En recevant samedi au Caire les ministres et chefs de délégations africaines participant à la deuxième conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie–Afrique, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a réaffirmé l’ambition de son pays de s’imposer comme un acteur central des équilibres politiques, économiques et sécuritaires du continent africain.
En recevant samedi au Caire les ministres et chefs de délégations africaines participant à la deuxième conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie–Afrique, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a réaffirmé l’ambition de son pays de s’imposer comme un acteur central des équilibres politiques, économiques et sécuritaires du continent africain.
Entouré notamment du ministre des Affaires étrangères, Badr Abdel Aaty, le chef de l’État a rappelé l’engagement constant de l’Égypte en faveur de la paix, de la sécurité et du développement en Afrique, en cohérence avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Il a également souligné l’importance stratégique du renforcement des partenariats entre l’Union africaine et les grandes puissances internationales, dans un contexte mondial marqué par une compétition accrue des influences.
Al-Sissi a détaillé une vision égyptienne du développement africain articulée autour de cinq axes majeurs. Celle-ci inclut le soutien aux corridors stratégiques et aux zones logistiques, la coopération énergétique et l’interconnexion électrique, le développement agricole et la sécurité alimentaire, la promotion du commerce intra-africain, ainsi que le renforcement des capacités dans les télécommunications, les technologies de l’information et l’intelligence artificielle.
Ces ambitions s’appuient sur une présence économique déjà significative : les investissements égyptiens en Afrique dépassent 12 milliards de dollars, tandis que les échanges commerciaux entre l’Égypte et le continent ont franchi la barre des 10 milliards de dollars. Des chiffres qui traduisent la volonté du Caire de transformer son engagement politique en leviers économiques concrets.
Ressources transfrontalières et lignes rouges géopolitiques
Sur le plan stratégique, le Raïs égyptien a insisté sur la nécessité d’une gestion équitable et concertée des ressources partagées transfrontalières, en particulier l’eau. Il a fermement rejeté toute mesure unilatérale susceptible de porter atteinte aux droits des États riverains, réaffirmant l’attachement de l’Égypte à la coopération avec les pays du bassin du Nil, dans le respect du droit international et sans préjudice pour les États d’aval. Cette position, constante dans la diplomatie égyptienne, demeure l’un des principaux marqueurs de sa politique africaine.
Le président Al-Sissi a également mis en avant l’importance stratégique de la stabilité de la Corne de l’Afrique et de la sécurité de la navigation en mer Rouge, deux espaces devenus cruciaux pour le commerce mondial et la sécurité régionale. Dans ce cadre, il a annoncé l’intention de l’Égypte de participer à la nouvelle mission de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), tout en œuvrant à la mobilisation des financements nécessaires à son déploiement.
Parallèlement, Le Caire entend renforcer la coopération africaine dans la lutte contre le terrorisme, à travers une approche globale combinant sécurité, développement, action intellectuelle et cohésion sociale, afin de traiter les causes profondes de l’instabilité.
Réformes internationales et défense des positions africaines
Enfin, le chef de l’État a réaffirmé le soutien de l’Égypte aux institutions de l’Union africaine, en particulier celles basées sur son territoire, ainsi que son rôle dans les efforts de reconstruction post-conflit. Il a souligné la détermination du pays à défendre les positions africaines dans les forums régionaux et internationaux, notamment en ce qui concerne la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, conformément au Consensus d’Ezulwini et à la Déclaration de Syrte, ainsi que la réforme de l’architecture financière internationale pour une représentation plus équitable de l’Afrique.
Dans un échange interactif avec les participants, Al-Sissi a rappelé que la sécurité et la stabilité constituent le socle indispensable à l’attraction des investissements et à la réalisation du développement durable. Il a insisté sur la primauté des solutions politiques pour résoudre les crises africaines, les qualifiant de voie la plus efficace pour répondre aux aspirations des peuples du continent.
À travers ce discours, l’Égypte affirme une stratégie africaine globale, mêlant diplomatie, sécurité et économie, et entend consolider sa position de puissance d’équilibre dans une Afrique de plus en plus au cœur des rivalités géopolitiques mondiales.
Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise, participait à la rencontre.
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