Au Togo, la constitution togolaise est claire : «Tout acte ou toute manifestation à caractère raciste, régionaliste, xénophobe sont punis par la loi » (art 48 al 3). L'unité nationale est le fondement de l'Etat. Elle interdit tout ce qui peut contribuer à le fragiliser. Il faut donc à chaque instant faire preuve de vigilance pour éviter que les démons du tribalisme ou du régionalisme se réveillent.
Cette attention est d'autant plus nécessaire en période de crise. Chacun sait que dans les périodes de crise économique, quand la part du gâteau disponible se restreint, chaque groupe social est tenté de se replier sur lui-même et d'attribuer aux autres la responsabilité des difficultés. Au demeurant, si la société togolaise est diverse et s'enrichit de ses différences, les brassages de population, et notamment l'urbanisation, rendent les frontières entre les ethnies perméables.
C'est pourquoi, il faut condamner sans réserves les dérives récentes qui tentent de classer les cadres dirigeants togolais par ethnies. Rangeons bien vite au troisième sous-sol cette hache de guerre imprudemment déterrée.
Koffi Souza