Médias

Le processus électoral est lancé

C'est parti ! L'équipe technique chargée du lancement du processus électoral est opérationnelle depuis le 31 mars avec l'adoption de la modification de l'article 21 du code électoral, écrit vendredi le journal L'Union. Il s'agit maintenant d'assurer en amont la mise à jour du fichier électoral, l'inscription des nouveaux électeurs qui ont atteint l'âge requis, la radiation des personnes décédées, la réintégration de ceux qui ont retrouvé leur droit de vote, la planification et l'organisation de tout ce qui entre dans l'organisation de l'élection présidentielle de 2010 indique L'Union.

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Politique

Verbatim

Abandon politique

De souvenir de citoyen, les élections présidentielles de 1993 étaient le point de départ d'une tentative d'unicité de l'opposition togolaise dite traditionnelle. En cette période cruciale de la vie socio-politique et économique de ce petit triangle de terrain, les principaux animateurs de la classe politique contestataire au régime Eyadéma avaient, depuis leur exil béninois, réussi à remettre leur destiné à Edem KODJO pour affronter GNASS. Malheureusement, à la dernière minute, soit trois jours avant le scrutin, coup de théâtre, Fo Edouard démissionne. Les raisons évoquées étaient fallacieuses. Ce ne sont pas mes conclusions. Mais celle de mes compatriotes beaucoup plus avertis politiquement que moi.

En son temps, Edem KODJO était traité de traître de la République. Je crois bien que ses déboires actuels avec ses anciens copains trouvent leur source dans cette histoire. Qu'à cela ne tienne. Réfléchissons un peu ! N'est-ce pas une coalition qui l'a désigné candidat unique de l'opposition? Pourquoi l'a-t-on laissé seul décidé de jeter l'éponge à l'ultime moment? Personne n'a été capable, jusqu'aujourd'hui, de donner des réponses précises à ces zones d'ombre. Tout ce qu'on sait est que "Edem KODJO est un traître. Il a abandonné pour permettre à Eyadéma de gagner."

Lors de la dernière session extraordinaire de l'Assemblée nationale le lundi 30 mars dernier, le CAR et l'UFC, les seuls partis partageant l'hémicycle avec le Rpt avaient boycotté les travaux pour des raisons de convenance politique. La session a planché sur deux sujets importants, la modification de l'article 21 du code électoral et le statu des magistrats de la cour des comptes.

En clair, les magistrats de la Cour des Comptes non opérationnelle ont désormais un statut. Les débats étaient menés entre "complices"  pour aboutir à un texte voté unanimement à bras levé. Là, l'opposition est mise devant le fait accompli, la Cour sera installée sans grande difficulté.  

Ensuite, la Commission électorale nationale indépendante ayant conduit les législatives d'octobre 2007 a été réhabilitée provisoirement pour démarrer les travaux de recensement en attendant la mise sur pied d'une nouvelle Ceni. Que vont faire les deux partis dont des membres siègent à la Ceni ressuscitée ? Se retireront-ils pour crier plus tard que le recensement a été mal conduit pour favoriser le candidat du Rpt ?   

Au finish, n'abandonne-t-on pas tout pour permettre au Rpt de gagner les prochaines élections présidentielles ?

Qui sera plus traître que l'autre ?

Reconduction provisoire de la CENI

Prêt pour la révision des listes électorales !

L'équipe technique de lancement du processus électoral est mis en route depuis ce 31 mars 2009 avec l'adoption de la modification de l'article 21 du code électoral par la majorité des députés du Rassemblement du peuple togolais (RPT).

En réalité, les articles 21 et 32 de la loi électorale sont respectivement modifiés comme suit : "La CENI est permanente. Le mandat des membres de la CENI est renouvelable. Les membres de la CENI restent en fonction jusqu'à la mise en place d'une nouvelle CENI" et "La CENI siège en période d'élections générales ou partielles et en période de révision des listes électorales". En lieu et place des dispositions suivantes : "La CENI est permanente. Toutefois, la fonction des membres de la CENI prend fin 45 jours après la proclamation des résultats définitifs du scrutin pour lequel elle est installée. Le mandat des membres de la CENI est renouvelable" (article 21) et "La CENI siège en période d'élections générales ou partielles et en période de révision des listes électorales. La session prend fin 45 jours après la proclamation des résultats définitifs des scrutins et 30 jours après la révision annuelle des listes électorales". A la manŒuvre, le patron du groupe parlementaire RPT brandit les règles de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) qui ne permettent aucune modification sur les textes concernant les élections six mois avant l'organisation d'une élection. Voilà qui doit donner matière à commenter certaines situations déroulées ici et là dans cette zone du continent.

Le gouvernement, lui, n'a pas changé de langage. Avec le porte-parole du gouvernement, Pascal Akoussoulèlou Bodjona, il faut croire à une intention unique : éviter les précipitations de nature à créer des tensions souvent préjudiciables à la cohésion nationale. "L'objectif poursuivi par le gouvernement n'est nullement de mettre fin aux discussions dans le Cadre (ndlr : CPDC), ni de ressusciter certains membres de la CENI puisqu'elle n'a pas besoin d'être ressuscitée en étant permanente. Mais il y avait une incohérence entre cette permanence de la CENI et la fin du mandat des membres de la CENI (…) Une CENI sans membre n'est pas une CENI", a-t-il argumenté aux "vrais représentants du peuple", expression consacrée pour féliciter les députés qui ont donné leur voix à la modification.

Dans la pratique, il s'agit maintenant d'assurer en amont la mise à jour du fichier électoral, l'inscription de nouveaux électeurs qui ont atteint l'âge requis, la radiation des personnes décédées, la réintégration de ceux qui ont retrouvé leur droit de vote, la planification et l'organisation de tout ce qui entre dans l'organisation de l'élection présidentielle de 2010.

Naturellement, c'est le ciel qui tombe sur la tête des opposants. Avec cette particularité du Comité d'action pour le renouveau (CAR) qui y va de son raisonnement atypique : il faut être élu pour être membre de la CENI. "Une CENI avait été mise en place à une époque donnée, dans des circonstances particulières, un environnement particulier ; la fonction des membres de cette commission a pris fin avec les élections législatives. On veut ramener les membres de cette CENI pour organiser une élection présidentielle. D'abord, la configuration d'une CENI doit être en corrélation avec la situation politique actuelle. Aujourd'hui, pour être membre de la CENI, il faut en être désigné par le peuple à travers les élections, c'est-à-dire ce sont les partis qui ont des voix à l'assemblée nationale qui doivent en principe faire partie de la CENI", vociférait mardi l'honorable Kossi Amegnona. On comprend que le langage ne serait pas le même si le parti n'avait pas été au parlement.

Les partis extraparlementaires -du moins ceux qui avaient été candidats en 2005- peuvent comprendre que leur adhésion dans quelque cellule du processus électoral ne dépendra que du gouvernement qui nourrit de plus en plus cette soif de procéder par large consensus. Qu'à cela ne tienne, ce sont des comptes politiciens qu'on veut régler particulièrement au PDR de Zarifou Ayéva, à la CDPA de Léopold Gnininvi et à  la CPP de Edem Kodjo pour avoir commis le crime de faire défection à un moment donné. Ce qui fait dire à certains que la solution serait peut-être d'ériger une CENI permanente, remplie de techniciens, débarrassée des politiciens qui n'hésitent à embrigader l'institution dans des élucubrations politiciennes.

En attendant, Tozim Potopéré retrouve service après son expertise au processus électoral actuellement en cours en Côte d'Ivoire. Et avec lui, les autres membres de la CENI de 2007, surtout que le CAR et l'UFC ne se prononcent pas déjà sur le boycott.

Commission Vérité - Réconciliation

Le souci d'éviter un travail bâclé

Le processus de Vérité, Justice et Réconciliation traîne les pas. L'impression anime de plus en plus de Togolais, convaincus que si cette histoire n'est pas du bluff, le régime de Faure Gnassingbé pense à concocter une commission sur mesure prête à survoler les vrais torts qui leur sont causés. Et pourtant, le processus se poursuit avec sérénité, explique le ministre de la Coopération et de l'aménagement du territoire Gilbert Bawara, pour qui "il n'y a pas de retard". Le processus de Justice et Réconciliation, tel que conduit dans les pays où il a réussi, nécessite la sérénité et la méthode, a dit le ministre Bawara.

Les consultations sur ce processus, menées par le bureau du Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l'homme, ont abouti à des recommandations. Celles-ci indiquent au chef de l'Etat les dispositions à prendre pour la mise en place de la Commission. La constitution de cette Commission, et la crédibilité qui doit la fonder, explique les contacts pris début mars par le président Faure. Il s'agit de solliciter des différents corps et institutions, ou de la société civile de défense des droits de l'homme ou encore des universitaires de faire des propositions de nomination. Ces propositions sont forcément examinées.

Ceci étant, la Commission Justice et Réconciliation est un processus budgétivore. Son fonctionnement nécessite un minimum de formation de ses membres ; elle doit disposer d'une police spécialement outillée pour l'exécution de ses tâches ; la protection des victimes et des témoins est un programme à lui seul. Et en dernier lieu, il faut envisager d'éventuelles réparations des préjudices que des Togolais auraient pu subir, un autre effort à mener avec le soutien des partenaires afin d'arriver à des modalités réalistes d'indemnisation et de réparation des torts. Autant de prérogatives qui exigent la mobilisation d'énormes ressources.

Pour la crédibilité et l'impartialité de la Commission, il est mieux indiqué que, financièrement, elle ne dépende pas entièrement du gouvernement. Encore faut-il que Faure et son équipe dispose des ressources nécessaires. D'où la l'implication des partenaires. "Tout cela doit être fait avec méthode et sérénité pour éviter de rater le travail comme dans certains pays où ce processus a été mené dans la  précipitation", insiste le ministre Bawara.

Le Togo compte s'inspirer des exemples où ce processus a réussi : le Maroc, l'Afrique du sud, la Sierra Leone… Et bénéficier du conseil et de l'appui des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme, des Nations unies, ou des institutions régionales ou sous régions outillées en matière de justice transitionnelle. Des raisons qui motivent le souci d'aller "de manière calculée", et sereine, "pour éviter un travail bâclé", a dit Gilbert Bawara.

Pour un processus aussi délicat, peut-être faudrait-il souvent communiquer et rassurer sur la question.

Fin de la manŒuvre militaire Kara 2009

Faure attendu à Niamtougou

Le chef de l'Etat Faure Gnassingbé prendra part personnellement au défilé marquant la fin de la manŒuvre militaire Kara 2009 à Niamtougou (Doufelgou) dans la région de la Kara. Organisées par l'Etat Major Général des Forces Armées Togolaises, ces manŒuvres permettent aux FAT de s'entrainer aux opérations de maintien de la paix et d'aides aux actions humanitaires. L'opération se tient du 29 mars au 4 avril 2009 et connait la participation d'une section organique de l'armée du Bénin et des observateurs du Burkina Faso, du Ghana ainsi que des experts de la CEDEAO.

La manŒuvre militaire permet également aux FAT de concevoir, mettre sur pied et de diriger un groupement de forces, d'acquérir ou perfectionner les savoir faire dans le domaine des opérations de maintien de la paix et de renforcer les relations armée-nation par des actions sociales au profit des populations dans la zone d'exercice, en partenariat avec des ONG.

Pour matérialiser ces actions, les services militaires ont procédé notamment à la construction d'un bâtiment scolaire à trois classes équipées de tables bancs et la réfection de deux bâtiments ainsi qu'un bloc sanitaire existant à l'Ecole Primaire Publique Sara, la réhabilitation d'un forage dans le canton de Kidjanboun dans la préfecture de Dankpen, l'appui à 10 communautés villageoises pour bénéficier de forages équipés de pompes à motricité humaine dans le cadre du Projet BID2 dans la Région de la Kara et l'appui à la formation professionnelle de 20 jeunes déshérités de la Région de la Kara.

Economie

Reprendre la production à la hausse

Les phosphates en quête de financement

Vaille que vaille, la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) veut atteindre l'objectif qu'elle s'est fixée. Celle de relever le secteur, hérité en état de vétusté, et de porter la production au-delà du million de tonnes, sinon à 1.500.000 tonnes d'ici 2011. Une ambition modeste au regard des années phares où le Togo produisait jusqu'à 3,5 millions de tonnes annuellement. Et pour cause, le président du Conseil d'administration, Florent Manganawé, évoque à L'Union les difficultés que le Togo a pour accéder aux financements permettant de revoir les ambitions à la hausse.

Beaucoup ne s'expliquent pas aujourd'hui le fait que le Togo n'ait pu accéder aux 45 milliards de francs convenus, et signés, avec la Banque islamique de développement (BID) pour la remise en état de l'outil et de la production de phosphates. A défaut de cela, la SNPT, créée en mai 2007, joue habilement sur les subsides tirés de la vente pour relever le niveau de la production. "Nous sommes déjà autour de 5 milliards de francs d'investis. Pour 2009, nous avons besoin de 23 milliards de francs qui serviront uniquement à renouveler l'outil de production et sa maintenance", a affirmé Florent Manganawé, dans un entretien exclusif avec L'Union.

Sortir du gouffre

Au fur et à mesure que la société vend - et ce avec les quelques embellies des prix -, elle investit. Sur un quota spécifiquement réservé. Pour y arriver, la SNPT s'est imposée des décisions, aussi impopulaires soient elles. Suite à un diagnostic - "sans complaisance", insiste-t-on - de l'héritage légué par l'Office togolais des phosphates (OTP) et son alter égo International Fertilizers Group (IFG), le constat a été établi : l'outil de production était vétuste, la gestion laxiste et, le comble, l'effectif pléthorique par rapport à la capacité de production de la société. Mieux, les deux sociétés ont laissé derrière elles une ardoise à la taille de leurs prouesses. La sollicitation de la BID n'ayant pas mordu pour remettre de l'ordre, il fallait donner un coup de pied dans la termitière. En commençant par les charges qui grugent le budget, et donc le personnel. D'où la décision, début janvier, de libérer 600 agents.

Ensuite, tout le processus de passation des marchés a été revu, avec la mise en place d'un comité des marchés. Un terme a été mis aux contrats passés mais qui maintenaient le Togo à un prix très bas par rapport au marché. Pendant que le Maroc, dont le phosphate a la même qualité, était dans les 300 dollars la tonne, le Togo était à 45 dollars. "Après de nouvelles discussions, cela nous a amenés jusqu'à 350 dollars la tonne. Malheureusement, la faiblesse de la production (ndlr : 800.000 tonnes) n'a pas permis de bénéficier de cet espace qui n'a duré que 3 mois", explique M. Manganawé.

Ils veillent

En fait de difficultés à accéder aux financements extérieurs, ce sont les partenaires de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI) qui mettaient une pression tout à fait logique à comprendre. A peine sorti d'une longue crise politique et économique, endetté jusqu'au coup et aidé par les actionnaires de la B.M. et du FMI prêts à effacer ses dettes, le Togo ne peut se permettre de s'endetter ailleurs. Tout au moins, le pays doit mener à terme son programme de bonne gouvernance, en rapport avec la BM et le FMI, atteindre le point d'achèvement de l'initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE) et se faire éponger ses dettes.

D'ici là, la SNPT continue à chercher en interne les moyens de pourvoir à ses besoins. L'adoption d'un nouvel organigramme a permis de réduire les postes de travail. 2008 a fini avec une production de 850.000 tonnes, à un prix relativement acceptable (entre 100 et 150 dollars la tonne). Il est élaboré un budget d'investissement triennal, qu'on dit "ambitieux et glissant", un programme qui pourra porter la production togolaise de phosphates à 1.500.000 d'ici 2011. L'"embargo" sur prêt de la Banque mondiale et du FMI serait levé en ce moment.

Conformément aux directives de l'Uemoa

La Brasserie augmente les prix des boissons

C'est effectif depuis hier. Les prix des produits de la Brasserie de Lomé sont à la hausse. La bouteille de Bière (EKU, PILS, AWOOYO, CASTEL…) coûte désormais 50 F de plus alors que celle des boissons gazeuses (COCA, SPRITE..) a connu une hausse de 25F. Ces relèvements sont consécutifs au doublement des droits de consommation contenus dans la loi de finances gestion 2009, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2009.

Aux termes d'une directive de l'UEMOA datant de 1998 qui voudrait que les droits d'accises sur les alcools  et les boissons gazeuses produits dans l'Union ou importés passent de 10 à 30%, le gouvernement togolais s'est mis en règle en adoptant les nouveaux taux d'application comme ses voisins qui l'exécutent depuis de longues années déjà. Les responsables de la Brasserie qui réclamaient depuis le début de l'année cette hausse, ont fini par l'arracher au gouvernement contraint parce que conscient de l'impact que cela pourra avoir sur la bourse des populations. Mais cette majoration devra permettre à la Brasserie de Lomé de faire convenablement face aux salaires de ses agents suite à la révision à la hausse, par le gouvernement, du SMIG l'année dernière. La dernière révision des prix des produits de la Brasserie de Lomé remonte à 2006.

Enquête

Quand les cambistes réalisent de bonnes affaires

Du Grand marché d'Adawlato à Aflao, la frontière du Ghana, on compte plus de deux centaines de cambistes. Interrogés, ils affirment vivre décemment de leur métier et n'ont rien à envier à un cadre de banque. Le marché d'Adawlato et la frontière d'Aflao sont aujourd'hui le repaire des cambistes, car il s'agit là d'une des rares activités commerciales encore rentable malgré la crise financière au Togo.

Mamadou, 52 ans, s'est lancé dans cette activité il y a une vingtaine d'années. A l'époque, il travaillait dans un bar et venait les jours de repos aider son frère aîné cambiste aujourd'hui décédé.  "La feuille verte", comme ils aiment appeler le dollar américain, n'est plus aujourd'hui privilégiée au même titre que l'euro. S'il est marqué sur le billet vert " In God we trust ", les cambistes, eux, y ont perdu leur credo.  Les quelques 250 dollars américains et 150 euros de bénéfices qu'il empoche chaque mois l'aident à subvenir aux besoins de sa famille et à investir dans l'immobilier.

Quant à Tundé, un Nago d'origine nigériane, cette activité constitue la base de la fortune de sa famille. Son papa, venu du Nigeria dans les années 1960, fait partie des premiers cambistes installés au Togo. Avec ses bénéfices, il a au moins trois immeubles à Lomé qu'il a loués à de grosses sociétés de la place. Usé par l'âge, il est à présent devenu un usurier.

Au marché d'Adidogomé, Souley, un Kotokoli, ne se cache guère les avantages du métiers. "J'arrive à gagner quelques dollars par mois que je fait fructifier en faisant des prêts aux gens qui veulent voyager vers les Etats-Unis ou l'Europe, et ils me remboursent avec des intérêts fixés à l'amiable".  

Secteur incontrôlable par le fisc, nul doute que Mamadou et ses confrères gagnent beaucoup d'argent. Et puis, par superstition ou prudence, il n'est pas moral ni conseillé pour l'Africain de dire exactement ses revenus. Cela pourrait attirer des convoitises.  L'une des mesures qu'ils utilisent pour déterminer le taux de change du dollar américain par rapport au franc CFA est le prix des carburants. Ainsi, au début de cette semaine, un dollar américain équivaut sensiblement à 545,55 francs et  un litre de carburant coûte 485 francs.

Les cambistes trouvent de petits manèges pour arrondir leurs bénéfices. Par des contorsions et des tours de passe-passe de tout acabit, ils mènent leur monde en bateau en ce qui concerne certaines monnaies et leur coupure. En exemple,  un billet de 100 dollars ne vaut pas cinq billets de 20 dollars. Une coupure de 100 dollars est égale à 55.500 francs alors que cinq billets de 20 dollars équivalent à 54.555 francs. De même malgré la parité entre le Cfa et l'euro, soit 1 euro pour 655, 957 francs, les cambistes Nagos d'Adawlato l'échangent à un taux plus bas soit 630 francs. Rien à faire pour le client remonté contre une telle pratique : difficile de faire les changes avec les banques de la place, qui seraient d'ailleurs les fournisseurs de ces cambistes.

Souley, l'air désolé, affirme que depuis février ses activités sont au ralenti parce que ses " associés ", comme lui-même, se plait à nommer ses fournisseurs dans une banque de la place, ont été victimes de braquage dans le quartier Nukafu. Les vendeurs de devises ont toujours de quoi s'occuper : ce ne sont pas les quelques touristes en visite au Togo qui leur donnent du travail, mais bien les milliers de Togolais qui vivent à l'étranger et  envoient périodiquement de l'argent aux membres de leur famille. Selon les estimations d'un analyste, ces transferts d'argent sont désormais supérieurs au total des devises générées par la vente des phosphates.

Société

Un chantier pour le dialogue social

4% des Togolais bénéficient de la protection sociale

Le Conseil national du dialogue social (CNDS) continue de dérouler ses sessions plénières. "Maintenant, on est plus organisé dans le travail, même si on n'a toujours pas de bureau officiel", confie un membre joint au téléphone. Un simple détail, dira-t-on. Mais depuis quelques jours, la démarche a changé car les débats ne se mêlent plus dans la généralité et dans tous les sens. On y procède désormais par élimination de thématiques sur la base d'un texte liminaire qui sert de base de travail. C'est ici qu'on signale que la réunion de ce 31 mars 2009 a introduit la problématique de la protection sociale qui est presque nulle au Togo.

Selon la même source, seuls 4% de la population togolaise sont socialement protégés. Aussi est-il demandé aux différentes parties prenantes au dialogue social de faire des propositions à verser aux discussions dans un délai de deux semaines. Après quoi, le secrétariat du CNDS devra centraliser les contributions et convoquer une plénière pour étudier la question. Déjà, note un délégué de l'Intersyndicale des travailleurs du Togo (encore qu'elle continue d'exister), l'inquiétude est qu'on peut voir des syndicats revenir les mains vides. Ce qui obligera naturellement l'Etat à faire prévaloir ses approches. Le drame ici est qu'on criera plus tard que le gouvernement n'écoute pas les syndicats, sans avoir proclamé ses propres turpitudes.

La protection sociale reste une priorité des autorités togolaises et des acteurs sociaux. Et on ne parle pas seulement des fonctionnaires, dont une grande partie n'est toujours pas protégée. "Il s'agit de faire l'état de la protection sociale comme elle se présente au Togo, voir les mesures qu'il faut prendre pour améliorer et étendre cette protection sociale. Actuellement, le sens de cette protection au Togo ne concerne que les salariés qui sont gérés par la Caisse nationale de sécurité sociale et ceux du secteur parapublic, alors que ceux du secteur public se retrouvent à la Caisse de retraite du Togo. Quant aux risques, ils sont limités et exclut par exemple la maladie. Il faut les étendre aux risques professionnels, naturels, chômage, sous-emploi, etc.", reconnaît-on. Depuis mai 2006, les accords issus du dialogue social sont très attendus dans leur application effective.

En règle générale, la protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux conséquences financières des "risques sociaux". Il s'agit de situations susceptibles de compromettre la sécurité économique de l'individu ou de sa famille (groupes de personnes liées par des liens de filiation et d'alliance), en provoquant une baisse de ses ressources ou une hausse de ses dépenses (vieillesse, maladie, invalidité, chômage, maternité, charges de famille, etc.). La protection sociale est progressivement devenue universelle en couvrant tous les individus. Elle constitue un secteur encore largement dépendant de l'État qui joue un rôle plus ou moins important au sein des différentes formes de protection sociale. Chaque membre de la collectivité nationale a droit à la garantie d'un minimum vital, indépendamment de l'exercice ou non d'une activité professionnelle, ou de sa capacité à s'ouvrir des droits aux prestations sociales en versant des cotisations.

Sport

Escrime

Albin Sirven : " Il manque aux escrimeurs togolais  le matériel électrique "

Arrivé à Lomé dans le cadre d'une mission de travail avec les responsables de la Fédération togolaise d'escrime,  Albin Sirven, Expert et chargé de formation à la Fédération française d'escrime  a animé hier un atelier de formation au profit des journalistes sportifs membres de l'association des journalistes sportifs du Togo (AJST). Atelier au cours duquel il a été question de les former et de les familiariser à l'escrime et les règles qui la régissent.  A la fin de  l'atelier, le technicien est revenu un peu sur les objectifs de sa mission au Togo. Il a par ailleurs donné son appréciation sur la pratique de la discipline au Togo.

 

Quels sont vos objectifs en venant au Togo ?

Je suis venu pour m'entretenir avec les responsables de l'escrime au Togo, une discipline dont la fédération n'existe que depuis quelques mois mais qui a déjà remporté une médaille de bronze au niveau africain. Je viens, en premier lieu,  leur apporter mon expertise dans le choix des armes et l'élaboration d'une stratégie de préparation avec les juniors qui consiste à voir comment faire au mieux en terme d'entraînement avec des enfants scolarisables et qui n'ont pas tellement la chance de pouvoir bouger. Le second point, c'est de voir comment créer une animation au Togo pour que l'escrime s'y développe avec le concours des élèves et des professeurs d'éducation physique. Enfin, en dernier  lieu, il  s'agit de mettre en place un plan de programmation de matériels pour accompagner la pratique de la discipline au Togo

Quelles sont les qualités pour pratiquer l'escrime ?

Les qualités, c'est d'abord de vouloir toucher l'autre. C'est entrer dans une dynamique de sport de combat. Ensuite, il faut avoir l'agilité dans la maîtrise de l'arme,  savoir traiter les informations, être capable d'anticiper sur des trajectoires et de juger le bon moment pour pouvoir se défendre.

Vous avez rencontré les escrimeurs togolais.  Comment jugez-vous la pratique de la discipline au Togo. Et qu'est ce qu'il faut à ces athlètes pour percer ?

Ils ont d'excellentes qualités physiques, de bons gabarits, notamment chez les filles. J'ai aussi noté que les attitudes fondamentales et techniques ont été travaillées avec le Directeur technique national, Victor Laméga. Mais il leur manque l'expérience du niveau international.  Avant d'arriver au niveau international, il y a aussi le niveau national qu'il faut travailler. Cela veut dire qu'il faut plus de compétitions. Et en plus, si on pouvait avoir des appareils électriques, je pense que ça donnerait un peu plus de créativité aux tireurs et un niveau d'expertise plus conséquent qui leur permettrait d'aborder sereinement les compétitions internationales.

Quelles sont les armes utilisées en escrime et quelle est la réglementation qui les concerne pendant un combat?

En escrime nous avons trois armes : l'épée, le fleuret et le sabre. Au Togo, l'accent est mis, de par les  résultats, sur le sabre. L'épée souffre de l'absence d'une salle couverte avec le matériel électrique qui permettrait la bonne pratique.

Comment trouvez-vous le niveau de Dulcie d'Almeida, médaillée de bronze au dernier championnat d'Afrique de l'escrime qui ne pourra pas malheureusement participer au championnat du monde de Belfast pour problème de visa ?

Sa participation au championnat d'Afrique a été probante, par contre pour un championnat du monde junior où on retrouve la France, l'Italie, les Etats Unis et puis les nations traditionnelles comme la Pologne,  la Roumanie… Ce sont des nations qui ont spécialisé leurs tireurs avec des séances d'entraînement qui sont journalières et qui font à peu près deux à trois heures par jour  avec le matériel électrique le plus performant. Ç'aurait été intéressant pour elle de participer à cette compétition internationale, de voir les attitudes et de discuter avec ses collègues. Dans ces genres de compétitions surtout au niveau des juniors, il y a beaucoup d'échanges entre les tireurs des différentes nations. Donc elle aurait pu échanger  avec des Polonaises, des Roumaines sur le processus d'entraînement qui pourrait l'aider à progresser. Elle n'a pas les moyens aujourd'hui pour concurrencer les meilleurs, il manque ici le matériel.

Pas de visa pour Dulcie d'Ameida

La médaillée de bronze au dernier championnat d'Afrique d'escrime, Dulcie d'Almeida, ne participera pas au championnat du monde junior d'escrime qui se deroulera du 5 au 13 avril à Belfast en Irlande, a annoncé jeudi, Victor Laméga, Directeur technique national de la Fédération togolaise d'escrime.

"Nous avons entrepris les démarches nécessaires pour obtenir le visa afin que deux tireurs notamment Dulcie d'Almeida (sabre) et Miatowoè Komlan (fleuret) puissent prendre part à cette compétition mais nous sommes au regret de ne pouvoir se rendre à Belfast car la dernière formalité  accomplie, exige un délai de 28 jours selon ce qui nous a été signifié alors que la compétition commence dimanche prochain ", a déclaré le Dtn.

"  Les autorités irlandaises ont certainement peur de l'immigration clandestine, cela peut expliquer en partie leur réticence ", a ajouté de son côté, Eric Amenouvé, Vice président de la Fédération. Mais il n'a pas manqué de remercier les autorités togolaises pour leur soutien dans le cadre des préparatifs pour cette  compétition et pour l'organisation du championnat. Seul le président de la Fédération devra se rendre à Belfast pour le Congrès de la fédération internationale d'escrime.

Culture

King Mensah en tournée

King Mensah, l'as de la musique traditionnelle, honoré de plusieurs titres dont deux Koras, entame à partir du 9 avril une tournée de deux mois qui l'amènent du Togo aux Etats-Unis, en passant par la Côte d'Ivoire.

Du 9 au 13 avril, il sera en Côte d'Ivoire dans le cadre du Festival des Musiques Urbaines d'Anoumabo, à Abidjan.

Initié par le groupe zouglou Magic System, le Femua est à sa deuxième édition et connaîtra la participation de nombreux artistes ivoiriens, africains et internationaux, tels que Leslie, Zaho, Marc Antoine, Yelen.

Le 25 avril, le King de la musique traditionnelle aura un concert-live au Metropolitan Region de Washington DC, la capitale fédérale des Etats-Unis, avant de faire un autre concert à Charlotte, en Caroline du Nord. King Mensah finira sa tournée américaine à Hartford, dans le Connecticut, le 2 mai.

© L'Union du 3 avril 2009

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