Abass Bonfoh, le président de l'Assemblée nationale du Togo, fait le point de la première année. législative avec la présence de députés de la majorité et de l'opposition. « Nous travaillons dans une cohabitation totale et l'Assemblée joue pleinement son rôle de contrôle du gouvernement » explique-t-il à republicoftogo.com. M. Bonfoh souhaite que les partenaires internationaux se mobilisent davantage en 2009 pour permettre une modernisation de l'institution parlementaire.
##S_B##Republicoftogo.com : Quel bilan faites-vous au terme de cette année 2008 ?
El Hadj Abass Bonfoh :
Depuis mon élection au poste de Président le 24 novembre 2007, notre institution a eu au total une trentaine de séances plénières au cours desquelles nous avons voté 21 lois.
Dans le contrôle de l'action du gouvernement, nous avons organisé des séances de questions d'actualité et de questions orales avec débats sur les différents problèmes, notamment sur la flambée des prix des denrées alimentaires, des produits pétroliers, l'état des routes, la faune et la flore, la relance du secteur des phosphates en passant par la question de la liquidation de l'OTP et de l'IFG.
Tout cela a permis à plusieurs ministres de venir dans l'hémicycle pour nous donner des réponses adéquates sur toutes ces questions importantes de la vie de notre pays.
Par ailleurs, l'Assemblée Nationale a eu aussi à accorder son quitus aux programmes de gouvernement des Premiers ministres Komlan Mally et Gilbert Fossoun Houngbo et a reçu les visites du Commissaire européen Louis Michel, de députés français et allemands.
Au volet diplomatie parlementaire, l'Assemblée a pris part aux différents rendez-vous de par le monde (conférences, sessions et séminaires).
Republicoftogo.com : La mise en place de cette nouvelle Assemblée multicolore a suscité beaucoup d'intérêt au sein de la communauté internationale qui a promis des aides. Qu'avez-vous reçu au cours de cette année ?
El Hadj Abass Bonfoh :
L'Assemblée Nationale a bénéficié de l'appui technique de plusieurs institutions.
D'abord le PNUD qui a élaboré avec notre institution, un programme de modernisation allant de 2008 à 2012. Nous avons eu également avec divers institutions comme l'UIP, le HCDH, l'APF, le GARED, l'ALDEPAC, le FMI, des séminaires de renforcement des capacités des nouveaux élus dans divers domaines de l'action parlementaire et de promotion des droits de l'homme et dans bien d'autres domaines.
Tous ces apports ont été d'une grande utilité pour les nouveaux élus. C'est d'ailleurs l'occasion pour moi d'exprimer au nom de l'Assemblée Nationale notre gratitude à toutes ces institutions. Je dois mentionner également l'appui logistique de l'Union Européenne.
Republicoftogo.com : C'est la première fois que vous dirigez une Assemblée qui comprend outre le RPT, des élus de l'opposition. Comment se passe la cohabitation ?
El Hadj Abasse Bonfoh :
Au début, nous avons eu quelques difficultés pour instaurer la sérénité et la cohésion. Je suis heureux de dire aujourd'hui que notre Assemblée est unie et solidaire. Nous avons, certes, des débats houleux, parfois sévères, mais juste après cela, nous nous retrouvons ensemble et nous discutons des problèmes communs.
C'est dire que la confiance mutuelle est de mise entre les députés. Un autre aspect qui a favorisé cette entente est la manière dont nous formons des équipes pour les différentes missions. Je fais le maximum pour que les trois partis soient représentés dans les délégations qui se rendent à l'étranger.
Republicoftogo.com : Quels sont vos souhaits pour 2009 ?
EL Hadj Abass Bonfoh :
Je souhaite effectivement une plus grande ouverture de l'Assemblée nationale sur le monde extérieur.
Je voudrais également que le programme de modernisation de notre institution, réalisé en partenariat avec le PNUD, prenne sa vitesse de croisière et que nos partenaires nous appuient davantage.