La Coalition togolaise des défenseurs des droits humains (CTDDH), qui regroupe vingt associations de défense des droits de l'homme au Togo, vient de lancer un projet de vulgarisation de la déclaration universelle des droits de l'homme à l'intention des groupements de femmes dans le Golfe (Lomé) et la Kozah (Kara). A l'origine de ce projet, le journaliste Carlos Komlavi Kétohou, président de la CTDDH, qui évoque également la situation des libertés au Togo et l'affaire Kpatcha.
##S_B##Republicoftogo.com : Quel est l'intérêt d'un tel projet ?
Carlos Komlanvi KETOHOU:
C'est un travail de vulgarisation essentiel que nous menons auprès des populations et, plus particulièrement, des femmes. La déclaration universelle des droits de l'homme va, pour la première fois, être traduite en Kabyé et en Ewé, puis expliquée et commentée.
Republicoftogo.com : Quel regard portez-vous sur les droits de l'homme au Togo ?
Carlos Komlanvi KETOHOU :
Au cours des trois dernières années, il est indéniable que la situation a évolué. La liberté d'expression et d'opinion est plus respectée qu'avant ainsi que les différents pactes internationaux liés aux Droits politiques, socio économiques, civils et culturels.
Nous saluons les efforts qui ont été faits dans ce sens. Mais en même temps nous sommes très préoccupés par la question de l'impunité et nous attendons impatiemment la mise en place prochaine de la commission « Vérité Justice et réconciliation ».
Nous sommes également inquiets après la tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat dont est accusée le député Kpatcha Gnassingbé.
En même temps que nous condamnons le coup de force, nous voulons faire confiance à la justice togolaise pour que les prévenus bénéficient du principe de la présomption d'innocence et d'un procès libre, juste et équitable.
Nous sommes d'avis avec ceux qui pensent que lorsque la sûreté de l'Etat est menacée, il faut prendre des mesures et des dispositions légales, légitimes et judiciaires pour préserver la sécurité des citoyens. Nous croyons que c'est ce qui est en train d'être fait. Nous ne prenons acte.
Enfin, nous interpellons les plus hautes autorités togolaises à faire en sorte que cet évènement n'affecte pas le processus de démocratisation en cours au Togo et que les reformes politiques engagées par le chef de l'Etat et le Premier ministre et l'ensemble de la classe politique puissent amener le Togo à une élection libre et transparente en 2010.