Eco & Finance

Entrepreneuriat : la dynamique ralentit au premier semestre

Simple ralentissement ou signe d’alerte ? © republicoftogo.com

Le dynamisme entrepreneurial togolais montre un léger ralentissement sur le premier semestre 2025. Selon les données rendues publiques jeudi par le Centre de formalités des entreprises (CFE), 7 717 nouvelles structures ont été formalisées entre janvier et juin, contre 7 964 à la même période en 2024.

Si la différence semble modérée, elle s’inscrit dans une tendance baissière entamée depuis deux ans.

Sur l’ensemble des entreprises créées au cours de ce semestre, 1 492 ont été portées par des expatriés. Ce chiffre, relativement stable, confirme l’intérêt soutenu des opérateurs économiques étrangers pour le marché togolais.

Mais ces chiffres doivent être analysés avec précaution. Le dépôt d’un dossier de création d’entreprise ne signifie pas nécessairement que l’activité démarre effectivement. De nombreuses entreprises enregistrées restent inactives, souvent faute de moyens, d’accompagnement ou de débouchés.

Autre limite de cette statistique : le CFE ne publie pas le nombre d’emplois créés par ces nouvelles entités. Impossible donc de mesurer l’impact réel sur le tissu économique et social. Une entreprise peut être déclarée, mais sans salariés ni activité concrète.

Cette baisse soulève une interrogation légitime : s’agit-il d’un simple tassement conjoncturel, lié à un contexte économique plus difficile, ou d’un signe plus profond d’essoufflement de l’écosystème entrepreneurial ?

Les efforts du gouvernement en matière de climat des affaires sont réels : simplification des démarches, incitations fiscales, dispositifs de financement pour les jeunes porteurs de projets. Mais sur le terrain, les contraintes restent nombreuses : accès difficile au crédit, instabilité des débouchés, fiscalité perçue comme lourde par certains acteurs, ou encore manque de formation adaptée.

Pour mieux évaluer la vitalité entrepreneuriale du pays, il devient urgent de dépasser les seuls chiffres de création. Des indicateurs comme le taux de survie à trois ans, le chiffre d’affaires moyen ou encore le nombre d’emplois générés offriraient une lecture plus fine et plus utile à la prise de décision.

Le Togo a encore du chemin à faire pour consolider un entrepreneuriat réellement productif et pérenne. Mais les bases existent, et les signaux de ralentissement doivent être pris comme une opportunité pour ajuster les politiques de soutien, et mieux ancrer les entreprises dans une dynamique durable.

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