Le président du Togo, Faure Gnassingbé, et la plupart des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) se réunissent lundi à Tripoli en "session spéciale" consacrée aux conflits du continent.
Une réunion qui se déroule dans une ambiance de fête à la veille des célébrations du 40e anniversaire de l'accession au pouvoir de Mouammar Kadhafi.Selon l'ordre du jour, un intérêt particulier doit être accordé à la Somalie. Le sommet examinera les moyens de "soutenir davantage le gouvernement somalien de transition (TFG), notamment en renforçant ses institutions et en améliorant la sécurité dans le pays", selon l'UA.
Le gouvernement somalien du président Sharif Cheikh Ahmed, présenté comme un islamiste modéré, est confronté à une vaste offensive depuis début mai des islamistes radicaux et ne contrôle qu'une infime portion du territoire.
En ce qui concerne le Darfour, "la nécessité de renforcer la sécurité est primordiale", note l'UA qui doit examiner la situation dans cette région de l'ouest du Soudan en guerre civile. Le président soudanais Omar el-Béchir a fait le déplacement à Tripoli malgré un mandat d'arrêt international de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes au Darfour.
Autoproclamé "roi des rois (traditionnels) d'Afrique", le "Guide" libyen, président en exercice de l'UA reçoit ses pairs, deux mois seulement après avoir accueilli le 13e sommet ordinaire de l'UA fin juin dans sa ville natale de Syrte.
Les leaders doivent se réunir pour quelques heures sous une tente géante installée à l'occasion sur le port de Tripoli, avant de se consacrer aux célébrations de "l'anniversaire de la révolution" qui a conduit le colonel Kadhafi au pouvoir le 1er septembre 1969.
Le point d'orgue de ces festivités est prévu mardi avec un défilé militaire et un spectacle haut en couleurs pour retracer l'histoire de la Libye de Mouammar Kadhafi, mais aussi pour célébrer le 10e anniversaire de l'UA proclamée le 9 septembre 1999 à Syrte en Libye.
"Nous sommes presque au même point que lors du dernier sommet de Syrte. Il n'y aura pas de grandes avancées", a estimé un ministre africain s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Par l'organisation de ce sommet, "les Libyens voulaient garantir une présence de haut niveau aux festivités" a-t-il indiqué en marge d'une réunion du Conseil exécutif de l'UA.
"Mais c'est toujours important de mettre en exergue les conflits en Afrique qui représentent les obstacles majeurs devant l'unité du continent", s'est-il toutefois rattrapé.
Pour le commissaire à la Paix et la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, cette session spéciale "doit envisager des mesures concrètes pour l'application des décisions que l'Afrique a déjà adoptées sur l'ensemble des conflits".
Selon lui, "il y a eu différentes raisons qui ont fait que les plans de règlement (de conflits) n'ont pas été appliqués".
"Nous avons procédé à un diagnostic de ces raisons. Et nous envisageons des moyens pour rendre toutes ces décisions opérationnelles", a-t-il dit dimanche soir à l'issue de la réunion du Conseil exécutif.
Cette réunion, terminée tard dans la soirée, a adopté les projets d'une déclaration et d'un plan d'action "pour l'élimination des conflits en Afrique et le renforcement d'une paix durable sur le continent", selon M. Lamamra.
Selon l'UA, ce "sommet spécial", convoqué à l'initiative du colonel Kadhafi, doit également permettre aux dirigeants africains de réaffirmer la position du continent dans la perspective du sommet mondial sur le climat, en décembre à Copenhague.
Faure Gnassingbé, est arrivé lundi en fin de matinée à Tripoli pour assister au sommet spécial de l'Union africaine. Il prendra part mardi à la célébration du 40ème anniversaire de la révolution libyenne (Al-Fatah).