Santé

Le sucre, pire ennemi du palu ?

Une simple cuillerée de sucre imbibée d'eau, glissée sous la langue d'enfants atteints de paludisme, donc en hypoglycémie, pourrait sauver des milliers de vie, selon une étude réalisée au Mali avec le soutien d'une équipe suisse et publiée dans la revue Malaria Journal. Le paludisme touche chaque année plus de 250 millions de personnes et en tue un million, dont près de 800.000 enfants, demeurant souvent dans des villages d'Afrique éloignés d'un centre de santé, rappellent les chercheurs.

Le Togo n'est évidemment pas épargné par ce fléau.20 à 30% des enfants atteints de paludisme sévère souffrent d'hypoglycémie, ce qui multiplie par 3 ou 4 le risque de mourir de la maladie. Ils sont traités en général par du glucose en intraveineuse, mais souvent il est trop tard quand l'enfant arrive au centre de santé.

Sous l'impulsion du pédiatre et épidémiologiste français Hubert Barennes, responsable de cette recherche, des médecins nigériens avaient, il y a une dizaine d'années, donné à des enfants en hypoglycémie sévère une cuillerée de sucre sous la langue pour leur permettre d'arriver au centre de santé. Ils avaient jugé la méthode efficace mais aucun essai scientifique n'avait confirmé sa validité.

Un essai clinique a été réalisé à l'été 2006 chez 23 enfants atteints de paludisme grave et souffrant d'hypoglycémie à l'hôpital de Sikasso, au sud du Mali.

Une partie des enfants recevait une cuiller à café de sucre légèrement humidifié, toutes les 20 minutes, voire plus rapidement si l'enfant l'avalait. L'autre partie recevait une injection de glucose par intraveineuse.

Selon les chercheurs, il n'y a pas eu de différence significative entre les deux groupes, avec des taux de réponse au traitement d'environ 70%.

L'essai n'a été mené que sur un petit groupe, mais les résultats "justifient l'utilisation de sucre sous la langue dans les communautés et l'extension des essais à plus grande échelle", ont estimé les chercheurs.

Interrogé par l'AFP, le Dr Barennes a souligné que l'hypoglycémie concernait surtout les enfants, "qui disposent de réserves moindres que les adultes et sont donc très sensibles à toutes les variations de glycémie".

Cependant, il a estimé qu'il y avait de "fortes chances" pour que le même traitement soit aussi efficace chez les adultes.

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