Rumeur et information. Au Togo, c'est le mélange des genres et les lecteurs ont bien du mal à s'y retrouver. Il y a le journaliste de bonne foi qui se fait piéger par sa informateur ; il y a également des rédacteurs mal intentionnés qui publient un contenu visant à déstabiliser ou à compromettre un individu, une institution ou un gouvernement.
Récente illustration avec la visite du président Faure Gnassingbé à Paris au mois de novembre. Certaines publications ont été jusqu'à affirmer que le chef de l'Etat n'avait pas rencontré son homologue français, Nicolas Sarkozy, en dépit des photos largement publiées, des communiqués officiels de l'Elysée et de la présence sur place de nombreux journalistes français. Et certains demeurent convaincus que les clichés n'étaient qu'un subtil montage destiné à démontrer l'existence d'une rencontre qui n'avait pas eu lieu.Cette affaire est anecdotique, mais elle est révélatrice d'une situation que le ministre de la Communication, Oulégoh Kéyéwa, juge « dangereuse ».
Dans un entretien accordé à republicoftogo.com, il explique que tout repose sur la formation des journalistes.
Republicoftogo.com : Comment parvenir à une presse de qualité au Togo et mettre ainsi un terme à cette désinformation quasi-permanente ?
Oulégoh Kéyéwa :
C'est vrai que c'est un vrai problème. Certains journalitses écrivent à partir de simples rumeurs. Vous savez, généralement c'est le « non dit » qui amène les gens à vouloir combler le vide. Nous sommes en train justement d'envisager des réunions de travail avec les responsables des organes de presse afin que nous puissions arriver à juguler ce phénomène vraiment dangereux, car il y a des attaques non justifiées contre des personnalités.
Il y a des gens qui écrivent juste pour avoir leurs piges, sans une motivation réelle de professionnalisme. C'est une violation de droit qui demande que nous nous concertions avec l'Observatoire Togolais des Médias (OTM), le Conseil du patronat, l'Union des journalistes indépendants du Togo pour trouver ensemble des solutions.
La vérité c'est que la plupart de ceux qui écrivent dans nos journaux, même s'ils font des efforts, n'ont pas reçu de formation adéquat. Je pense que si nous arrivons à former les journalistes et à les rendre plus professionnels, nous parviendrons à résoudre ce problème.
Republicoftogo.com : En ce qui concerne cette formation, avez-vous un calendrier prévisionnel ?
Oulégoh Kéyéwa :
Pas encore. Nous souhaitons nous rapprocher de l'OIF (Organisation internationale de la Francophonie) ainsi que d'autres partenaires comme le PNUD pour rassembler les moyens financiers nécessaires permettant de débuter cette formation.
Tout le monde est conscient du problème notamment le chef de l'Etat et le Premier Ministre. Ils souhaitent que monde des médias se professionnalise.
Republicofotog.com : Vous envisagez de faire de la télévision nationale (TVT) un Office ?
Oulégoh Kéyéwa :
Pour l'instant nous sommes en train d'étudier les contours de ce projet pour en déterminer les avantages et les inconvénients.
Lorsqu'une chaîne est transformée en Office, elle change de statut. C'est pourquoi il faut que des études soient menées pour que les agents qui seront affectés puissent bénéficier de bonnes conditions de travail, gage de qualité.
Comme nous ne souhaitons pas faire de promesses en l'air, nous avons demandé à nos conseillers de reprendre le dossier, de le réétudier pour nous fournir des conclusions probantes avant sa mise en Œuvre.
Nous avons également l'ambition de transmettre les programmes de la TVT par satellite.
Tous ces projets sont à l'étude et la volonté du chef de l'Etat nous conforte dans l'idée que nous ne tarderons pas à les réaliser.
Le président Faure Gnassingbé a l'ambition d'offrir d'ici un an la « télévision pour tous ». Pas un slogan, mais une réalité.