
L’ANC (Alliance nationale pour le changement), dirigé par Jean-Pierre Fabre, semble avoir trouvé une nouvelle spécialité politique : le « parlementarisme sans fauteuil ».
L’ANC (Alliance nationale pour le changement), dirigé par Jean-Pierre Fabre, semble avoir trouvé une nouvelle spécialité politique : le « parlementarisme sans fauteuil ».
Plus d’un an après avoir claqué la porte de l’Assemblée nationale – façon grand geste dramatique –, le parti revient tambour battant pour réclamer... son droit à continuer à ne pas y siéger. Mais avec statut parlementaire, s’il vous plaît.
C’est lors d’un point de presse, mercredi, que le porte-parole du parti, Éric Dupuy, a pris la parole pour rétablir une vérité toute relative : « Ce n’est pas parce que notre député ne siège pas que nous ne sommes plus parlementaires. Il a été élu, il n’a pas démissionné, donc on reste dans le jeu... même si on ne joue pas. »
Logique imparable ? Pas pour tout le monde. Car pendant que l’ANC revendique son fauteuil déserté, la recomposition de la Céni (Commission électorale nationale indépendante) se prépare. Et dans cette danse des représentants, seuls les partis extraparlementaires sont invités à soumettre des noms. Mais l’ANC refuse cette case. Parce que non, fuir l’hémicycle ne fait pas perdre son étiquette. Enfin, selon l’ANC.
Autre grand champion du siège fantôme : Paul Dodji Apévon du FDR, dont la chaise reste elle aussi vide à l’Assemblée, au nom d’un désaccord de principe. Ou de mobilier.
L’ANC, dans un élan d’accusation bien huilée, reproche au pouvoir de n’avoir rien fait pour combler ces absences : « Il fallait organiser des élections partielles ! » On ne saura jamais si cela aurait suffi à ramener les élus fuyards dans leurs bureaux climatisés.
En résumé : l’ANC refuse de siéger, mais tient à rester compté comme présent. Et surtout à participer aux grands rendez-vous politiques. Une manière inédite de faire de la politique sans la faire. Un peu comme revendiquer son ticket pour un match auquel on a refusé d’assister, mais où l’on réclame tout de même le droit de commenter l’arbitrage.
La démocratie togolaise a décidément de beaux jours devant elle. Même les absents ont toujours raison. Ou du moins, une très bonne excuse.
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