Union Africaine

Prévisions alarmantes de Meles Zenawi

Le sommet de l'Union africaine (UA) s'est alarmé, mardi au dernier jour de ses travaux, des répercussions humaines et sociales de la crise économique mondiale sur le continent le plus pauvre de la planète. "La prochaine décennie sera probablement très sombre pour l'Afrique à cause de la tourmente économique en cours (...) et du réchauffement climatique", a déclaré le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi (photo), dont le pays est l'un des principaux bénéficiaires de l'aide internationale au développement.

"A moins que nous agissions et que nous agissions maintenant, la majorité des Etats africains pourraient devenir des Etats qui échouent ou des Etats défaillants dans la prochaine décennie", a-t-il lancé devant les chefs d'Etat et de gouvernement africains réunis à Addis Abeba siège de l'UA.Dans ce climat de crise, nombre de pays redoutent une baisse de l'aide internationale à l'Afrique, vitale pour certains projets de développement.

Dès avant le début du sommet dimanche, dont le thème officiel est le développement des infrastructures du continent, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, avait insisté sur la gravité pour les Africains d'une crise "orientant davantage l'agenda de la communauté internationale vers le sauvetage et le renflouement des institutions bancaires et financières, que sur le financement du développement".

"Au même moment, les économies et les populations africaines s'apprêtent à subir de plein fouet les conséquences de ces crises dont elles ne sont nullement responsables", avait-il dit.

Si l'Afrique a conservé en 2008 une croissance globale robuste de 5,4% en 2008, elle est néanmoins en baisse de 1,5 point par rapport à l'année précédente et 2009 ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices, selon la Banque mondiale (BM).

"La crise financière, qui est devenue une crise économique, devient maintenant une crise de l'emploi et dans les mois à venir, elle deviendra, pour certains, une crise humaine", a prédit le président de la BM, Robert Zoellick, devant le sommet.

"Beaucoup d'entre vous ont déjà vu les signes du danger - en premier lieu, pauvreté, famine et malnutrition - l'année dernière du fait de la hausse des prix du pétrole et des produits alimentaires", a-t-il rappelé.

Passant le relais au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi élu lundi à la présidence de l'UA pour un an, le chef de l'Etat tanzanien, Jakaya Kikwete, avait appelé ses pairs à prendre la mesure de ces défis.

"Nous consacrons beaucoup trop de temps à régler les conflits ou les partages de pouvoir entre nos politiciens. Il faut que nous redéfinissions nos priorités pour nous consacrer au développement de nos économies (...) pour nous libérer de la honte qui est la nôtre d'être le continent le plus pauvre du monde", avait-il déclaré.

Une bonne partie de l'attention des chefs d'Etat a été mobilisée par les crises et conflits du continent (Somalie, Darfour, RD Congo, Zimbabwe, récents coups d'Etat en Mauritanie et en Guinée) et par une journée de discussions sur le "gouvernement de l'Union" cher à M. Kadhafi.

Les débats sur cette question institutionnelle se sont achevés sans grande avancée: les dirigeants ont simplement convenu de changer la dénomination de la Commission, organe exécutif de l'UA, en l'appelant "autorité africaine".

Le président ougandais Yoweri Museveni a enfin proposé que deux chefs d'Etat africains aident Mouammar Kadhafi à présenter "le point de vue" de ses pairs et "pas le sien uniquement" au sommet du G20 en avril à Londres.

Le président du Togo, Faure Gnassingbé, n'a pas participé au sommet d'Addis. Il était représenté sur place par le chef de la diplomatie, Koffi Esaw.

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