1978 à 1994. Plusieurs de ces témoins, aujourd'hui adultes et vivant en France, ont assuré qu'Yves Marguerat avait été "un père" lorsqu'il les avait accueillis et hébergés dans sa maison de Lomé.

"Grâce à lui, j'ai fait des études jusqu'à aujourd'hui, jusqu'à ma thèse", a raconté Alexandre, 32 ans, qui prépare une thèse d'archéologie à La Sorbonne."Je n'ai pas connaissance (...) de tout ce dont on l'accuse", a-t-il également déclaré, avant d'ajouter après plusieurs questions de la cour: "ça arrivait qu'il embrasse sur la bouche, pas les petits, mais les

grands".

Un autre témoin, Emmanuel, a d'abord nié en bloc tout acte sexuel du chercheur sur de jeunes garçons, alors même que l'accusé reconnaît aujourd'hui des attouchements.

Après la lecture d'un ancien procès verbal dans lequel Emmanuel accablait Yves Marguerat, évoquant notamment un "système pour de l'argent", le témoin, aujourd'hui ouvrier sanitaire, s'est emporté: "voyez tous ceux qu'il a sortis de la misère". Il a néanmoins fini par concéder: "aller dans le lit de Marguerat, c'était un système pour te faire entendre ou pour te faire avoir ce que tu voulais".

L'accusé risque 20 ans de réclusion criminelle pour viols de deux mineurs, dont un de moins de quinze ans, entre 1991 et 1995 à Lomé, où il travaillait comme chercheur en géographie urbaine pour un organisme public français.

Parallèlement à ces activités professionnelles, Yves Marguerat s'investissait auprès d'organisations humanitaires au Togo dont il recevait d'importantes sommes d'argent. Il hébergeait en permanence des dizaines de garçons des rues dans sa résidence privée.

Le chercheur avait été arrêté en février 2005, quelques mois avant le début du retentissant procès du père Lefort des Ylouses, un religieux dont il était proche.

Le père Lefort avait été condamné en juin 2005 par la justice française à 8 ans de prison, notamment pour viols sur mineurs au Sénégal.

Le verdict du procès d'Yves Marguerat est attendu pour le 21 septembre.

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