Eco & Finance

Les entrepreneurs du BTP dénoncent des conditions de travail intenables

Les entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP), longtemps considérées comme des acteurs clés de la politique nationale des grands travaux, traversent aujourd’hui une période critique.

Cyrille Yawo Agbessi Tsogbé © republicoftogo.com

Les entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP), longtemps considérées comme des acteurs clés de la politique nationale des grands travaux, traversent aujourd’hui une période critique.

Réunis mardi à Lomé, les membres du Groupement national des entrepreneurs de BTP du Togo (GNEBTP) ont exprimé leurs inquiétudes croissantes face à une série de défis qui menacent la survie même du secteur local.

Au cœur des doléances figure l’envahissement du secteur par des opérateurs étrangers, souvent mieux financés, mieux structurés et bénéficiant d’un accès privilégié aux marchés publics.

« Nous sommes marginalisés sur notre propre sol. Trop de grands chantiers échappent aux entreprises togolaises, qui peinent à s’épanouir malgré leur expertise », a dénoncé Cyrille Yawo Agbessi Tsogbé, président du GNEBTP.

Les entrepreneurs locaux alertent sur l’accès inéquitable aux appels d’offres, la complexité des procédures, et des conditions de financement de plus en plus inadaptées à leur réalité économique.

Autre point de tension : le régime fiscal appliqué aux entreprises du secteur, jugé trop rigide et insoutenable.

« Une entreprise qui gagne un marché d’un milliard après deux années sans activité se voit imposer des frais d’enregistrement de 25 millions de Fcfa. C’est un non-sens économique », a indiqué M. Tsogbé.

Cette situation met en lumière le décalage entre la réglementation actuelle et les contraintes opérationnelles vécues par les PME togolaises du BTP.

Conscients des accusations régulièrement portées à leur encontre — retards dans l’exécution des travaux, mauvaise qualité de réalisation — les entrepreneurs ne nient pas l’existence de certaines défaillances. Cependant, ils estiment que les causes profondes sont souvent ignorées.

« Ces critiques sont formulées à tort et à raison. Mais elles découlent aussi d’autres défaillances en amont : manque de matériaux disponibles, vétusté des équipements, retards de paiement », précise le président du GNEBTP.

Face à ces défis, les membres du GNEBTP appellent le gouvernement à renforcer son soutien au secteur, à travers un accès plus équitable aux marchés publics, une fiscalité adaptée à la réalité des PME locales, un financement structuré via des mécanismes publics ou privés et des mesures incitatives à la modernisation des équipements.

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