Région & Afrique

Soudan : destitution du président Omar el-Béchir

Omar el-Béchir

Le président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis trois décennies, a été destitué par l'armée, au terme d'un mouvement de contestation populaire, a annoncé jeudi le ministre de la Défense, Awad Ahmed Benawf.

"J'annonce, en tant que ministre de la Défense, la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef", a dit ce responsable à la télévision d'Etat. Cette annonce fait suite à un mouvement de contestation populaire de plusieurs mois contre le régime de M. Béchir, qui avait pris le pouvoir par un coup d'Etat en 1989.

Les meneurs du mouvement de contestation ont rejeté jeudi le coup d'Etat de l'armée qui a destitué le président Omar el-Béchir, remplacé par un "conseil militaire de transition", et promis de poursuivre les manifestations.

"Le régime a mené un coup d'Etat militaire en présentant encore les mêmes visages (...) contre lesquels notre peuple s'est élevé", a indiqué dans un communiqué l'Alliance pour la liberté et le changement. "Nous appelons notre peuple à continuer son sit-in devant le quartier général de l'armée (à Khartoum) et à travers le pays", a-t-elle ajouté.

L'Egypte a exprimé sa "confiance dans la capacité du peuple frère soudanais et de son armée nationale loyale" à gérer l'après-Omar el-Béchir, le président renversé jeudi par l'armée après une contestation populaire inédite.

Le Caire a également exprimé son "soutien total aux choix du peuple soudanais", appelant "la communauté internationale à (les) soutenir (...) dans cette phase historique cruciale", a indiqué un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères.

L'Union africaine (UA) a le renversement par l'armée du président el-Béchir et appelé au calme et à la retenue dans le pays.

"La prise de pouvoir par l'armée n'est pas la réponse appropriée aux défis auxquels est confronté le Soudan et aux aspirations de son peuple", a déclaré le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki, dans un communiqué.

Les Etats-Unis et cinq pays européens ont demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Cette session à huis clos devrait se dérouler vendredi et a été demandée côté européen par les cinq membres de l'Union européenne présents au Conseil de sécurité, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique et la Pologne.

"Nous sommes très préoccupés" par l'évolution de la situation, la "fermeture des frontières", le "couvre-feu", une transition militaire pendant deux ans, a souligné devant des médias l'ambassadeur britannique adjoint, Jonathan Allen. Le plus important est qu'il n'y ait "aucune violence contre les manifestants", a-t-il souligné.

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