Personne ne peut regretter la fin des tensions en Côte d'Ivoire. Le géant de l'Afrique de l'Ouest semble résolument engagé sur la voie de la paix. Mais ce retour à la normale a des conséquences économiques pas forcément enthousiasmantes pour les pays de la région. Il en est ainsi des activités portuaires au Togo et au Bénin.
Les perspectives de stabilité en Côte d'Ivoire ont en effet donné un coup de fouet –prévisible- au Port autonome d'Abidjan (PAA), leader en Afrique de l'Ouest, dont l'activité a augmenté en 2007 de 13% pour s'établir à 21,37 millions de tonnes.Le PAA tablait sur un niveau de trafic de 19 millions de tonnes en 2007 après une légère hausse (+1%) en 2006.
Les exportations ont connu une hausse significative de 54,1% passant de 2,67 millions de tonnes à 4,12 millions de tonnes en 2007, selon les chiffres officiels. Au même moment, les importations atteignaient 6,91 millions de tonnes contre 5,52 millions de tonnes, soit une hausse de 25,2%.
En 2007, le trafic conteneurs après une baisse l'année dernière a connu une hausse de 4,9% passant de 5,07 millions de tonnes à 5,53 millions de tonnes tandis que la fréquentation subissait une baisse de 1,2% avec 2.748 entrées de navires en 2007 contre 2.741 l'année écoulée.
Le trafic vers les pays de l'hinterland, dépourvus de façade maritimes (Burkina Faso, Mali, Niger..) et dont les marchandises transitent par le PAA, a augmenté de 27,6% passant de 1 million de tonnes en 2006 à 1,27 million en 2007.
Cette hausse se fait au détriment des ports de Lomé (PAL) et de Cotonou. Pendant les années de crise, une grande partie des importations et des exportations du Burkina, du Niger et du Mali s'effectuaient depuis ces deux plates-formes.
A Lomé on a anticipé sur un regain d'activité au port d'Abidjan. Le PAL s'est modernisé et met en avant des capacités rapides de manutention supérieures à celles du PAA. Cela sera-t-il suffisant pour conserver la clientèle de l'Hinterland. Réponse dans quelques mois.