Après l'élection laborieuse du président de la Céni, l'institution a publié mercredi un long communiqué dans lequel elle explique les conditions dans lesquelles Kinam Henri Lardja Kolani a été élu et regrette la « situation de blocage délibéré » créée par certains représentants de l'opposition parlementaire. Le texte souligne que l'élection d'un président était « une nécessité impérieuse au regard des impératifs de délais constitutionnel et du retard déjà enregistré dans la préparation de l'élection présidentielle de 2010 ».
Le Togo organisera l'élection présidentielle au début de l'année prochaine.Voici le communiqué de la CENI
Nommés le 21 août 2009 par l'Assemblée Nationale, les membres de la commission électorale nationale indépendante (CENI) ont prêté serment le 1er septembre courant devant la cour constitutionnelle avant d'entrer en fonction le 02 septembre.
Après la mise en place du bureau d'âge, les activités ont débuté par l'étude du règlement intérieur.
Six grandes séances plénières ont été nécessaires pour s'entendre autour de ces textes qui avaient pourtant été appliqués lors des élections législatives de 2007.
Le point d'achoppement étant la répartition des postes du bureau selon les sensibilités ou les composantes de la CENI.
Le vendredi 11 septembre, les discussions ont commencé par la mise en place du bureau au cours de la 8ème séance plénière.
D'entrée, les représentants de la majorité parlementaire ont annoncé leur décision de ne pas présenté de candidat à la présidence et ont souhaité qu'il en soit de même de l'opposition parlementaire. Puis ils ont émis le vŒu que le vote soit réservé aux représentants des minorités de la CENI (administration, société civile, opposition extra parlementaire). C'est ainsi que dans la foulée, la candidature de monsieur Potopéré Tossim de l'Administration a été introduite.
En dépit du souhait exprimé par la majorité parlementaire, l'opposition parlementaire a présenté la candidature de monsieur Codjo Délava Jean-Claude de l'UFC en soulignant que pour une fois, la présidence de la CENI doit absolument lui échoir.
Aucun consensus ne se dégageant, les échanges qui ont suivi, un représentant de l'opposition extraparlementaire a proposé la candidature de monsieur Kolani Kinam Lardja du PDR.
Les travaux de cette huitième séance plénière se termineront sans parvenir à un accord à cause de l'intransigeance de l'opposition parlementaire à maintenir sa candidature pour la
présidence de la CENI.
Les discussions reprennent le samedi 12 septembre au cours de la 9ème séance plénière sur l'élection du président du bureau. Le consensus ne se faisant toujours pas, un représentant de la société civile a proposé la candidature de monsieur Tabiou Issifou Taffa.
Malgré quelques appréciations positives faites sur cette candidature, la 9ème séance se clôturera sans dégager le nom du président. Rendez-vous est alors pris pour le lundi 14 septembre afin de poursuivre les discussions. A l'ouverture de la séance du 14 septembre, l'opposition parlementaire annonce que sa volonté de présider la CENI est ferme et qu'elle maintien sa candidature à ce poste.
Pour sa part, la majorité confirme sa position de ne pas briguer le poste de président puis elle souligne qu'à défaut du consensus au cours de cette dixième séance, il sera opportun de passer au vote, conformément au code électoral et au règlement intérieur de la CENI qui dispose : les membres du bureau sont élus par consens ; à défaut du consensus, il est procédé au vote conformément à l'article 36, alinéa 5 du code électoral.
C'ainsi que pour faciliter la décision, la candidature de Monsieur Potopéré fut retirée. Le représentant de la société civile qui avait proposé la candidature de monsieur Tabiou, la retira également. Dès lors restaient en lice deux candidats : Messieurs Codjo Délava et Kolani Henri.
Un long débat s'en suit sur l'opportunité de passer au vote. La majorité estime que c'est un passage obligé alors que l'opposition parlementaire s'y oppose de toutes ses forces. Certains de ses membres quittent d'ailleurs la salle des plénières, menaçant de s'en remettre à leurs mandants et au facilitateur. Le président de séance, président du bureau d'âge proposant un ajournement sans réponse favorable, décide à son tour de quitter la salle accompagné du rapporteur et du dernier représentant de l'opposition parlementaire.
Face à cette situation de blocage délibéré, les représentants de la majorité parlementaire constatant que le quorum de réunion défini par le code électoral et le règlement intérieur est réalisé, 10 présents sur 9 prévus, ont décidé de poursuivre les travaux de la 10 ème séance plénière.
C'est alors qu'après concertation, les membres présents sont passés au vote.
Monsieur Kolani Kinam Lardja Henri a été élu président de la CENI.
Un procès verbal a été dûment dressé à cet effet.
Cette étape des travaux de la CENI était une nécessité impérieuse au regard des impératifs de délais constitutionnel et du retard déjà enregistré dans la préparation de l'élection présidentielle de 2010.
Les travaux de la CENI se sont poursuivis ce jour sous la direction du président élu.
Les membres de la CENI présents se sont scindés en deux groupes de travail chargés respectivement d'ébaucher le chronogramme de l'élection présidentielle et d'élaborer le budget de fonctionnement de la CENI ainsi que celui de l'élection.
Fait à Lomé, le 15 septembre, les membres de la CENI