Le président du Togo, Faure Gnassingbé, a reçu mardi une délégation nigérienne conduite par le Premier ministre Ali Badjo Gamatié (photo).
A la sortie de l'entretien, l'officiel n'a fait aucune déclaration. Cette visite s'inscrit dans une campagne d'explications après les élections législatives et la décision de la Cédéao et de l'Union européenne de boycotter le Niger.Le parti au pouvoir à Niamey a remporté une écrasante victoire aux élections législatives boycottées par l'opposition et dénoncées par la communauté internationale.
La tenue des législatives, unanimement critiquées, a entraîné la suspension automatique du Niger de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour violation des textes communautaires sur la démocratie.
La Cédéao a d'ailleurs affirmé qu'elle ne reconnaîtra pas les résultats de ce scrutin.
L'Union européenne (UE) a de son côté réitéré qu'elle suspendra sa coopération si les autorités du Niger ne restauraient pas l'ordre constitutionnel bouleversé depuis le référendum le 4 août qui a permis à M. Tandja de prolonger de trois ans son mandat qui expire en décembre, malgré des condamnations tant au Niger qu'à l'étranger.
Comme la Cédéao, l'UE, gros bailleur de fonds du Niger, avait demandé le report des législatives et mis en garde contre son "impact négatif sur les relations du Niger avec l'Union européenne".
Bruxelles avait déjà suspendu une aide budgétaire de 180 millions au Niger pour protester contre le référendum contesté.
Pour arriver à ses fins, M. Tandja avait dissout le Parlement et la Cour constitutionnelle qui s'opposaient à son projet.