La démocratie n'est pas un long fleuve tranquille installé une fois pour toutes dans son lit. Elle est plutôt un torrent impétueux et imprévisible qu'il faut progressivement maîtriser. La France est considérée comme la patrie de la démocratie et des droits de l'homme. Mais elle a accouché de ces valeurs dans la douleur. La Révolution française a fait plusieurs milliers de morts.
En lançant les consultations nationales sur le processus justice, vérité, réconciliation, le Président Faure Gnassingbé a noté avec clairvoyance que le moment est venu « d'élucider les actes de violence à caractère politique commis par le passé et de proposer les mesures d'apaisement et de réconciliation nationale ».On l'aura compris. L'objectif recherché est de contribuer, par cette importante initiative, à la consolidation de l'unité nationale.
Pour qu'il soit atteint, il convient que les consultations nationales visent non à réveiller les douleurs du passé mais à tirer les leçons de ces épreuves pour prévenir les maladies de demain.
Il est aussi indispensable que les Togolais soient les artisans de cette thérapie collective. Le temps des tiers médiateurs s'achève. Il faut que les Togolais se regardent à présent en face et règlent leurs problèmes par le dialogue. Il y a au Togo : un Président et un gouvernement légitimes et une Assemblée nationale représentative.
Au terme des consultations nationales, c'est donc aux institutions de la République qu'il appartiendra de donner sa forme et ses compétences définitives à la commission « Vérité et Réconciliation ».
Koffi Souza