Les évêques du Togo ont dénoncé récemment une loi autorisant l'avortement dans certaines conditions, a-t-on appris auprès de la conférence épiscopale à Lomé.
Le Parlement avait approuvé le 22 décembre une loi qui autorise l'interruption volontaire de grossesse lorsqu'elle résulte d'un "viol" ou d'une "relation incestueuse".Cette loi permet également l'avortement lorsque la "poursuite de la grossesse met en danger la vie et la santé de la femme enceinte" ou lorsqu'il existe une "forte probabilité que l'enfant à naître soit atteint d'une affection d'une particulière gravité".
Cette loi "punit un innocent: l'enfant à naître", se sont insurgés les évêques dans une lettre.
"Avons-nous le droit de commettre un meurtre en nous basant sur une probabilité, si forte soit-elle? s'interrogent encore les prélats.
Selon les évêques, le gouvernement aurait pu prévoir des "structures d'accueil et de suivi de la femme victime de viol ou d'inceste" ou des "mesures d'accompagnement des femmes ainsi humiliées".
"Cette loi aurait dû obliger le violeur ou l'incestueux à assurer la venue à terme de l'enfant ainsi que sa future éducation et à payer des dommages tant matériels que psychiques infligés à la femme agressée dans sa dignité", soulignent les évêques.
Pour eux les députés ont "ajouté au drame que vit la femme victime de viol ou d'inceste celui d'un avortement qui l'accompagnera jusqu'à sa mort".
L'ancienne loi adoptée en 1920 réprimait la pratique de l'avortement sous toutes ses formes.