Pas encore la panique, mais certainement l'inquiétude. L'hebdo L'Union, paru ce vendredi, confirme que la grippe aviaire est bien arrivée au Togo. Pour éviter une éventuelle contamination humaine, l'équipe de vétérinaires a été dotée de matériels conséquents explique le journal qui aborde aussi la question de l'indemnisation des fermiers dont l'élevage a été abattu par mesure de précaution.
Autre sujet évoqué cette semaine par L'Union, les dysfonctionnements techniques dont est victime la Céni. Un prestataire peu rigoureux et du matériel informatique qui tarde à arriver compliquent les opérations de recensement. Voici une sélection d'articles publiés cette semaine dans L'Union
SANTE La confirmation de la grippe aviaire attendue ce matin
Les résultats au Togo ont déjà été positifs
La nouvelle de la grippe aviaire au Togo est tombée au moment où on s'y attendait encore le moins. L'inquiétude selon laquelle les rumeurs de grippe aviaire se confirment toujours est justifiée par le ministre de l'Agriculture et de l'élevage.
«Actuellement, nous avons fait des prélèvements pour des tests complémentaires. Mais sans nul doute qu'ils seront positifs. Pour cela, on veut quand même une confirmation d'un laboratoire de référence mondiale». C'est par ces mots, comme pour annoncer une fatalité, que le ministre de l'Agriculture, de l'élevage et de la pêche, Yves Madow Nagou, a annoncé hier la nouvelle à une équipe de la rédaction de L'Union.
La grippe aviaire est au Togo
En termes plus clairs, la grippe aviaire est arrivée au Togo. Le foyer, comme il a été indiqué, se trouve à Sigbéhoué, à 2 km d'Aného. Sur les 5574 volailles que contenait une ferme avicole du milieu, près de 2000 sont subitement mortes en l'espace d'une semaine, du 6 au 13 juin. Alertées, les autorités dépêchent sur le terrain une équipe de vétérinaires togolaise. Celle-ci, pour en avoir le cŒur net, a procédé à un premier test «qui s'est révélé positif», nous affirme le ministre de l'Agriculture. Comme l'exige la procédure, un second test est effectué quelques jours plus tard. Résultats : positifs. En attendant de vider nos derniers stocks de viandes de poulet congelées, il était presque évident que le Togo a attrapé la grippe aviaire.
Reste la dernière étape de la confirmation des résultats au niveau mondial. Réputé en la matière, le Laboratoire mondial de référence de Padova, en Italie, a accueilli des prélèvements d'organes dans ses locaux. Un autre échantillon est envoyé à Accra, au Ghana voisin. «Les résultats nous seront communiqués dès demain ¬matin», nous affirmait le ministre hier, convaincu qu'ils seront positifs. Sauf à déterminer si c'est la version H5N1.
Doit-on paniquer ?
Dès la confirmation des tests au niveau local, les premières mesures en la matière ont été prises, qui consistent en un premier lieu à abattre, à incinérer et à enfouir les cadavres des volailles dans des fosses par les services compétents du ministère chargé de l'élevage. La ferme avicole a été désinfectée et mise en quarantaine. L'arrêté interministériel interdisant l'importation des poussins d'un jour et des Œufs des pays infectés a été réactivé. «Nous ne savons pas d'où vient le virus, nous attendons de savoir parce que le virus n'est pas de génération spontanée», a dit le ministre Nagou.
Pour éviter une éventuelle contamination humaine, l'équipe de vétérinaires a été dotée de matériels conséquents. «Nous voulons qu'à chaque fois qu'on aurait un phénomène comme cela que la grippe reste aviaire, et qu'elle ne passe pas à l'homme», souligne le ministre à ce sujet. Une enquête épidémiologique est organisée dans toute la préfecture des Lacs, principalement dans un rayon de 5 km autour de la ferme de Sigbéhoué. Les comités locaux de lutte contre la grippe aviaire, mis en place depuis octobre 2005, sont déployés sur le terrain afin d'informer, de sensibiliser et d'apporter d'éventuelles aides à des fermiers.
Il manque dans tout cet arsenal le dispositif pouvant permettre d'indemniser les fermiers victimes. De toutes les façons, il faudra indemniser le fermier de Sigbéhoue pour ses 5574 volailles abattues. Nous apprenons au dernier moment qu'une rencontre est prévue ce matin avec les partenaires, notamment la FAO, le PNUD et les Américains afin d'étudier et d'envisager un système d'indemnisation des fermiers victimes de la grippe aviaire.
POLITIQUE : Après la Présidence, Agboyibo consulte les partenaires électoraux
Lorsque nous voyions (L'Union n°76 du 15 juin 2007) dans l'interpellation faite au chef du Gouvernement par le chef de l'Exécutif plus un acte d'incitation à mieux s'internaliser le sort des prochaines élections législatives conformément à la mission première de l'actuel gouvernement, d'aucuns pensent s'y attaquer à des aveugles du pouvoir qui veulent plutôt pousser l'avocat de Kouvé à un limogeage matinal. En contradiction de la spécificité qui créait le 20 septembre 2006 le gouvernement d'union nationale. «Toutes les Parties prenantes au Dialogue acceptent le principe de la formation d'un Gouvernement d'Union Nationale. Elles proposent au Président de la République de former un Gouvernement d'Union Nationale ouvert aux partis politiques et à la société civile, dans un esprit de réconciliation nationale et de confiance mutuelle pour la consolidation du processus d'apaisement. L'action du Gouvernement d'Union Nationale se mènera dans le cadre d'une feuille de route dont les points fondamentaux sont définis dans l'annexe II».
Il s'agit plus ou moins d'un jumelage entre l'Accord et la loi fondamentale pour éviter de mettre en berne la continuité de l'Etat. Vouloir renverser l'ordre normal des choses en dépit du parallélisme des formes constitue à coup sûr un risque difficile à supporter. Ainsi, Faure Gnassingbé ne doit vouloir user des prérogatives constitutionnelles pour démettre le gouvernement sans se mettre à dos les autres signataires de l'APG et le facilitateur. Que faire des acquis obtenus jusque-là au prix de la configuration du gouvernement?
Au-delà de ces discussions hors de l'antichambre des réseaux politiques, Yawovi Agboyibo aurait pris la mesure de l'enjeu. C'est le sens de la concertation du début de semaine à la primature entre la Commission électorale (CENI), le Gouvernement et le Comité de pilotage des élections composé des représentants de la France, l'UE, l'Allemagne, les USA et le PNUD. Le Premier ministre ne s'est pas privé de se transporter aussitôt à la Présidence pour, dit-on, rendre compte au maître des lieux. «Le point de ce qui est exécuté jusque-là a été débattu et, concernant le début du recensement, il a été dit de remettre qui de droit à sa place pour tenir dans les délais requis», s'est simplement permis de nous expliquer au téléphone en termes laconiques l'un des participants de la rencontre. Ce qui fait dire que la machine a pris de la graisse. Mieux est, Faure Gnassingbé et Yawovi Agboyibo se sont compris. Reste que ce dernier transmette la donne à ses fans de la Primature qui pensent qu'il faut coûte que coûte se déculpabiliser en pondant une mise au point sous forme de réponse. A l'image de ce qui fut fait lorsque l'Union des forces de changement semblait ne rien comprendre de la nécessité de réduire le temps de réclamation en période de recensement, simple déduction de la nature électronique du mode choisi.
Législatives 2007 : Encore une semaine pour centraliser la simulation
Le courroux du président de la Commission électorale (CENI) à l'égard des prestations de la société ZETES relance les inquiétudes des uns et des autres sur le processus électoral en cours. «…la liste des 1640 électeurs sur lesquels la simulation a été faite n'est pas encore centralisée, ce qui fait que nous n'avons pas de liste (…) Si les choses ne marchent pas de ce côté, la CENI va prendre ses responsabilités», précisait en fin de semaine dernière Potopéré Tozim.
Devant le constat qu'il est pour l'heure impossible de centraliser les résultats du test d'enrôlement, ZETES a fait l'objet d'une sommation. Selon une source proche de la CENI, elle a promis d'«ici la fin de la semaine prochaine» pour créer les nouvelles conditions favorables à l'exercice. Car, c'est au Togo que la centralisation a été souhaitée et inscrite aux obligations du contrat de souscription. En clair, en RD Congo où ZETES a démontré son expérience d'utilisation des kits, l'étape de centralisation n'a nullement été expérimentée.
Aujourd'hui, de façon pratique, on ne peut avoir une liste d'ensemble classée automatiquement par un logiciel à appliquer au serveur central. Puisqu'en l'absence d'un recensement par des ordinateurs fonctionnant en réseau, il faudra décharger toutes les données pour en constituer un fichier national alphabétique des citoyens en âge de voter. Les Congolais devant rapatrier leur matériel informatique au lendemain du processus togolais.
Au-delà de cette lenteur imputable à la société ZETES qui dit n'avoir pas compris tôt l'étape nouvelle de la centralisation, on signale à la CENI que l'autre responsabilité est due au caractère tributaire du rôle de l'institution. Autrement, le processus dépend trop des contingences externes. C'est ici qu'on annonce que le matériel informatique tant annoncé (longtemps prévu pour le 15 juin par la classe politique) n'est pas encore livré par le service technique du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Jusqu'au vendredi dernier, ce sont les partis politiques qui marquaient le pas en ne fournissant pas à temps le personnel des Comités de listes et cartes (CLC).
© L'Union du 22 juin 2007