Les autorités béninoises ont émis samedi un mandat d’arrêt international contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba, l’accusant d’avoir soutenu une tentative de putsch.
Les autorités béninoises ont émis samedi un mandat d’arrêt international contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba, l’accusant d’avoir soutenu une tentative de putsch.
Selon des sources officielles, Kemi Seba est poursuivi pour des faits liés à l’atteinte à la sûreté de l’État. Les autorités lui reprochent d’avoir publiquement encouragé ou légitimé des actions de déstabilisation politique, dans un contexte régional marqué par la multiplication des coups d’État militaires en Afrique de l’Ouest et au Sahel.
Né Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba s’est imposé au fil des années comme l’un des visages les plus visibles du panafricanisme radical sur les réseaux sociaux et dans certaines capitales africaines. Ancien militant en France, il s’est fait connaître par ses prises de position virulentes contre la France, les États-Unis et plus largement l’Occident, qu’il accuse de perpétuer une domination néocoloniale sur l’Afrique.
Installé tour à tour dans plusieurs pays africains, Kemi Seba a bâti une audience importante grâce à un discours mêlant souverainisme, rejet des élites politiques africaines jugées « alignées sur l’Occident » et soutien affirmé aux régimes ou mouvements se présentant comme anti-occidentaux.
Il est également proche des cercles pro-russes, multipliant les déclarations favorables à Moscou et saluant l’influence croissante de la Russie en Afrique, notamment via des partenariats sécuritaires et politiques. Cette orientation s’inscrit dans une stratégie de communication qui présente la Russie comme une alternative aux anciennes puissances coloniales.
Par ailleurs, Kemi Seba a été accusé à plusieurs reprises de propos antisémites, notamment en France, où il a fait l’objet de condamnations judiciaires dans le passé. Ces accusations, régulièrement rappelées par ses détracteurs, contribuent à la forte polarisation autour de sa personne et à son interdiction de séjour dans plusieurs pays.
Cette affaire intervient alors que le président Patrice Talon s’apprête à quitter le pouvoir. Élu en 2016 puis réélu en 2021, Patrice Talon doit passer la main en avril prochain, après deux mandats, conformément à la Constitution béninoise qui limite strictement le nombre de mandats présidentiels.
Pour les autorités béninoises, le mandat d’arrêt contre Kemi Seba s’inscrit dans une logique de protection des institutions face aux risques de déstabilisation.
Au-delà du cas individuel, cette affaire illustre la montée en puissance des influenceurs politiques transnationaux en Afrique, capables de peser sur l’opinion publique bien au-delà des frontières nationales, et la difficulté pour les États de répondre à ces nouvelles formes de contestation dans un environnement géopolitique de plus en plus polarisé.
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