Beaucoup de pays d'Afrique de l'Ouest sont devenus une destination d'investissements miniers, mais leurs richesses minières profitent peu aux populations, ont estimé les participants à un forum régional sur les industries minières tenu cette semaine à Conakry.
"La conjoncture sur le marché des matières premières et la disponibilité des capitaux pour l'exploration et l'exploitation, alliées aux richesses naturelles considérables de l'Afrique de l'Ouest, ont créé les conditions favorables pour le développement de nouveaux projets miniers dans la sous-région", selon la déclaration finale de ce forum publiée jeudi.La rencontre s'est tenue lundi et mardi avec le soutien de plusieurs institutions: Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays), Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa, 8 pays), Banque africaine de développement (BAD) et Agence française de développement (AFD).
Elle a regroupé des représentants des industries minières de onze pays d'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Ghana, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo) ainsi que de la Centrafrique.
Lors de leurs travaux, les participants ont formulé une série de propositions pour soutenir les gouvernement des pays miniers dans la promotion d'un développement durable. Certains ont souligné que les populations bénéficiaient peu des retombées de ces richesses minières.
"Grâce à ses ressources minières et à sa position géographique privilégiée par rapport aux circuits des produits miniers, l'Afrique de l'Ouest constitue aujourd'hui l'une des destinations de choix des investisseurs miniers", a déclaré le Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté dans un discours.
"Malheureusement, cette aubaine est encore vécue par les économies de nos pays comme un mirage et se traduit par l'accentuation de la pauvreté au niveau de nos populations", a-t-il ajouté.
Le forum de Conakry a notamment préconisé de revoir des textes juridiques et fiscaux pour mieux attirer les investissements et assurer un meilleur partage de la rente minière entre tous les acteurs, incluant gouvernements, secteur privé et communautés.