Diplomatie

« Passer l'éponge sur les incompréhensions du passé »

Historique. Le mot n'est pas trop fort pour qualifier la visite officielle qu'effectue le président togolais du 15 au 19 juin en Allemagne.

Ce déplacement scelle la reprise d'une vieille amitié entre les deux pays après une quinzaine d'années de brouille. Berlin avait été au sein de l'Union européenne, l'un des plus farouches adversaires du régime togolais à l'époque du président Gnassingbé Eyadema, militant sans relâche pour un maintien des sanctions ; une « suspension de la coopération » comme le disait alors l'UE.Depuis l'arrivée au pouvoir de Faure Gnassingbé et la mise en Œuvre de profondes réformes, le climat s'est progressivement décrispé entre Lomé et Berlin.

Franck-Walter Steinmeier, le chef de la diplomatie allemande a donné le signal de la reprise avec une visite remarquée à Lomé en février 2008.

Faure Gnassingbé est attendu à Berlin lundi soir. Mardi, il s'entretiendra avec le président fédéral Horst Köhler et la Chancellière Angela Merkel .

Le principal artisan de cette visite est Robert Dussey, le conseiller diplomatique du président togolais. Dans un entretien accordé à republicoftogo.com, il explique le sens de ce déplacement.

Pourquoi le président Faure se rend-il à Berlin, et pourquoi maintenant ?

Robert Dussey :

Je veux d'abord ici remercier le gouvernement allemand pour le travail fait ensemble. Car cette visite officielle est le fruit d'une préparation minutieuse entre les services allemands et la cellule diplomatique  du président de la république. Cette visite à Berlin montre l'intérêt du chef de l'Etat à reprendre la coopération bilatérale avec des partenaires historiques et traditionnels que sont  pour ce qui nous concerne ici l'Allemagne. Je vous rappelle que les Allemands ont laissé dans l'imaginaire collectif des togolais un souvenir positif et après Paris, Bruxelles, Rome… Il est important que le Président Faure soit accueilli avant la fin de son quinquennat à Berlin.

Quelle signification donnez vous à ce déplacement?

Robert Dussey : 

Ce déplacement symbolise la renaissance des relations bilatérales entre l'Allemagne et le Togo. Renaissance parce que désormais commence une nouvelle page de l'histoire entre deux peuples, deux nations, et deux pays qui ont partagé une histoire commune.  Aujourd'hui débute une nouvelle ère de confiance et de coopération. Au commencement ce fut l'amour, suivi après des difficultés dans le couple germano-togolais, maintenant recommence l'idylle. Cette première visite officielle du président Faure à Berlin confirme la volonté des deux pays de passer l'éponge sur les incompréhensions du passé et de regarder désormais vers le futur. Un futur de démocratie, de liberté, de bonnes gouvernances…etc.

Concrètement, qu'attend le Togo de l'Allemagne. Peut-il y avoir des échanges bilatéraux en dehors du cadre européen ?

Robert Dussey :

Le Togo veut d'abord construire une nouvelle relation faite de respect mutuel, puis une reprise de sa coopération bilatérale et enfin envisager une nouvelle perspective politique et économique. Le Togo  souhaite être reinscrit sur la liste des partenaires africains privilégiés en développement de l'Allemagne.

Autrement dit, le Togo souhaite que l'Allemagne prenne ou reprenne sa place d'antan dans l'économie togolaise à l'exemple des entreprises européennes telles que françaises, italiennes… installées au Togo.

L'axe Berlin –Lomé doit désormais devenir un axe privilégié pour les entreprises allemandes désireuse de s'installer en Afrique pour leurs affaires.

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