Union Africaine

Ping à la manoeuvre

Le Gabonais Jean Ping a officiellement pris lundi la tête de l'organe exécutif de l'Union africaine (UA), succédant à Alpha Oumar Konaré avec la lourde tâche de régler les questions récurrentes du manque de moyens de l'organisation pour financer ses opérations de paix. La cérémonie officielle de passation de pouvoirs s'est tenue au siège de l'UA à Addis Abeba. Elle était présidée par le chef de l'Etat tanzanien et président en exercice de l'UA, Jakwaya Kikwete.

"Cette passation de témoin est un symbole important dans le processus démocratique", a déclaré M. Konaré qui présidait l'UA depuis juillet 2003.Après avoir passer en revue les défis qui l'attendent - notamment dans la gestion des conflits du continent -, M. Ping s'est engagé "solennellement à ériger la transparence et la bonne gestion de nos ressources en pierre angulaire de (son) mandat".

Ces déclarations résument la tâche qui attend M. Ping: poursuivre le travail engagé pour résoudre les trop nombreux conflits en Afrique et améliorer la gestion des hommes et des ressources limitées de l'UA.

Défendant son bilan, Alpha Oumar Konaré a souligné dans son discours d'adieu que "beaucoup de choses restent à faire".

"La transformation institutionnelle doit être poursuivie pour améliorer la transparence et la bonne gestion", a-t-il dit, en demandant à nouveau un renforcement des pouvoirs du président de la Commission de l'UA.

Il a insisté sur les conflits, notamment en Somalie et dans la province soudanaise du Darfour, et sur les problèmes posés par les transitions électorales délicates comme au Kenya et au Zimbabwe.

"Il faut renforcer les troupes de l'UA en Somalie pour permettre le redéploiement des troupes éthiopiennes, ce que veut Addis Abeba", a-t-il insisté ajoutant que "seuls les Somaliens doivent et peuvent durablement assurer la sécurité et la stabilité de la Somalie".

"Au Kenya, le gouvernement de réconciliation nationale a besoin d'un accompagnement suivi (...) Au Zimbabwe, la proclamation des résultats législatifs confirme la volonté de changement. Il faut souhaiter que les résultats de la présidentielle soient connus au plus vite pour éviter des aventures", a estimé Alpha Oumar Konaré.

"Nous espérons que le président (Robert) Mugabe acceptera ce changement, lui qui a tant fait pour la libération du continent", a indiqué.

Pour sa part, Jean Ping, après avoir rendu un hommage appuyé au président gabonais Omar Bongo Ondimba, a souligné que "la commission de l'UA doit rester forte et soudée et travailler dans un esprit d'équipe".

"La tâche est immense et difficile, mais pas insurmontable et reste exaltante", a-t-il lancé soulignant "l'exigence de responsabilité, de crédibilité, de probité et de transparence" qui doit selon lui présider à la gestion de l'UA.

On a souvent reproché à l'organisation son opacité - tant sur la gestion des finances que sur le recrutement - qui hypothèque selon les experts sa capacité à être plus efficace.

"L'Afrique, continent jeune par sa population, riche par ses ressources et ses potentialités, ne peut pas continuer à ressembler à un vieillard unijambiste. (...) L'Afrique doit se réveiller", a estimé M. Ping.

A la demande de M. Konaré, les participants ont également respecté une minute de silence en hommage au poète et homme politique martiniquais Aimé Césaire, décédé il y a deux semaines.

L'UA, qui rassemble 53 pays, a succédé à l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) en 2001. M. Konaré a assumé le premier la charge de président de la Commission.

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