Le ton était solennel, l’ambition assumée. En ouvrant lundi le 9ᵉ Congrès panafricain à Lomé, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, a livré un discours fort, vibrant d'histoire et d’avenir.
Le ton était solennel, l’ambition assumée. En ouvrant lundi le 9ᵉ Congrès panafricain à Lomé, le président du Conseil, Faure Gnassingbé, a livré un discours fort, vibrant d'histoire et d’avenir.
Un appel à l’unité, à la souveraineté et à la maîtrise du récit africain, dans un monde en recomposition.
Rappelant les siècles de dispersion, de silences imposés et de luttes menées par les peuples africains et afrodescendants, Faure Gnassingbé a souligné que ce congrès marquait un tournant : « L’Afrique n’est plus silencieuse. Elle est jeune, forte, ouverte au monde, déterminée à ne plus être modelée par d’autres. »
Pas question, donc, de commémorer. L'heure est à la réaffirmation et à la reconquête.
« Jamais notre destin collectif n’a été autant entre nos mains », a insisté le chef de l’État.
Un panafricanisme stratégique et non incantatoire
Face aux bouleversements géopolitiques mondiaux, Faure Gnassingbé a défendu l’idée d’un panafricanisme renouvelé, débarrassé des slogans et ancré dans l’action :
Un panafricanisme “pragmatique, exigeant”, capable d’unir les peuples, les marchés, les savoirs et d’affirmer la souveraineté africaine dans un monde qui ne l’attendra pas.
L’Afrique, a-t-il averti, ne peut plus se permettre d’être spectatrice : « Divisée, elle sera vulnérable. Unie, elle sera. »
Faure Gnassingbé a rappelé l'injustice structurelle du système international : un continent de 1,4 milliard d’habitants, représentant 28 % des États membres de l’ONU, demeure sans siège permanent au Conseil de sécurité.
Une “aberration”, a-t-il martelé.
Il a réaffirmé la position africaine : deux sièges permanents avec droit de veto, conformément au Consensus d’Ezulwini.
Mais il a aussi appelé à une stratégie double : réformer les institutions et peser davantage en leur sein, au quotidien.
Le président du Conseil a insisté : le développement africain viendra d’abord d’Afrique elle-même.
Cela passe par la transformation locale des matières premières, l’investissement massif dans la jeunesse, la valorisation des savoirs endogènes et l’implication des diasporas comme piliers d’influence mondiale.
« Une Afrique forte est une Afrique qui croit en ce qu’elle sait, en ce qu’elle peut et en ce qu’elle est. »
Diaspora, Afrodescendants, jeunesse : le triptyque moteur
Faure Gnassingbé a rappelé que le panafricanisme ne se limite pas aux frontières du continent.
La diaspora et les Afrodescendants « prolongent l’Afrique dans le monde », tandis que la jeunesse représente l’avantage stratégique majeur du continent.
Ce congrès doit ainsi sceller une unité historique, politique, culturelle et de destin.
M. Gnassingbé a dénoncé la construction historique du récit africain par d’autres, souvent déformé, stéréotypé ou instrumentalisé.
Il a appelé à une reconquête culturelle et symbolique essentielle à la souveraineté : « Aucune puissance ne s’est affirmée en laissant les autres raconter son histoire. »
Cette reconquête doit se jouer dans les arts, les langues, les médias, l’espace numérique, l’univers académique.
En conclusion, Faure Gnassingbé a exhorté le continent à parler d’une seule voix : « Nous n’avons pas besoin d’être sauvés. Nous avons besoin d’être écoutés. Et surtout d’être unis. »
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