Le président du Togo, Faure Gnassingbé, participera à partir de lundi à Rome au sommet de la FAO sur la sécurité alimentaire.
Le sommet qui se tient du 16 au 18 novembre dans la capitale italienne se penchera sur l'"immense tragédie" du milliard d'humains souffrant de la faim."Le combat contre la faim peut être remporté", a assuré le directeur de la FAO (Organisation pour l'Agriculture et l'Alimentation), Jacques Diouf (photo), en appelant la planète à accroître la production agricole de 70% pour pouvoir nourrir plus de 9 milliards d'habitants d'ici 2050.
Alors que le seuil du milliard d'affamés a été franchi cette année, M. Diouf a appelé les Etats à prendre des "engagements concrets" à Rome, chiffrant à 44 milliards de dollars par an les investissements nécessaires dans l'agriculture contre 8 milliards actuellement.
Pour montrer qu'éradiquer la faim n'est pas une utopie, la FAO suggère de suivre les recettes de pays parvenus à réduire le nombre de personnes sous-alimentées depuis les années 90.
Dans un rapport intitulé "des pays qui vont à contre-courant", elle cite en particulier 16 pays dont l'Arménie, le Brésil, le Nigeria, le Vietnam, l'Algérie, le Malawi et la Turquie ayant réussi ou en bonne voie de diviser par deux la faim d'ici 2015.
A la clé de ces succès, la FAO cite un environnement favorable à la croissance, des investissements ciblés sur les populations rurales démunies et une planification à long terme.
Le président Faure Gnassingbé s'était entretenu avec Jacques Diouf au mois de septembre à New York lors de l'Assemblée générale de l'Onu. Les deux hommes avaient évoqué la préparation du sommet.
Le Togo a lancé depuis 2008 un programme de relance de son agriculture qui s'accompagne d'un accompagnement des groupements à la base. Selon le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (Cilss), une hausse de 13% de la production céréalière est attendue dans le pays en 2009-2010
Soixante chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus à ce Sommet. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le pape Benoît XVI ont répondu présents, tout comme le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, une délégation fournie de dirigeants sud-américains et africains, ainsi que des personnalités contestées comme le président zimbabwéen Robert Mugabe.
Mais les ONG rassemblées pour un forum de la société civile en marge du sommet se sont montrées sceptiques sur la portée de l'événement.
Médecins sans frontières a déploré l'absence des dirigeants du G8, à l'exception du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi.
"C'est une tragédie que les chefs d'Etat (du G8) n'aient pas l'intention d'assister au Sommet", a déploré Daniel Berman de MSF, en rappelant que les huit plus grands pays industrialisés se sont engagés en juillet à consacrer 20 milliards de dollars sur trois ans à l'agriculture.