Le ministre togolais de l'Economie et des Finances, Adji Othèth Ayassor, a négocié vendredi à Beijing une convention de financement de 80 milliards de Fcfa avec la China Exim Bank. Cet appui permettra de poursuivre et d'accélérer la rénovation du réseau routier au Togo. Une partie des fonds ira à Togo Telecom, l'opérateur public, pour lui permettre de poursuivre la modernisation de son réseau.
M. Ayassor, accompagné du ministre des Travaux publics, Komlan Kadjé, signera la convention lundi matin au siège de la Banque lors du cérémonie officielle.La China Exim Bank est une banque d'Etat spécialisée dans le financement du commerce et des investissements à l'étranger. Elle accompagne l'offensive économique de la Chine sur le continent africain.
Peut-on avoir des précisions sur la convention qui sera officiellement signée lundi ?
Adji Othèth Ayassor :
Ce financement concerne la réalisation de quatre ouvrages publics. D'abord, la construction d'un boulevard qui partira du port de Lomé et ceinturera la capitale à l'est en passant par Togo 2000 pour aboutir à la nationale 1 au niveau du golf club de Lomé. Il s'agit d'un axe de contournement et notre objectif final est d'amener ce tronçon jusqu'à la frontière Togo-Ghana à la hauteur de Noepé.
Le second projet consiste à construire une route pour contourner la faille d'Alédjo. C'est actuellement un obstacle naturel majeur pour les poids lourds. Le 3E projet porte sur le contournement de la montagne de Défalé dans le nord du pays. Toujours dans le nord, et c'est le 4e projet, il s'agira de construire sur la nationale 1 une portion bitumée qui ira de Tandjouaré jusqu'à Cinkassé, à la frontière Togo-Burkina.
La China Exim Bank nous accorde une période de grâce de 7 ans, puis le remboursement s'effectuera ensuite sur 13 ans.
L'entreprise chinoise qui construit actuellement les ponts de Togblékopé, lilikopé et Amakpapé sera chargée des travaux (Société chinoise des ponts et chaussées, NDLR).
Par ailleurs, Togo Telecom va également bénéficier d'une partie de ce financement, ce qui va lui permettre de moderniser ses équipements et de développer, notamment, les services d'Illico (communications téléphoniques via la boucle locale radio (BLR), NDLR).
Presque tous les jours, les Togolais entendent à la radio ou lisent dans les journaux que leur pays va bénéficier de dons, d'aide ou de financements internationaux. Mais ils ont tendance à dire qu'ils ne voient rien de concret sur le terrain. Que pouvez-vous leur répondre ?
Adji Othèth Ayassor :
Je comprends parfaitement leur impatience. Pour créer la richesse et pour ensuite pour pouvoir la partager, il faut préalablement relancer l'économie. C'est très exactement ce que nous sommes en train de faire. Pour le moment, les togolais n'ont pas une totale visibilité sur ce qui est accompli par le gouvernement, mais très bientôt, ils pourront récolter les fruits de nos investissements.
Quand il y a une annonce d'appui budgétaire, cela ne signifie pas que le Togo encaisse immédiatement les sommes. C'est un processus long et compliqué avant de recevoir les fonds des bailleurs ou des institutions internationales. La population doit le savoir. En outre, les sommes allouées vont à des projets précis de développement.
Parlons concret, s'agissant du réseau routier, les travaux ont débuté sur le tronçon Aflao-Rond point du port ; cette nouvelle route à 4 voies ira, à terme, jusqu'à la frontière avec le Bénin. Nous allons prochainement lancer des appels d'offres pour la reconstruction des grandes artères à Lomé, la route du bord de mer, le Boulevard circulaire, l'Avenue de la Libération, Maman l'Avenue Maman N'Danida, la rue d'Atakpamé et des routes secondaires dans la capitale.
A l'intérieur du pays, nous allons lancer les études pour la rénovation de la route Kpalimé-Atakpamé et pour un autre projet à Bassar.
C'est pour vous dire qu'à l'heure actuelle, le Togo est en chantier et que les choses avancent vraiment.