
Une commission du Parlement libyen chargé du suivi de l'élection présidentielle du 24 décembre a conclu mercredi à "l'impossibilité" de tenir ce scrutin.
Après plusieurs jours de faux suspense, les autorités libyennes ont confirmé mercredi que l'élection présidentielle prévue vendredi n'aurait pas lieu, l'Autorité électorale proposant de reporter d'un mois cette échéance cruciale dans le processus de transition censé sortir ce pays d'Afrique du Nord du chaos post-Kadhafi.
Moins de 48 heures avant le jour J, une commission du Parlement chargée du suivi du scrutin a conclu à l'"impossibilité" de le tenir à la date prévue, pourtant fixée il y a plus d'un an.
Ses conclusions ont été rendues publiques alors qu'une annonce du report du scrutin était attendue depuis plusieurs jours, sur fond de désaccords insurmontables entre camps rivaux au sujet d'une élection que devaient disputer plusieurs candidats clivants, aux penchants autoritaires, ou soupçonnés de corruption.
Ce revers replonge dans l'incertitude la Libye, théâtre de deux guerres civiles depuis 2011. Faute d'une "voie à suivre" il existe un risque de "conflits localisés qui pourraient se propager dans d'autres parties du pays", met en garde Amanda Kadlec, ancienne membre du groupe d'experts de l'ONU sur la Libye, interrogée par l'AFP.
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye ne parvient pas à s'extraire d'une décennie de chaos, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'Est et l'Ouest du pays et par une série de conflits armés. L'élection du 24 décembre devait marquer l'aboutissement d'un processus politique parrainé par l'ONU pour clore ce chapitre de divisions et d'instabilité.
La Haute commission électorale libyenne (HNEC) a rebondi sur le rapport parlementaire concluant à l'impossibilité de tenir le scrutin vendredi pour proposer de le reporter d'un mois au 24 janvier 2022.
Après le cessez-le-feu signé en octobre 2020 entre camps de l'Est et de l'Ouest, un nouveau gouvernement unifié avait été mis sur pied en début d'année, à l'issue d'un processus laborieux chapeauté par l'ONU, pour gérer la transition jusqu'aux élections.
Si le report du scrutin ne faisait aucun doute depuis plusieurs jours, aucune institution ne semblait vouloir prendre la responsabilité d'officialiser un tel report, la HNEC et le Parlement basé à Tobrouk (Est), en conflit, estimant chacun qu'il revient à l'autre de le faire.
Le processus électoral a également été émaillé d'incidents graves: des hommes armées ont bloqué l'accès au tribunal de Sebha (Sud) pour empêcher les avocats de Seif al-Islam Kadhafi, fils cadet de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi, de faire appel du rejet de sa candidature à la présidentielle.
Mardi, des miliciens armés se sont déployés à Tripoli, faisant craindre une reprise des violences alors que se profilait un report de l'élection.
L'émissaire américain pour la Libye et ambassadeur à Tripoli a appelé au "calme" mercredi et à des "mesures susceptibles de détendre la situation sécuritaire tendue à Tripoli et ailleurs en Libye".
Outre le fils de Kadhafi, les principales figures qui se sont présentées à la présidentielle sont le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, et le Premier ministre actuel Abdelhamid Dbeibah.
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