Politique

Une République d’équilibre, une République d’avenir

C’est un discours fondateur qu’a prononcé le président du Conseil, Faure Gnassingbé, mardi devant le Parlement. À la tribune, il a posé le décor de la Cinquième République et fixé le cap : un Togo plus démocratique, plus équitable et plus efficace.

Faure Gnassingbé © republicoftogo.com

C’est un discours fondateur qu’a prononcé le président du Conseil, Faure Gnassingbé, mardi devant le Parlement. À la tribune, il a posé le décor de la Cinquième République et fixé le cap : un Togo plus démocratique, plus équitable et plus efficace.

Avec une formule qui résume tout : “Nous voulons faire de la Ve République la République des résultats.”

Dès les premières minutes, le ton est donné. Le président du Conseil rappelle que la réforme constitutionnelle du 6 mai 2024 n’est pas un simple ajustement technique, mais “une révolution de l’esprit public”.

La Cinquième République installe un régime parlementaire moderne, où le centre de gravité de la vie politique se déplace clairement vers l’Assemblée nationale et le Sénat :

“C’est désormais ici, dans cette Assemblée, que se détermine la politique de la Nation.”

Le message est clair : fini la politique hors-sol. Le Parlement devient le cœur battant de la République, l’endroit où se discutent, se confrontent et se décident les grandes orientations nationales.

Dans ce nouveau régime, chacun est placé devant ses responsabilités. La majorité : elle porte l’action, l’opposition : elle est appelée à être une “vigie utile”, force de critique mais aussi de proposition, les territoires : par les conseils régionaux et les communes, ils deviennent des acteurs centraux de la décision publique.

Le président du Conseil insiste : la réforme n’est pas là pour redistribuer des titres, mais pour changer la manière de gouverner.

“Une République parlementaire, ce n’est pas un jeu institutionnel. C’est un contrat de confiance entre l’exécutif et les élus du peuple.”

Le cœur du discours tient en trois verbes, qui structurent toute l’action du nouveau gouvernement : protéger, rassembler, transformer.

Première priorité : protéger le pays et les citoyens dans un environnement régional instable.

Le président du Conseil évoque les menaces sécuritaires, les chocs climatiques, les crises économiques, et rappelle que la mission première d’un gouvernement responsable est de garantir la sécurité des populations, la stabilité des institutions et la paix sociale.

La stratégie annoncée s’appuie sur une approche globale : sécurité de proximité, résilience des communautés, développement des zones vulnérables, en particulier au Nord.

Sur le plan extérieur, le Togo entend maintenir sa diplomatie d’influence et de stabilité :

“La voix du Togo portera pour la paix, l’intégration régionale, un panafricanisme moderne et des partenariats stratégiques.”

Le pays veut consolider son rôle de médiateur crédible en Afrique et s’appuyer sur sa diaspora et ses partenaires économiques.

Deuxième axe : rassembler.

Le président du Conseil pose une vision nette : la Ve République doit être “une République d’équité”.

Cela signifie : gouverner pour tous, réduire les inégalités territoriales, renforcer la décentralisation, donner plus de moyens aux collectivités.

Autrement dit, qu’on vive à Lomé, Dapaong, Kpalimé ou Aného, l’accès à l’eau, à l’éducation, à la santé, à l’électricité et au numérique doit être garanti.

L’État ne peut pas tout faire seul, reconnaît-il, mais il doit “faire confiance aux acteurs locaux, les soutenir, les accompagner”.

Le président du Conseil tend aussi la main à l’opposition :

“La démocratie ne s’accommode pas du monologue, elle s’enrichit du débat. Débattre sans se déchirer, critiquer sans dénigrer, proposer sans exclure.”

Un appel explicite à une culture politique plus apaisée, plus responsable, plus adulte.

Troisième axe : transformer.

L’objectif est de changer d’échelle en matière de développement économique et social.

Faure Gnassingbé ne nie pas les difficultés : crise climatique, insécurité régionale, tensions internationales, baisse de l’aide. Mais il assume une ligne résolument optimiste : la croissance reste solide, le cadre macroéconomique est sain, la résilience du pays est réelle.

La stratégie annoncée : se concentrer sur dix grands chantiers pour des résultats concrets : éducation, santé, accès à l’eau et l’électricité, emploi des jeunes, inclusion financière, justice, digitalisation, notamment.

“L’inclusion ne sera pas un mot, mais une méthode.”, a martelé M. Gnassingbé.

Justice, équité et gouvernance de résultats

Le président du Conseil place aussi la justice au centre du contrat républicain.

Il annonce une volonté de moderniser le système judiciaire, de renforcer les moyens des tribunaux, d’assurer davantage de rapidité et de prévisibilité dans les décisions, conditions indispensables selon lui à la confiance, à l’investissement et à l’entrepreneuriat.

Il évoque également l’examen de mesures de grâce ciblées pour certains détenus (détentions longues, délits mineurs, détenus âgés ou gravement malades), tout en fixant une ligne rouge claire : “il ne s’agit en aucun cas de laxisme”, excluant toute indulgence pour les crimes de sang et les atteintes graves à la vie.

Sur la méthode de gouvernance, le ton se fait volontariste :

“Je veux que ce mandat soit jugé non sur ses intentions, mais sur ses résultats. Le gouvernement que j’ai l’honneur de diriger sera un gouvernement d’action.”

“La République est entre nos mains”

En conclusion, le président du Conseil lance un appel à la mobilisation des parlementaires et, au-delà, de toute la classe politique.

Il résume sa vision en une double promesse : pas seulement “une République plus forte”, mais “une République plus juste”.

“La réforme de nos institutions ne prend sens que si elle débouche sur un mieux-vivre pour nos concitoyens. La République est entre nos mains. La suite, chers parlementaires, c’est ensemble que nous allons l’écrire.”

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