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Procédures accélérées aux frontières

Pour faciliter le passage des personnes et des biens, trois postes frontières être réaménagés entre le Togo et ses voisins. Il s'agit de celui de Sanviecondji-Hillacondji (Togo-Bénin) et de Noépé (Togo-Ghana). L'Union donne mardi des détails sur le projet. Chacun des deux postes se trouvera sur un site d'environ 10 hectares divisé en différentes zones pour la manutention des marchandises et les opérations des passagers, écrit le journal. Un projet financé par le Fonds européen de développement (FED).

Voici une sélection d'articles publiés par L'Union
Verbatim
Des compromis exemplaires
Depuis plus d'une semaine, les tractations en vue de la formation du nouveau gouvernement togolais battent leur plein. Devant le nouveau patron reconduit de la Primature Gilbert Fossoun Houngbo, les délégations des différentes formations politiques défilent. La tradition ici est de faire connaissance des propositions du patron des lieux et si besoin est, lui apporter immédiatement une réponse. Généralement, les envoyés spéciaux demandent du temps pour rendre compte à leur base afin de prendre la décision idoine.
Tradition respectée donc, le Premier ministre a échangé avec la majorité des partis politiques dont surtout ceux qui avaient présenté un candidat au scrutin présidentiel du 4 mars dernier.
Dans la foulée, on a eu quelques réactions positives comme négatives. Dans un communiqué rendu public par le Comité d'Action pour le Renouveau (Car) de Me Yawovi Agboyibo, la position de ce parti a été tranchée pour simple raison que «'il ne reconnait pas les résultats proclamés le 18 Mars 2010 par la Cour Constitutionnelle à cause des multiples irrégularités qui ont entaché le scrutin », a rappelé au Premier ministre le président Me Apévon Dodji. En cela, le parti qui a obtenu un score de 2,95% au dernier scrutin n'entend pas participer au gouvernement.
Agbéyomé Kodjo dont le score est de 0,85% a aussi décliné l'offre estimant que le scrutin n'a pas été transparent et qu'il faille mettre en place un gouvernement de transition dont l'objectif sera d'organiser de nouvelles élections.
La Convention Démocratique des Peuples Africains (Cdpa) du Prof. Léopold Gnininvi a suggéré la formation d'un gouvernement de large ouverture qui associe toute la classe politique en tenant compte des préoccupations des Togolais. Evidemment, le parti ayant obtenu 0,65% des voix ne rejette pas l'idée d'entrer dans le prochain gouvernement.
Nicolas Lawson, le président du Parti du renouveau et de la rédemption (Prr) 0,29% des voix, a montré sa disponibilité à prendre part au gouvernement pourvu qu'on lui propose une feuille de route claire. Car, pense-t-il, la classe politique doit désormais œuvrer ensemble pour construire le Togo.
Du côté de l'Union des Forces de Changement (Ufc) dont le candidat a obtenu 33,93% des suffrages, aucune déclaration n'a été faite. Cependant, des informations émanant des sources proches du président national Gilchrist olympio, le parti a fait des propositions au Premier ministre. En retour, une offre leur a été envoyée par une correspondance.
Après étude, l'Ufc a donné sa réponse dont les termes ne sont pas encore à notre disposition.
Tout compte fait, les voies pour la formation d'un gouvernement d'ouverture restent toujours ouvertes. Et apparemment, la classe politique togolaise tend vers des compromis exemplaires qui sortiront définitivement le Togo des sentiers battus.

Après la période d'expérimentation
Vers l'interdiction d'exporter le ciment togolais
Nous écrivions le 4 mai que la pénurie du ciment se prolonge malgré les mesures prises par le gouvernement. Ce qui fait dire que la cause n'est toujours pas saisie. Un paradoxe quand on sait que le pays dispose de deux cimenteries dont on n'a pas annoncé une diminution de la production. Par la même occasion, nous en appelions à tirer la déduction logique si tant est que, pour une raison démographique, la production déversée sur le marché national se révèle insuffisante.
Aujourd'hui, le gouvernement annonce avoir fait une expérimentation : jusqu'au 14 mai dernier, il était demandé de porter la livraison nationale de 80% à 90% pour Fortia, de 50% à 80% pour Cimtogo. Le tout sur la base de la production totale. De quoi combler la demande locale. La trouvaille est aussi passée inaperçue car bien de Togolais disent ne rien sentir. Durant le week-end dernier, on a encore couru de quartier en quartier pour rechercher la poudre rare. Si on retrouve le ciment, il n'est jamais vendu au prix officiel.
Les magasins justifiant le fait par un long temps de manque de stock qui n'évite pas de payer, à la fin, le loyer, les impôts et taxes et autres charges. Ils ne se voient pas en marge d'une attitude logique qui se pratique dans les autres commerces. Passons. C'est l'heure des folles rumeurs actuelles sur une augmentation officielle du prix du ciment.
Dans tous les cas, le gouvernement a dû faire le bilan de sa dernière trouvaille hier lundi. Et si la pénurie persiste, on devra interdire simplement toute exportation du ciment togolais vers l'extérieur jusqu'au règlement du problème, nous confiait hier le ministre en charge du Commerce, Guy Lorenzo. Avant d'annoncer le début effectif, le 1er juillet 2010, des activités d'une 3ème cimenterie au Togo. Officiellement, les sociétés West African Cement (Wacem) et Scantogo-Mines du groupe HeidlbergCement Africa (Cimtogo) font chacune, par semaine, 22.000 tonnes.
Au départ était le grand espoir
Pour faire face à la croissance des demandes et à la flambée des prix, le gouvernement accédait au 3ème trimestre 2009 à une demande formulée par les deux unités de production : deux permis d'exploitation à grande échelle de gisement de calcaire sont accordés pour une durée de 20 ans chacun (pour environ 50 millions de tonnes de calcaire sur une superficie de 491 km_ pour Cimtogo). Cimtogo veut fabriquer localement du clinker à partir des calcaires de Tabligbo. Jusque-là, elle importait son clinker. Elle cède gratuitement 10% au capital de l'usine de fabrication de clinker à l'Etat togolais. Une autre participation supplémentaire payante de 20% au plus dans le capital devra être accordée à l'Etat ou au secteur privé togolais à leur demande. Ici, on devra attendre une production de 3 millions de tonnes par an pendant une vingtaine d'années.
Wacem, elle, exploitait depuis 1996 (à un rythme de 2 millions de tonnes par an) un reliquat de 50 millions de tonnes de calcaire abandonnées par Les Ciments d'Afrique de l'Ouest (CIMAO) pour cause de faillite.
Un second permis pour 75 millions de tonnes lui a été accordé en 2005 pour faire face à la forte demande de la clientèle avec une production moyenne de 3,5 millions de tonnes par an vers fin 2010. Avant l'octroi d'une troisième zone dite Zone B, d'une superficie de 167 km_, pour un volume d'environ 25 millions de tonnes de calcaire dans le périmètre de Tabligbo pour tenir le rythme de 3,5 millions de tonnes annuelles prévues, sur 20 ans.
Dans les textes, on lit «l'obligation de satisfaire en priorité la demande du marché national de clinker» pour les deux unités.
Dans les années 70, des études de recherches avaient évalué entre 175 et 200 millions de tonnes le gisement de calcaires de Tabligbo. Il s'étend d'Ouest en Est entre Avéta (nord de Lomé) et le fleuve Mono sur la frontière avec le Bénin.

En encadré

L'ATC réclame les comptes

C'est par un communiqué du 14 mai que l'Association togolaise des consommateurs (ATC) invite l'Exécutif « à faire le bilan de toutes les contributions financières » reçues lors de l'opération de soutien aux Eperviers. Au nom de la transparence et afin de mettre en confiance les contribuables consommateurs sur cette action citoyenne et patriotique, dit-on.
Dans le but d'assurer une bonne participation du Togo à la CAN 2010 en Angola, il avait été décidé le 4 janvier une augmentation de 100 francs Cfa sur le paquet de ciment pour les dépenses liées à ladite participation. Et ce pour quatre mois.
L'opération de solidarité nationale s'est achevée le 30 avril dernier « malgré les tristes événements de Cabinda qui n'ont pas permis au Togo de participer à cette CAN », selon l'ATC.

Au-delà du Code de l'Enfant
De la nécessité de vulgariser la République
Depuis ce 12 mai 2010, un travail encourageant est entamé dans un partenariat entre le gouvernement togolais et la représentation locale de l'UNICEF. Le Code de l'Enfant va se faire connaître, après sa traduction dans des langues nationales. Le texte est pourtant promulgué depuis le 6 juillet 2007 par l'Exécutif. Un acte qui devrait marquer sa pleine intégration dans les comportements individuels à l'égard de tout enfant, c'est-à-dire « tout être humain âgé de moins de dix-huit (18) ans » (article 2 de la loi). Au Togo, le nombre est estimé à 2,839 millions d'enfants. Le tableau de la violation de leurs droits n'est pas reluisant : 29% des enfants âgés de 5 à 14 ans sont utilisés pour des activités économiques et domestiques dans des conditions défavorables à l'exercice de leurs autres droits et de leur épanouissement personnel. Plus d'un quart des mariages concernent des enfants.
Seuls 51,2% des enfants sont enregistrés dans les délais requis ; le reste est privé d'identité juridique et de leurs droits fondamentaux. Des études récentes ont démontré l'existence et l'ampleur des violences et de l'exploitation sexuelle ainsi que la traite des enfants.
Au constat, beaucoup parlent au nom du droit des enfants sans maîtriser le texte fondamental et sa traduction dans la pratique, voire son adaptation aux situations vécues. Pourtant, bien de situations sont réglées par les 457 dispositions du Code de l'Enfant, adopté le 25 juin 2007 par le Parlement.
En réalité, l'exemple dudit Code n'est pas isolé. Beaucoup de textes de loi sont adoptés au bénéfice des populations, sans un travail de publicité autour de leur lettre et esprit par les institutions et regroupements chargés de leur mise en application. Au point que les praticiens baignent dans l'approximation et les bénéficiaires dans l'ignorance. Combien sont-ils à savoir qu'il existe 160 articles du Code forestier, 622 articles du Code de la Santé, 163 articles de la Loi-cadre sur l'environnement, 14 articles de la loi portant coopération entre les collectivités territoriales (pendant que l'idée des élections locales fait sa route), 5 articles de la loi fixant les conditions d'admission à la retraite des agents de la fonction publique. Et la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale. Suivant un récapitulatif, le Parlement a opéré plus de 150 sorties en termes d'adoption de textes liés à la vie du pays, entre 1999 et 2007. Ils sont méconnus dans leur quasi-totalité.
A Lomé, on peut voir de ces intellectuels qui s'agitent sans savoir si tel ou tel texte existe. Surtout qu'il est impossible d'en retrouver certains, trop vieux. De l'autre côté, il faut sortir de la capitale pour mesurer l'inexistence de l'information. Autant conclure qu'il urge de traduire la République dans ses dialectes et la vulgariser. Vivement l'archivage numérique de la législation togolaise !
Des droits et des devoirs de l'Enfant
Nous relayions à l'époque (L'Union 78 du 29 juin 2007) le contenu du Code. Tout enfant a droit à la protection sociale (santé, aliments, logement, éducation, formation professionnelle). Les parents ont l'obligation de loger, nourrir, soigner, entretenir, élever, éduquer et donner une instruction à leurs enfants. Ils ont le devoir de donner à l'enfant, d'une manière qui corresponde au développement de ses capacités, l'orientation et les conseils appropriés en vue de l'exercice de ses droits et obligations. La loi précise les conditions de travail et de mariage de l'enfant, fixe les modalités et les recours de la protection de l'enfant en situations difficiles ou en dangers, traite des procédures concernant l'enfant auteur d'infraction et de la protection de l'enfant contre la violence physique ou morale en milieu familial, scolaire ou institutionnel. Peuvent être considérés comme situations difficiles ou dangers, celles ou ceux pouvant menacer la santé, le développement ou l'intégrité physique, morale ou mentale de l'enfant.
Les devoirs, aussi expéditifs (seulement deux articles consacrés), se résument au respect de ses parents, sa famille, les autres enfants, la société, l'Etat et à l'action pour le bien de la communauté nationale et internationale.
L'Etat, lui, n'a d'obligations que de prendre des mesures pour créer un espace protecteur pour l'enfant, assurer le respect de ses droits dans le cadre de sa famille et en toutes circonstances. Il devra lui assurer la protection et les soins nécessaires au cas où ses parents ou tuteur en seraient incapables. Encore faut-il faire jouer l'égalité des droits et des responsabilités des époux à l'égard des enfants durant le mariage et après sa dissolution.

A la suite des agents du public et du privé
Les préfets et maires soumis à l'école des réformes
Ils sont aujourd'hui considérés, à juste titre ou non, comme les puissants décideurs dans leur espace géographique respectif. Et le gouvernement n'a pas voulu les contourner pour avoir des grains dans la machine de relance. Les préfets et maires du Togo seront très bientôt réunis, probablement à Sokodé, pour une formation sur les réformes. Il s'agira, tout comme chez ceux qui en ont déjà bénéficié, de créer à leur niveau une nouvelle forme de croyance au développement en les aidant à s'approprier les méthodes universelles d'innovation et de créativité, à contribuer à leur épanouissement individuel par un changement positif afin qu'ils deviennent de véritables acteurs de développement. Et de créer un climat de sérénité et de confiance mutuelle dans l'économie togolaise. Nul ne devant se sentir, après coup, victime de la politique des réformes douloureuses.
En attendant, c'est la poursuite des séminaires à l'attention des décideurs, des chefs de service de l'administration publique et des collectivités locales, des représentants du secteur privé, du secteur informel et de la société civile (les ONG et les syndicats). Après les régionales courant février et mars 2010 (Lomé, Tsévié, Sokodé, Dapaong, Kara et Atakpamé), deux autres rencontres autour des réformes ont lieu les 19 et 20 mai pour un premier groupe, les 21 et 22 mai pour le second groupe.
Au ministère de l'Economie et des Finances et le Secrétariat permanent pour le suivi des politiques de réformes et des programmes financiers (SP-PRPF), on veut croire à un déclic positif capable d'accélérer l'émergence du Togo et de faire connaître au public togolais l'importance que revêtent les réformes dans l'état actuel du pays.
En rappel, cette série de formations est financée par le Projet Secteur Financier et Gouvernance (PSFG) de la Banque Mondiale. Déjà, en 2007, l'Exécutif avait rencontré les détenteurs délocalisés du pouvoir central (préfets et sous-préfets) pour les mettre au parfum des innovations qui marquent désormais la gestion des affaires publiques. Principalement l'organisation des élections législatives. Faure Gnassingbé et Madji Agboyibo (le Premier ministre d'alors) les auraient mis en garde contre quelque récidive des comportements qui étaient décriés par la classe politique et des partenaires. Depuis, beaucoup sont rentrés dans les rangs.

L'Administration publique togolaise se retape
Huit ministères entament leur mise à jour managériale
Le constat était fait que l'administration publique togolaise n'est plus productive ; elle a perdu la main. Au point que l'obligation de service public n'est plus la règle exclusive de travail. Elle souffre de ses compétences ; un processus de recrutement d'experts au profit de cinq ministères est actuellement en finalisation avec la Banque africaine de développement (BAD) pour les assister dans des domaines précis où le besoin s'est fait sentir. Plus est, plusieurs projets, initiés par le pays avec le concours des partenaires en développement, montrent qu'ils n'ont pas toujours été menés à termes par, entre autres, la faible capacité d'absorption des crédits externes alloués au titre des ressources externes (entre 50 et 60%), la non maîtrise des procédures de mise en œuvre des projets et la lenteur administrative.
Le Togo et l'Ecole des hautes études commerciales (HEC) de Paris ont signé le 18 mars dernier un contrat cadre pour la formation de mille cadres et agents. « Les Togolais comptent sur le savoir-faire de la grande école de commerce pour insuffler la culture du résultat aux agents de l'Etat, enraciner une organisation administrative orientée vers le service de l'usager-client, favoriser le dialogue avec le secteur privé et rétablir un niveau d'éthique et de déontologie », écrivait à l'époque l'hebdomadaire Jeune Afrique. En clair, l'objectif recherché est de parvenir à une culture du résultat, à une efficacité.
Ce partenariat de trois ans a pris effet depuis ce 17 mai par la formation des cadres A et B de huit ministères à savoir les ministères de l'Economie et des Finances, de la Fonction publique et de la réforme administrative, de la Santé, du Commerce et de la promotion du secteur privé, de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche, de la Justice, des Travaux publics et des transports, de l'Action sociale, de la promotion féminine, de la protection de l'enfant et des personnes âgées. Et ce pendant quatre jours. Les autres ministères suivront.
Au total, courant 2010, cinq séminaires et trois méga ateliers seront accomplis par une approche managériale. La différence essentielle entre les niveaux de formation des cadres A et B se situera dans l'aspect plus «stratégique» des formations pour les cadres A et l'aspect plus «opérationnel» pour les formations des cadre B.
Rappelons que, depuis le 21 avril 2010, un arrêté ministériel a créé le «Comite de pilotage du projet ATENS (Avançons Tous ENSemble)» chargé de la gestion, de l'organisation des formations et du suivi de toutes les activités afférentes. Pour, à terme, permettre une utilisation optimale des ressources financières rares du pays grâce à une meilleure performance d'ensemble des administrations, permettre aux ministères d'assurer pleinement leur rôle de service public et d'aider ainsi au renforcement de la cohésion civique du pays, renforcer encore plus la crédibilité du Togo au niveau régional et international, contribuer au développement durable de l'économie togolaise, et réduire la pauvreté et atteindre le point d'achèvement de l'Initiative Pays pauvres très endettés (PPTE).

Pour la facilitation des formalités de douanes
Bientôt deux postes frontières juxtaposés à Noèpé et Hillacondji
Les heures passées aux postes frontières pour les formalités douanières constituent, avec les centaines de barrières de contrôles sur les routes, un frein notable au développement du commerce intra-communautaire. Et donc un obstacle à l'intégration sous régionale. L'idée a germé depuis un moment de réduire au strict minimum les barrières de contrôle de manière générale sur les routes de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao). C'est dans le même cadre que se situe le projet de construction de postes frontières communs à deux pays voisins afin d'accélérer les formalités douanières au passage des personnes, biens et marchandises.
Trois postes frontières vont servir de pilotes à ce projet : ceux de Sémé entre le Nigeria et le Bénin, de Sanviecondji-Hillacondji entre le Bénin et le Togo, et de Noépé entre le Togo et le Ghana.
L'avis de marché vient d'être lancé par la Commission de l'Union européenne et par la Commission de la CEDEAO (à Abuja) à l'intention des entreprises pour les travaux de construction. Le financement sera assuré par le Fonds européen de développement (FED), l'instrument principal de l'aide communautaire à la coopération au développement aux Etats ACP, entre autres.
Pour ce qui concerne principalement le Togo, chacun des deux postes se trouvera sur un site d'environ 10 hectares divisé en différentes zones pour la manutention des marchandises et les opérations des passagers. Les travaux porteront sur la construction d'un bloc à usage administratif de 2 étages de 1 400 m2, de structures industrielles (portique et vastes toits renforcés) d'une superficie d'environ 1 500 m2. Les bâtiments connexes consisteront en une construction de blocs en ciment sablonneux de plain-pied pour une superficie totale de 1 300 m2. Le parking et les routes d'accès sont conçus pour différentes charges d'essieu et ont donc un revêtement variable. Environ 9 000 m2 de parking «in situ», en béton 25 000 m2 de routes d'accès asphaltées et 9 000 m2 de pavés autobloquants en béton seront fournis sur chaque site. Quant au site à Sémé, il impliquera la réhabilitation de 2 bâtiments spacieux ainsi qu'une nouvelle construction.
Bien que n'étant pas totalement intégré au corridor Lagaos-Abidjan, Noèpé tend à s'imposer comme le principal passage pour le commerce entre le Togo et le Ghana. Il pourra être largement desservi, à terme, par le grand contournement de la ville de Lomé dont la construction de la première phase, du rond-point Cimtogo au Golfe Club d'Agoè, a été déjà lancée et confiée aux Chinois.
Connaître le FED
Le Fonds européen de développement (FED) est l'instrument principal de l'aide communautaire à la coopération au développement aux Etats d'Afrique Caraïbe Pacifique ainsi qu'aux pays et territoires d'outre-mer (PTOM). Le traité de Rome de 1957 avait prévu sa création pour l'octroi d'une aide technique et financière, initialement aux pays africains toujours colonisés à cette époque et avec lesquels certains États ont eu des liens historiques. Il est financé par les États membres et est soumis à ses propres règles financières et est dirigé par un comité spécifique.
L'aide octroyée aux pays ACP et aux PTOM continuera à être financée par le biais du FED pour la période 2008-2013, qui est le 10è FED conclu dans le cadre de l'Accord de Cotonou révisé. Le 1er FED avait été conclu pour la période 1959-1964. Leurs cycles suivent, en général, ceux des accords et conventions de partenariat avec l'Europe (généralement pour 5 ans), de Yaoundé à Cotonou, en passant cinq fois par Lomé.

Réforme du secteur de l'éducation
Les objectifs de l'Initiative Fast Track se précisent

En sa session du 10 mai, à Washington, l'Initiative de la Mise en œuvre accélérée (IMOA) de l'Education Pour Tous (EPT) a annoncé une subvention de 45 millions de dollars au Togo pour la période 2010-2013. L'enveloppe vise, entre autres, à soutenir l'inscription des enfants à l'école, à les aider à terminer leurs études et à améliorer la qualité de l'apprentissage, a indiqué l'Unicef dans un communiqué lundi.
Avec ce financement, le Togo envisage la construction de huit cent quinze (815) nouvelles salles de classe et autres infrastructures d'accès pour les enfants vivants avec des handicaps, des latrines avec de l'eau (indispensable pour la fréquentation et le maintien des filles à l'école) dans les zones rurales et urbaines. Une partie des fonds servira également à l'achat de manuels scolaires dans les disciplines fondamentales (mathématiques et lecture), destinés aux écoles publiques et aux écoles d'initiatives locales (EDILs).
Une véritable bouée d'oxygène pour le pays qui aspire à réaliser l'accès universel à une éducation de qualité (Objectif du Millénaire pour le Développement n°2). En effet, la situation générale de l'éducation au Togo fait état à la fois de fortes contraintes financières qu'a supportées le pays au cours des dix-sept dernières années et de la résilience du système, notamment en raison de la forte demande de scolarisation des parents, demande en elle-même fortement stimulée par la gratuité des frais scolaires au public primaire et préscolaire.
La fréquence des redoublements et des abandons (23,2%) et le faible taux des dépenses non salariales allouées à l'éducation primaire qui représentent aujourd'hui 6,5% du total des dépenses courantes du pays comparée à la moyenne africaine (entre 15 et 20%), le faible pourcentage d'enfants en âge d'entrer à l'école primaire et inscrits en première année du cycle primaire à temps (52%), les 48% qui le commencent en retard et le fable ratio d'enfants en âge d'achever le cycle primaire qui l'aient terminé (23/100), constituent autant de défis à relever.
«Nous sommes fortement engagés à mettre nos enfants dans les écoles et à leur assurer une éducation de qualité, gage d'une société meilleure et prospère», a affirmé Sambiani Lare, ministre sortant des Enseignements Primaire, Secondaire et de l'Alphabétisation.

Culture
Nécrologie
Mort d'Irou Mila, maître de la musique Tem
Irou Mila maître de la musique Tem est mort prématurément dans la nuit du 11 mai dernier, dans un accident de la route.
Originaire de Nigbaoudè (préfecture de Tchaoudjo), il partageait son temps entre la musique et l'effervescence des villes d'Anié, de Badou et de Lomé où il a passé le plus clair de son séjour terrestre. Selon Bassirou Ayeva, fondateur du festival de musical traditionnel FESTEKPE, Irou Mila « supportait difficilement - on pouvait le remarquer- le lourd, mais enviable sort que la vie, le destin a voulu qu'il porte: celui de pionnier du genre musical Kétékpé, celui d'un artiste au destin quasiment unique ».
Timide et très humble, Irou Mila paraissait souffrir d'être adulé.
Lui, le maître, le philosophe, le créateur tout court. Il s'en est allé alors qu'il n'avait pas fini d'écumer les beautés des méandres de la vie et de livrer surtout toute la force et la magie de son timbre vocal. « Il s'en est allé alors que, promu par le Festival de Kétékpé dont il fut le champion lors de la 1ère édition, son étoile scintillait plus que jamais au firmament de la musique Tem, pendant qu'il se faisait une place dans la sphère discographique et musicale togolaises, africaine», indique le communiqué de presse du FESTIVAL FESTEKPE.
« Irou Mila était un Maître », selon Bassirou Ayeva. Et ce n'est pas tomber dans cette hypocrisie humaine où le mimétisme entraîne les vivants à ne faire que des éloges des morts, que nous le disons, affirme le directeur de FESTEKPE. Né il y a 55 ans et qui crée l'hystérie collective lors de toutes ses apparitions sur scène est le champion de Festékpé 2008.
Porte voix des démunis, il symbolise pour eux le rêve, l'espoir et le bonheur. Autant nombreux en Afrique, au Togo que sur le territoire Tém, ces démunis qui vivent la misère, trouve en Irou Mila le défenseur de leurs causes. Avec sa corpulence mince, son regard simple mais profond, taille élancée, disons filiforme, la forme physique de l'artiste cache un indéniable charisme doublé d'une inimitable voix aux multiples variations. Il y a plus de 30 ans que ce quinquagénaire, originaire de Nigbaoudè dans la préfecture de Tchaoudjo chante. En dehors de la scène, l'homme est timide. Il est même d'une timidité presque morbide. Mais sur scène, face à son public, il éclate. Explose. Il se métamorphose ou entre en transe. Cette transe qui ne raidit pas le corps ou qui ne le fait pas trembler… Mais cette transe que seul Irou Mila a le secret. Sa transe à lui, lui procure une inspiration intarissable, riche, variée. Elle lui permet une évasion qui l'amène à aborder divers thèmes de la vie, à savoir : la pauvreté, la maladie, la mort, les effets nocifs de la polygamie, les conflits successoraux, l'éducation, l'infidélité, l'avarice, la corruption, l'impolitesse, la paresse, les vertus du travail etc. Sur scène, il ne s'interdit rien. Le timide Irou Mila n'a pas de thème tabou. Il chante l'érotisme, chante les ébats de l'amoureux surpris … du patron cocufié…de l'homme paresseux…
Irou Mila aborde tous les pans de la vie sociale. Le Tino Rossi, le Seigneur Rochéro, ou le Franco de la chanson togolaise sait pousser son public aux déhanchements comme seul le rythme kétékpé en a la magie. Il sait aussi, rien que par le timbre de sa voix imposer silence et se faire écouter. Là, il devient prédicateur, fustige l'injustice, le fanatisme religieux, la course au gain facile… La religion, dans ce rôle, l'artiste Irou Mila au timbre vocal inclassable rivaliserait avec n'importe qu'elle prêtre, n'importe quel pasteur ou n'importe qu'elle prêcheur de la parole de Mahomet…
À son actif, il compte deux CD, 1 DVD et plusieurs centaines de titres non encore mis sur le marché du disque. La majorité de ses compositions sont en Tém (Cotocoli). L'artiste chante également en Ashanti - une langue du Ghana, en Mina et en français. _Irou Mila est donc un artiste complet, accompli, comme le diraient les connaisseurs. Depuis, un soir de décembre 2008, à la suite de son sacre au FESTÉKPÉ, l'artiste a pris encore plus d'étoffe. Il est de plus en plus sollicité. Il est devenu une griffe, une marque, une star de la musique Tém, disons de la musique togolaise, africaine. D'ailleurs, accompagné par son mentor, Ibrahim dit « le Magicien », Irou Mila et son groupe de 10 musiciens, instrumentistes et choristes a été l'un des précurseurs de la modernisation du Kétékpé. Comme son aîné Casino Fofana l'avait réalisé dans les années 80, le Maître, Irou Mila a ajouté dans ses compositions, des sonorités électriques et électroniques.
Comme bon nombre de ses pairs artistes spécialistes de Kétékpé, Irou Mila a souvent animé les cérémonies de mariages, de baptêmes, bref des réjouissances populaires en pays Tém, à Lomé, Kpalimé, Badou, Anié, même à l'extérieur du Togo comme au Ghana et au Bénin.
Depuis des décennies, Irou Mila planait sur le registre de la musique Kétékpé. Le Festival National de Musique Traditionnelle Tem, FESTÉKPÉ est venu le confirmer au titre de numéro 1 de ce rythme. Hélas, depuis ce soir du 11 mai 2010 où le Maître s'en est allé emportant tous ses secrets, nous n'aurons plus l'occasion de le promouvoir en live. Mais nous pourrons continuer à le découvrir à travers le singulier héritage qu'il nous a légué.

Reportage
Planification familiale
Entre religion, tradition et modernité
La mise en place systématique de programmes de planification familiale est une politique essentielle pour préserver la vie de millions de femmes, d'adolescents et d'enfants, d'autant plus dans les pays en développement. C'est ainsi que face à la vigilance des maris pro-natalistes, les femmes usent de subterfuges pour ne pas tomber enceintes. Ces dernières, une fois informées sur la planification familiale, se rabattent sur des méthodes contraceptives dites «discrètes» pour espacer les naissances.

«Notre congrégation réligieuse nous interdit toute forme de contraception. Je l'ai fait sans le consentement de mon mari qui ne veut même pas en entendre parler. Nous avons trois enfants après cinq ans de mariage pour à peine 50000 fcfa de revenu mensuel », dit une dame. Le fait de passer entre les mailles des hommes n'est pas une situation qui convienne aux adeptes de la planification familiale. Mais contraintes à la réligion ou à la tradition, elles sont obligées de le faire en catimini «Les femmes souffrent d'une certaine incompréhension. Dès que la femme émet le besoin d'espacer ses naissances, c'est qu'elle a senti une situation difficile. Difficile par rapport à son état de santé, sa situation sociale», explique une spécialiste en contraception.

En effet, selon les spécialistes de la contraception, la planification familiale reste parmi les investissements en développement les plus rentables. De fait, l'espacement des naissances peut contribuer à alléger le fardeau économique sur les familles pauvres et permettre aux parents d'investir davantage dans les soins et l'éducation de chaque enfant, contribuant ainsi à améliorer la nutrition des familles et à élever les niveaux d'éducation et de vie.
Au niveau de l'Association togolaise pour le bien être familial (atbef), toutes les méthodes de contraception sont présentées à la femme qui désirerait se faire planifier. C'est à cette dernière de choisir celle qui lui convient le mieux. Ce choix s'effectue le plus souvent selon la commodité, l'assiduité, l'oubli. A travers ses antennes, réparties un peu partout dans le pays, l'Atbef offre une gamme de méthode contraceptive : Norplan, Diu, pilules, condom, spermicides, injectables. Malgré le fait qu'il s'agit d'un appareil introduit dans le vagin, le dispositif intra-utérin ne ferait certainement pas l'affaire des femmes en matière de discrétion.
En effet, le Diu laisse apparaître un fil blanc qui montre que l'appareil est bien en place dans le vagin. Cela ne pourrait pas échapper à la vigilance d'un mari réfractaire à la planification familiale. A défaut de se faire surprendre en train de prendre ses pilules, les femmes peuvent recourir aux injectables tous les trois mois. Mais la méthode la plus 'discrète' reste la Jadelle qui est une méthode sous-cutanée. Une méthode longue durée, avec des implants placés sous l'avant-bras de la femme.
Les quelques femmes interrogées n'éprouvent pas le besoin de «dribbler» leurs maris. Elles disent être en phase avec leurs maris dans le choix des méthodes contraceptives. C'est le cas d'une étudiante mariée et mère d'un enfant. Du moment qu'elle compte poursuivre ses études, elle préfère espacer ses naissances pour mieux gérer son temps. Sa copine est plutôt confrontée à des risques de grossesse puisqu'elle dit avoir été césarisée trois fois.
L'idéal aurait été pour les prestataires que les femmes viennent avec leurs conjoints. «La planification familiale doit être un choix de couple. Mais on ne peut pas la refuser à une femme qui aspirerait à être sous contraception, sous prétexte que son mari n'est pas d'accord», déclare la spécialiste.
La planification des naissances a aussi un impact important sur les jeunes enfants. Selon les sources médicales, le manque d'espacement des naissances du fait de l'incapacité des couples à éviter les grossesses non souhaitées accroît le taux de mortalité infantile. Les recherches ont révélé que les bébés nés moins de deux ans après leur aîné immédiat sont plus de deux fois susceptibles de mourir avant leur premier anniversaire que ceux nés après un intervalle de trois ans. En outre cette situation a des conséquences économiques fortes vulnérabilisant davantage les femmes pauvres qui doivent subvenir aux besoins du foyer.
© L'Union du 18 mai 2010

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